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    1. ÎMKIIIIK LE C##


ÎMKIIIIK LE C.HOS

PIKKHK DE LILLE

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Le juriste ravennate est surtout remarquable par l’accumulation des preuves documentaires, qu’il emprunte tant aux écrits des Pères qu’aux lettres des anciens papes et aux décrets des anciens empereurs. Les Instituâtes et le Code Justinien sont tout spécialement mis à contribution. Dans la pensée de l’auteur, cette masse de textes était destinée à faire impression sur les membres du concile et à les amener à condamner Grégoire VII.

Texte publie par L. von Ileineinann, avec une courte introduction, dans Mon. iierm. hist., Libelli de lite, t. i, 1891, p. 432-453 ; Mirbt, Die Publizistik im Zeitalter (iregors VII., Leipzig, 1894, p. 18 sq.

É. Amann,

40. PIERRE GROSSOLANUS orCHRY SOLANUS, d’abord évêque de Savone, d’où il fut presque aussitôt repoussé, succéda à Anselme IV sur le siège archiépiscopal de Milan. Le parti réformateur, à la tête duquel était Luitprand, fut mécontent de cette élection et suscita des troubles qui forcèrent Pierre à quitter la ville (1103). Mais Pascal II donna raison à ce dernier, au concile romain de 1105. Il fut chassé de nouveau au début de 1112, et bientôt remplacé par Jordan. Les deux prélats portèrent la querelle devant le concile du Latran de 1116. Malgré l’appui du pape Pascal, la sentence fut que la translation de Savone à Milan n’avait pas produit l’utilité qui pouvait la légitimer, et que Grossolanus devait reprendre son premier siège. Il préféra rester à Home et se retira au monastère grec de Saint-Sabbas où il continua à vivre en évêque. Il y mourut le G août 1117.

Après sa seconde expulsion de Milan, Pierre fit un voyage en Terre sainte et, en passant à Constantinople, eut une discussion avec les Grecs. En présence de l’empereur, du synode et des hauts fonctionnaires, il prononça, sur la procession du Saint-Esprit, en faveur du Filioque, un discours qui provoqua plusieurs répliques. Jean Phurnes en particulier y fit une réponse sur-le-champ. Ce discours a été publié par Allatius. dans Gracia orthodoxa, t. i, p. 379-389. L’idée principale y est que l’honneur du Eils est détruit si on lui refuse la production du Saint-Esprit. Texte reproduit dans P. G., t. cxxvii, col. 911-919 ; P. L., t. clxii, col. 1007-1015. La liste des œuvres d’Eustrate de Nicée nous apprend que Grossolanus reprit plus d’une fois la parole, mais ces discours sont, sinon perdus, du moins impossibles à retrouver. Voir J. Dràseke, Zu Eustralis von Nikùa, dans Bijzanl. Zeitschrift, t. v, p. 328-329.

Il existe un autre discours de Grossolanus, conservé en latin, sur le même sujet. Il fut lu également devant l’empereur, à Constantinople, en présence des théologiens grecs. Le fond en est toujours que c’est enlever à la gloire du Fils et à son égalité avec le Père que de lui ôter la production du Saint-Esprit : cette raison est présentée avec une grande richesse d’argumentation. Ie discours se termine sur une invitation pressante à l’empereur à faire l’union des Églises, lui, et non ses successeurs. Cet intéressant document a été publié en 1880 dans le t. iv de la Bibliotlieca Casinensis, p. 351-358, où, il faut bien le dire, il est resté totalement inaperçu.

Outre les indications fournies par l’I. Chevalier, voir Landulphus junior, Hisloria Mediolanensis, P. L., t.c.i.xxiii, col. 1447-1502 ; Mansi, Cour, t., t. xx, col. 1135-1142, et t. xxi, col. 145-149 ; Baronius, Annules leum imn. Pagii), an. lioo-iio.-, , mu, 1112, 1111’, ; Hefele-Leclercq, Histoire des conciles, t. v, p. 480-481, 554-557 ; Hergenrôther, l’hotius, t. iii, p. 799-802 ; V. Grumel, Autour de Pierre Grossotiinus, dans Échos d’Orient, t. xxii, 1933, p. 22-33.

V. Grumel.

41. PIERRE DE LAODICÉE. On

ignore à quelle époque vécut Pierre de Laodicée. Cer DICT. DE THÉOL. CATHOL.

tains auteurs le placent au vir 3 siècle ; mais rien n’es ! certain et les circonstances de sa vie nous sont totale ment inconnues.

Il est l’auteur d’un commentaire des quatre évangiles, qui se trouve dans trois manuscrits de la Vaticane et dans deux de l’Ambrosiemie. ces deux derniers sous la cote l) 282 inf. et I). 298 inI. Le cardinal Angclo Mai en a publié quelques fragments dans la Nova Palrum bibliotlieca, t. vi, p. 545 sq. ; ils sont reproduils dans P. G., t. i.xxxvi, 2 part., col. 3324 sq.

Deux d’entre eux traitent de l’eucharistie. L’auteur y dit :

Nous ne nous attachons pas à la nature des oblals sensibles (atTÔr)T{5v 7tpox£ ! U, ev’(i)v), mais nous élevons notre âme par la foi. vers le corps du Logos ; car (le Sauveur) n’a pas dit : Ceci est le symbole, mais ceci est le corps, .., afin que nul ne croie que ce qui tombe sous le sens (rà çoccrJfXEva) ne soit qu’une image (tÛtcoç)…

fl nous enseigne de ne pas considérer la nature des oblats, mais de croire que par l’eucharistie qui est prononcée sur eux, ils sont cela (c’est-à-dire le corps et le sang du Sauveur).

Il fait pénétrer dans les oblats une force de vie et il les change (tj.îHiiT : r l’ji) en force par sa propre chair, afin que nous ayons en eux la participation à la vie.

A en croire Ehrhard, le commentaire de Pierre de Laodicée aurait alimenté plusieurs « chaînes ».

Le cardinal Mai a aussi reconnu que la paraphrase de l’oraison dominicale, publiée par les bénédictins de Saint-Maur sans nom d’auteur dans leur édition d’Origène, est de Pierre de Laodicée. Cette paraphrase a été réimprimée dans Migne à la suite des fragments du commentaire des évangiles. Elle se tient dans le genre parénétique ; toutefois, l’explication du terme stuoiio-ioç, proposée par Pierre à la quatrième demande, est intéressante.

Le pain iizioioioç, dit-il, signifie ou bien celui qui soutient notre corps, donc le pain quotidien (£Ç)TJu, epoç) ou bien le pain qui vient, le pain vivifiant de l’Esprit que nous attendons. Le terme Èiuoû<Ttoç est dérivé ou bien d’èirievat (venir à nous) de sorte qu’il signifierait non le pain de ce monde, mais celui qui sera donné aux saints dans le monde futur… ou bien, si on le fait dériver d’ousie, la véritable ousie étant stable et ferme, comme l’essence de notre âme qui porte la ressemblance du Dieu invisible, le pain.Èitcouo’io ; signifierait le pain qui est en contact (ôiuXt&u, versatur) avec la véritable cusie, le Dieu Logos étant le pain vivant. P. G., t. i.xxxvi, 2 « part., col. 3333.

Trois discours de Pierre de Laodicée se trouvent dans le ms. de Paris, Suppl. gr. 407, p. 107-1 14. Ils sont encore inédits.

Ehrhard, dans Krumbacher, Geschichte der bgzantinischen Literatur, 2’édit., Munich, 1$07, p. 156 sq.

G. Fritz.

42. PIERRE DE LILLE, frère mineur de la province de France et plus tard de la custodie d’Arras(fin du xive siècle). Surnommé Doctor nota bilis, il est l’auteur d’un Commentarius in quatuor libros Sententiarum et d’un Commentarius in psalmos Davidis. J.-H. Sbaralea se demande s’il faut lui donner aussi le Principium Bibliiv jratris Pétri Biblici Paris, ord. min., qu’il attribue à Pierre de Cheriaco, O. F. M., lequel, en 1428, était lecteur d’Écriture sainte à l’université de Paris et prédicateur. Ce dernier dut comparaître devant le tribunal de l’université et fut cou damné à cause d’un sermon, dans lequel il défendait les privilèges des ordres mendiants et diminuait les pouvoirs des curés. Le même Sbaralea affirme que le Prin cipium Bibliiv était conservé, dans la bibliothèque du Sacro-Convenlo, à Assise. Nous n’avons pas pu le retrouver toutefois dans la bibliothèque communale de cette ville.

L. Wadding, Serinions ordinis minorum, lïome, 1906, p. 190 ;.1.11. Sbaralea, Suppleiæntum ad’sèripiores ordinis

Nil

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