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PIKKKK LK FOI LO.N — PIKHUK GALLKC.O

1936

Monge, dans Zacharie le Rhéteur, Hist. ceci., t. V, c. x, trad. Allions et Krûger, Leipzig, 1899, p. 80-82.

D’après le moine Alexandre, dont nous avons déjà parlé, Pierre le Foulon aurait essayé, sans succès, de rétablir les droits patriarcaux d’Antioche sur l’île de Chypre.

C’est surtout par ses innovations liturgiques que Pierre le Foulon est connu. Nous avons déjà parlé de la clausule qu’il ajouta au Trisagion. Ce qui lit la fortune de cette clausule. c’est qu’elle permettait aux monophy sites de proclamer à chaque synaxe leur opposition contre les chalcédoniens, auxquels ils reprochaient d’enseigner < que ce n’est pas Dieu qui a été crucifié. Cf. Plérophories de Jean de Maiouma. c. vii, dans Revue de l’Orient chrétien, 1898, p. 240 sq. ; Pair, orient., t. vin. p. 18 sq.

Calendion. qui fut évêque chaleédonien d’Antioche entre le rétablissement de Zenon et la publication de l’Hénotique, avait essayé de concilier tout le monde en insérant entre le Trisagion et la clausule de Pierre les mots : Christ, notre Dieu. Il ne réussit pas. Après la réception de VHénotique. Acace écrivit à Pierre le Foulon, pour désapprouver son innovation ; voir cette lettre dans Mansi, Concil., t. vii, col. 1121 ; mais il semble que son opposition resta isolée. Les lettres de protestation contre la célèbre clausule, qui se trouvent dans Mansi, t. vii, col. 1109 sq., sont des faux. L’introduction de la clausule ne se trouve pas parmi les griefs formulés contre Pierre par les Gesta de nomine Acacii. Sur cette affaire, voir Henri Valois, De Petro antiocheno episcopo, qui « Fullo » cognominatus est, P..’;., t. lxxxvi, 2e part., col. 2886 sq.

D’après Théodore le Lecteur, c’est aussi Pierre le Foulon qui introduisit l’usage de réciter le symbole de Nicée à la messe. Ici encore, Pierre donnait une expression liturgique à la prétention des monophysites de ne professer que la foi de Nicée. Sur cette prétention, voir la lettre synodale de Pierre le Foulon, citée plus haut, ainsi que la lettre de Timothée Élure à l’empereur Zenon, dans Zacharie le Rhéteur, t. IV, c. vi, trad. cit., p. 28 sq.

Théodore le Lecteur énumère plusieurs autres innovations liturgiques dues à Pierre le Foulon : la bénédiction solennelle du saint chrême ; la commémoraison de la Théotokos à chaque synaxe. Enfin, Pierre aurait décidé que la solennelle épiclèse qui se fait sur l’eau à la fête de l’Epiphanie devait avoir lieu le soir. P. G., t. lxxxvi, l re part., col. 208.

Pierre le Foulon mourut paisiblement à Antioche, en 488.

Il n’y a, à proprement parler, que deux sources à consulter : Théodore le Lecteur et les Gesta de nomine Acacii. Ce que Théophane donne dans sa Chronographie est tiré de Théodore le Lecteur. Voir aussi Bardenhewer, Geschichte der altkirchlichen Literatur, t. iv, p. 299.

G. Fritz.

37. PIERRE GALLEGO, frère mineur espai ] (xiii c siècle). — Appartenant d’abord à la province d’Espagne des frères mineurs, il passa, après la division de l’Espagne en trois provinces, celles de Santiago, de Castille et d’Aragon, à la province de Castille, dont il fut provincial en 1236. Il fut le conseiller du roi de Castille saint Ferdinand et le confesseur de son f i 1 s>, don Alphonse. Après la conquête du royaume de Murcie, en 1243-1244, don Alphonse, voulant rétablir l’ancien siège épiscopal de Carthagène. députa le I’. Pierre Gallego à Home, pour traiter cette question avec Innocent IV. Ce dernier envoya à l’archevêque de Tolède la bulle Yirtutis divinæ, dans laquelle il lui enjoignit d’examiner si, antérieurement. il avait existé un siè^e épiscopal à Carthagène et, dans le cas aflirmatif, de déterminer s’il était désirable de rétablir ce sie^e et d’indiquer le sujet, qui serait apte

à l’occuper., 1.-11. Sbaralea, liiillarium franciscanum, t. i. p. 524-525 ; L. YVadding. Annales minorant, t. III, Quaracchi, 1931, Regestum pontiflcium ad an. 1217, n. i.viii. p. 542. Le P. Pierre GallegO fut désigné pour cette haute charge et il fut de la sorte le premier évêque de Carthagène, après le rétablissement du siè^e épiscopal.

Mais les historiens sont en désaccord, quand il s’agit de préciser l’année à laquelle il fut élu et consacré évêque de Carthagène. Cependant, des bulles Meritis tuât devolionis et Xovella plantatio que le pape Innocent IV envoya à Pierre Gallego, évêque de Carthagène, le 5 et le (i août 1250, il résulte qu’à cette date il occupait déjà ce siège épiscopal. Au sujet de l’activité épiscopale de Pierre Gallego, voir le P. A. Lôpez, O. h". M., Fr. Pedro Gallego, primer obispo de Cartagena ( 1250-1267), dans Archiva ibero-americano, t. xxiv, 1925, p. 73-77. Pierre Gallego mourut à Carthagène, le 19 novembre 1267, à l’âge de soixante-dix ans.

Pierre Gallego est l’auteur de deux traités d’une importance capitale pour l’histoire des traductions latines des ouvrages arabes. Us ont été découverts par Mgr A. Pelzer et décrits par lui dans l’article : Un traducteur inconnu : Pierre Gallego, franciscain et premier évêque de Carthagène ( 1250-1267), dans Miscellanea Francesco Hhrle, t. i, Rome, 1924, p. 407-456. Le premier de ces traités est intitulé ; Liber de animalibus et de naturali diversitale et moribus eorum ac de membris, astutia et accidentibus illorum translatas ex libro Aristotelis et Averrois et auctorum arabum et aliorum commentatorum. Il est conservé dans le cod. Vat. lat. 1283, fol. 131 r°-161 r°. C’est une traduction latine d’un ouvrage arabe intitulé Liber de animalibus et attribué à Aristote. Avant 1220, Michel Scot avait déjà traduit, à Tolède, le même ouvrage de l’arabe en latin, et, vers 1260, Guillaume de Moerbeke le traduisit du grec en latin. Cette dernière version est probablement postérieure à celle de Pierre Gallego, qui doit avoir connu cependant, et utilisé, la traduction de Scot. Le traité de l’évêque franciscain constitue toutefois une version sui generis, effectuée après qu’il fut élevé au siège épiscopal de Carthagène et s’inspirant de plusieurs autres traductions arabes, entre lesquels Averroès occupe la première place. Il est divisé en douze livres dont Mgr Pelzer a édité des fragments étendus. Quant aux auteurs arabes dont se serait inspiré Pierre Gallego et qui constitueraient les sources de ce traité, ainsi que du suivant, nous renvoyons à l’article déjà cité de Mgr Pelzer. Nous tenons cependant à faire observer qu’un certain Antccer, cité dans les deux traités, qui, d’après Mgr Pelzer, ne constituerait pas un nom propre et ne désignerait pas un auteur, mais proviendrait du vocable arabe ikhliçar qui signifie « abrégé », est considéré par At. Lôpez comme une personne et identifié avec Avençer (Ibn Zar’a), un médecin chrétien de Bagdad, qui serait l’auteur d’une traduction arabe du Liber de animalibus, corrigé dans le sens chrétien. Art. cité, p. 81-82.

L’autre ouvrage est un traité économique, qui porte pour titre : Compilata abreviatio de scientia domestica, ou De speculatione in regiliva domus. Il est conservé dans le cod. Barb. lat. 52, fol. 22 r°-24 r°, du Vatican et dans le Paris, lat. 6818, fol. 28 r°-30 v°. A. Pelzer a donné une description minutieuse de ces deux mss. Art. cit., p. 123-428. Ce traité, toutefois, ne constitue pas une simple traduction de l’arabe, car Pierre Gallego a donné une toute autre formule à la version, laissant de côté les sentences qui ne pouvaient convenir avec le christianisme et introduisant des idées et des doctrines chrétiennes sur l’administration domestique ou familiale. Cet opuscule constitue donc en grande partie une œuvre personnelle de Pierre Callego,