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19.’33

PIERRE DE FALCO

PIERRE LE EOULON

1934

même maître franciscain. De la sorte, le bagage littéraire de Pierre Falco Guillaume « le Falegar, dans l’hypothèse très vraisemblable de leur identification, serait augmenté de dix nouvelles questions disputées, qui monteraient ainsi au nombre de trente-cinq. P. Glorieux (art. cit., p. 279) publie également les titres des questions du manuscrit d’Assise. D’après.1.-11. Sbaralea, op. cit., t. i, p. 338, Guillaume de Falegar aurait composé encore une Abbreviatio super tribus libris S. Bonaventurse et des Conciones variæ.

Dans l’hypothèse très probable de l’identification de Pierre de Falco et de Guillaume de Falegar, les données bio-bibliographiques fournies sur l’un et l’autre devraient s’étendre à l’un et à l’autre. iNous terminons sur le vœu jadis’exprimé par P. Glorieux : « Plût à Dieu que des découvertes ultérieures permettent de trancher définitivement le problème de l’identification de ces deux franciscains et d’asseoir solidement l’équation : Pierre de Falco = Guillaume de Falegar. »

L. Wadding, Annales minorum, t. v, Quaracchi, 1931, an. 1278, n. xxxi, p. 61 ; an. 1283-1284, n. i, p. 141 et 154 ; an. 1288, n. xxxiii, p. 207-208 ; an. 1300, n. iii, p. 475 ; du même, Scriptores ordinis minorum, Rome, 1906, p. 104 ; J.-H. Sbaralea, Supplementum ad scriptores ordinis minorum, t. ii, Rome, 1021, p. 338 ; t. i, 1008, p. 338 ; — P. Glorieux, Maîtres franciscains de Paris, Pierre de Falco, dans La France franciscaine, t. xii, 1020, p. 257-280 ; C. Eubel, Hierarchia catholica medii et recenlioris œvi, 2e éd., t. i, Munster, 1013, p. 533 ; P. Glorieux, La littérature quodlibétique de 1260à 132U, dans la Bibliothèque thomiste, t. v, Le Saulchoir ( Kain), 1925, p. 272-273 ; De hum mæ cognitionis ratione anecdota qmedam, Quaracclii, 1883, p. xxii ; Gillia christiana, t. xvi, Paris, 1865, p. 569 ; V. Lampen, O. F. M., De Richardo de Mediavilla, O. F. M., socio S. Ludovici Tolosani, dans Arch. franc, hist., t. xxiii, 1930, p. 246-248 ; C. Vielle, Saint Louis d’Anjou, évêque de Toulouse, Vanves (Seine), 1930, p. 86-87, 180-182, 191-104 ; M. R. Toynbee, St. Louis of Toulouse and the process of canonisation in the XlVth century, Manchester, 192), p. 63-65, 77, 103, 105-106, 110-114.

Am. Teetært.

35. PIERRE DE FOLIGNO, frère mineur conventuel (xve siècle). Natif de Foligno, il revêtit la bure franciscaine dans la province ombrienne de Saint-François, prit le grade de docteur en théologie et en droit et exerça la charge de provincial successivement dans la province ombrienne, en Terre sainte et dans la province romaine. Il est l’auteur d’un Comme ntarium in libros Sententiarum. II mourut à Assise en 1463 et est enterré dans la basilique Saint-François.

J.-H. Sbaralea, Supplementum ad scriptores ordinis minorum, t. ii, Rome, 1021, p. 330-340.

Am. Teetært.

36. PIERRE LE FOULON, patriarche d’Antioche (ve siècle.) — Nous ignorons la patrie et la date exacte de la naissance de Pierre le Foulon. D’après un certain Alexandre, moine chypriote du vie siècle, Pierre aurait d’abord été moine au couvent des Acémètes, à Constantinople. Il y aurait exercé le métier de foulon, d’où son surnom. Son attachement aux doctrines d’Eutychès, ainsi que son hostilité aux décisions de Chalcédoine, l’en aurait fait renvoyer. Alexandre le Moine, Éloge de l’apôtre Barnabe, P. G., t. lxxxvii, 3e part., col. 4099 sq. Sur cet Alexandre, voir Krumbacher-Ehrhard, Geschichle der byzantinischen Lileratur, Munich, 1807, p. 167.

Devenu prêtre, Pierre dirigea ensuite le sanctuaire Sainte-Bassa, à Chalcédoine ; mais, ici encore, son hostilité contre le dogme des deux natures, ainsi que différents « crimes » qui ne nous ont pas été précisés, rendirent bientôt sa situation intenable. Théodore le Lecteur, P. G., t. lxxxvi, l re part., col. 176 ; G esta de nomine Acæii, c. xii, dans Thiel, Epistolse romanorum pontifleum, t. i, p. 518.

Revenu à Constantinople, Pierre se glissa dans l’entourage de l’Isaurien Zenon et, quand celui-ci, devenu

le gendre de Léon I er, fut envoyé à Antioche comme magister militiez » cr Orienlem, peu avant l’année 470, il l’y accompagna. A Antioche, Pierre se lia avec les apollinarlstes qui y étaient encore nombreux et, de concert avec eux, organisa une bruyante opposition contre l’évêque Martyrius, partisan du dogme de Chalcédoine. Publiquement, il traitait l’évêque de nestorien ; il lançait l’anathème contre ceux qui ne croyaient pas en « Dieu crucifié », et au Trisagion il faisait ajouter la clausule célèbre ô aToopcoOslç oY f^âç. Théodore le Lecteur, loc. cit.

Désespérant de réduire cette opposition par ses propres forces, l’évêque Martyrius alla à Constantinople pour recourir à l’empereur. Pierre profita de son absence pour s’installer à sa place, soutenu par Zenon, qui contraignit quelques évêques de Syrie, réunis à Séleucie, à imposer les mains à son protégé. Jean d’Egée, dans Revue archéologique, t. xxvi, 1873, p. 401.

Mais, à Constantinople, Martyrius, fortement épaulé par le patriarche Gennade, obtint l’aide de l’empereur Léon I er, et revint à Antioche. Pierre n’osa pas lui disputer ouvertement le siège épiscopal ; mais il lui rendit la vie tellement dure qu’au bout de peu de temps Martyrius déclara en pleine église : « Je renonce à un clergé rebelle, à un peuple insoumis, à une Église souillée. > Sans autre forme de procès, Pierre se réinstalla à sa place. Théodore, loc. cit.

Toutefois, Gennade, le patriarche de Constantinople, veillait. Il obtint de l’empereur une loi qui défendait aux moines de quitter leurs monastères pour se mêler aux controverses théologiques, ainsi qu’un ordre exilant Pierre à la Grande Oasis. Voir cette loi du 1 er mai 471 dans le Corpus juris de Justinien, t. I, tit. iii, lex 29. Pierre manœuvra si bien qu’il ne fut pas expédié à la Grande Oasis, mais seulement interné aux acémètes, à Constantinople. Selon les Gesta de nomine Acæii, il aurait alors promis de se tenir désormais tranquille. Il était encore aux acémètes, en 475. quand Timothée Élure, au retour de son exil, passa par Constantinople. Pierre s’empressa autour du vieux lutteur monophysite, souscrivit l’encyclique nettement antichalcédonienne de l’usurpateur Hasilisque, et parvint à se faire rendre le siège d’Antioche, dont le titulaire orthodoxe venait de mourir. Son séjour n’y fut pas long. Dès l’année suivante, après la chute de Basilisque, Acace, patriarche de Constantinople, obtint de l’empereur Zenon, l’ancien protecteur de Pierre, un ordre qui exilait celui-ci à Pityonte, dans la lointaine province du Caucase. Acace poussa la précaution jusqu’à mettre le pape en garde contre Pierre. Mais celui-ci, une fois encore, réussit à éviter l’exil lointain ; il fut simplement interné aux Euchaïtes, dans la province de l’Hélénopoat. Théodore, loc. cit.

Quand parut l’Hénotique de l’empereur Zé ion, vers 482, Pierre, toujours interné aux Euchaites, y donna son adhésion et, comme le patriarche d’Antioche, Calendion, venait d’être exilé, tant pour des raisons politiques que pour sa fidélité aux décisions de Chalcédoine, Acace, patriarche de Constantinople, fit ^établir sur le siège d’Antioche ce même Pierre qu’il avait fait exiler peu d’années auparavant. Gesta de nomine Acæii, loc. cil.

Il ne semble pas que le Foulon, qui, pour la quatrième fois, montait sur le siège d’Antioche, y ait rencontré d’opposition sérieuse. Il réunit un concile des évêques de la province, leur exposa que l’Hénotique professait la foi du concile de Nicée, telle qu’elle avait été approuvée par les Pères des conciles de Constantinople et d’Éphèse ; il rappela que les.anathématismes de Cyrille avaient réfuté la malice de Xestorius et finalement obtint l’adhésion des évêques à la formule d’union de l’empereur. Voir la synodique de Pierre le Foulon et de son concile, adressée à Pierre