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PFKRRE DE FALCO


versité de Toulouse ; le cod. Paris, lat. 14 520, fol. 181275 ; le cod. il’.) de la bibl. de Bordeaux. Trois de ces inss., ceux d’Assise, de Bruges et de Toulouse, attribuent explicitement les questions disputées à Pierre de Falco : le ms. de Paris les attribue à Cilles de Home, et celui de Bordeaux à Grégoire de Rimini, mais à tort comme P. Glorieux l’a abondamment prouvé. Art. cit., p. 259-260.

D’après le même P. Glorieux, le ms. de Paris ollre l’exemplaire le plus complet. Il contient vingt-quatre questions disputées, dont le même auteur publie les titres (art. cit., p. 200-261). La q. i débute : Utrum (Urina scientia sit rerum causât i va… Les quatre autres mss. sont moins complets. Ainsi, celui de Bordeaux ne possède que les vingt et une premières questions et se termine dans le cours de la xxie question aux mots : intellectus intelligendo verum modo débita sit rerns.cliam appetitus appetendo bonum. Le ms. de Toulouse ne contient que dix-huit questions, suivies des questions disputées et des trois quodlibets de Richard de Médiavilla. Il ignore les cinq premières questions des mss. de Paris et de Bordeaux et débute par la vie : Quaritur utrum materia in essentiel sua sub omnimoda possibililale potuerit produci. Dans le ms. de Bruges, il ne se rencontre que seize questions, et encore dans un ordre tout différent de celui qui est suivi dans les trois premiers mss. Elles sont suivies des questions disputées de Richard de Médiavilla. Enfin, le ms. dvssise, dans lequel les questions disputées de Pierre de Falco sont enclavées entre les trois quodlibets et les questions disputées de Richard de Médiavilla (fol. 1-138), et les questions disputées à la curie romaine de Mathieu d’Aquasparta (fol. 216-302), ne contient que dix-neuf questions présentées encore dans un ordre différent des autres manuscrits. La question par laquelle ce ms. commence correspond à la ve et non à la ive du ms. de Paris, comme le dit à tort P. Glorieux (op. cit., p. 262), à savoir : Quaritur utrum in Dco sint ideæ singularium propriæ. Le même P. Glorieux soutient donc à tort que ce ms. ne contient pas la ve question, mais la iv e, alors que l’opposé correspond à la vérité. De plus ce ms. présente une donnée originale : il contient une question inconnue aux autres mss. et intercalée entre les deux questions qui correspondent à la xxive et à la xvie du manuscrit de Paris. Le titre en est : Quæro de felicitate animæ, utrum sit in visione divinæ essenlix vet alicujus creaturæ. De la sorte, le nombre des questions disputées de Pierre Falco monte à vingt-cinq.

A ces vingt-cinq questions disputées, il faut ajouter deux Quodlibeta, conservées dans le cod. 185, fol. 1-14 de la bibl. communale de Bruges et le Paris, kd. 14305, fol. 148-159. Le premier quodlibet, qui comprend seize questions, débute : Qusesita juerunt quædam de divinis, tandis que le second, qui possède vingt questions, commence : Quæsita fuerunt quinque in generali. Dans le ms. de Bruges, le second quodlibet précède le premier. Voir P. Glorieux, art. cit., p. 262265, qui a reproduit la liste des questions de ces deux quodlibets dans La littérature quodlibétique de 1200 à 1120, Le Saulchoir (Kain), 1925, p. 272-273.

Les données historiques que l’on possède sur la vie et la personne de Guillaume de Falegar, qui devrait s’identifier avec Pierre de Falco, sont plus riches et plus abondantes et les grandes étapes au moins de sa carrière sont assez bien connues. Franciscain, il appartint à la province de Toulouse, peut-être même au couvent de cette ville. Des documents allégués par P. Glorieux, art. cit.. p. 281-285, il résulterait qu’il faudrait placer probablement vers 1270-1272, l’époque de la carrière estudiantine de Guillaume. On ignore la date exacte de sa licence et les charges qu’il aurait pu remplir aussitôt après sa promotion. Nous saxons toutefois qu’il enseigna la théologie dans la chaire des

frères mineurs durant les deux années 1280-1282 ou 1279-1281. C’est à cette période d’enseignement qu’il faut rapporter les diverses questions disputées et les deux disputes quodlibétiques, mentionnées plus haut. Avant la fin de 1282, il quitta Paris et retourna dans le Midi, où il devint bientôt, certainement avant 1285, ministre provincial de l’Aquitaine.

En 1285, Guillaume présida le chapitre général de Milan et un grand nombre de voix se réunirent sur sa personne ; Arlotto de Prato, toutefois, l’emporta et fut élu général. Il reçut cependant le titre de vicaire général. Arlotto étant venu à mourir en 1286, Guillaume gouverna l’ordre, en qualité de vicaire général, jusqu’au chapitre général de Montpellier, en 1287, dans lequel Mathieu d’Aquasparta fut élu général. Bientôt après la charge de vicaire général fut abolie par une bulle du 14 mars 1288.

Guillaume succéda à Mathieu d’Aquasparta comme lecteur de la curie romaine. Il exerça cette charge jusqu’à la nomination de Jean de Murrho à cet office, probablement en 1291. Nous ignorons toutefois les occupations et les charges exercées par Guillaume jusqu’à la fin de 1295. Nous ne pouvons, en effet, admettre la thèse du P. Glorieux, selon laquelle Guillaume de Falegar aurait été envoyé, après son enseignement à la curie, donc vers 1291-1292, à Ciurana rejoindre saint Louis de Toulouse, qui y était détenu comme otage à la place de son père, Charles II de Sicile. Les preuves manquent absolument pour appuyer cette assertion. Nous savons toutefois que Guillaume de Falegar fut un des maîtres de Louis d’Anjou, après sa captivité, dans le château de l’Œuf, à Naples, vers la fin de 1295 ou tout au début de 1296. Boniface VIII, reconnaissant les mérites de Guillaume de Falegar, le promut, le 9 juillet 1296, à l’évêché de Viviers, six mois "avant (et non après) que Louis d’Anjou le fût à celui de Toulouse. Le retour de Guillaume en France dut être toutefois pénible, parce que le pape lui avait confié une mission très délicate, celle notamment de porter à Philippe le Bel la bulle Inefjabilis amoris et de la commenter. Boniface VIII y protestait contre l’interdiction portée parle roi, le 17 août 1296, d’exporter de l’or et de l’argent en dehors du royaume, parce que cette mesure allait directement contre les banquiers italiens et les recettes pontificales. Le pape donna en outre à Guillaume une lettre d’introduction auprès du roi, dans laquelle il n’avait pas ménagé les éloges, afin de lui rendre le roi favorable. Nous ignorons toutefois l’accueil que lui fit le roi. La bulle souleva cependant, en France, une violente campagne antipapale. L’épiscopat de Guillaume fut de courte durée, puisqu’il mourut dès la fin de 1297 ou au début de 1298.

Si les renseignements biographiques au sujet de Guillaume de Falegar sont plus riches et plus abondants que ceux que nous avons pu recueillir sur Pierre de Falco, les données bibliographiques, au contraire, sont plus pauvres et moins nombreuses. D’après P. Glorieux, il n’existerait que dix Quæstiones disputais, qui, jusqu’ici, puissent être attribuées à Guillaume de Falegar. Quatre sont conservées dans le cod. 457 de l’Arsenal, à Paris, à savoir les questions lxxii-i.xxv (fol. 97-105). P. Glorieux en publie les litres (art. cit., p. 271-278). Huit sont contenues dans le cod. 174, fol. 26-33, d’Assise, entre le Correcloire de Guillaume de la Mare (fol. 1-2(5) et les Questions disputées du même auteur (fol. 33 v°-51 v°). Comme deux de ces questions (la iiie et la v e) correspondent aux questions lxxiii et i.xxv du ms. de l’Arsenal, dans lequel elles sont explicitement attribuées à Guillaume de Falegar, P. Glorieux en conclut que les huit questions du ms. dvssise doivent très probablement être considérées comme l’œuvre du