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PIERRE DE CANDIE

1894

Franciscain, quand il était évèquc de Xovare, à savoir outre 1383 et 11(12, comme il résulte de Vexplicit. Il est l’auteur aussi de l’nefationes Ambrosiamr, conservées dans le cod. F. 20 des archives de Saint-Pierre à Home et non à la bibliothèque vaticane comme le dit .J.-A. Fabricius, Bibliotheca latina, éd. Mansi, t. i, Padoue, 1754, p. 59. Pierre de Candie doit les avoir composées quand il était archevêque de Milan. Il faut attribuer encore au maître franciscain cinq l’rosæ ou Séquentiel, contenues dans le cod..S’, (’.race. Plut. XXV, sin. 9, fol. 103-108. Ces séquences, toutefois, n’étaient pas destinées à l’usage liturgique. Elles ont été éditées par le P. V. Lampen, O. F. M., dans Archip. francise, histor., t. xxiji, 1930, p. 174-182, qui les attribue toutes à Pierre de Candie, bien que, dans le ms., la 3 e, 4e et 5e seules portent le nom du maître franciscain. Le ms. qui les contient doit avoir été écrit à l’époque où Pierre de Candie était déjà pape, donc entre le 26 juin 1409 et le 3 mai 1410.

Ce riiseours que Pierre de Candie tint à la i re session du concile de Pise, le 26 mars 1409, a pris place parmi les actes de ce concile. J.-D. Mansi, Concil., t. xxvii, 1784, col. 118-120. Pierre prêcha sur un texte du livre des Juges, xx, 7 : « Vous tous, fils d’Israël, qui êtes ici réunis, décidez ce qu’il y a à faire. » Il y dépeint la culpabilité des deux papes sous des couleurs vigoureuses et en conclut à la nécessité de la convocation d’un concile général. Pierre de Candie, qui avait été élu pape le 26 juin 1 409, à la xixe session du concile de Pise, et qui avait pris le nom d’Alexandre V, prononça, le 1° juillet de la même année, à la xxe session, qu’il présida, un discours sur le texte de saint Jean, x, 1C : « II n’y aura qu’un seul troupeau et un seul pasteur. Ensuite, il publia deux décrets réformateurs à la xxii° et à la xxiii et dernière session, édités par J.-D. Mansi, op. cit., t. xxvi, col. 1154 sq, , 1234 sq. Cf. Hefele-Leclercq, Histoire des conciles, t. vu a, p. 65-159. Alexandre V rédigea un Diploma, dans lequel il confirma les actes du concile de Pise, dans J.-D. Mansi, op. cil., t. xxvii, col. 83-91. Il composa également des Conclusiones in concilio Pisano, conservées dans le cod.’) (/, 1, ) de l’Emmanuel Collège de Cambridge, ainsi que dans le Cod. Harl. 431, fol. 30, 33-35, du British Muséum, qui est intitulé : Pro moderno schismate tollendo. II faut citer encore plusieurs bulles et lettres pontificales, qui ont été publiées en tout ou en partie par L. Wadding, Annales minorum, t. ix, an. 1409, n. viii-xiv, Quaracchi, 1932, p. 408-413 ; par Baronius-Raynaldi, Annales ecclesiastici. an. 1409, n. lxxxv-lxxxix, an. 1410. n. vu sq. : par Martène et Durand, Scriplorum velerum amplissima colleclio, t. vii, col. 1107-1108. La bulle, qui produisit la plus grande impression, est la bulle Regnans in excelsis, qu’Alexandre V promulgua à Pise, le 12 octobre 1409, en faveur des religieux mendiants. Il y confirma les décrets de Boniface VIII, de Clément V et de Jean XXII et censura les propositions nouvelles analogues à celles que Jean de Pouilly avait formulées auparavant, en ajoutant que quiconque les soutiendrait à l’avenir serait hérétique et encourrait l’excommunication réservée au pape. Comme quelque temps auparavant, le 2 janvier 1409, l’université de Paris avait réprouvé plusieurs assertions du franciscain Jean Gorel, qui contestait aux curés et revendiquait pour les mendiants le droit de prêcher, d’administrer les sacrements et de percevoir la dîme, la nouvelle bulle d’Alexandre V fut très mal reçue par l’université. Aussi, pendant que les mendiants s’empressaient de la publier, d’en développer en chaire le contenu, en l’amplifiant, l’université fit prêcher contre la bulle subreptice. Le chancelier de Notre-Dame, Gerson, fut du nombre ; cf. Opéra, t. ii, Anvers, 1706, col. 431-442. Les dominicains et les carmes déclarèrent alors n’avoir aucunement sollicité

ce décret du pape et n’entendre en faire aucun usage ; les franciscains et les augustins, au contraire, le scutinrent fermement et furent exclus de l’université. Eu môme temps, le roi, selon le vœu de l’université, interdit à tous les curés, sous peine de voir confisquer leur temporel, de laisser aucun franciscain ou augustin prêcher, confesser ou administrer les sacrements dans leurs églises. Cf. Du Boulay, Hisloria univers. J’uris.. t. v, p. 200-202 ; J. Lenfant, Histoire du concile de Pise. t. i, Amsterdam. 1721. p. 309-320.

11 promulgua, le 20 décembre 1109. de Pistoie, où il s’était réfugié à cause d’une épidémie qui avait éclate à Pise, contre Jean Hus, la bulle par laquelle il lui défendait de prêcher dans les chapelles accessoires.

Mazzuchelli. (ili scriltori d’llalia. t.i, l rl part., p. 456, attribue à Pierre de Candie une F.pistola ad I’iorenlinos et des Reijuhe canccllariie. Cf. aussi L. Wadding, op. cit., p. 9. Le même Mazzuchelli, loc. cil., et 4. —II. Sbaralea, op. cit., t. i, p. 10, font mention d’un discours que le maître franciscain aurait prononcé à l’investiture de Jean Galéas Visconti, comme duc de Milan. Jean Gerson affirme que Pierre de Candie aurait composé un ouvrage Super Lucam, et un autre Super Canlica canticorum, tous les deux en vers hexamètres, dont il cite quelques-uns. Cf. P. l’éret. La faculté de théologie de Paris. Moyen Age. t. iv, Paris. 1897. p. 320 ; J.-H. Sbaralea, op. cit., t. i, p. 10.

h’Epistola ad Hugonem Flher.anum. que quelques historiens attribuent à Alexandre V et que La Bigne a insérée dans la 2e édit. de la Bibliotheca veterum Patrum, t. ix, col. 433, devrait être considérée comme l’œuvre d’Alexandre III, d’après C. Oudin. Commentarius, t. iii, col. 1142-1143.

Quant à l’ouvrage intitulé Obligations, qui constituerait un traité de logique et que L. Wadding, op. cit.. p. 9, revendique pour Pierre de Candie, Fr. Ehrle soutient qu’il n’appartient très probablement pas au maître franciscain (op. cit., p. 18-19). Les raisons alléguées sont, d’abord, que des quatre mss. qui contiennent ce traité, un seul, le cod. Gaddiana ISS, de la bibliothèque Laurentienne de F40rence, l’attribue explicitement au frère mineur Pierre de Candie ; les autres, au contraire, le revendiquent soit pour Pierre de Candie tout court (le cod. Val. lai. 2 loti. fol. 10471051), soit au maître Pierre de Candie (le cod. Vat. lat. 3038, fol. 22-37), soit au docteur et maître es arts. Pierre de Candie (le cod. Vol. lat. 3061, fol. 98-105). Ce traité, dans tous ces mss.. débute : Rogasti me, carissime, ut tue in crucifixi latere caritati et finit : ideo hecde petitione ista dicta sufficianl. Comme il a été composé par un docteur et maître es arts et que, selon Fr. Ehrle, les frères mineurs ne pouvaient point acquérir un grade semblable, il faudrait dénier la paternité de ce traité au frère mineur Pierre de Candie. Ensuite, l’auteur fait abondamment usage de la dialectique nominaliste. C’est pourquoi le cardinal Fr. Ehrle hésite à attribuer ce traité à Pierre de Candie.

Enfin, le cod. Val. lat. 3065, fol. 37-40, contient un traité intitulé Consequenliæ et qu’une rubrique revendique pour le docteur es arts, le maître Paul ( !) de Candie : Hxplieiunt consequentic composite a venerabili arlium dorlorc, magistro Paulo de C.andia. Cet opuscule commence : Consequentia est aggregatum ex conséquente cl antécédente cum nota illationis, et finit : palet quomodo uniuscujusque problemalis fit probalio, etc. Amen.

Notons, pour terminer, que Pierre de Candie, dans les listes des docteurs notoires de l’ordre des frères mineurs, est appelé Doctor refulgens, H. Spettmann, O. F. M., Queltenkritisches zur Biographie des Johannes Pecham O. F. M. († 1292). Zugleich ein Ueberblick iiber die Lileralurgeschichle des Franziskancrordens bis ca. 1500, dans Franziskanische Studien. t. ii, 1915, p. 195, 196 ; dans un Ordo epithetomm doctorum, conservé à