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PIE U li i ; AURIOL

1880

constituent que des êtres intentionnels, sans aucune existence réelle en dehors de l’intelligence, Auriol admet cependant que les relations et les universaux existent in jmlenlia et inchoative dans les choses, comme nous l’avons exposé. Cette théorie, d’après Oceam, serait digne des réalistes.

De l’opposition d’Occam à plusieurs thèses de Pierre Auriol, on peut déduire qu’il serait prématuré de conclure au nominalisme du maître franciscain au sens strict que lui donne l’œuvre d’Occam. Voir ici, t. xi, col. 886-887. On ne peut cependant nier que Pierre Auriol ait été au moins un précurseur du nominalisme. Par son autonomie, ses critiques innombrables et répétées contre les scolastiques et principalement contre les réalistes, par son amour de la nouveauté en philosophie, il a rompu avec l’enseignement traditionnel du xme siècle non seulement de l’école thomiste, mais aussi de l’école franciscaine, il a jeté le fondement de l’occamisme par ses théories révolutionnaires, qui. nécessairement, devaient aboutir au nominalisme. Auriol occupe donc une position intermédiaire entre le réalisme mitigé et le nominalisme, mais se rapprochant beaucoup plus du dernier que du premier. C’est pourquoi l’étude des doctrines de Pierre Auriol serait d’un intérêt capital non seulement pour les origines et l’histoire du nominalisme, mais pour l’histoire générale de la scolastique, parce que, avec le dominicain Durand de Saint-Pourçain, il semble occuper une place exceptionnelle parmi les scolastiques, rompant, d’un côté, avec le réalisme, la via antiqua et préparant, d’un autre côté, le nominalisme la via moderna ; cf. R. Dreiling, op. cit., p. 214-217.

Sans nous prononcer d’une façon définitive et catégorique sur l’exactitude des appréciations portées sur l’œuvre de Pierre Auriol au cours des siècles, nous nous bornons à constater, avec N. Valois, op. cit., p. 527, qu’à côté du religieux soumis à l’autorité du Saint-Siège et adversaire d’un rigorisme excessif, à côté du défenseur convaincu, mais prudent et réservé, de la thèse de l’immaculée conception, à côté de l’interprète méthodique de la sainte Écriture, il y a, chez Pierre Auriol, un penseur original qui, en aucune des matières de l’enseignement philosophique et théologique, ne se contenta des solutions fournies par les maîtres anciens ou contemporains le plus en vogue à son époque, que ces maîtres se nommassent Aristote ou Averroès, Thomas d’Aquin ou Duns Scot, et qui, toujours, eut l’ambition de parvenir par son effort personnel le plus près possible de la vérité.

I. Éditions.

— Elles ont été signalées au cours de l’article, au fur et à mesure de l’étude des ouvrages.

II. Travaux.

1° Histoire générale et histoire littéraire.

— L. Wadiing, Annales minorum, t. vi, an. 1308, n. 66 ; an. 1316, n. 6 ; an. 1318, n. 29 ; an. 1320, n. 2, éd. de Quaracclii, 1931, p. 155, 276-277, 364, 398 ; à compléter par les documents récemment publiés : Chronica XXIV generalium ord. minorum, dans Analecta franciscana, t. iii, Quaracchi, 1897, p. 470 sq., 478, et le De conjormitate vilus beati Francisci ad vilain Domini Jesu, même recueil, t. iv, 1906, p. 338-539 ;  !.. Wad fin ?, Scriptores ordinis minorum, Rome, 1906, p. 184-185 ; J.-H. Sbaralea, Supplemsntum ad script. ord. mil., t. ii, Rom :, 1921, p. 324 sq. ; S. Antonin de Florence, Chronica, part. III, tit. xxiv, c. viii, § 2, éd. de Lyon, loi 2, p. 2 1 1 ; Tri t dénie, Calalogus scriplorum ecc/es., Cologne, 1531, p. 101 ; C. Oudin, Com-nenlarius de scriplor. eccles., t. iii, col. 8 17-838 ; P. Féret, La faculté de théologie de Paris et ses docteurs les plus célèbres. Moyen Age, t. iii, Paris, 1896, p. 351-356 ; Bart. M. Xibcrta, De scriptoribus scholastïcis sxc. XIV ex ordine carmelilarum, Louvain, 1931 ; A. Pelzer, Bibliolhecic aposl. Vaticanie codices Vaticani lai., t. ii, 1° part., Codices 670-1134, Home, 1931.

Quelques documents importants, dans Denille-Chatelain, Ch irtularium universilalis Parisiensis, t. ii, Paris, 1891, p. 223, 22°>, 227, 228, 431, 718 ; C. Kubel, Bullarium fruncisc <mum, t. v, Rome, 1898, p. 190-200 ; du même, Uierarchia eatholica Medii Mvi, 2 « éd., t. i, Munster, 1913, p. 15 et 96.

Histoires de l’ordre franciscain : II. I lolLapfel, Handbuch ilcr Geschichte des Franziskanerordens, Fribourg-en-B., 1909, p. 55 et 291 ; Graticn de Paris, (). M. Cap., Histoire de la /ululation et île l’évolution de l’ordre des frères mineurs au -XI/1— siècle, Paris, 1928, p. 398 ; K. Balthazar, (). F. M., Geschichte des Armulslreites im l’ranziskanerorden bis zinu Konzil von Wicn, Munster, 1911.

Détails biographiques, dans Biographie toulousaine, t. i. Paris, 1823, p. 405 ; Ilaitze, L’épiscopat métropolitain d’Aix, Aix, 1863 ; F. Albe, Prélats originaires du Quercg. H. Province d’Aix, dans Annales de Saint-Louis-des-Français, t. ix, 1904-1905, p. 94 sq. ; du même, Autour de Jean XXII. Les fouilles du Quercg, t. ii, Rome, 1906, p. 152 ; Albanès, Galliu christiana novissima, 1. 1, Montbéliard, 1899, p. 80-81.

Histoires de la philosophie médiévale.

Files font

toutes une place plus ou moins grande a P. Auriol : Ueberweg, Grundriss der Gesch. der Phitosophic, t. ii, Oie palristische und seholastiche Zcit, édit. Geyer, 1925, p. 524 sq. ; J. Endres, Gesch. der miltelalt. Philosophie im cliristlichen Abendlande, Kempten, 1908, p. 166 ; M. Grabmann, Oie scholastische Méthode, t. i, Fribourg-en-Br., 1909, p. 199 ; M. ds Wulf, Ilisl. de la philosophie médiévale, 4e éd., Louvain, 1912, p. 514. Ces histoires annullent partiellement les travaux plus anciens de Stôckl, Gesch. der Philos, des M. A., t. ii, Mayence, 1865, p. 973 sq. ; C. Prantl, Gesch. der Logik, t. iii, Leipzig, 1867, p. 325 sq. ; B. Hauréau, Hisl. de la philos, scolastique, t. iii, Paris, 1880, p. 315 sq. ; K. Werner, Die Scholastik des spdleren M. A., t. ii, Vienne, 1883, p. 82 sq., 150 sq.

Pour l’étude du milieu : K. Werner, Der heil. Thomas von Aquin, t. iii, Gesch. des Thomismus, 2e éd., Ratisbonne, 1899, p. 1 13 sq. ; du même, Der Averroismus in der christlich. peripaletischen Psgchologie des spdleren M. A., Vienne, 1881 ; A. Birkenmajer, Vcrmischle Untersuchungen zur Gesch. der mitlelall. Philosophie, dans les Bcilràge zur Gesch. der Philos, des M. A. de Bâumker, t. xx, fasc. 5, Munster, 1922 ;

C. Michalski, Les courants philosophiques à Oxford et à Paris pendant le XIVe siècle, Cracovie, 1922 ; du même, Les sources du criticisme et du scepticisme dans la philosophie du XIVe siècle, Cracovie, 1924 ; J. Koch, Ourandus de S. Porciano, O. P. Forschungen zum Slreilum Thomas von Aquin zu Beginn des XIV. Jahrh., dans les Beilrcige de Bâumker, t. xxvi, Munster, 1927 ; Fr. Ehrle, Der Sentenzenkommentar Pelcrs von Cundia des Pisaner Papstes Alexandre V. Ein Beitrag zur Scheidung der Schulen in der Scholastik der XIV. Jahrh. und zur Gesch. des Wegeslreites, dans Franziskanische Studien, supplément 9, Munster, 1925, "p. 58 sq., 68, 77, 91, 110, 114, 136, 266 sq. ; G. M. Mauser, Die Geisteskreise des XIV. Jahrh., Fribourg (Suisse), 1915 ; G. Ritter, Studien zur Spdlscholastik, t. ii, Via antiqua et via moderna auf den deulschen Universilalen des XV. Jahrh., Heidelberg, 1922. Voir aussi les art. Nominalisme, t. xi, col. 717-784, et Occam, t. xi, col. 864-869, 889-904, et les travaux qui s’y trouvent cités.

Doctrines diverses.

— 1. Philosophie et théologie. —

H. Bêcher, Gotlesbegriff und Gotlesbeweis bei W. von Ockham, dans Scholastik, t. iii, 1928, p. 369 sq. ; J. N. Espenberger, Grund und Geivissheil des iïbernaliïrlichen Glaubens in der Hoch-und Spàlscholastik, Paderborn, 1915 ; J.Engert, Studien zur theolog. Erkennlnislehre, Ratisbonne, 1926 ;

D. Feuling, Glaubensgewissheit und Glaubensziveifel, Beuren, 1926 ; W. Betzendôrfer, Glauben und Wissen bei den grossen Denkern des M. A., Gotha, 1931, p. 240 sq. ; P. Minges, Das Verhàltnis zwischen Glauben und IVissen, Théologie und Philosophie nach Duns Scotus, Paderborn, 1908 ;

E. Krebs, Théologie und Wissenschafl nach der Lehre der Hochscholastik. An der Iland der « Defensa doclrinæ D. Thomx » des Iiervàus Nalalis, dans les Beilrdge de Bâumker, t. xi, fasc. 3-1, Munster, 1912 ; A. Lang, Die Wcge der Glaubensbegrundung bei den Scholaslikem des XI V. Jahrh., même recueil, t. xxx, fasc. 1-2, 1931 ; J. Kiirzinger, Alfonsus Vargas Toletanus und seine theol. FJnleitungslehre. même recueil, t. xxii, fasc. 5, 6, 1930 ; M. Grabmann, De quæslione i l’irum aliquid possil esse simul creditum et scitum inter scholas augustinismi et arlistotelico-thomismi Medii /Evi agitata, dins Acia hebdomadas augustinianm thomisticee, Rome, 1931, p. 110-139.

2. Théorie de la connaissance. — F. Federhofer, Die Psgchologie und die psychologischen Grundlagen der Erkennlnislehre des W. von Ockham, dans Philos. Jahrbuch, t. xxxix, 1926 ; H. Slebeck, Occants Erkennlnislehre in ihrerhislorischen Slellung, dans Archiv far Gesch. der Philosophie, I., 1897, p. 317-339 ; Ben. I.indner, Die Erkennlnislehre des Thomas i « > »