Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 12.2.djvu/217

Cette page n’a pas encore été corrigée

ISIi’l

    1. PIERRE A II Ji loi##


PIERRE A II Ji loi, . LES CREATURES

1870

non est quærenda causa, quare unum liât ex anima et corpore, et ideo est anima punis actus et perlée ! io materUe

sicut figura cerae. E1 sicut ex materia et forma in naturali bus lit un i res indivisa actu, divisa autem solum in potentia, sic ex anima et corpore résultat unum indivisum in actu, plura autem in potentia, cura possit anima separari a corpore. Illam autem conclusionem teneo specialiter propter declarationem concilii, quæ ex verborum apparentia videtur ad intentionem illam ire. In II Seul., p. 221 P.

Entendue dans ce sens, l’âme constitue l’actuation

du corps et ne forme qu’une substance avec le corps, d’après Auriol. D’où il suit, conclut-il, que l’âme doit être naturellement parlant inséparable du corps. Toutefois, puisque Dieu peut séparer les accidents du sujet, dont ils ne sont que les pures actuations. ainsi il peut séparer miraculose l’âme du corps, bien qu’elle soit pura aetuatio materne. In II Sent., p. 226 a.

L’immortalité de l’âme est une vérité de la foi ; elle ne peut point être démontrée : Fidei autem sententia inconcusse tenenda est, quod anima hominis est immortalis et quoad intellectum et quoad voluntatem, et quia ila est nobis commuais animi coaceptio et veritas per se aota, sed propter quid iaveaire noa est facile. Adducuatur ad hoc ratioues diversse, quæ partira coitcluduat… Nunc pono ratioæs meas. Nescio si coacluduat. la II Sent., p. 240 b.

Auriol accepte dans l’âme l’intelligence et la volonté ; elles ne se distinguent point de l’âme, mais s’identifient avec elle. Il ne conserve que le nombre de réalités strictement nécessaires ; il exclut toutes les autres comme imaginalio et contra experientiam. Il assume le rôle de simplificateur. Dieu et la nature ne font rien en vain ; c’est pourquoi il faut éviter d’accepter une multitude de réalités, à moins qu’il n’existe une raison suffisante. In II Seat., p. 189 a. Il est d’ailleurs antiphilosophique d’accepter une pluralité de choses et de réalités sans raison. In I Seat., p. 319 b. C’est pourquoi Auriol rejette les formalités de Duns Scot et de l’école franciscaine comme vaines et inutiles. De même, il refuse d’admettre une forma specularis, nécessaire pour la connaissance d’après d’autres ; il ne veut point accepter une double species iatelligibilis, à savoir impressa et expressa ; il repousse cette dernière comme imaginalio et contra experiealiam. In I Sent.. p. 319 b et 755 b. Il est superflu et contraire aux dires des philosophes et des saints d’accepter d’autres sortes d’intelligences que Vintelleclus agens et V intellectus possibilis.

Auriol concède la suprématie et la priorité à la volonté sur l’intelligence, même dans la connaissance, parce qu’elle doit mouvoir Vintelleclus agens, pour qu’il imprime ensemble avec le phantasma, la species iatelligibilis dans Vintelleclus possibilis : Sed ex parte intellectus phantasma et intellectus agens et possibilis sunt in potestate voluntatis et quod quantum adexercitum actus et idco subest imperio voluntatis et illa impressio, quam intellectus recipit a phantasmate et iatellectti ageale et modus sive gradus ipsius impressionis. In II Sent, p. 2186 ; 7/î /// Sent., p. 454 sq. Donc le degré de l’impression, et conséquemment de la connaissance, dépend de la volonté : Ideo oolunlarie possunt et volo me converlerc ad majorem vel minorem impressionem. Ibid. Auriol met également Vimperium voluntatis au premier plan dans l’acte de la foi. In I Seid., p. 1124 b.

Auriol soutient aussi qu’il faut éviter d’invoquer sans raison l’intervention de causes extranaturelles ou surnaturelles pour expliquer certains événements. Ainsi, au sujet de la théorie de certains philosophes, d’après laquelle les animaux sont informés de formes substantielles parla forme du ciel, il déclare, non sans une certaine ironie : Hoc est re/ugium miserorum in philosophia, sicut Deus est refugium ntiserorum in theologia. la IV Sent., p. 16 a. Il ne faut point multiplier

les miracles et en accepter plus qu’il n’est nécessaire pour expliquer un fait : Poæada aoa suai plura ntirucula ad aliquem effectuât, qui potest sulvuri per piuciora. In IV Serti., p. 120 a. De plus, il faut éviter d’expliquer un fait par un miracle, quand il peut être expliqué autrement, noa eget miraculo, quod salvari potest siae miraculo. la III Seal., p. 457 b ; la II Seat., p. 185 a, 249 a. C’est d’ailleurs un inconvénient d’accepter plus de miracles qu’il ne faut : Au ! ergo hoc erit miraculose, et iacoaveaiens videtur poære tôt ntiracula. In IV Sent., p. 223 b.

7. Le péché originel.

On peut, dit Auriol, considérer le péché originel de trois façons : a) au point de vue causal ; dans ce cas le péché originel noa est decisio sola semiais, sed libidiaosa coaceptio, siae qua mulier coacipere aoa valet ia hoc statu aaturæ corruptæ, Repercussorium, éd. citée, p. 118-125 ; b) au point de vue matériel, le péché originel comprend deux éléments : un élément privatif, privatio seu auditas justifias origiitalis, un élément positif, la rebellio habitualis ex qua coasurgit rebellio actualis, quæ est uaiversaliter ubicumque est appetitus seasitivus et illa rebellio est causa proaitatis ad malum, ibid., p. 96-1(14 ; c) au point de vueformel, le péché originel consiste dans une offensa Dei et Dei odium objectivum. Ibid., p. 110-117.

Le péché originel doit être imputé à tous ceux qui descendent libidiaose d’Adam, quia Iota aalura existeas in ipso virtualiter quodammodo consensit in peccatum. Ibid. p. 133-137. Quant à la transmission du péché originel, Auriol enseigne qu’il n’existe aucune difficulté pour la transmission de l’élément matériel : Materialiter peccatum originale est qualitas morbida subjective exislens in appetitu sensilivo. A’u/îc non est iacoaveaiens quod, si in appetitu sensilivo parentum sit habilitas et qualitas aliqua iacliaaas ad actus aalurw virilis et circa aaluras aliquas, quod consimilis qualitas ibi fiai per generationcm in filiis. In II Sent., dist. XXXI et XXXII. La transmission de l’élément formel est plus compliquée : Potest dici quod, cura peccatum hoc modo aoa habeat esse nattirale sed morale sive intenlioaale, quod quauto occurril intellectui divino ut displicens et deteslabïle, ideoque occurril sub quadam iadeceatia, ideo peccatum hoc modo non est aptum nalunt traasfundi per generationcm naturalem ; posset tamen aliquo modo transfundi, sicut dicitur quod generans attiagit animant, quia attingit ullimam corporis dispositionem, ad quam sequitur online naturse necessario illa anima. Ibid.

L’élément formel du péché originel est remis dans le baptême ; l’élément matériel subsiste dans le baptisé. Ibid., a. 3. Quant au sort de ceux qui meurent avec le seul péché originel, les opinions sont divisées. D’après les uns, ces âmes restent plongées dans les ténèbres, ignorant complètement les joies du paradis. Selon d’autres, elles comprennent que ce bonheur n’est pas pour elles et ne souffrent pas de sa privation. C’est ainsi, affirme Auriol, que je ne souffre nullement de n’être pas le roi de France. La même incertitude existe par rapport au lieu où séjournent ces âmes. Auriol a entendu quelques-uns soutenir que ces âmes parcourent la terre entière, acquérant une connaissance étendue de la nature, passant leur temps à se promener, à se distraire, à discuter ; mais en l’absence de preuves et d’autorités suffisantes, il s’abstient prudemment de conclure. In II Sent., dist. XXXIII, a. 2 ; N. Valois, op. cit., p. 524. Les enfants qui meurent dans le péché originel ne sont pas punis de la pœna sensus. In II Sent., dist. XXXIII, a. 1.

8. La justification et ses suites.

Dans ses théories de la justification, Auriol soutient que l’âme justifiée porte en soi une forme où Dieu se complaît nécessairement, au point de lui donner la vie éternelle. Cette forme, qui rend raison de l’acceptation divine, ne saurait la précéder. Cette forme est un amour de Dieu que