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est libre ; cela ne signifie cependant pas qu’il pourrait aussi ne pas être. L’acte d’amour et de complaisance de ^a nature est libre, pou importe s’il est nécessaire ou contingent. Ibid.. a. I et.">. Souiller et engendrer se distinguent entre eux et par eux-mêmes, même quand ils n’ont qu’un esse diminution et fictitium, à plus forte raison en Dieu, dans lequel ils ont un être réel. Souiller et engendrer se tondent dans le l’ère sur l’unité de la nature, comme souiller et être engendré dans le Fils. Cependant, être souillé et engendre sont deux choses différentes, tandis que souiller et engendrer ne sont pas réellement distincts et possèdent la même ralio. In 1 Sent., dist XIII, a. 2 et 3.

Pierre Auriol rejette le fondement rationnel de ! a production du Saint-Esprit par le Fils, basé sur la ressemblance, sur la summa germanitas, sur le principe que seules les relations d’origines sont distinctes ; il récuse aussi l’argument de Scot. S’il existe un argument de raison en faveur de la production du Saint-Esprit [Kir le Fils, il ne peut provenir que de l’analogie de l’esprit humain. Quand l’âme se pense et se représente à elle-même comme telle dans un être intentionnel, elle sera portée vers elle-même par l’amour qui résultera de la vision d’elle-même. Par cette motion vers elle-même, l’âme est placée ; ’/ ! esse lato et egresso. Sans la représentation actuelle d’elle-même dans un être intentionnel, l’âme ne peut se trouver in esse lato et egresso. Il en est de même en Dieu. L’auto-représentation actuelle de l’essence divine dans un être connu et contemplé constitue le fondement de la production de l’essence in esse lato et egresso, à. savoir du Saint-Esprit. In 1 Serti., dist. XI, a. 1.

Le Fils se distingue du Saint-Esprit personaliter et non par l’acte de spirare. Une personne ne se distingue personaliter d’une autre que par ce à quoi elle doit sa personnalité. Or, le Fils n’est pas une personne par la spiration active ; de même, le Fils ne se distingue pas prœcise du Saint-Esprit par sa filiation. Il se distingue d’une autre personne uniquement par ce præcise, par lequel il est constitué præcise. Or, cela ne peut pas être la filiation, parce que, dans ce cas, la spiration active devrait être considérée comme un accident ajouté au Fils déjà constitué. Il faut plutôt accepter qu’à la constitution du Fils contribuent à la fois être engendré, spirare et essence. Il en résulte que, si le Saint-Ksprit ne procédait pas du Fils, il n’en serait pas distinct personaliter. non dans ce sens qu’il constituerait avec le Fils une seule personne, car le Saint-Esprit continuerait à exister comme personne, mais plutôt dans le sens que le Fils cesserait d’être une personne, parce qu’un élément constitutif du Fils, à savoir la spiration active, ferait défaut. Quand le Saint-Esprit ne pourrait se distinguer personaliter du Fils, il resterait néanmoins une différence réelle entre le Saint-Esprit et le Fils, puisque, même après la suppression de la spiration active dans le Fils, il resterait une réalité qui est incompatible avec les propriétés personnelles du Saint-Esprit, à savoir la génération passive. In I Sent., dist. X I. a.’'. Auriol rejette toute priorité f prias) dans l’acte de la spiration de la part du Père et du Fils, car celui-ci coexistait naturali coexistentia et intelligentia. De même, on ne peut soutenir que le Saint-Esprit soit postérieur au Père et au Fils, puisque la spiration active est un élément constitutif du Père et du Fils. la / Sent., dist. XII, a. 2 et cod. Borgh. /-’3, fol. 63 r65 r°, où Auriol soutient que la proposition : a Le Saint-Esprit procède aussi du Fils est une vérité de foi et que.Jean Damascène n’est pas un hérétique, comme beaucoup l’affirment.

En vertu de la définition de l’Église et des affirmations des saints, il faut accepter, selon Pierre Auriol, que les personnes divines sont distinctes per modos cxistenili relatives et per modos originum. On peut trou ver également des arguments tic raison pour établir cette assertion. Auriol emprunte la première preuve à la vie de L’âme humaine, qui est triple : l’âme végétative, animale et raisonnable. Quant à la manière dont les modi existendi relativi contribuent à constituer des personnes distinctes, Auriol se sépare de toutes les explications données. Il soutient qu’à la constitution d’une personne in esse personali et suppositali doit contribuer non seulement la relation, mais aussi l’essence ou la nal ure, parce que la nature apla nota est à fonder avec la relation, la perseitas. l.a nature et la relation constituent la personne non per modum eflec las formalis, mais per modum cujusdam resultationis, comme les parties constituent la maison. Que les personnes ne puissent être constituées per modum efjectus, il le prouve de la part de la nature et de la part île la relation, qui ne peuvent point contribuer à la constitution de la personne per modum effeclus. Les personnes sont donc constituées par l’essence ou la nature divine et la relation per modum resultationis. La relation, cependant, exerce cette fonction non en tant que relation divine, mais en tant qu’elle constitue une relation déterminée, exprimée par les concepts dicere, dici, spirare, spirari. C’est seulement dans ce sens que la relation peut fonder la perseitas.

D’après Pierre Auriol, l’essence divine possède des modi inlrinseci existendi. D’abord, elle existe per modum concipienlis. De l’essence et du mode d’être per modum concipienlis, inséparable de l’essence, résulte le suppositum distinct du Père. L’essence existe ensuite per modum conceptus et dicti. De l’essence et de ce mode d’être résulte le suppositum du Fils. Enfin, l’essence existe per modunï spiritus. De l’essence et de ce mode d’être résulte le suppositum du Saint-Esprit. // ! / Sent., dist. XXVI, a. 3 ; cod. Borgh. 123, fol. 112 v.

Quant à la relation à admettre entre les propriétés et l’essence, le docteur franciscain enseigne que les propriétés sont l’essence per omnimodam indistinctionem rei et rationis. Entre l’essence et la propriété, il n’existe donc aucune distinction ni réelle, ni de raison. Cependant, elles peuvent être distinguées -conceptibiliter quantum ad concipi in recto. On peut en effet se former un concept distinct de l’essence et de la propriété. Si l’essence et la propriété étaient parfaitement identiques, il ne serait pas possible de se former de chacune d’elle un concept distinct. Elles se distinguent donc conccplibililer. La distinction, toutefois, ne consiste qu’en ceci, à savoir que, dans le concept de l’essence, elle est pensée directement, la propriété seulement indirectement ; et que, dans le concept de la propriété, celle-ci est pensée directement, l’essence seulement indirectement. Il faut comprendre de la même façon la relation entre la personne et la propriété que la relation entre l’essence et la personne. // ; / Seul.. dist. XXXIII. Le maitre franciscain soutient que les relations personnelles désignent et signifient une per fection infinie. Cf. M. Schmaus, op. cit., p. 562. D’après Auriol, le Père n’est point constitué par l’innascibilité, mais plutôt par le generare actuale et spirare. L’essence ne se détermine point à generare et spirare, au contraire, l’essence, le generare et le spirare sont des realitates omnino ad se et simplicité/- primée et aussi bien l’essence que le generare et le spirare si ml une res prima non habens preecisam unitatem sed apta nota est eum reliqua jundare unitatem. Chacun est déterminé par lui-même au premier suppositum el ainsi le complexus de l’essence, du generare et du spi rare constitue le suppositum primum. In I Seal.. dist. XXVIII, a. 3.

Pierre Auriol considère le Verbe comme ce quie I in esse quodam objectiva. En Dieu, le Verbe est Deus positus in esse conspicuo objectiva et apparenti. C’est