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PIKKRK YUKIOL. OUVRAGKS DOUTKUX

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p. 185, de Trithème, De scriptoribus ecclesiaslicis, col. 544, de Du Boulay, Historia uniuers. Paris., t. iv, p. 985, du Gallia christiana, t. i, col. 321, il aurait existé un recueil manuscrit de Sermones de tempore de Pierre Auriol, conservé jadis dans la bibliothèque du couvent des frères mineurs de Sécz. Un recueil analogue, commençant au dimanche de la Sexagésime pour se terminer au jour des morts, est contenu de nos jours dans le ms. 522 (xv siècle) de la bibliothèque communale d’Assise. Cette collection, intitulée Sermones fr. P. Aureoli, débute : Cum lurba plurima convenirent et de civitatibus properarenl. Un autre recueil de 92 Sermones de tempore, depuis l’Avent jusqu’au xxive dimanche après la Pentecôte, attribués à un certain Pierre ; frère mineur, est conservé dans le cod. lut. VI, 36 (fol. 7-70) de la bibliothèque Martienne de Venise. Les auteurs, , toutefois, sont fortement divisés au sujet de l’identification de ce frère Pierre. Tandis que les uns y voient Pierre Auriol, d’autres l’identifient soit avec Pierre de Padoue, Pierre aux Bœufs, Pierre de Blansaco, Pierre de Colle, Pierre de Saxe, soit enfin avec Pierre de Lille. Cf. J.-H. Sbaralea, op. cit., t. ii, p. 328 et 355. Enfin, dans l’édition des sermons de saint Bonaventure, faite à Bâle, en 1502, neuf sermons de Pierre Auriol seraient intercalés entre ceux du Docteur séraphique, mais attribués explicitement à Auriol. De ces neuf sermons, il y en a un pour la Nativité, fol. 11-14, un pour l’Epiphanie, fol. 16-19, un pour le lundi saint, fol. 45-47 ; un pour le jeudi saint, fol. 53 ; deux sur l’eucharistie, qui doivent avoir été prononcés également le jeudi saint, fol. 54-57 et fol. 57-60 ; un pour le samedi saint, sur la compassion de la Vierge, fol. 87-90, et deux pour la fête de l’Ascension, fol. 119-122 et 122-125 (cf. S. Bonaventuræ opéra omnia, t. ix, Quaracchi, 1901, p. xi et xiii). D’après les continuateurs de J.-H. Sbaralea, op. cit., t. ii, p. 328, les deux derniers sermons sur l’Ascension seraient probablement aussi contenus dans l’ouvrage du P. Mathias Bellintani, O. M. Cap., intitulé : In sermones doctoris S. Bonaventurse et in evangelia de tempore a Paschate usque ad Adventum scripturales introductiones, Venise, 1588, col. 188-206.

Selon N. Valois, op. cit., p. 517-518, « le ton des sermons de Pierre Auriol est sérieux, pieux, quelquefois touchant. On n’y trouve aucune de ces saillies ou de ces vulgarités qui ont été signalées chez Jacques de Lausanne, non plus qu’aucun de ces traits de mœurs, qui rendent si instructive la lecture de certains sermonnaires de l’époque antérieure. La philosophie s’y révèle à peine par de rares citations d’Aristote. Par contre, la subtilité et le mauvais goût, dont on a rencontré maintes traces dans les traités d’Auriol, se reconnaissent en plusieurs passages. Ses discours devaient être interrompus parfois par des chants sacrés. C’est ainsi qu’au milieu d’un des sermons du jeudi saint se lisent deux strophes du Lauda Sion, suivi d’une hymne, où l’on reconnaît des emprunts au Pange lingua (cf. édit. citée, fol. 53). » Ce jugement de Valois n’est basé que sur les neuf sermons imprimés d’Auriol.

Quant aux Sermones de immaculala conceptione, que J.-H. Sbaralea mentionne et qu’il affirme, sur le témoignage d’E. du Pin, avoir été imprimés à Toulouse, en 1514, les continuateurs du même Sbaralea pensent qu’il faut identifier ces sermons avec le Tractatus de conceptione, qui, dans le cod. 428 de Chartres est intitulé : Sermo de conceptione Virginis, et avec le Repercussorium. Sbaralea, op. cit., t. ii, p. 328.

II. OUVRAGES DOUTEUX ET APOCRYPHES.

1° Ex planatio epislolx sancti Bernardi ad canonicos Lugdunenses. — Jusqu’à ces derniers temps, cet opuscule a été généralement attribué à Pierre Auriol : on le trouvait dans les mss. et les éditions, à côté d’autres

ouvrages du maître franciscain et, d’autre part, l’on confondait Pierre Auriol et Pierre de Verberie. Ainsi, le cod. 1049 de la bibliothèque de Troyes, à côté du commentaire de Pierre Auriol sur le 1. I des Sentences, contient également ce petit commentaire sur la lettre de saint Bernard. Il y est toutefois anonyme. De même, dans le cod. lat. 24 835 de la bibliothèque de Munich se lit, avec le Tractatus de conceptione, VExplanatio epislolse sancti Bernardi, qui y est également anonyme. L’édition incunable de Mayence du Tractatus de conceptione, contient aussi le commentaire sur la lettre de saint Bernard, attribué cette fois à Pierre de Verberie, au début : Declaratio sententiie beati Bernardi de hac re Pétri de Verberia, et à la fin : Ista scripsil et compilavit fr. Petrus de Verberia anno 1338. Enfin, les Monumenta antigua seraphica pro immaculata conceptione B. M. V., de Pierre de Alva et Astorga, imprimés à Louvain en 1665, en dehors du Tractatus de conceptione et du Repercussorium de Pierre Auriol, ainsi que In III am Sent., dist. III, q. i, donnent également le petit commentaire sur la lettre de saint Bernard avec la mention : Declaratio sententisc beati Bernardi de hac re Pétri Aureoli de Verberia, et avec la finale : Ita scripsit et compilavit f rater Petrus Aureoli de Verberia anno 133 8. Depuis lors, on a confondu généralement Pierre Auriol avec Pierre de Verberie ; on a fait naître Pierre Auriol à Verberie-sur-Oise, en Picardie ; on lui a attribué la Declaratio epistolie beati Bernardi. Le petit commentaire sur la lettre de saint Bernard, attribué à Pierre de Verberie, étant intimement uni aux traités sur l’immaculée conception de Pierre Auriol, et Pierre de Verberie étant un théologien inconnu et ignoré, on aura considéré ces deux Pierre comme un seul et même individu et on les aura confondus dans la personne du plus célèbre des deux, à savoir dans celle de Pierre Auriol, tout en croyant que la dénomination Pierre de Verberie désignait le lieu d’origine de Pierre Auriol.

Cependant, VExplanatio epislolse beati Bernardi, dans laquelle saint Bernard s’oppose à la célébration de la fête de la Conception de la sainte Vierge et engage les chanoines de Lyon à s’abstenir de cette célébration, ne peut être attribuée à Pierre Auriol. Dans cette Explanatio, les objections et les attaques de saint Bernard contre la célébration de la fête de l’Immaculée-Conception sont réfutées. Auriol, il est vrai, s’est préoccupé également de la réfutation de ces difficultés dans les c. iv et vi du Tractatus de conceptione, mais il le fait dans des termes complètement différents de ceux qu’on lit dans VExplanatio epistolas beati Bernardi.

Ce commentaire doit probablement être considéré comme une œuvre de Pierre de Verberie de l’ordre du Val-des-Écoliers, qui aurait vécu vers 1334. D’après Denifle-Chatelain, Chart. univ. Paris., t. ii, p. 428 sq., Pierre de Verberie est cité parmi les vingt-neuf maîtres en théologie de Paris qui, le 2 janvier 1334, envoyèrent une lettre à Philippe VI, roi de France, au sujet de l’état des âmes après la mort. Bien ne s’oppose — ni la tradition manuscrite, ni la tradition imprimée, ni les dates biographiques et bibliographiques — à l’attribution de ce commentaire à Pierre de Verberie. L’Explanatio epistolæ beati Bernardi, en effet, est anonyme dans les mss. que nous en connaissons ; elle est attribuée explicitement à Pierre de Verberie dans l’incunable de Mayence ; la date de composition de 1338, fournie par le cod. lat. 24 835 de la bibliothèque de Munich et par l’édition de Pierre de Alva et Astorga, s’accorde parfaitement avec les dates connues de la vie de Pierre de Verberie. Rien ne s’oppose donc qu’en 1338 il ait composé ce commentaire sur la lettre de saint Bernard aux chanoines de Lyon.

Postilla super Job.

Ce traité, dont le prologue