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    1. PIERRE AU MOL##


PIERRE AU MOL. COMMENTAIRE SUR LES SENTENCES

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hominis semirini Samaritano isti passivo incredibiliter institutus rotarum septenario congrue comparatur. Ce commentaire constitue one reportatio, II est désigné par cette épithète non seulement dans la liste ries titres des questions du t. IV, contenue dans le nis. 243 de Toulouse, mais aussi dans les niss. précités, qui donnent le texte de ee commentaire. Le tus. 243 de Toulouse porte, en effet : Explicit liber quartus libri Sentenciarum de reportai ione fratris Pet ri Aureolirecollectus. et le ms. 107 de Vicence finit : Explicit quartus liber Sententiarum de reportatione fratris Pétri Aurcoli.

Le texte du commentaire conservé dans les mss. concorde avec celui qui a été édité à Rome, en 1605, à la suite des 1. II et III par la Société des libraires de Saint-Thomas-d’Aquin. Il y est dédié au commissaire général des observants, le P. François de Belgioso.

Des extraits de ce commentaire sur le t. IV, sont contenus dans le Vat. 943. Ainsi, fol. 51 r°-60 r°, il y a la Qua’stio procemialis : Utrum sacramentis vel sacramentorum ministris possit eommunicari aliqua lùrtus creatii’ct respectu efjectus sacramentalis, et les q. i et n qusqu’à l’a. 2) de la dist. I. Au fol. 70 r°-71 v° il y a les art. 1 et 2 de la q. n de la dist. VIII du même commentaire, Circa dist. VIII… Quero utrum hoc ( !) sit forma consecrationis : hoc est corpus meum. Cf. A. Pelzer, op. cit.. p. 379-380.

De l’examen précédent, il résulte qu’il existe une double rédaction du commentaire de Pierre Auriol sur le 1. I et le 1. III des Sentences ; et que, dans une rédaction, chacun des quatre livres commence par un texte d’Ézéchiel. dans lequel revient le terme rota ; que cette rédaction est désignée pour les quatre livres comme reportatio. Il s’ensuit donc que le commentaire des quatre livres, commençant par un texte analogue d’Ézéchiel. appartient à une même rédaction, dénommée reportatio. De cette reportatio, le 1. I et trois questions du 1. III sont restés inédits ; les]. II, IV et le reste du 1. III qusqu’à la dist. XXIII, q. iv, a. 3 excl.) sont publiés dans l’édition de Rome, en 1605. Une seconde rédaction du 1. I a été éditée à Rome, en 1596, tandis que l’autre rédaction du 1. III est restée inédite jusqu’à la dist. XXIII, q. iv, a. 2 inclus, le reste de cette seconde rédaction du 1. III a été édité à Rome, en 1605.

2. Date et lieu de composition.

— Ici encore les opinions sont divisées. X. Valois, qui admet une double rédaction des quatre livres, part des deux faits suivants : d’abord que le commentaire du 1. IV contenu dans le cod. 243 de Toulouse, qui y est dit avoir été terminé en 1317, pendant qu’Auriol expliquait les Sentences à Paris, doit contenir le texte de la première rédaction, et ensuite que le commentaire sur le t. II, contenu dans le ms. A. III. 120 (S. Croce, 355) de la bibl. nationale de Florence, qui y est dit avoir été terminé en 1318. également pendant qu’Auriol commentait le livre des Sentences, doit fournir le texte de la deuxième rédaction. Si, en effet ce dernier ms. donnait la première rédaction du commentaire sur le t. II, il serait impossible, dit Valois, de déterminer la date à laquelle furent terminés les autres livres de la première rédaction et surtout les livres de la seconde rédaction, puisqu’il est établi qu’Auriol devint maître régent en 1318 et ne devait donc plus commenter les Sentences sous la conduite d’un maître. D’après N. Valois donc, la double rédaction du commentaire sur les quatre livres des Sentences aurait été composée par Auriol, à Paris, entre 1316-1318, alors qu’il y expliquait les Sentences, ou au plus tard entre 13161319. parce que le séjour d’Auriol à Paris ne semble pas s’être prolongé au delà de 1319. Op. cit.. p. IX.") et 500 sq.

Le P. Dreiling n’a pas pu se rallier à cette conclusion. Partant du fait admis a priori que le commentaire

imprimé constitue la seconde rédaction des quatre livres des Sentences, il est parvenu à établir et à prouver, par de nombreuses citations empruntées à chacun des livres, que le 1. IV a été rédigé immédiatement après le 1. 1, et que le 1. II est antérieur au t. III, de sorte que les quatre livres auraient été composés dans l’ordre suivant : I, IV, II, III. D’après le témoignage des mss. cités par Valois, le 1. III aurait été composé en 1318, le I. II pendant la seconde partie de

1317 et au début de 1318, le 1. IV en 1317 et le 1. I pendant la dernière partie de 1316 et la première moitié de 1317. La seconde rédaction du commentaire sur les quatre livres des Sentences aurait donc été composée à Paris, entre 1316-1318, pendant qu’Auriol y expliquait les Sentences. Quant à la première rédaction, selon le P. Dreiling, rien ne s’oppose à admettre que Pierre Auriol l’ait composée, soit pendant son lectorat à Bologne vers 1312, soit pendant son professorat à Toulouse, vers 1314, soit dans les deux villes. Op. cit., p. 25-27.

A. Birkenmajer, qui rejette catégoriquement toute double rédaction du commentaire de Pierre Auriol sur les Sentences, prétend d’une façon radicale que ce commentaire fut rédigé par Auriol à Paris entre 1316-1318 et que le copiste qui, dans le cod. A. III. 120 de Florence affirme que le commentaire sur le 1. III fut terminé en 1318, a mal transcrit l’année et qu’il a mis

1318 au lieu de 1317.

Aucune de ces solutions ne peut satisfaire, parce qu’elles partent toutes de principes admis à priori, et ne tiennent aucun compte de la tradition manuscrite. C’est pourquoi, en nous basant sur les données acquises au sujet de la double rédaction du commentaire du maître franciscain, que nous avons développées plus haut, nous tâcherons de déterminer plus exactement le lieu et la date de la composition de ce commentaire, en nous fondant sur sa tradition manuscrite et imprimée. Reconnaissant la valeur des preuves apportées par le P. Dreiling en faveur de l’ordre suivant des livres dans le commentaire de Pierre Auriol, I, IV, II, III, nous adoptons cet ordre pour la rédaction du commentaire-repoW « / ; o signalé plus haut, d’autant plus que cet ordre est en parfaite conformité avec les données fournies par les mss. Pierre Auriol, comme nous le savons, fut chargé, en mai 1316, par le chapitre général d’expliquer les Sentences à Paris. Se conformant aux usages, il aura commencé, en octobre 1316, avec le 1. I : Ingrcdere in medio rotarum ; au printemps ou à l’été de 1317 il aura commenté le 1. IV : Spiritus vite erat in rôtis ; l’année scolaire 1317-1318 il aura commencé son commentaire sur les Sentences par le livre II : Rota una nigra Cherub unum, qu’il aura terminé au début de 1318 ; enfin, en dernier lieu, il aura expliqué en 1318 le 1. III : Quasi si sit rota in medio rote, qu’il n’aura pu terminer, parce qu’à la suite de la lettre de Jean XXII du 14 juillet 1318 au chancelier de Paris, il a été élevé peu après au grade de magister regens. De la sorte, on explique sans difficulté pourquoi le commentaire-repoWa//o sur le 1. III finit à la dist. XXIII, q. iv, a. 2.

Le commentaire-/rporta/(o aurait donc été composé à Paris entre 1316-1318, pendant que Pierre Auriol y expliquait les Sentences : les 1. I et IV pendant i’année scolaire 1316-1317, les 1. II et III (ce dernier inachevé) pendant l’année scolaire 1317-1318. Ce commentaire n’a pas été composé par Auriol lui-même, mais il constitue une reportatio, c’est-à-dire une copie immédiate, faite par un étudiant, du commentaire fourni par Auriol pendant ses leçons à l’université, ou même du commentaire écrit par le maître franciscain en vue de ses leçons. Cette dernière conclusion semble devoir être adoptée pour plusieurs parties du commentaire, surtout du I. I, qui sont rédigées avec