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    1. PIERRE AURIOL##


PIERRE AURIOL. COMMENTAIRE SUR LES SENTENCES

1830

une main du xiv siècle a écrit : Hic est confiâtes Aureoli. D’après tous ces renseignements, il serait donc dûment établi que Pierre Auriol a de l’ail donné une

double rédaction du commentaire sur le I er livre des Sentences, dont l’une serait une reportatio et l’autre un conflatus.

Quant au commentaire sur le 1. II des Sentences, la tradition manuscrite n’atteste l’existence que d’une seule rédaction, contenue dans les mss. : A. III. 120, et B. VI, 121 de la bibliothèque nationale de Florence, le Vatic. lai. 942, le Borgh. 404, le n. 101 de la bibliothèque Antonienne de Padoue, les Paris, lat. 3000 et 15 807 ; le ms. VII. C. 3, fol. 109-206, de la bibl. nat. de Naples. Tous ces mss. sont du xive siècle et commencent’: Quia doctores communiler principio hujus secundi libri movere consueverunt quæstionem unam valde difficilem de productione rerum. Le Paris, lat. 3000 se distingue des autres en ce qu’il porte, au début, une collatio, dans le genre de celle que nous avons déjà rencontrée aul. I : Rota una nigra Cherub unum et rota alia nigra Cherub unum. Ezech., x. Ce commentaire, de même que celui de la première rédaction du t. I, doit être une reportatio. L’index des questions du II 1’livre, contenu dans le ms. 243 de Toulouse, ainsi que les mss. cités, sont explicites à ce sujet. Au début de l’index du ms. de Toulouse, on lit : Isti sunt tituli super reportaciones secundi ; les autres mss. portent ou bien : Explicit lectura super secundum librum Sentenciarum sub magistro Petro Aureoli… reportala (Florence, cod. A. III. 120), ou : Explicit secundus liber sentenciarum secundum lecturam fratris Pétri Aureoli (Vatic. 942, Borgh. 404, Padoue, n. 101, Naples, VII. C. 3), ou : Explicit secundus liber Sentenciarum secundum lecturam fratris Pétri Aureoli recollectam… cui sit solus et reportatori in fine seeculi (Paris, lat. 15 807 et Florence B. VI. 121, qui porte ei qui scripsit, au lieu de reportatori). Ce livre a été édité par la Socictas bibliopolarum D. Thomee Aquinatis de Urbe, en 1(305, à Rome. Cette édition est précédée d’une dédicace au cardinal dominicain Jérôme Bernerius. Notons enfin que les q. i et ii de la dist. XXV sont contenus dans le Vat. lat. 943, fol. 12(1 r » b, cf. A. Pelzer, op. cit., p. 382. Le ms. 03 de Balliol Collège (Oxford) contient fol. 1 r°17 v°, un extrait du commentaire sur le 1. II.

L’état actuel des recherches, au sujet du commentaire sur le 1. III des Sentences, nous oblige à admettre que Pierre Auriol en a fait une double rédaction. L’une est contenue dans le ms. de Florence B. VI. 121, déjà cité, le Paris, lat. 17 484, le ms. Plut. 32, dext. 12 de la bibl. Laurentienne de Florence, le ms. 243, fol. 1-40 de Toulouse. Tous ces mss. sont du xiv siècle. Les trois derniers débutent par une collatio semblable à celle des deux premiers livres : Quasi si sit rota in medio rote, etc. Ezech., i. Suivent ensuite trois questions : Queriiur ergo primo utrum natura individua de génère substance possit vel a propria ypostasi separari. Queritur quoque secundo utrum unio ypostatica alicuius nature ad suppositum assumens sit relalio média positiva. Tercio utrum persona divina possit esse formaliter terminus ypostatice unionis. Cette dernière question finit : Non est verum ut dictum fuit d. 20 primi libri. (XXXI dist. primi =cod. Plut. 32, dext. 12 de la bibl. Laurentienne de Florence.) Après cela on lit : Explicitait 3 questiones composite. Quod sequitur est reportalum. Puis : Hic incipit liber lercius. Circa lercium primo queritur utrum possibile fuerit verbum incarnari. A partir d’ici, le ms. de Florence B. VI. 121 concorde avec les trois autres mss. au moins substantiellement ; il n’a pas la collatio ni les trois premières questions ; ensuite, il finit à la dist. XXIV, tandis que les autres sont complets.

Des renseignements fournis par ces mss., il résulte rait, d’après le P. Pelster (op. cit.. p. 165) que les trois premières questions avec la collatio n’appartiennent pas a la rédaction du commentaire sur le t. III, contenu dans les quatre mss., puisque, après la q. iii, il y a : Expliciunt’', questiones composite. Quod sequitur est rcporliitutn, et que le texte suivant débute : Hic incipit liber lercius. A partir d’ici, il y aurait une rédaction du I. III différente de celle à laquelle appartiennent les trois premières questions et la collatio.

Et, de fait, l’existence d’une autre rédaction du 1. III est attestée par le texte imprimé dans l’édition, faite à Rome, en 1605, aux frais de la Société des libraires de Saint-Thomas-d’Aquin. Le commentaire sur le t. III, qui y fait suite à celui du t. II, est dédié au ministre général des conventuels, Joseph Piscullius Melfitanus. Le texte du commentaire contenu dans l’édition est complètement différent de celui que fournissent les mss. au moins jusqu’à la dist. XXIII, q. iv, a. 3 exclu. Après quoi le texte de l’édition et des mss. concorde. Le texte édité débute : Ad evidentiam totius distinctionis primo et prsecipue est possibililas incarnationis. Circa islum tertium librum quwro primo decem quæstiones, quorum prima ud unionem in generali pertinet. A la fin de la rédaction imprimée (dist. XXIII, q. iv, a. 2) on a la question : Utrum virtus possit esse ex actibus. Deux autres questions, annoncées au début, dans la dist. XXIII : Utrum seminarium sit in nobis quod sit principium virtutis ; quarto utrum ex actibus possit induci, manquent complètement, de sorte que le texte imprimé après la question citée plus haut, au lieu de traiter les deux autres questions annoncées, continue par celle-ci : Utrum actus spei sit formaliter desiderare, qui correspond parfaitement à la même question contenue à l’endroit parallèle des mss. De tout cela, il résulte que pour le commentaire sur le 1. III des Sentences, il faut admettre que Pierre Auriol a composé une double rédaction, distincte, au moins jusqu’à la dist. XXIII, q. iv, a. 3 exclu. D’après le P. Pelster, une rédaction du commentaire sur le 1. III serait constituée par la collatio et les trois premières questions contenues dans les trois mss. signalés, et le texte imprimé jusqu’à la dist. XXIII, q. iv, a. 2 inclus ; tandis qu’une autre rédaction serait contenue dans les quatre mss. signalés, à partir de l’endroit où ils portent : Hic incipit liber tertius. La dernière partie de cette dernière rédaction (à partir de la dist. XXIII, q. iv, a. 3) serait imprimée dans l’édition citée, tandis que la première partie serait restée inédite. Quant à la première rédaction signalée, elle serait entièrement imprimée dans l’édition de 1605 jusqu’à la dist.XXIII, q. iv, a. 2, tandis que la collatio et les trois premières questions seraient inédites. Cf. Fr. Pelster, op. cit., p. 470-479, qui donne, p. 466-468, les titres des questions restées inédites de la rédaction conservée dans les mss. indiqués.

Il faut noter enfin que la dist. II, q. ii, du 1. III est conservée dans le Val. lat. 901, fol. 20 v° : Utrum humanitas et queelibet alia forma totius sit alia res a partibus simul sumptis ; cf. A. Pelzer, op. cit., p. 291. Cette question, qui diffère de la même question du commentaire édité et est moins longue, devra concorder avec celle de la rédaction inédite.

Quant au commentaire sur le t. IV, la tradition manuscrite et imprimée n’en signale qu’une seule rédaction, comme c’était le cas pour le 1. II. Elle est contenue dans le ms. Plut. 32, dext. 12 de la bibl. Laurentienne de Florence, le cod. 243, fol. 41 r°-124 v°, de Toulouse, le cod. 100 de la bibl. Antonienne de Padoue, le cod. 107 de la bibl. Bertolienne de Vicence. Tous ces mss. sont du xive siècle et débutent par une collatio semblable à celle que nous avons déjà rencontrée dans les trois premiers livres : Spirilus vite erat in rôtis, Ezechiel, I c. Sacramentorum scplenarius in curationem