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enduré une dure captivité auront encore une année de pénitence, à condition toutefois qu’ils aient déjà montré leur repentir (can. 2). — Ceux qui sont tombés par manque de courage, sans avoir enduré ni torture ni captivité, feront trois années de pénitence (can. 3).

— Ceux qui ont simulé l’apostasie ou envoyé des païens sacrifier à leur place feront six mois de pénitence (can. ">). Les esclaves chrétiens que leurs maîtres, par des menaces, ont amenés à sacrifier à leur place, feront six mois de pénitence (can. 6) : tandis que les maîtres se verront imposer trois années de pénitence (can. 7). — Ceux qui ont apostasie après avoir subi la torture ou la captivité et qui, plus tard, ont confessé la foi chrétienne, ne doivent pas être inquiétés (can. 8).

— Ceux qui ont confessé la foi chrétienne après s’être dénoncés eux-mêmes ne sont pas à inquiéter, bien que leur manière d’agir ait pu être cause de persécution pour d’autres (can. 9). — Les clercs qui, après s’être dénoncés eux-mêmes, ont fléchi dans les tourments et qui, plus tard, ont confessé la foi chrétienne, ne doivent pas être réintégrés dans le clergé (can. 10).

— Ceux qui ont donné de l’argent pour ne pas être inquiétés pendant la persécution n’ont pas à subir de pénitence (can. 12). — Il en est de même pour ceux qui ont pris la fuite, bien que d’autres aient pu être arrêtés à leur place (can. 13). — Ceux auxquels on a introduit de force dans la bouche des viandes offertes aux idoles ne sont pas des apostats (can. 14). — Un canon 15 traite du jeûne du mercredi et du vendredi ; son authenticité est douteuse.

2° Les actes du concile d’Éphèse ont conservé trois fragments du r.epl -r t ç Qs6~/]-oç de Pierre d’Alexandrie. — Le premier rapporte que l’incarnation du Verbe n’a pas privé celui-ci de sa divinité, « car ce n’est pas pour qu’il fût séparé de sa puissance et de sa majesté en devenant pauvre, lui qui est riche, que cette chose (l’incarnation) fut faite, mais afin qu’il subît la mort pour les pécheurs ». — Le deuxième avance que la parole de l’ange à Marie : « Le Seigneur est avec vous » équivaut à dire : « Le Dieu Logos est avec vous et qu’elle signifie que le Dieu Logos est entré dans le sein de la Vierge et y est devenu homme, (t^ilwz’. yàp ocùtôv (Ôeôv Xoyov) ysvMaii-isvov èv [i.r, Tpa xoù aâpy.y. yevôjievov. — Le troisième fragment répète que le Dieu Logos ysyovev èv y.ri~pcç TtapOévou sans avoir besoin de l’action et de la présence d’un homme. Voir ces fragments dans P. G., t. xviii, col. 509, et dans Schwartz, Acta conciliorum œcumenicorum, t. i, vol. i, fasc. 7, p. 26, 33, 36, 89 ; fasc. 2, p. 39. (A cette référence, les trois fragments sont donnés à la suite l’un de l’autre).

3° Les Syriens citent deux autres fragments du -.zzl ~7, ç {’, z’j-.-r-r.ç qu’ils prétendent avoir été, eux aussi, produits à Éphèse ; mais comme ils ne se trouvent pas dans les actes du concile, leur authenticité demeure suspecte. Le premier énonce que Marie a enfanté Jésus-Christ dans la chair, Jésus-Christ qui vere unus et idem est, et non ctiius atque alius. Le second rappelle seulement la naissance virginale du Sauveur. Voir ces deux fragments en syriaque et en français dans Pitra, Analecta sacra, t. iv, p. 188, 426. — Les deux fragments arméniens qui traitent de christologie sont des faux monophysites ; voir ceux-ci dans Pitra, Analecta sacra, t. iv, p. 189. 430.

4° L’empereur Justinien et Léonce de Byzance ont opposé aux monophysites de leur temps un fragment de l’homélie de Pierre d’Alexandrie sur la venue du Sauveur, -zz tîjç snpur/ç toû Kuptou. Il y est rappelé que les miracles du Sauveur prouvent qu’il est I)ieu fait homme et que deux vérités sont démontrées, savoir que le Sauveur était Dieu par nature et qu’il est devenu homme par nature : -y. ouvocpupéTCpa SetxviiTca Sri’.î’.ç 9jv cpûasi, x.a.1 yéyovev &v6pco7EOÇ

tpûaei. P. G., t. xviii, col. ">t l. Cf. Léonce de Byzance, Contra monophysitas, P. G., t. lxxxvi, col. 1836.

Pierre d’Alexandrie fut aussi un anliorigéniste décidé. Léonce de Byzance a lu un traité sur l’âme (rrepl t| ; ux%) en deux livres, dans lequel Pierre combattait la doctrine origéniste de la préexistence des âmes et il en cite deux fragments. Le premier, inséré dans les Sacra parallela, insiste sur la création simultanée de l’âme et du corps, et il se réfère à Gen., i, 26. Le second reproche à la conception origéniste de la descente de l’âme dans le corps en punition d’un péché antérieur d’être étrangère à renseignement du Christ et de n’être qu’une doctrine philosophique grecque, [jtàOy) ; j.a ttjç ÉXXyjvixîjç çiXoaoçiaç. Voir P. G., t. xviii, col. 520. D’autres fragments du 7tepl 4° J X^Ç en langue syriaque, encore inédits, se trouvent dans le codex Mus. Brit. add. 14 552. Cf. Harnack, Geschichte der altchristlichen Lileratur, t. i, p. 447.

5° Les Syriens ont conservé cinq fragments d’un traité de Pierre d’Alexandrie sur la résurrection, qui semble, lui aussi, faire partie de son œuvre antiorigéniste. Pierre y défend la réalité de la résurrection des corps de tous les hommes et de leur transformation à la fin des temps. Voir le texte syriaque et français de ces fragments dans Pitra, Analecta sacra, t. iv, p. 189 sq., 420 sq.

6° L’extrait d’une « mystagogie » cité par l’empereur Justinien dans sa lettre à Menas et qui rappelle, tout ce que les évêques Héraclius et Démétrius d’Alexandrie ont eu à souffrir de la part de 1’ « enragé » Origène (ijtto toû (i.avévToç’Qpiyévouç) est un faux antiorigéniste. Voir ce fragment dans P. G., t. lxxxvi, col. 962. — Par contre, l’authenticité des fragments de didascalies de Pierre, qui traitent du péché et de la pénitence n’est maintenant plus mise en doute. Voir ces didascalies dans P. G., t. xviii, col. 521, et l’article de Heer, dans Oriens christianus, 1902, p. 346.

7° Pour la part prise par Pierre d’Alexandrie dans les controverses pascales et son traité sur la Pâque, voir ici t. xi, col. 1954, et P. G., t. xviii, col. 512 sq.

8 U Assez nombreux sont les fragments de correspondance attribués à Pierre. Un seul d’entre eux est d’une authenticité sûre ; il est tiré d’une lettre que Pierre écrivit aux Alexandrins pour leur prescrire de ne pas entrer en communion avec Mélèce jusqu’à nouvel ordre. Voir ce fragment P. G., t. xviii, col. 509. Les autres, qui sont conservés en langue copte et ont été publiés par C. Schmitt, dans Texte und Vntersuchungen, t. xx, fasc. 1b, p. 4 sq., et par Crum, dans Journal of theologicalstudies, t. iv, 1902-1903, p. 387 sq., sont pour le moins d’une authenticité fort douteuse. Du reste, leur intérêt théologique et historique esta peu près nul, à part quelques anecdotes concernant Théonas et une assez violente diatribe contre les profanateuis du dimanche par les œuvres serviles et forensiques.

Les lragments de Pierre d’Alexandrie se trouvent dans la P. G., t. xviii, col. 509 sq. ; mais sont à compléter par Pitra, Analecta sacra, t. iv, p. 188, 126 sq., et par l’article de Heer, dans Oriens christianus, 1902, p. 342 sq. ; Harnacl, Geschichte der altchristlichen Literatur, t. i, p. 459 sq. ; Bardenhewer, Geschichte der alikirchlichen Literatur, t. ii, p. 2(115 sq. ; O. Stahlin, dans Christ, Geschichte (ter griechischen Literatur, 5e éd., t. ii, 2e part., 1913, p. 1118 ; ’l’ivcront, Histoire tics dogmes, t. i, 8e édit., p. 192.

G. Fritz.

    1. PIERRE D’ALIAGA##


6. PIERRE D’ALIAGA, frère mineur capu cin de la province d’Aragon en Espagne (xviir s.). II est l’auteur de : Clara l.uz con la quai podrû ver cl hebreo su jalsa esperanza g et cristiano su obligaciôn, Majorque, l688, ’in-8° ; 1689, in-4° ; Modo de bien obrar, praticadoen et dia del capu.ch.ino, Saragosse, 168 l, il Lucerna catholica ad muhometanorum et hebrseorum illuminationem consolationemque fidelium, ms.