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IMKKUK’SAINT) I re ÉPITRE, DOCTRINE

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monde— il avait conçu le plan rédempteur, i, 20. Toute faveur vient de lui. iv, 10 ; v, 10. C’est en lui, le tuotoç L-i.n-rfi, que l’espérance du chrétien a son fondement inébranlable. i, 19. il est invoqué comme le l’ère » par ceux (ini le servent, i. 17.

on voil par là que saint Pierre, comme les anciens prophètes, met surtout en relief, parmi les attributs divins, la sainteté, la science et la miséricorde. Il est également fidèle a la tradition religieuse de sa race quand il emploie la doxologie courante a L’adresse de Dieu le Père : A lui la gloire et la puissance pour les siècles des siècles ! Amen. » iv, 1 1 ; v. 1 1.

b) Le Fils. — Jésus est le.Messie promis jadis à Israël, décrit par les prophètes et envoyé par Dieu pour sauver’non seulement la nation juive, niais l’humanité tout entière, i, 111-12, 20 : ii, l-(i. Xçia-^ç, est employé tantôt comme un qualificatif, au sens étymologique du mol, en apposition au nom de Jésus, i, 2, 3, 7, 13 : ii, ."> : ni, 21 ; iv, 11, tantôt comme un nom propre, i, 11, 10 ; ii, 21 : iii, 15, IX : iv, 1, 13 ; v, 1. 10, 1 1. Jésus est désigné comme le Fils de Dieu, i, 3. Sa préexistence, non seulement idéale, mais réelle, est indiquée en deux passages de l’épître : antérieurement à sa manifestation terrestre, le Christ agissait par son esprit (Tiveùfia Xpicrrou) dans les prophètes qui annonçaient ses souffrances et sa gloire future, i. 1 1 ; « prédestiné avant la création du monde, il a été manifesté à la fin des temps ». i, 20 (ici l’apparition historique marquée par cpavepwOévToç fait contraste avec la prédestination éternelle, Trpûeyvcoajiivou Tipô y.aTaêoXyjç xocjjlo’j, et la prédestination suppose la même existence individuelle et réelle que la manifestation terrestre). A trois reprises, l’auteur donne à Jésus le titre de xûptoç que la théologie juive employait exclusivement pour désigner Dieu, i, 3 ; n, 13 ; m. If). Ce Christ s’est incarné et « en chair » il a soull’ert et est mort, ii, 21 ; ni, 18 ; iv, 1. 13 : bien qu’il fût exempt de toute faute, ii, 22, et pur comme « l’agneau irréprochable et immaculé », i, 19, « il a lui-même porté nos péchés en son corps sur le poteau ». n, 24. Dieu le Père « l’a ressuscité d’entre les morts et lui a donné la gloire ». i, 21. Ce Christ vit maintenant au ciel, siégeant à la droite de Dieu, au-dessus de tous les esprits célestes, iii, 22.

c) Le Saint-Esprit. — L’Esprit-Saint joue un rôle prépondérant dans la sanctification des fidèles, i, 2. Il agit dans les prédicateurs de l’Évangile, i, 12.. Il repose en ceux qui, par leurs souffrances, sont les témoins du Christ, iv, 1-1.

2. La sotériologie.

De toute éternité. Dieu a voulu le salut de l’humanité ; d’une part, le plan rédempteur comprenait l’envoi sur terre du Christ préexistant à la création, i, 20, afin d’assurer aux hommes le bénéfice de l’héritage céleste, i, 4 ; d’autre part, les effets de la miséricorde divine devaient s’étendre à toutes les nations, puisque les élus, pour l’immense majorité, n’appartiennent pas à la race juive, i, 1, 2 ; ii, 4, 9-10. L’œuvre rédemptrice a été réalisée par les souffrances et par la mort du Christ « avec le sang précieux de l’agneau », i, 18-19 : iii, 18. afin que les fidèles — morts au péché, vivent à la justice ». ii, 24. Pour saint Pierre comme pour saint Paul, le sacrifice du Calvaire est le point central de l’histoire de l’humanité : les pécheurs sont sauvés par l’aspersion du sang du Christ, i, 2 ; Jésus est le médiateur par qui des sacrifices agréables sont offerts à Dieu, ii, 5, par qui Dieu est honoré, iv, 11, 16, comme il est le modèle que les croyants doivent imiter jusque dans la souffrance pour participer aux bénéfices spirituels de la rédemption, ii, 21 ; iv, 1, et arriver à la gloire, i, 7 ; iv, 13-14. Bien que l’auteur envisage la mort et les souffrances du Christ surtout du point de vue exemplaire — ce qui s’explique par la situation de ceux auxquels il s’adressait l’idée du rachat de l’homme pécheur par le sang de la victime innocente n’en reste pas moins l’un des points fondamentaux de sa doctrine sur le salut : sous ce rapport, les textes cités plus haut, n. 21, et iii, 18. sont explicites à souhait. Enfin, le sacrifice rédempteur a été accompli pour le profit de tous les hommes ; les Juifs qui ont rejeté i la pierre vivante », la pierre d’angle », devenue pour eux « une pierre d’achoppement et une roche de scandale », ii, 3, 7-8, sont châtiés pour leur aveuglement coupable et leur désobéissance obstinée : les gentils leur ont été substitués dans la possession de l’héritage (xXr)p&vopia de i, 11, correspond au royaume de Dieu des évangiles synoptiques ) et ceux que les fils d’Abraham selon la chair méprisaient sont devenus la gent choisie, la nation sainte, le peuple de Dieu… ii, 9-10.

La façon dont saint Pierre envisage les souffrances du Christ et l’octroi du salut à quiconque reçoit le message évangélique témoigne de l’évolution accomplie dans l’esprit de l’Apôtre sous l’influence de la lumière venue d’en haut et aussi des expériences faites par lui durant son apostolat. D’une pari, il a compris que l’abaissement et la mort du Christ étaient les moyens choisis par Dieu pour réaliser le plan rédempteur. Tout au début, il s’était révolté devant la perspective de la croix, Matth., xvi, 22 ; ensuite, il s’était incliné devant la volonté divine dont il trouvait 1 expression dans les oracles relatifs à la passion et, dans ses premiers discours, il avait parlé de ces événements douloureux comme d’une nécessité voulue par Dieu, cf. Act., ii, 23 : iii, 18 ; x, 37-40 ; finalement, la lumière s’était faite dans son esprit : via crucis, via vitae et gluria’. D’autre part, saint Pierre, l’apôtre officiel de la circoncision, Gal., ii, 9, parle de l’apostasie et du rejet d’Israël comme le ferait saint Paul lui-même : il voit en effet, dans les croyants, les vrais fils d’Abraham, et cela sans tenir aucun compte de leur origine première, n, 7, 9-10 ; bien plus, il ne paraît même pas soupçonner le caractère angoissant du problème traité dans l’épître aux Romains, ix-xi, comme si l’infidélité de l’ancienne nation théocratique n’avait pour lui rien que de naturel.

Le fait de la résurrection de Jésus, mentionné à diverses reprises dans l’épître, i, 3, 21 : ni, 18, 21, est présenté comme un gage du bonheur futur ou de la glorification des croyants : le Christ ressuscité, au jour de sa manifestation triomphale, garantira aux fidèles la pleine réalisation de leurs espérances, i. 13 : iv. 13 ; v, 4. On ne relève dans la 7 a Pétri aucun écho de la doctrine de saint Paul sur l’union mystique du fidèle avec le Christ dans la mort et la résurrection du Sauveur, sauf peut-être dans le passage relatif au baptême, ni, 21 (voir ci-dessous col. 1772).

D’une façon générale, saint Pierre marque la dépendance du Christ par rapport à Dieu le Père plus que l’égalité du Fils et du Père. Aussi est-il arrivé que certaines formules de cette épître ont été interprétées dans un sens adoptianiste. Mais on doit se souvenir qu’un pareil langage était commun à tous les chrétiens de la première génération qui avaient grandi dans le judaïsme. Par ailleurs, l’emploi du qualificatif v.’jpioç pour désigner Jésus ne laisse place à aucune hésitation. sur la façon dont il faut entendre la nature de la dépendance du Christ par rapport à Dieu le Père.

3. Le « descensus ad inféras » et le message aux morts. — Deux passages de la / a Pétri font allusion à un point de l’œuvre rédemptrice opérée par le Christ, point de détail sur la nature duquel exégètes et théologiens ont présenté des interprétations et des opinions fort différentes. Les textes en question sont les suivants : Xpia-bç cLnxï, Ttepl au.apTi.oov à-éOavev, Stxaioç ûicèp àSbccoV, ’(.’va r ( u.âç Trpoaayàyy) tw Qsôij, 6avaTOj6siç (asv aocpy.L ÇtoOTCoi-rçŒlç Se nvz’yj.’xzi’èv cb