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ILtat pontifical reconstitue il a essaya dorganiser

une administration qui n’exclût pas toutes les traditions Françaises.

Le pontificat de Pie VI I constitue doue une transition entre les ruines du temps de l’ie VI et les calmes pontificats qui ont précédé le règne de l’ie IX.

Une obscurité subsiste dans l’histoire du pontifical de Pie VII, touchant le rôle personnel du pape dans les actes qui sont classés sous son nom. Les actes de Césène et de Fontainebleau, à coup sûr, peuvent lui Être totalement attribués, mais l’influence de prélats comme Caprara, di Pietro, Pacca et surtout Consalvi a été considérable tout le long du pontificat de Pie VIL

I. Sources.

Bullarium romanum (continuatio), éd. Barberi, t. xi-xv, Home, 1835 sq. ; Correspondance authentique de la cour de Rome avec la France, depuis l’invasion de l’État romain jusqu’à l’enlèvement du souverain pontife, s. 1., 1809 ; Documenti relativi aile contestazioni insorte fra la S. Sede ed il governo francese, 6 vol., 1833, 1834 ; card. Pacca, Memorie storiche, 3 vol., Rome, 1830 (trad. fr. de Jamet, 2 vol., Paris, 19321 ; card. Maury, Correspondance diplomatique et mémoires inédits, publ. par Ricard, 2 vol., Lille, 1891 ; Crétineau-Joly, Mémoires du cardinal Consalvi, Paris, 1864, in-S° ; nouv. éd. par Drochon, Paris, 1896, in-8° ; Boulay de La Meurthc, Documents sur les négociations et les rapports de la France avec le Saint-Siège en 1800-180 1, 2 vol., Paris, 1891-1892 ; de Pradt, Les quatre concordats, 2 vol., Paris, 1818 ; voir aussi la bibliographie de l’art. Concordat.

IL Travaux. — Artaud, Histoire du pape Pie VII, 2 vol., Paris, 1837 ; Henke, Papsl Pius VII., Marbourg, 1860 ; C. d’Haussonville, L’Église romaine et le premier Empire, 5 vol., Paris, 1868-1869 ; Lyonnet, Le cardinal I^esch, 2 vol., in-8°, Lyon, 1841 ; M. Briihl, Napoléon I. und Rom, Ratisbonne, 1861, in-8° ; L. Ranke, Kardinal Consalvi und seine Staats-Verwaltung, Leipzig, 1872-1878 ; P. Theiner, Histoire des deux concordats, Paris, 1869 ; L. Séché, Les origines du Concordat, Paris, 1894 ; C. Boulay de La Meurtrie, Histoire de la négociation du Concordat, 5 vol., Tours, 1920 ; Geoffroy de Grandmaison, Napoléon et les cardinaux noirs, Paris, 1895 ; Welschinger, Le pape et l’empereur, Paris, 1905 ; I. Rinieri, Xapoleone Pio VII, 2 vol., Turin. 1906 ; le même, Corrispondenza inedita dei cardinali Consalvie Pacca nel tempo del congresso di’ienna, Turin, 1993, in-8° ; Féret, le premier Empire et le Saint-Siège, Paris, 1911 ; J. Constant, L’Église de France sous le Consulat et l’Empire, Paris, 1928, in-18 ; J. W. Maduri, Il concordato del 1878 Ira le tanla Sedee le Due Sicilia, Florence, 1930, in-16 ; G. Cassi, // cardinal Consalvi ed i primi anni délia restaurazione pontificia (1815-1819), Milan, 1931 ; G. Mollat, La question romaine de Pie VII à Pie XI, Paris, 1932 ; J. Vercesi, Pio VII, Xapoleonee la Restaurazione, Turin, 1922, in-16 ; Fr. A. Gemelli et D. Vismara, La reforma degli studi universilari negli Stati pontifici (1816-1824), Milan, 1933 ; I. Schmidlin, Papslgeschichte der neueslen Zeit, t. i, Munich, 1933, p. 16-366, oîi l’on trouvera la plus abondante bibliographie.

G. Bourgix.

PIE VIII, pape du 31 mars 1829 au 1 er décembre 1830. — Le conclave qui s’ouvrit le 27 février 1829, à la suite du décès de Léon XII, survenu le 10 pré cèdent, ne fut pas marqué d’incidents. Dès la première heure, les votes se portèrent sur les cardinaux di Gregorio et Castiglioni. Comme aucun des deux n’obtenait une majorité suffisante, surgirent les candidatures de Pacca et de Cappellari. Mais les électeurs se ravisèrent et donnèrent leurs suffrages, le 31 mars, à Francisco rio Castiglioni, né à Cingoli le 20 novembre 1701 et qui avait dû ses dignités ecclésiastiques à la bienveillance de Pie VII. Nommé évêque de Montalto le Il août 180H, il avait courageusement refusé de prêter serment de fidélité à Xapoleon f r, en 18(19, el s’était entendu condamner à l’exil, à Milan, puis à la déportation à Pavie et à Mahtoue. Créé cardinal piètre du titre de Sainte-Marie in Traspontina, le 8 mars 1816, il avait reçu le même jour, en commende. l’évêché de Césène. l’eu après, il était devenu pénitencier majeur, évéque de Frascati ( 13 août 1821), préfet de la Congré DICT. DE THÉOL. CATH.

galion de l’Index (1822). Comblé ainsi de bienfaits par l’ie VII, il prit, par reconnaissance, le nom de Pie VIII, mais professa une hostilité marquée pour la politique conciliante de son protecteur et celle de Consalvi. En 1821. lorsqu’il était légal dans les Roinagnes, il écrivait à un correspondant ces mots qui révèlent son état d’esprit : « Que Dieu nous libère des ordres et de la paralysie qui nous parviennent de Rome. » F. A. Gualterio, l’Ai iillimi riuolgimenti italiani, Memorie storiche, con documenti inediti, Xaples, 1861, p. 219. Le choix qu’il fit, comme secrétaire d’État, du cardinal Albani, agent attitré de l’Autriche, indiqua clairement quelles seraient ses tendances, lui l’occurrence, il obéissait à un autre sentiment, car Albani avait été le promoteur de son élection.

Les infirmités qui accablaient Pie VIII — la goutte et une maladie de foie — donnaient à présager que son pontificat serait de courte durée. Dans la nuit du 30 novembre au 1 er décembre 1830, il acheva son existence douloureuse, sans avoir accompli d’actions notoires. Son règne ne cessa d’être la continuation de celui de Léon XII.

Certains faits, d’une réelle importance, méritent d’être signalés. C’est d’abord la question du rétablissement de la hiérarchie ecclésiastique dans les Pays-Bas. Toutes les difficultés semblaient aplanies, puisqu’un accord entre le gouvernement et Rome s’était conclu sur le choix des évêques de Gand, de Tournai et de Liège. L’intronisation donna lieu pourtant à des incidents regrettables. Quand les trois prélats institués par le Saint-Siège se présentèrent à Bruxelles pour recevoir leurs bulles, on exigea d’eux qu’ils sollicitassent le placet pour la délivrance du temporel. Bien que cette exigence fût insolite, ils y consentirent. Les tracasseries ministérielles ne s’arrêtèrent pas là. On leur reprit les bulles et on les avertit qu’elles leur seraient rendues à une époque indéterminée ; après quoi, l’évêque de X’amur, chargé du sacre, reçut l’avis d’avoir à réclamer le placet royal. Le prélat ayant refusé d’exécuter une mesure abusive se vit contraint à ne pas procéder à la cérémonie religieuse. Le cardinal Albani, secrétaire d’État, eut l’habileté de terminer le conflit qui menaçait de s’envenimer : les trois élus obtinrent finalement la consécration épiscopale. La cour romaine compta une autre victoire : le 9 janvier 1830, Guillaume I" supprima le collège philosophique fondé à Louvain à l’usage des futurs clercs, dans l’intention sournoise de nuire à leurs sentiments catholiques. A vrai dire, le mécontentement populaire provoqué par l’établissement de ce collège avait inquiété le roi et l’avait incliné à céder aux désirs d’Albani ; Ch. Terlinden, Guillaume I e’et l’Église catholique, Bruxelles, 1906, 2 vol., passim.

L’archevêque de Cologne, les évêques de Trêves, de Paderborn et de Munster avaient maintes fois averti Léon XII du péril que créaient pour la foi les mariages mixtes. La situation en Rhénanie était, en effet, néfaste au catholicisme, depuis qu’un décret royal, publié le 17 août 1825, avait statué que les enfants nés d’unions mixtes seraient « élevés dans la religion du père ou, du moins, à son gré », et que les prêtres n’auraient pas le droit d’exiger des conjoints la promesse requise par l’Église d’instruire les enfants dans la religion romaine. D’autre part, les prescriptions du concile de Trente relatives à la présence du propre curé étaient trop souvent violées. Pie VIII réprouva les usages existant en Rhénanie et décida que, à partir du 25 mars 1830, les formalités imposées par le concile seraient requises pour la validité des mariages. De : instructions complémentaires’, datées du 27 mars, tracèrent les devoirs stricts du clergé allemand. Elles rappelèrent la discipline constante de l’Église, a savoir que les futurs épOUX seraient unis a la condition de

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