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DICTIONNAIRE

DE

THÉOLOGIE CATHOLIQUE

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(suite)


2. PAUL I er (Saint), pape d’avril-mai 757 au 28 juin 767. — Frère du pape Etienne II (ou III), sous lequel il avait, comme diacre, exercé une grosse influence, il fut élu au siège pontifical à la mort de celui-ci, 26 avril 757. Mais son élection ne rallia pas de suite l’unanimité des suffrages et, pendant un mois, l’archidiacre Théophylacte tenta de s’opposer à Paul. Celui-ci finit par l’emporter et, le 29 mai, fut consacré évêque de Rome. Il s’était empressé de signifier son élection au roi des Francs, Pépin le Bref, patrice des Romains depuis les événements de 754. Jalïé, Bcijesta, n. 2336. Chose curieuse à signaler, la formule employée dans la circonstance par Paul est à peu près celle qui était utilisée pendant la domination byzantine pour prévenir l’exarque de Ravenne de l’élection d’un nouveau pape..Mais Paul ne demanda pas à Pépin l’autorisation de se faire consacrer, comme il avait été de règle sous ladite domination. Il insista d’ailleurs pour que le missus du roi franc demeurât à Rome jusqu’après la cérémonie de la consécration ; il y représenterait son maître, auquel il pourrait, d’autre part, faire un rapport ultérieur constatant que tout s’était passé dans l’ordre.

Aussi bien c’était la première fois que se faisait la transmission des pouvoirs pontificaux dans la situation nouvelle qui était faite au titulaire du Siège apostolique. Depuis la donation de 754, le pape est devenu souverain d’un état, qui comprend, outre le duché de Home, l’exarchat de Ravenne et la Pentapole, allant sur la cote de l’Adriatique des embouchures du Pô jusqu’aux environs d’Ancône. Ce territoire pontifical, a la vérité, n’est pas absolument continu ; les duchés lombards de Spolète et de lîénévent s’intercalent entre la partie qui borde la mer Tyrrhénienne (duché de ne) et celle qui court le long de l’Adriatique. Cette reraineté temporelle, Etienne 1 1, dans les dernières anni’pontificat avait eu quelque peine à la

défendre contre les tentatives du roi lombard Astolphe, désireux d< récupère ! ce qu’il avait dû abandonner a Pépin Astolphe meurt a la fin de 756) et son . ssem Didier, dont l’avènement (mari 757) coïncide sensiblement avec celui de Paul, paraît d’abord

ami ; i i publique de l’aul

dont ii’exactement la mèmi t suivie ion

frère : fortlflei ri tai pontifical, le rendre via !

DICT. M THt’ol. CATHOL.

établissant, si possible, la communication entre ses deux tronçons, le défendre tout au moins contre les entreprises renouvelées de Didier et, pour cela, invoquer l’aide toute-puissante du roi des Francs, avec lequel le pape entre dans les rapports les plus amicaux. (En 758, il veut être le parrain de la princesse Gisèle, fille de Pépin ; désormais il traitera toujours le roi de compater.) De tout cela témoignent la plupart des lettres de Paul que nous a conservées le codex C.arolinus, mais dont la chronologie n’est pas absolument établie. Voir sur ce point Kehr, dans Naclirichten von der Gesellschajt der Wissenschaflen zu Gôttingen, 1896, p. 103 sq., qui apporte quelques précisions aux données fournies par l’éditeur du codex Carolinus dans les Mon. demi. hist.

Cette politique, somme toute séculière, intéresse davantage l’histoire que la théologie. Notons-en seulement les grands traits. Au début, les menaces contre l’État pontifical viennent surtout du roi lombard, à qui d’ailleurs Paul semble bien avoir fourni des prétextes, en cherchant à soustraire à l’obédience de Didier les ducs de Spolète et de Bénévent, pour les rattacher au roi des Francs. Refusant de s’engager dans cette politique, Pépin finit par amener en 760 une réconciliation telle quelle entre Paul et Didier. Aussi bien sont-ils menacés l’un et l’autre par un commun ennemi, le basileus, qui supporte mal les disgrâces successives qui ont réduit presque à néant les possessions byzantines d’Italie. Après avoir, au début, tenté de lier partie avec lui, contre le pape, Didier, plus averti de ses vrais intérêts et sans doute aussi docile aux conseils de Pépin, se décide à faire front avec le pape contre Constantin Copronyme. Il ne semble pas d’ailleurs que les desseins belliqueux de Byzance aient

même un commencement d’exécution.

Une offensive plus grave était, au reste, menée par

le basileus. toujours attardé dans la lutte Iconoclaste Depuis le concile de Hléria, en 753, celle et avait pris

un caractèn de plus en plus aigu ; nombreux étaient lei moines Orthodoxes qui furent alori amenés a cher chel un refuge en | péclalement a Rome. Le

biographe <u l’aul nous montre le pape faisant bon accueil a i leur donnant toute facilité

pour célébrer la liturgie selon leur rite et dans leur langue, li ms donne ! d< précisions, que « dsV

T. — XII

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