Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 12.1.djvu/714

Cette page n’a pas encore été corrigée

1413 PHILIPPE DE LA TRINITE PHILIPPIENS (ÉPITRE AUX) 1414

gation d’Italie, le premier qui fût élu pour la durée de six ans. Pendant son généralat, Philippe de la Trinité visita presque toutes les provinces de son ordre et mourut en odeur de sainteté, à Naples, le 28 février 1671.

Nonobstant ses nombreux voyages et ses charges continuelles, il écrivit nombre d’ouvrages pleins d’érudition et de piété. On lui doit, en effet : 1° Summa philosoplïica ex mira principis philosophorum Aristotelis et Docloris angelici D. Thomse doctrina juxta legitimam scholæ thomisticie intelligentiam composita, Lyon, 1648, in-fol. ; puis, à Cologne, 1654 et 1665. — 2° Ilinerarium orientale, Lyon, 1649, in-4° : trad. franc., Lyon, 1652 et 1659 ; trad. ital., Venise, 1667 et 1683. — 3° Cursus theologicus juxta partes Summie D. Thomse in quinque tomos divisus ; les quatre premiers tomes parurent d’abord à Lyon, 1653, Cologne, 1656, Lyon, 1664 ; le t. v (Tractatus de sacramento psenitentiæ) ne parut à Lyon qu’en 1663, puis à Cologne, en 1670.

— 4° Summa theologix mysticæ, Lyon, 1656, in-fol. ; Bruxelles, 1874, en trois vol. in-8°. — 5° Historia carmelilani ordinis. Lyon, 1656. — 6° Historia V. P. Dominici a Jesu Maria, Lyon, 1659 ; trad. franc., Lyon, 1668 et 1669. — 7° Divinum oraculum S. Cyrilto Carmelitæ Constantinopolitano solemni légations Angeli missum… cui udiungitur commentarius, Lyon, 1663. — 8° Generalis chronologia ab initio mundi, Lyon, 1663.

— 9° Décor Carmeli religiosi, Lyon, 1665. — 10° Theologia carmelitana sive apologia scholastica religionis carmelitanse pro tuenda suse nobilitatis antiquitate, Rome, 1665. — 11° Maria sicut aurora consurgens, sive… de immaculala conceplione, Lyon, 1667, qui constitue une défense de l’immaculée conception.

Elisée Monsignani, Buliarium earmeliteuium, Home, 1715 sq., t. ii, p. 549-578 ; t. iii, p. 598-004 ;.Martial de S. J.-B., Bibliolheca scriptorum… ord. carm. exe, Bordeaux, 1730, p. 337-340, n. 3’.) ; Cosme de Villiers, Bibliolheca carmelitana, t. ii, Orléans, 1732, col. 51-653, n. 183 ; Birthéle my de Saint-Ange et Henri-M. du S. -S., Collectio scriptorum… ord. carm. exe, t. ii, Savone, 1884, p. 110-113, n. <>3 ; Hurler, Nomenclator, 3e éd., t. iv, col. 37-39, n. 17 ; Anastase de Saint-Paul, dans le Cursus theologUe mgstico-schotasticte de Joseph du Saint-Esprit, t. i, Bruges, 1924, p. 296-297.

P. Anastase de Saint-Paul.

16. PHILIPPE VARAGIUS, frère mineur conventuel français de la province Saint-Louis. Originaire des en virons du Yar, d’où il doit avoir été dénommé Varagius, il fut maître en théologie, lector regens à Florence et régent du gymnase de Padoue. Il doit avoir vécu vers la (in du xv et au début du xvi c siècle et non vers la lin. puisque, dans son ouvrage, cité plus loin ( III Seul., dist. XYI.qmest. i), il relate que, ; ’» l’époque où il écrivait, l’université de Paris avait décrété que la vierge Marie était ressuscitée et montée au ciel, corps et Ame. Or cela eut lieu en l I97 (Frassen, Dr incarnatione, disp. 1 1 1. I ract. I. art. 3, sec !, iii, quasi, v. § 7). Admirateur et défenseur de Duns Scot, il a rassemblé la moelle de l’enseignement du Docteur subtil et les principales thèses de sa doctrine dans : Flores l<>tius tuera theologise medullam Sententiarum Docloris subtilis Senti continentes et in modum conclusionum positi,

Milan. I509, in I. lies probablement pas en 1508,

comme l’affirme J.-ll. Sbaralea. L. Waddlng intitule a tort cet ouvrage : Flores totius sacra Scriptural.

L. Wadding, Scriptores ordinis mlnorum, Rome, 1000, i>. 196 ; i- 11. Sbaralea, Supplementum ml tcrtptoret ordinis mlnorum, t. ii, Rome, 1921, ». 385 386,

Ain. Il 1 1 i ; rt.

    1. PHILIPPIENS (ÉPITRE AUX)##


PHILIPPIENS (ÉPITRE AUX). I pitre

, in Phillppiens est, en sa brièveté, la plus familière, la oins affectueuse des lettres de saint Paul, < Aucune, dii justement le P. Prat, ne ressemble moins a on traité de morale ou de théologii 1 t, cependant, les

conseils de l’Apôtre se lient à des textes d’une haute portée doctrinale. Elle nous renseigne sur l’apostolat de saint Paul à Rome, sur ses difficultés, sur ses espérances. Par elle, nous connaissons aussi Philippes, cette première conquête sur le sol d’Europe, qui fut si chère à Paul et lui témoigna tant d’affection, affection du reste réciproque, tant l’âme de l’Apôtre s’épanche en ces pages toutes vibrantes d’émotion.

Épaphrodite était venu de Philippes porter à l’Apôtre, avec leur souvenir ému, les dons des fidèles. Demeuré à Rome, il tomba gravement malade. Guéri et désireux de revoir les siens, il devint le messager occasionnel d’une épître unique en son genre par la délicatesse d’une affection tout apostolique. — I. Données scripturaires. II. Données historiques. III. Théologie de l’épître.

I. Données scripturaires.

1° Les relations de saint Paul avec Philippes. — 1. La ville de Philippes.

— Ville très ancienne de la Macédoine, Philippes jouissait, par sa situation stratégique, d’une grande importance. Elle commandait les voies de la Grèce et de la Thrace. Non loin de la mer Egée, où le port de Néapolis Datémon lui assurait des débouchés, elle dominait une plaine fertile, arrosée par la rivière Gangitès ou Angitès et limitée par les monts Pangée et Hémus. De très riches gisements d’or et d’argent, découverts depuis une très haute antiquité, avaient attiré les chercheurs, tout comme ils avaient excité la convoitise des conquérants. La région avait d’ailleurs un charme qui ne fut pas sans influence sur les diverses colonies qui s’établirent en ces lieux. Les premiers colons vinrent de l’île de Thasos, et la ville porta le nom de Krénidès, en raison des sources abondantes qui l’arrosent.

Sa position stratégique et ses richesses minérales furent la raison de la conquête qu’en fit Philippe II de Macédoine (359-336 av. J.-C), père d’Alexandre le Grand. Il en fit une place forte de première importance, l’agrandit, et, pendant plusieurs siècles, l’extraction des métaux précieux ajouta à cette valeur stratégique un commerce florissant. En 168 av. J.-C, Philippes tomba sous la domination romaine. Sous ses murs se joua le sort de la République. Octave et Antoine, héritiers de César, y remportèrent une victoire sur Cassius et Brutus, victoire décisive qui allait par suite modifier le statut de la ville. Elle devint colonie romaine, xoXcovîa, Act., xvi, 12, et reçut le titre de Colonia Augusta Julia viclrix Philipporum ou Philtppensls. Une colonie, au sens romain, devenait une Rome en miniature, une reproduction de la Cité, Les vétérans apportèrent avec eux une organisation, la langue latine, les us et coutumes des chefs nommés par Rome et indépendants des gouverneurs provinciaux. Les duumoiri, qui sont les magistrats, assument charges civiles et puissance militaire à Philippes, ils sont les orpaTTjyoi, Act., xvi, 20, et leurs officiers portent le titre de paoSoû/oi. Act., xvi, 35. Sans doute, la population était d’éléments mêlés, amenés par la colonisation et les conquêtes successives. Macédoniens, Grecs, Thraces voisinaient avec les vétérans Venus des armées romaines. Mais, fondus peu à peu ensemble, ils bénéficiaient du fus italicum qui leur accordai ! des privilèges à peu près semblables à ceux des citoyens de Moine.

I n passage des Actes, xvi, 12, a de tous temps fait difficulté chez les commentateurs. Il vise la situation de Philippes parmi les villes de Macédoine ; ’: i.Xî.— irouç, r-’.i IotIv 7tp(2>TT] -f, ç, p.Epl80< ; MaxeSovtxç itéXiç, xoXcovta. Le codex l> substitue KsçaX’/] i -p<ôr/), le

COdeX II supprime l’article devant |ACp($OÇ. Le sens

peut cire double : Philippes était une ville de première

Importance en Macédoine, ou la première ville que

l’on rencontrait en pénétrant en Macédoine. Le Win,