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PH1LEMON (EPITRE Al

PHILIEUL (VASQUIN :

L402

TtappYjaîa, 7tapây.XY ; ai< ; et toc/u qui ne se trouve que dans l’épître aux Romains. Les rapports avec les autres épîtres de la captivité dans les mots, les phrases, les tournures, la mention des mêmes personnages prouvent que la lettre fut écrite dans le même temps.

III. Lieu de composition et date.

L’opinion commune est que l’épître fut écrite à Rome. Cependant Reuss, Schenkel. Weiss, Holzmann. Hilgenfeld, Hausrath, Meyer tiennent pour Césarée. Voici leurs arguments : 1° dans l’épître aux Philippiens, Paul manifeste l’intention d’aller directement en Macédoine ; dans l’épître à Philémon, au contraire, il espère venir à Colosses ; 2° il est peu probable qu’un esclave ait entrepris un aussi long voyage que celui de Rome : 3° si la lettre avait été écrite à Rome, en 60-61, Paul eût fait mention d’un tremblement de terre qui, en 60-61, désola Laodicée et la région environnante. Tacite place cet événement en 60, la dernière année du séjour à Césarée. On comprend que la lettre, écrite à Césarée avant le cataclysme, n’en fasse pas mention. L’omission est difficilement recevable si la lettre a été écrite à Rome.

Mais n’est-il pas plus naturel qu’Onésime s’éloigne de Colosses et se perde dans la foule de Rome pour éviter d’être repris ? Les voyages, s’ils étaient longs, étaient faciles. Rien n’empêchait Paul de gagner Colosses par Philippes, ville de transit entre les deux continents. Quant à l’événement du tremblement de terre, il est de peu de poids. D’abord, si Tacite le mentionne en 60, Eusèbe le retarde de quatre ans et il est fort probable qu’il s’agit de deux cataclysmes différents. Il se peut enfin que Paul soit arrivé à Rome en 58. En somme, le silence de Paul n’indique rien, car, même si l’on admet sa connaissance de l’événement et la concordance des dates, rien ne l’amenait à en parler.

A Rome, tout au contraire, on comprend qu’Onésime inconnu ait pu recevoir de l’Apôtre, à qui on laissait une certaine liberté, l’enseignement chrétien. Enfin, ce que nous savons de l’esclavage à Rome favorise l’opinion traditionnelle qu’aucun argument de valeur n’a pu infirmer. Wallon, Histoire de l’esclavage dans l’antiquité, 2e éd., 1879 ; P. Allard, Les esclaves chrétiens. P ; iris. 1876 ; Marquardt, La vie privée des Romains, trad. Henry, Paris, 1892 ; L. Laurent, Manuel des éludes grecques c ! latines, fasc. 4.

On date généralement cette épître de la seconde année de la captivité romaine. 58’.'-62 ?

IX. Analyse de l’épître. - - Paul, prisonnier du Christ, et Timothée souhaitent grâce et paix à Philémon, à Apphia. à Archippus et à l’Église qui s’assemble en la demeure « le Philémon. 1-3. — Paul prépare sa demande par la louange de la foi et de la charité de Philémon. Puisse cette charité devenir active au profit du Christ. 1-7. Paul expose sa

demande. Il pourrait commander a son fils dans la foi. Il prie pour l’enfanl de sa captivité, pour Onésime (utile) jadis inutile, maintenant utile pour lui. Il le renvoie et demande à Philémon de le recevoir comme un frère, comme lui-même. I ! l’eût volontiers gardé, mais il n’a pas voulu le faire sans le consentement de Philémon. Que celui-ci reçoive Onésime comme un

frerc dans le Seigneur, comme l’aul lui-même.

S’il a fait du tort, l’aul Indemnisera. Philémon

n’est il pas débiteur de l’aul ? Mais l’Apôtre |"

lui demander de lui faire plaisir et il sail d’ailleurs

(pusa réponse dépassera la demande. 18-21. One

Philémon se prépare a recevoir l’aul. L’Apôtre envoie

ses salutations el (elles de ses compagnons de captivité et souhaite a Philémon la grâce dans le christ. 22-25.

. I i’.' i mm Dl i i i il RE. Il ser ; iil OUtré de VOU

loir faire de l’épître a l’hilémon un fraité contre l’es

clavage et une charte de libération. Paul n’entend

nullement spéculer sur ce que l’esclavage antique avait d’injuste et d’immoral. Il n’examine pas le problème social de l’esclavage, mais vise un cas personnel qu’il résout à l’aide des principes de l’Évangile. Il serait même difficile de dire s’il se prononce pour ou contre l’esclavage. Très simplement, Paul examine le cas concret d’Onésime, sans porter davantage un jugement sur l’état social de son époque. Loin cependant d’ignorer les turpitudes de la condition d’esclave, il estime que, pour des chrétiens, si les différences extérieures de rang subsistent, seules, dans le domaine de la vie chrétienne, la charité et l’humilité sont la norme de la véritable valeur. Dans l’épître aux Galates, ni, 27-28, il avait jeté les fondements de la doctrine qui devait, soucieuse des contingences du temps, transformer par étapes un état social qui pouvait durer de longs siècles. La première application du principe est faite dans le billet à Philémon, 15. « Car peut-être a-t-il été un moment séparé de toi, pour que tu le possèdes à jamais non plus en qualité d’esclave, comme frère bien-aimé… et dans la chair et dans le Seigneur. » L’équivalence de la formule avec le texte de l’épître aux Galates marque suffisamment la raison fondamentale sur laquelle Paul appuie toute son argumentation. Lui-même n’invoque son amitié que comme cause occasionnelle qui déterminera Philémon à mettre en pratique cette doctrine que Paul rappelle. On trouvera dans Prat, Théologie de saint Paul, t. i, p. 388, une étude extrêmement suggestive sur les termes employés par Paul.

Commentaires anciens. — Saint Jean Chrysostome, Théodore de Mopsueste, Théodoret, Œcuménius, Ttaéophy-Lacte, etc.

L. Danacus, 1579 ; H. Rollock, 1598 ; D. Dyke, 1615 ; Se. Gentilis, 1618 ; T. Tavlor, 1(13 !) ; J.-II. Iliimmcl. 1670.

Commentaires modernes. — Demme, Breslau, 1844 ; G. Menge, dans Theol. prakt. Quartalschrifl, t. i.x, 1907, p. 2I-.V2 ; M. Meinertz, Der Philemonbrief und die Persônlichkeil des Ap. Paillas, DUsseldorꝟ. 11)21 ; A. Scluimann, Leipzig, 1908 ; Aug. Koch, 1846 ; J.-G. Wiesinger, 1850 ; 11. l’.wakl. 1857 ; 11. Oltramare, Comment, sur les rpilres de saint l’aul aux Colossiens, aux Êphésiens et à Philémon, 1891 ;.1.-13. Lightfoot, S. Paul’s ei>istles lo the Colossians and to Philémon, Londres, 1892- II. K. von Soden. Die Brie/e <ui ilic Kolosser, Epheser, Philémon, Fribourg, 1893 ; Meyer, Comment, uber die Briefe an die Koloss. unti l’hil.,

t. vih-ix ; M.-l>. Vincent, Inlem. critic. commentary, Epist. to the Philippians ami Philémon, 1897 ; Holzmann, Der Brie/ an Philémon kritlsch unlersuchl, 1873.

E. Robin.

PHILIEUL Vasquin (1522-1582), littérateur français, né à Carpenlras, d’un notaire qui avait publié, en 1719, à Avignon, la première édition latine des Statuts du Comtat Venaissin, Statuta Comitatus Venayssini. Vasquin fit ses études de droit et devint chanoine de Notre !)amc-des-l Inins et juge de la cour temporelle d’Avignon. Il mourut à Avignon, en 1582.

Philieul publia quelques ouvrages littéraires qui se rapportent à l’héroïne de Pétrarque : Laure d’Avignon, ln-8°, Avignon, 1548, et les (J-.iwrcs vulgaires de Pétrarque, contenant IV livres de madame Laure, ln-8°, Avignon, 1555, et in loi., Lyon, 1585. Il a traduit en français l’ouvrage de son père : Les statuts de la comté de Venaissin. inI". Avignon, 1°>">N et ta-8 8, Carpen-Iras. 17< » <>. Mais l’écrit le plus intéressant est un Traité

tic l’eucharistie, ln-8°, Avignon, 1565, traduction

des écrits latins (lu I’. Crislobal Madrid, jésuite ; c’est un traité sur la communion Fréquente. A la fin de l’édition, publiée à Paris, en 1581, on lil : in^l et quatre raisons qui prouvent que l’Église romaine est la vraie et catholique Église, el que ni les protestants,

n des autres sectes n’appartiennent pas a la

vraie Église, tirées de la table historlale d’Edouard Rishton anglais.