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PHILARÈTE DKOZDOV

PINLA RÈTE GOUMILEVSKI1

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tion d’un article sur les sacrements, dans la revue de l’Académie de Moscou. Il trouve une confirmation de son opinion dans la rubrique du missel slave, qui ordonne au célébrant de reprendre la récitation de l’anaphore à partir du récit de la cène, lorsqu’il s’aperçoit, après l’épiclèse, que la matière du sacrement, pain ou viii, n’était pas valide. Cf. Pisma le. A. N. M., p. 215-211, 118-119.

La littérature russe sur Philaréte de Moscou est très abondante. Pas une revue importante de Russie qui n’ait

eu son article ou ses articles sur le grand homme, soit en 18(17-1868, aussitôt après sa mort, soit a l’occasion du centenaire de sa naissance, célèbre en 1882-1883. Impossible de relever ici même les principaux de ces travaux partiels. On en trouvera un bon nombre dans l’article que le meilleur historien de Philaréte lui a consacré dans le Dictionnaire biographique russe (Rousskii biographilcheskii slovar), t. iv (dans l’ordre de publication), p. 83-93, Pétersbourg, 1901. Chose curieuse, sur la vie du prélat, depuis sa naissance jusqu’à sa mort, il n’a paru en Piiissie aucun ouvrage d’ensemble. Il faut recourir à plusieurs auteurs pour avoir de lui une biographie complète. C’est ainsi que nous avons : 1° L’enfance, l’adolescence, la jeunesse, les années d’éludés et de professorat au séminaire de la laure Troïtskii du métropolite Philarè’.e (1782-1808), par l’archiprètre A. -A. Smirnov, Moscou, 1893 ; 2° La période pélcrsbourgeoise de la vie du métropolite Philaréte ( 1808-1819), Moscou, 1894 ; 3° Philaréte archevêque de Tver, de Iaroslav et de Moscou (1819 1826), Moscou, 1896 ; 4° Le prélat Philaréte, métropolite de Moscou. Sa vie et son activité sur le siège de Moscou d’après ses prédications, en relation avec les événements et les circonstances de ce temps ( 1821-1867), Kharkov, 1894 par I. Korsounskii ; 5° I.-V. Souchkov, Mémoires sur la vie et l’époque du prélat Philaréte, métropolilede Moscou, Moscou. 1868 ; 6° V.-I. Vielokov, Activité du mélropolitede Moscou. Philaréte, par rapport au raskol, Kazan, 1896 ; 7° Recueil publié par la Société des amis de la culture ecclésiastique à l’occasion de la célébration du centenaire de la naissance de Philaréte, métropolite de Moscou (17821882), 2 vol., Moscou, 1883. Le t. i renferme des matériaux pour l’histoire de l’éparchie de Moscou sous l’administration de Philaréte, tirés des archives du consistoire ; le t. n est constitué par une série d’articles originaux sur la vie et l’activité de Philaréte. Voir aussi les Mémoires de l’évêque Nicodème sur Philaréte, dans les Tchléniia de la Société d’histoire et d’archéologie de il§bscoi ;, t. ii, 1877, fasc. 2, 106 pages ; et la notice sur Philaréte comme membre du synode sous le tsar Nicolas I", dans le Recueil de la Société historique impériale russe, t. cxiii, Pétersbourg, 1902, p. 30-52.

Sur les écrits de Philaréte, et en particulier sur le Catéchisme détaillé, voir les études suivantes : N.-I. Barsov, Critique des ouvrages de Philaréte, métropolite de Moscou, dans la Lecture chrétienne, t. ii, 1881, p. 763-791 ; du même, Sentiment d’Innocent, archevêque de la Chersonèse et de Tauride, sur les catéchismes du métropolite Philaréte, ibid., t. i, 1885, p. 732-740 ; I.-N. Korsounskii, Vicissitudes des catéchismes de Plilarèie, dans le Rousskii viestnik, 1883, fasc. 1-2, p. 332-383 ; du même, Définition de la conception de l’Église dans les ouvrages de Philaréte, métropolite de Moscou, dans la Lecture chrétienne, t. ii, 1895, p. 47-90 ; Th. Lekachev, Tendance et caractère des sermons de Philaréte, dans le Strannik, 1875, fasc. 10-12 ; M.-A. Tchénik, Le métropolite de Aloscou Philaréte considéré comme prédicateur (homilète), Tver, 1892.

Sur la doctrine de Philaréte, on peut signaler les ouvrages suivants : A.-A. Goradkov, La théologie, dogmatique de Philaréte, métropolite de Moscou, Kazan. 1887 ; D.-G. Naoumov, Philaréte, mètrop. de Moscou, considéré comme canoniste, Moscou, 1893 ; V.-V. Nazarevskii, Doctrine de Philaréte, métropolite de Moscou sur l’État, Moscou, 1883.

M. JUGIE.

2. PHILARÈTE GOUM ILEVSKI I, arche vêque de Tchernigov, théologien et écrivain ecclésiastique russe du xixe siècle (23 octobre 1 805-9 août 1 866). I. Vie. II. Écrits et doctrine.

I. Vie.

Dimitri Grigorievitch Konobieevskii naquit le 23 octobre 1805, au village de Konobiéev, dans l’arrondissement de Chatskii, de Grégoire Athanasievitch, qui était prêtre. Chose curieuse, les deux

noms sous lequel il est connu sont des noms d’emprunt. Celui de Philaréte lut choisi par lui, à son entrée dans la vie religieuse. Quant à l’épithète de Goumilevskii, qui vient du latin luimilis, elle lui fut donnée au séminaire de Tambov, où il lit ses études, tant à cause de sa petite taille que de son humilité. H ne faut pas oublier que, à cette époque, le latin était la langue de l’enseignement dans les séminaires russes. Il étudia successivement à l’ermitage de Yichina, à l’école cléricale de Chatskii, au séminaire de Tambov, dont il fut un des plus brillants élèves, enfin, en 1826, il entra a l’Académie ecclésiastique de Moscou. C’est à Moscou, après avoir terminé le cycle académique, qu’il embrassa la vie monastique, le 30 janvier 1830, sous le nom de Philaréte, en l’honneur de Philaréte Drozdov, alors métropolite de la ville. En cette même année 1 830, il fut nommé professeur d’histoire ecclésiastique à l’Académie. C’est là qu’il devait rester pendant onze ans. Il y exerça successivement les charges suivantes : professeur d’Écriture sainte en 1832 ; inspecteur de l’Académie et professeur de théologie morale et pastorale (1 er mai 1833) ; archimandrite, recteur de l’Académie, professeur de théologie dogmatique et supérieur du monastère de l’Epiphanie, en 1835. Malgré une santé délicate, grâce à un labeur acharné, il s’acquitta avec éclat de ces diverses fonctions. Comme professeur, il se fit remarquer par sa vaste érudition, ses aperçus originaux, son esprit critique, ami de la controverse et de la polémique. II développa à un haut degré, parmi les élèves, l’amour de l’étude, suivant de près leurs travaux. Grâce à lui, l’Académie de Moscou eut bientôt sa revue, qu’il intitula : Tvoreniia sviatykh oltsev ve rousskom perevodié, se pribavleniiami doukhovnago soderjaniia (Les œuvres des saints Pères traduites en russe, avec des suppléments de contenu ecclésiastique). La revue proprement dite, mise à part la traduction des œuvres patristiques, porta le titre de : Suppléments (Pribovhniia) aux œuvres des saints Pères. Elle parut jusqu’en 1891 inclusivement et fut remplacée, en 1892, par le Bogoslovskii viestnik (Le messager théologique).

Le 21 décembre 1841, âgé de 37 ans, Philaréte fut consacré évêque de Riga. En 1848, il était transféré au siège de Kharkov, où il reçut, en 1857, le titre d’archevêque. En 1859, il passait au siège de Tchernigov. Il mourut du choléra, le 9 août 1866, à Konotopa, au cours d’une visite pastorale. L’évêque fit preuve du même zèle, du même labeur que le professeur et le recteur d’Académie. Au diocèse de Riga, par exemple, il ne trouva que sept prêtres russes ; ils étaient 70 à son départ. Il s’occupa activement du retour des rascolniks à l’Église officielle. A Kharkov et à Tchernigov. il établit des écoles pour les jeunes filles des familles cléricales. A Tchernigov, il fonda la revue diocésaine : Tchernigovskiia rparkhialnyiia izviestia, « Les nouvelles du diocèse de Tchernigov t.

Goumilevskii fit figure d’un des prélats les plus instruits de son époque. En 1860, il obtint le grade de docteur en théologie de l’académie de Kiev. Plusieurs sociétés savantes ecclésiastiques ou civiles s’honorèrent de le compter parmi leurs membres effectifs ou honoraires. Citons, parmi elles, la Société impériale d’histoire et d’antiquités de Moscou, la Société archéologique russe, la Société géographique russe, les universités de Kharkov et de Moscou.

II. Écrits et doctrine.

Philaréte Goumilevskii a été un des écrivains ecclésiastiques russes les plus féconds. Ce fut un vrai polygraphe, qui toucha à une multitude de sujets divers. La liste de ses ouvrages ou articles arrive au chiffre de 159. Nous ne pouvons énumérer que les principaux, et spécialement ceux qui regardent les sciences sacrées.

Parmi les ouvrages proprement dits signalons :