Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 12.1.djvu/698

Cette page n’a pas encore été corrigée
1381
1382
PHILARÈTE DROZDOV. ÉCRITS


des Pères et des autres commentateurs. Il a été plusieurs fois réimprimé, spécialement comme introduction à la version russe de la Genèse, et il a servi pendant longtemps de manuel.

7° Traduction de l’évangile de saint Jean en langue russe, édition de la Société biblique russe, Pétersbourg, 1819.

8° Commentaire du psaume ii, écrit en 1820, mais publié seulement en 1873, dans les Lectures de la Société des amis de la culture ecclésiastique.

9° Lectures tirées des quatre évangiles et des Actes des apôtres, à l’usage des écoles de l’État, l re édit., Pétersbourg, 1820. L’ouvrage a été traduit en anglais.

10° Sermons. — Il y en a eu plusieurs recueils. Le premier, en un volume, parut à Pétersbourg, en 1820, sous le titre : Discours instructifs prononcés à diverses époques par Philarèle, membre du Saint-Synode, archevêque de laroslav. Nouveaux recueils en 1821, 1822, 1835, 1844-1845 (3 tomes) ; 1847-1848 (t. i et ri) et 1861 (t. ut). L’édition la plus complète est l’édition posthume en cinq tomes, Moscou, 1873-1885, sous le titre : Ouvrages ( Sotchinéniia) di Philarète, métropolite de Moscou, avec le portrait de l’auteur. Il existe un recueilanglais et un recueil français des discours de Philarète. Le recueil français porte le titre suivant : Choix de sermons et discours de S. E. Mgr Philarète, membre du Très Saint-Synode de Russie, métropolite de Moscou, traduits du russe sur la seconde (si 1) édition par A. Serpinet, Paris, Dentu, 1866, 3 vol. Ce choix, approuvé par l’auteur, comprend 168 sermons et discours sur 371 que contiennent les trois tomes de l’édition 1847-1848-1861. La prédication de Philarète est essentiellement didactique et roule sur les vérités communes du dogme et de la morale chrétiens. Elle est en général sans relief, trop abstraite pour l’auditeur moyen, parfois recherchée dans le vocabulaire. Un Russe lui reproche, par exemple, d’employer l’expression : « verre à longue vue », au lieu du mot « télescope ».

11° Catéchisme chrétien de l’Église orthodoxe catholique orientale gréco-russe, Saint-Pétersbourg, 1823. C’est le principal ouvrage théologique de Philarète. Il a toute une histoire, qu’il nous faut résumer brièvement. C’est en 1822 que le Saint-Synode conçut le projet de publier un catéchisme à l’usage de l’Église russe tout entière. Les catéchismes ne manquaient pas. Il y avait, par exemple, la Confession orthodoxe dite de Pierre Mjghila. Il y avait aussi le petit catéchisme de Théophane Procopovitch. Mais aucun, pour des raisons diverses, ne paraissait satisfaisant. C’est à Philarète que revint l’honneur de donner à l’Église russe son catéchisme officiel. L’élaboration définitive en fut pénible. Il n’y eut pas moins de trois rédactions différentes, toutes trois successivement approuvées par le Saint-Synode. La première rédaction, parue en 1823, portait le titre que nous venons de donner. Nous avons dit plus haut la raison pour laquelle son succès fut éphémère. Dès 1821, elle avait eu déjà quatre éditions ; mais, en cette même année, la chute du prince A. N. Golitsyne, protecteur de la Société biblique russe, et la suppression de celle-ci jetèrent la défaveur sur un opuscule où les textes de la sainte Écriture étaient « profanés » par une traduction en langue vulgaire. Sur l’ordre de Chiskov, ministre de l’Instruction publique, le Saint-Synode arrêta la diffusion du nouveau catéchisme (novembre 1824).

Etl 1826, après son couronnement (2(i septembre), Nicolas I"’. par un oukaze, chargea Philarèle de taire une nouvelle édition revue et corrigée de son œuvre. Le prélat s’exécuta. La nouvelle rédaction parut,

avec l’approbation du Salnl Synode, en i.s’27-1828.

Elle différait surtout de la première en ce que le symbole, le l’ntrr et le Décalogue. ainsi epic les textes de

l’Écriture, étaient donnés en slavon et non en langue vulgaire. Il y eut aussi quelques corrections, suppléments et additions de textes de l’Écriture et des Pères. C’est ainsi que, à propos du sacrement de pénitence, on fit mention de Yépilimie ou pénitence imposée par le confesseur, omise dans le texte de 1823. Au titre primitif on ajoutait l’épithète proslrannyi ( = développé) : Prostrannyi khristianskii katikhizis pravoslavnyia katholitcheskiia Vostotchniia greko-rossiiskiia Tserkvi.

Ce titre devait rester définitif, mais non le contenu. Dès son arrivée au synode (1836), le procureur Protasov se préoccupa de ramener à la doctrine des confessions de foi du xvir 5 siècle (Confession orthodoxe de Pierre Moghila ; Confession de Dositliée, au synode de Jérusalem, en 1672) la théologie russe, qui s’en était sensiblement éloignée, dès la seconde moitié du xviiie siècle, sous l’influence des écrits de Théophane Procopovitch, et avait adopté ouvertement, sur plusieurs points, les thèses luthériennes et calvinistes. La réforme n’alla pas sans tiraillements. Philarète dut préparer une nouvelle édition de son œuvre et y faire des suppressions et des additions importantes, qui ne cadraient guère avec ses opinions personnelles. Ce fut la troisième et dernière rédaction du Catéchisme développé, dont la première édition parut en 1839. Dans l’introduction, le paragraphe sur la connaissance naturelle de Dieu fut supprimé. La tradition, comme source de la révélation, sur laquelle les deux premières rédactions se taisaient, était signalée conjointement avec l’Écriture sainte et avant elle. La doctrine sur la prédestination était exposée d’après la Confession de Dosithée. Le mot transsubstantiation paraissait au chapitre sur l’eucharistie. Un chapitre spécial était consacré aux béatitudes évangéliques ; mais, malgré le désir de Protasov, Philarète refusa de faire une place aux commandements de l’Église, sous prétexte que, étant d’origine humaine, il était superflu de les signaler à côté des commandements de Dieu. Du point de vue littéraire, le nouveau texte était particulièrement soigné. L’auteur a visé à la fois à la concision, à la clarté et à la propriété des termes ; et, s’il n’a pas toujours réussi à réunir à la fois ces trois qualités, il faut reconnaître cependant qu’on les trouve rarement au même degré dans les ouvrages similaires publiés en Russie.

Les transformations successives d’un ouvrage qui, de sa nature, devrait rester immuable sinon dans la forme, du moins dans le fond, n’échappèrent pas à l’observation de certains laïcs instruits. L’un d’entre eux, A. I. Tourgueniev, qui avait été préposé à la commission des affaires ecclésiastiques sous le prince Golitsyne. faisait, à cette occasion, la réflexion suivante : « Je n’ai pas grande confiance en nos prélats. Ils changent les catéchismes à tout changement de ministres ou d’ober-procurors. Je comprends bien qu’un individu puisse abandonner en toute sincérité de conscience des opinions qui manquaient de fondement ; mais qu’un phénomène pareil se produise subitement pour tout le synode, cela fait naître des doutes dans l’esprit de qui n’est pas habitué à ces volte-face… Plus je vieillis et réfléchis, et plus je suis attaché à la doctrine chrétienne ; mais aussi plus je me persuade que dans nos clercs la foi est petite, qu’ils n’y voient pas une fin, mais un moyen. » Rouskaila Slarina, t. xxxiv, 1882, p. 17 ! ’. Cf. I. N. Korsounskii. I, concept <le l’Eglise dans 1rs écrits dr Philarète, métropolite <lr Moscou, article publié dans la Lecture chrétienne, t. il. 1895, p. 55-58.

En dehors d’une introduction sur la définition et la

division du catéchisme, la révélation et ses sources, et d’une courte conclusion sur l’accomplissement « le la

loi divine et la fuite < 1 1 pèche, le catéchisme de Phila-Omprend trois parties. La I™, intitulée : vlirlè