Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 12.1.djvu/694

Cette page n’a pas encore été corrigée
1373
1374
PHEBADE — PHELIPEAUX (JEAN


ne quid prseter ipsum Deum Patrem qui est etiam suis origo virtutibus erederetur innatum (in natura, que donne Migne après Th. de Béze, est sûrement fautif). Col. 25 A.

phiam Dei natam et conditam prædicari, ne quid innatum et inconditum prseter solum Deum esse crederemus. Adversus Hermogenem, c. xviii, P. L., t. ii, col. 237 B.

6° Les ariens, continue Phébade, proclament le Père invisible et impassible pour dénier ces perfections au Fils. Col. 25 D. Avec Tertullien, il leur répond que « le Fils est invisible en tant que Verbe et en tant qu’Esprit », bien que les théophanies de l’Ancien Testament soient son œuvre ; car, avant son incarnation, c’est en songe, comme dans un miroir, d’une manière obscure, qu’il se manifesta : In somno, in speculo, in œnigmate. Col. 26 A B. Ici encore, Phébade suit Tertullien de près :

Phébade

Tertullien

Sciunt illum (Filium) suo Dicimus… Filium suo no nomine invisibilem fuisse mine eatenus invisibilem

ut Sermonem et Spiritum. qua Sermo et Filius Dei…

Col. 26 A. Adv. Praxeam, cuv, col. 195.

Quant à l’impassibilité, le Fils la possède en tant que Dieu ; c’est en tant qu’homme qu’il a souffert ; mais, tout en soulïrant, il restait Fils de Dieu, uni à son Père ; tout en agissant comme homme sur la terre, il n’était pas absent du ciel. « C’est ainsi qu’il est appelé médiateur, « séquestre » des deux substances. »

Phébade

Tertullien

Sic mediator dictus, sic Sic Apostolus… utriusque sequester utriusque substansubstantiæ sequcstrem contise. Col. 27 A. firmavit. Ado. Praxeam,

c. xxvii, col. 216 A.

7° Phébade clôt cette discussion par un court exposé de sa doctrine sur le Fils. « Il est, dit-il, la véritable image (du l’ère) et l’empreinte de sa substance, c’est-à-dire le Verbe de Dieu. Ce Verbe n’est pas une simple parole, mais une entité subsistante, et parce qu’elle est substance aussi corporelle. Car ce qui fait de si grandes substances (à savoir : les créatures) ne peut être sans substance. Rien de vide ne provient du plein ; rien d’inconsistant, du solide, car le Verbe de Dieu, l’Esprit de Dieu, le Christ est subsistant (instruclus ) et, pour parler plus clairement, il est le corps du Verbe ; car l’Esprit est corps, mais un corps sui generis, parce que l’Esprit est invisible et ne peut être saisi. » (On retrouve ici la conception propre a Tertullien de la corporéité de Dieu et des esprits ; cf. Adv. Praxeam, c. vii, col. 186.)

Suit un exposé de la règle de foi de l’Iubade : Nous devons confesser, dil Phébade, le Fils dans le Père et le l’ère dans le Fils, une substance en deux personnes… Ainsi, le l’ère est Dieu et le Fils est Dieu, car en Dieu le l’ère est Dieu le Fils. Que celui qui se scandalise de cette doctrine entende « le nous que l’Esprit est de Dieu : car (la divinité) qui a dans le Fils une seconde personne, en a une troisième dans le Saint-Esprit. (Suit une citation de.loa.. xiv. 10.) Ainsi, le Saint-Esprit est un autre faillis) que le l’ils. cornai leFil » est un autre (alias / que le l’ère. Ainsi.

ane troisième personne est dans le Saint -Esprit comme

un seconde dans le l’ils ; néanmoins, un seul Dieu

c-si tout (omnia) ; les trois personnes sont une seule substance (unum). Col. 30.

Ces ariens avaient annonce qu’Osius avait signé la deuxième formule « le Sirmium. Dans un bref appen

dire-, Phébade observe, que, si celle allumai ion est fondée, l’autorité du vieil cvèque de Cordnuc. para

qu’elle est eu contradiction avec tout son passé. deviendrait négligeable dans la controverse présente.

Col. 30 D.

IV. Le Liber DE F/DE. On a aussi attribué à Phébade un Liber de fuie, qui défend l’homoousie du Fils. Cet écrit, qui est apparenté avec le Libelius contra arianos et, comme lui, dépend étroitement de Tertullien, était déjà connu de saint Augustin, qui l’attribuait à un évêque oriental du nom de Grégoire. Augustin, Epist., cxi.vm, n. 10, P. L., t. xxxiii. col. 626.

Au xviie siècle, P. Quesnel avait proposé de l’attribuer à Grégoire d’Elvire. Dissert, in S. Leonis opéra. xiv, § 7, P. L., t. lvi, col. 1049-1053. Cette opinion a été reprise par dom Morin et semble avoir gagné l’assentiment de la critique moderne. Cf. Morin, Les nouveaux « Tractatus Origenis » et l’héritage littéraire de Grégoire d’Elvire, dans Revue d’histoire et de littérature religieuses, t. v, 1900, p. 145-161 ; du même. L’attribution du « De /ide » à Grégoire d’Elvire, dans Revue bénédictine, t. xix, 1902, p. 229-235 ; P. Lejay, L’héritage de Grégoire d’Elvire, même revue, t. xxv. 1908, p. 435-457. A. Durengues essaya encore de revendiquer le De fide pour Phébade. mais sans succès, semble-t-il. Voir A. Durengues, La question du « De fide », Agen, 1909. Toutefois, la brochure de Durengues est fort utile à consulter, parce qu’elle donne un étal très complet des emprunts que Phébade et l’auteur du De fide ont faits à Tertullien.

l.e texte du Contra arianos, dans P. L., t. xx, col. 13 sq. ; du De fide, col. 31 sq. Traduction allemande du Contra arianos par Dræseke, Die Schrift des Bischo/s Phoebadius von Aginnum » Gegen die Arianer » eing ?leitei and iibersetzt, Wandsbech, 1910 (programme).

Wilmart, La tradition des opuscules dogmatiques de Fœbadius, Gregorius Illiberitanus, T’auslinus, dans Sitzungsberichte der kaiserlichen Akademie der Wissenschaften in Wien. Philologisch-hislor. Klasse, t. eux, diss. I, 1908 ; Dræseke, Zn Phoebadius von Aginnum, dans Zeitschrijl fur wissenscha/lliche Théologie, t. xxx, 1811(1, p. 78-98. essaie d’amender le texte de Phébade ; Dræseke, Phoebadius non Aginnum und seine Schrift gegen die Arianer, dans Zeitschrijl jixr kirchliche Wissensehafl und kirchliches Leben, t. x, 188 !), p. 335-343, 391-407.

C. Fritz.

PHELIPEAUX Jean (1653-1708), né à Beaufort, diocèse d’Angers, le 3 septembre 1053, lit ses études à Paris, obtint le 7e rang à la licence et fut reçu docteur de Sorbonne, Je 27 octobre 1080. Bossuet, qui l’avait entendu dans une argumentation, fut séduit et le choisit comme précepteur et répétiteur de son neveu ; plus tard, Bossuet le nomma trésorier de la cathédrale de Meaux et vicaire général en 1690. Phélipeaux accompagna l’abbé Bossuet à Home, en 1696, et il se trouvait à Rome lorsque les affaires du quiétisme y furent examinées, à la demande de Féne Ion. Phélipeaux prit une part très active à cette que relie, avec l’abbé Bossuet ; tous deux, dans leur correspondance, se montrent fort passionnés et très durs pour Fénelon, bien qu’assez souvent ils soient en désaccord. Dans sis Ici 1res a son oncle. Bossuet juge parfois sévèrement son ancien précepteur. L’am bit ion et un peu de vanité lui occupent la cervelle écrit-il, le 17 février 1099 (Correspondance de Bossuet, t. xi. p. 152) ; « il me craint plus que le feu. ccrit-il, le 2 I février (ihiil.. p. 105). Ces lettres de Phélipeaux molli rent ses démarches nombreuses pour obtenir la

condamnation de Fénelon (Correspondance de Bossuet, t. viii, p. 350-353).

A Meaux. Phélipeaux et ait supérieur de plusieurs

communautés religieuses, et tout a fait en faveur auprès île l’évêque, mais, après la mort de Bossuet, en

1704, son successeur, le cardinal de l’.issv. l’appi beaucoup moins et lui ôta, en 1706, le titre de supe rieur des insulines de Meaux. l’Iichpcaux mourut le 3 juillet 17(18.

Phélipeaux a laisse quelques ouvrages manuscrits :