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PEZ (BERNARD)

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donnée par Pez comme complète, a été largement augmentée par les découvertes du P. Franz Martin. Mitteil. des Œsterr. Inst., t. xlii, 1928, p. 313-342 ; en 1728, le commentaire de Géroh († 1 169) sur les psaumes et les cantiques fériaux.

4° Le principal ouvrage de B. Pez, Thésaurus aiiecdotorum novissimus, Vienne et Gratz, 1721-1729, (i tomes in-folio, se donne comme une continuation des collections de dom Martène ; c’est une collection de textes inédits dont le sous-titre indique bien les caractéristiques : seu veterum monumentorum, præcipue ecclesiasticorum, ex germanicis potissimum bibliothecis adornata colleclio recentissima. Les trois premiers volumes parurent en 1721, et le ive en 1723 ; le ve, consacré aux commentaires sur l’Écriture du prévôt Géroh et d’Honorius Augustodunensis, fut presque entièrement préparé par le chartreux Wydemann et parut en 1728 ; le vie, réservé à des documents diplomatiques ou épistolaires, d’où son titre : Codex diplomatico-historico-epistolaris, fut donné en 1729. Beaucoup de ces documents sont donc étrangers aux recherches de ce dictionnaire, comme on l’a vu par le titre même des deux derniers tomes. Les quatre premiers eux-mêmes sont divisés chacun en trois parties : la I re comprend surtout des pièces exégétiques ; la IIe renferme des dissertations théologicoliturgiques, des œuvres mathématiques d’Hermann de Beichenau, de Gerbert et d’Adelbold, et des traités philosophiques ; la IIIe partie est exclusivement historique : légendes hagiographiques, chroniques, sources documentaires, histoires monastiques, œuvres, pour la plupart, de bénédictins allemands, rangées, autant que possible, dans l’ordre chronologique. On ne saurait donner ici l’énumération des œuvres éditées par H. Petz : l’abondance des matières n’y a d’égal que le désordre dans lequel elles sont présentées ; ainsi, dans son avant-propos à l’opuscule de Jean de Wurzbourg (t. i, p. ni et 485), il n’indique pas moins de dix chroniques manuscrites allemandes sur la Terre sainte, et il en publie lui-même une seconde au tome II, p. III et 455. De même, aux œuvres exégéliques de Notker, il ajoute son Liber svqueutiarum (p. 17), et un Glossarium latino-theodiscum sur la Bible (p. 317), suivi de Miscellanea theodisca (p. 373). La plupart de ces œuvres ont été rééditées dans la P. L. de Migne, et dans un ordre meilleur ; plusieurs cependant, qui sont anonymes et de basse époque, y ont été réunies dans le t. eexiii. Les œuvres les plus théologiques et les auteurs les plus connus sont : Notker le Bègue, De inlerprelibus divinarum Scripturarum, t. i, l n part., p. 1-16 ; Paschase Radbert, De flde, spe et chari taie, t. i. 2e part., p. 1-132 ; Gerbert, Libellus de corpore et sanguine Domini, ibid., p. 133-148, opuscule qui est. en réalité, d’Hériger. comme le pensait déjà Mabillon ; Géroh, prévôt de Heicherspcrger, Liber de gloria el honore Ftlii hominis, ibid., p. 165-282 ; du même, Liber adversus duas luereses sui lemporis, ibid.. p. 283-317 ; Abélard, Mthicaseu Liber : Scito le ipsum, l. m. 2- part., col. 626 ; Walafrid Strabon, Expositio viginli prinwrum psalmorum, t. iv, l ro part., p. 17 1 ; Bernon de Reichenau, opuscules liturgiques, l. iv, 2 part., p. 39-73 ; Ilonorius d’Autun, œuvres secon daires, en douze opuscules, où se range VHet ameron, le Sacramentarlum, résumé de la Gemma animée, Eucha

ristton seu Liber de COrpore et sanguine Domini. qui vient s’adjoindre à la longue liste des ouvrages de bénédictins sur la controverse eucharistique. L’éditeur, au lieu de se ranger m l’avis alors paradoxal de Le Meut.

qui fail d’I lonorius un moine d’AugSbOUrg, en fall

un moine d’Autun ; il a ponrtanl signalé un manusciil de Melk qui le dénommait sagement : Solitarius génère ei nomine tgnotus ; mais il n’a pas su résister ; i l’opinion générale des mauristes, ses guides. On trouve au i. m

des Anecdola, le commentaire sur Isaïc du moine Hervé de Bourg-Déol (col. l-7.ï(i), et au t. iv, Ve part., celui de Rémi d’Auxerre sur la Genèse (col. 10-127) ; dans la 2e partie théologique, un sermon de saint Boniface, De abrenuneialione in baplismo, et un opuscule de Raban Maur, De passione Domini. En dehors de ces auteurs connus, il faut bien dire que les inédits de B. Pez ne sont que des œuvres peu originales de moines allemands de basse époque, où le théologien aura peu de chose à glaner.

Aussi le recueil de H. Pez. qui est devenu assez rare, est fort peu utilisé, surtout depuis que Migne a réédité d’après lui les quelques ouvrages importants signalés plus haut. Il ne faut pourtant pas mépriser les introductions substantielles de Pez, qui abondent en renseignements critiques sur les œuvres publiées et sur leurs auteurs parfois très peu connus, comme Engelbert d’Admont et Henri de Hesse. Cette œuvre immense recueillit, dès son apparition, les louanges des savants allemands, tels que Leibniz, Eckhart, Schannat, celles aussi du bollandiste du Sollier, plus tard celles des auteurs de VHistoire littéraire de la France, qui constatent « l’exactitude connue de ce critique », et son sens souvent assez averti pour commenter les anciens auteurs. Le critique moderne confirmera ce dernier jugement, en lisant les préfaces du moine bénédictin, lequel, en certaines occurrences, donne des leçons d’interprétation à Mabillon lui-même. Cf. préface à V Éthique d’Abélard, Thésaurus anecd., t. iii, 2e part., réédité dans P. L., t. ( i.xxviii. col. 631-G34. Pour la critique textuelle, il est manifeste qu’on a aujourd’hui entre les mains des manuscrits plus nombreux et parfois meilleurs, qui doivent servir à reviser les leçons de Pez. Quant au reproche que lui firent, de son temps, les auteurs protestants de donner le pas dans sa collection aux auteurs ascétiques sur les documents historiques, nous serions plutôt inclinés à lui en faire un mérite ; car, pour l’histoire générale de la pensée chrétienne au bas Moyen Age. les moines allemands qu’il a édités sont bien plus représentatifs comme auteurs spirituels que comme chroniqueurs monastiques ou théologiens spéculatifs.

L’exposé dogmatique de ces anciens auteurs laissai l à désirer aux catholiques comme aux protestants, et l’éditeur s’excusait de fournir ainsi des armes à la controverse, mais il le faisait avec un sens du déve loppement de la doctrine qui lui fait honneur : Non eduntur fid enim in Germania scribentes sidis inculture non possumus) vêlera hujusmodi monumenta, en anima ut nostri temporis doctrinàm disciplinamve ecclesiash cam in/runitis hominibus deridendam prsebeamus, se<l ut l’iris doctis constare fiossit, qust antiquoruni scriplo rum de quibusdam quæslionibus, nulla commun/ adhuc ac publica auctorilate diremptis ac definitis, sententia jucrit, quibus argumentis parles usa sint, quibus gradibus ac passibus ad certum stalum pervenerinl. Thésaurus, t. M, diss. Isagog., p. 25.

Au contraire, l’enseignement ascétique de ces anciens moines était remarquable.’Ici de ces auteurs spirituels, comme Otloh, moine de Saint -Einiiieran de Ratisbonne (’< vers 1070), qui n’était connu que par une autobiographie publiée par Mabillon, revil sous nos yeUX, en prose et en vers, en latin et en tudesque, dans les onze opuscules, la plupart BSCé tiques et mystiques, que Pez a transcrits dans son Thésaurus, t. i. p. 373. et t. m. 2 « part., col. I 11 626 C’est un précurseur Intéressant des mystiques allemands, auxquels l’éditeur bénédictin pensait consacrer son autre grand recueil, sa Bibliothèque ascétique ; de même, il lit une large place ; iu écrits de contre du chartreux Etienne († 1421), prieur d’OUnûtz, I. iv. 2° part. p. in 550, dont il donnerait les écrit spirituels dans la Hiblioihcca ascetica, t. iv, p. 87-113.