Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 12.1.djvu/665

Cette page n’a pas encore été corrigée

1315

    1. PETAU (DENYS)##


PETAU (DENYS). ŒUVRES

1316

bibliographie. Ses œuvres théologiques doivent seules retenir notre attention ; encore laisserons-nous de côté les pièces de pure polémique qui s’y devraient rattacher. La guerre de plume sévissait alors, et même les érudits « s’étrillaient » vigoureusement. Petau ne laissait passer aucune al laque sans y répondre, et il se lit ainsi la réputation d’une humeur peu facile. Mais, quelque caractéristique de [’homme et de l’époque que puissent être ces répliques, elles ne sauraient nous intéresser ici qu’autant qu’elles ont donné à Petau l’occasion d’ajouter réellement ; i son œuvre théologique.

Cette œuvre peut se résumer dans les Dogmata théologien. Voici, cependant, par ordre chronologique, le détail des publications particulières qui s’y doivent également rattacher.

1622, en appendice à l’édition de saint Épiphane : 1° De pœnitenliæ vetere in Ecclesia ratione diatriba (P. G., t. xlii, col. 1015-1 046), ajouté, dès 1 700 (Amsterdam), aux diverses éditions des Dogmala theol. ; cette dissertation se trouve dans l’éd. Vives, t. viii, p. 177196. — 2° De Sirmiensi et Ancyrana pseudosynodo aliisque semiarianorum actis (P. G., t. xlii, col. 10571071 ; éd. Vives, t. iii, p. 511-519). — 3° De veteribus quibusdam Ecclesiæ ritibus (P. G., t. xlii, col. 10711102).

1633, en appendice à la 2e éd. des Œuvres de Synésius, Diatriba de pœnilentia et reconciliatione vcleris Ecclesiæ moribus recepla ; se trouve à la fin des Dogm. theol, dans l’éd. de Venise, 1757, et dans Vives, t. viii, p. 443-453.

1639, De potestate consecrandi et sacrificandi sacerdo/ibus a Deo concessa, deque communione recuperanda {contre Grotius), éd. de Venise, 1757, t. vi ; éd. Vives, t. vii, p. 378-399. Voir aussi Zaccaria, Thésaurus theologicus, t. x, p. 555-586.

1641, Dissertationum ecclesiasticarum libri duo, in quibus de episcoporum dignitate ac potestate, deque aliis ecclesiaslicis dogmatibus disputatur. — Le 1. I est tout entier employé à établir le caractère sacré de la dignité épiscopale et sa distinction du simple presbytérat. — Parmi les questions de détail qui font l’objet du t. II, sont à signaler : le caractère sacré du diaconat (c. i), le service militaire était-il interdit aux chrétiens ? (c. n), la pénitence publique était-elle imposée même pour les péchés moindres ? (c. ni), les conseils évangéliques (c. v et vi). — Ajouté aux Dogm. theol., Venise, 1757, t. vi ; éd. Vives, t. vii, p. 401-471.

1643, De libero arbilrio, libri très, contre l’Augustinus. Fait partie des Dogm. theol., t. iii, De mundi opifteio, 1. III-V, dès la 1° éd. ; éd. Vives, t. iv, p. 283-509. — De pelagianorum et semipelagianorum heeresi, liber unus, contre VAuguslinus, ajouté dès 1700 (Amsterdam) aux Dogm. theol., t. m ; éd. Vives, t. iv, p. 597-657 ; cf. Zaccaria, Thés, theol., t. v, p. 263-341.

— De ecclesiastica hierarchia, libri 1res : réfutation du presbytérianisme, que les puritains anglais prétendaient établir sur l’identité primitive des évêques et des simples prêtres, et réponse au De episcopis et presbyteris que Saumaise — sous le pseudonyme de Walo Messalinus — avait publié contre le 1. I des Dissertationes ecclesiasticæ. A la fin du 1. III (c. xiv-xvi), Petau s’y attaque aussi au richérisme. — Ces trois livres seront insérés par Petau lui-même dans les Dogm. theol., t. m ; à la fin de son t. iv (vol. v, p. 673-752), il y ajoutera un appendice en deux livres qui sont une nouvelle réplique à Saumaise. Dans les éditions postérieures des Dogm. theol., le tout se trouve réuni sous le même titre, en cinq livres (éd. Vives, 1. I-II, t. vii, p. 473-548, 569-636 : 1. III-V, t. viii, p. 1-170).

1644, De la pénitence publique et de la préparation à la conununion. Réponse au livre d’Arnauld, Z)e/a/requente communion. L’édition originale est en six livres. Dès la 3e édition, qui parut la même année, Petau en

ajoute deux autres, dont l’un, le VIP, résume, en forme de thèses, le contenu du livre d’Arnauld et la réfutation qu’il en a faite ; l’autre, le VIIIe, répond aux premières répliques opposées a son ouvrage. Le tout, traduit en latin, se trouve, dans les éditions diverses des Dogm. theol., parmi les dissertations sur la pénitence (éd. Vives, t. viii, p. 197-442).

Les Dogmala theologica, ouvrage capital de Petau, qui y a travaillé plus de vingt ans, et le laissera inachevé. Dans sa pensée, il devait embrasser toute la théologie. Les trois premiers tomes, publiés en 104 1, correspondent à nos traités : De Deo uno, De Deo trino. De Deo créante. Un quatrième, publié en 1650, sera consacré au De incarnutione.

Une introduction générale — Prolegomena — - en neuf chapitres, sur les principes et la méthode de la théologie, venge d’abord la scolastique du reproche que lui l’ont les novateurs de s’égarer dans des questions inutiles de pure philosophie. Elle établit ensuite la nature de la science théologique et énumère la série des traités prévus pour l’ouvrage entier : 1. De Deo ejusque proprietatibus. 2. De Trinitate. 3. De angelis. 4. De mundi opifteio. 5. De incarnutione. G. De sacramentis. 7. De legibus. 8. De gratia. 9. De fuie, spe. caritale et virtutibus. 10. De peccato. Nous avons déjà dit que seuls les cinq premiers seront publiés.

Le tome i, consacré au De Deo Deique proprietatibus, est divisé en dix livres. L. I, L’essence divine et ses propriétés en général. — L. II et III, Les attributs de Dieu négatijs. — L. IV, La science de Dieu. — L. V. La volonté de Dieu, sa puissance, ses opérations. — L. VI, La bonté de Dieu : son impeccabilité, sa perfection, sa beauté. — L. VII, La cognoscibilité et la vision de Dieu.

— L. VIII, La providence de Dieu. — L. IX, La prédestination, histoire de la doctrine. Ce qu’en ont pensé les hérétiques anciens, les semi-pélagiens en particulier ; les Pères antérieurs à saint Augustin ; les Pères grecs en particulier, ont-ils été pélagiens ? Ils ont enseigné la prédestination post prævisa mérita. Saint Augustin, au contraire, a enseigné la prédestination ante prævisa mérita. Petau consacre 10 chapitres à établir que telle est bien sa pensée. — L. X, La prédestination : la doctrine elle-même. 1° L’opinion de saint Augustin est tuta ; il est permis à tout catholique de l’admettre et beaucoup aujourd’hui encore la défendent summa cum doctrinse ac pietalis commendatione (c. i, 1). Mais elle fait partie de ces questions profundiores difficilioresque que le pape saint Célestin a laissé toute liberté de discuter et qui, de fait, ont été résolues en sens contraire dans l’École ; il n’y a donc pas à s’en laisser imposer par VArmacanus — Jansénius — qui prétend la question définitivement résolue par saint Augustin (c. i, 2). En fait, saint Augustin a entendu de la prédestination à la gloire ce que saint Paul n’a songé à dire que de la vocation à l’Évangile, à la foi du Christ et de la grâce (c. i, 5). Il est aussi le seul a avoir entendu la massa dont parle saint Paul (Rom., ix, 21) de l’ensemble de l’humanité déchue, et le libre choix divin, auquel il faut se soumettre sans contestation, de l’appel proprement dit au salut ou à la gloire (c. i, 8-15). — 2° La sainte Écriture prouve plutôt la prédestination et la réprobation post prævisa mérita (c. ii-m) et il n’est pas pélagien d’admettre, avec la plupart des Pères grecs et latins, que Deus vult omnes homines salvos fteri, même ceux qui, en fait, ne seront pas sauvés et ne sont donc pas prédestinés à la gloire (c. iv-v). — 3° La doctrine de saint Augustin et celle de Calvin : différences fondamentales ; réfutation de la doctrine calviniste sur la prédestination et la réprobation (c. vi-xv) — 4° La doctrine de saint Augustin et celle de Jansénius sur la distinction de la grâce suffisante et de la grâce efficace et s’il est vrai que Dieu n’accorde pas à tous le secours suffisant (idoneum)