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PECHAM. OUVRAGES DE SPIRITUALITÉ


ajouté au Traclatus pauperis primitif, qui n’aurait compris que 15 chapitres. De la sorte, ce traité primitif aurait été composé à Paris entre la date de la publication de l’ouvrage cité de Gérard d’Abbeville (vers 1266) et l’apparition des Collationes de Guillaume de Saint-Amour. Le dernier chapitre toutefois aurait été ajouté après la publication des Collationes. D’après C. L. Kingsford et A. G. Little, op. cit., p. 6, le cod. lat. 3119 de la bibl. de Munich contiendrait une réponse de Nicolas de Lisieux à une question de Jean Pecham, dans laquelle il expose l’essence de la pauvreté évangélique : Responsio ad quæstionem qua quæritur in quo consistit perfectio paupertatis evangelicæ.

2. Queestiones de vita religiosa citées plus haut, col. 112, dont l’une se rapporte à la perfection évangélique et l’autre à l’acceptation des oblats.

3. Tractatus contra Kilwardby, qui dénote beaucoup d’analogie avec les précédents. Ce traité qui débute : Super tribus et super quatuor sceleribus non faciliter convertitur fraternx innocentix impugnator, est conservé dans le cod. Plut. XXXVI, dext. 12, et Plut. XV, dext. 12 de la bibl.Laurentienne de Florence, ainsi que dans le cod. 3417 de la bibl. palatine de Vienne. Voir L. Oligcr, dans Arch. franc, histor., t. TV, 1911, p. 151. Il a été publié récemment par F. Tocco, dans La questione délia povertà nel secolo XI v, secondo nuovi documenta Naples, 1910, p. 219-275, et dans Fralris J. Pecham, quondam arcliiepiscopi Cantuariensis tractatus très de pauperlale, p. 121-147. Ce traité constitue une réponse de Jean Pecham à une lettre écrite par Robert Kilwardby, son prédécesseur sur le siège archiépiscopal de Cantorbéry et ensuite cardinal († 1279), à des novices de l’ordre des prêcheurs, dans laquelle il exalte fortement sa propre famille religieuse et fait des allusions pleines de malice et d’ironie à l’ordre des frères mineurs. Cette lettre provoqua le traité de Jean Pecham, dans lequel il reprend les affirmations de Kilwardby, les examine et les réfute l’une après l’autre, bien souvent non sans une note d’indignation ou d’ironie à l’égard de l’illustre dominicain et de son ordre. Ce traité, qui constitue un des plus anciens documents sur les controverses entre prêcheurs et mineurs, fut probablement composé pendant les années que Pecham enseignait à Oxford, ou lors de son provincialat, c’est-à-dire entre 1272 et 1276.

1. Expositio regulæ frutrum minorum. Inc. : Quicumque hanc régulant sccuti fuerinl, pax super illos et misericordia. Elle est conservée dans le cod. Santa Croce, Plut. XV, dext. 12, fol. 116 V-141 r », qui est parmi les plus anciens que l’on connaisse. Ce dis. l’attribue explicitement a Jean Pecham : Incipit expositio vencrabilis patris et magistri fralris Johannia de Pechiaiui super régulant fratrum minorum. Contrairement aux éditeurs des œuvres’If saint Bonaventurc à Quaracchi, qui attribuent cet écrit au Docteur phiquu (O/irra omnia s. Bonaventuree, t. viii, 1898, p. lxxi i.xxii. et 391, noie 1 i et l’ont édité parmi ses oeuvres ("Pcit., p. 391 137), le P. Ferdinand Détonne, 1° l M., soutient que V Expositio régulée doit être consi -ans conteste comme l’œuvre de Pecham. Trois chapitres <l<- Jean Pecham pour In défense des ordres mendiants, dans Studi francescani, t..i, 1932, » 19, Postérieure à 1273, d’apn ne auteur, elle aurait

crite pai Pecham, alors qu’il était provincial

d’Angleterre. Quant an contenu, le l’. Del<

lies le principe on peut y lire qu’elle sera un n fort pour l<-s anus, qu’elle veut servir.uissi de guidi aux égares (|ni, jetant sur la règle de saint François des regards mauvais, cherchent a obscurcir de leurs ténèbres la clarté même Le fait est que tous les points a l’ordre du jour y sont abordes franchement et sans peur, tels la soumission au samt Siège, dont certains

faisaient si peu de cas (Prol., n. 3 : ci, n. 11), les trois vœux du frère mineur, en particulier celui de pauvreté absolue (c. i, n. 4-10 ; c. ii, n. 7-9), les transfuges de l’ordre (c. ii, n. 13-15), la nudité des pieds (c. ii, n. 1723), la défense de recevoir de l’argent (c. iv, n. 3-21), le travail manuel non obligatoire (c. v, n. 3), l’expropriation en commun (c. vi, n. 2-24), le droit de prêcher et de confesser (c. ix, n. 3-9), la distinction des préceptes et des conseils (c. i, n. 3 ; concl. 1-3). » C’est à tort que Sbaralea, op. cit., p. 112, observe que l’Expositio regulæ fratrum minorum, qui commence : Sed quia régula fratrum minorum beato Francisco divinilus inspirata, est mutilée. Il s’agit en effet de deux explications différentes de Pecham, dont l’une constitue le c. x du Traclatus pauperis et l’autre un traité spécial, composé après 1273.

5. Defensio fratrum mendicantium ou Disputatio mundi et religionis. C’est une composition poétique, se rapportant aux disputes entre le clergé séculier et régulier. Ce poème constitue un exemplaire typique de la littérature satirique, à laquelle les membres de l’un et de l’autre clergé avaient recours en France au xme siècle eben Angleterre au XIVe, dont de nombreux poèmes ont été rassemblés par Wright dans Political poems and songs, 2 vol., Londres, 1859-1861. Notre écrit constitue une défense des ordres mendiants en forme d’une dispute tenue entre le monde et la religion devant la curie romaine : d’où le titre de Disputatio mundi et religionis. Ce poème qui commence : Clirisli vicarie, monarcha lerrarum, est conservé dans le cod. XIV, 20, fol. 294-297, de la bibl. universitaire de Cambridge ; le cod. Digby 166, fol. 68-71, de la bibl. LSodléienne d’Oxford ; les eod. nom’, acquis. 409, 1573 et 1742, ainsi que le cod. lat. 7 906 de la Bibl. nat. de Paris. Cf. Fratris J. Pecham traclatus très de pauperlale, p. 8 et 148-151. Cet écrit a été publié parmi les œuvres de saint Bernardin de Sienne († 1 450), auquel on l’a attribué (Opéra S. Bernardini Senensis, éd. de I.a Haye, t. iii, Venise, 1745, p. 445-148) ; par B. Hauréau, dans Bibliothèque de l’École des Charles, t. xlv, 1884, p. 1-30, qui le considère comme une œuvre de Guy de la Marche, O. F. M. (| c. 1315) ; par C. L. Kingsford, dans Fralris Johannis Pecham tractatus très de pauperlale, p. 159-198.

Kingsford dénie la paternité de cette Defensio à Bernardin de Sienne et à Guy de Marche pour l’attribuer à Jean Pecham. L. Oligcr, Arch. franc, hist., t. iv, 1911, p. 149-150, est d’accord avec Kingsford pour refuser à Bernardin la composition de ce traite ; il lui dénie même la paternité de la rédaction plus longue que Kingsford revendique pour celui-ci. Quant à Guy de.Marche, L. Oliger soutient que la critique externe et le témoignage des mss. lui est plus favorable qu’à Jean Pecham et que les arguments de critique interne, allégués par Kingsford, ne sont point dceisifs pour attribuer ce traité à l’archevêque de Cantorbérj L’attribution de la Defensio reste donc toujours douteuse. Tous les auteurs s’accordent cependant pour l’attribuer a un membre de l’ordre des frères mineurs, qui y défend son ordre contre les attaques du clergé séculier. Quant a la date de composition, tandis que

Kingsford soutient que la Defensio a été composée après 1252, date de la mort de Pierre Martyr,

ne uterminus post quem après le 2 février 1255, date de la lettre échangée entre Jean de l’arme. " i. M., et iiumbcri de Romans, O. P., pour rappro

cher leurs deux ordres.

I antlcum pauperis pn dilecto. Inc. : Confltebor

tibi Domine rer. el COllaUdabo le. I liimt sulrntitrcm

meum. quontam non sustinuisti in mort » animean meam

misernm obdormire. Il est conservé dans de nombreux

ins.. énumérés dans la préface de l’édlt ion île ce traité,

p, i x. qu’Ont fournie les frères mineurs de (>ua-