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PERSÉVÉRANCE. LE CONCILE DK TRENTE


mctsi in Dei auxilio firmissiniam spem collocare et repo nere omnes debent. Dcus

enim, nisi ipsi illius gratlae defucrint, sicut cœpit opus

bonuin, ita perflciet (cf.

Phil., i, 6), operans velle et perlicere (cf. Phil., ii, 13). Verumtamen qui se existi mant stare, vidcant ne ca dant (I Cor., x, 12) et cum

tremore et timoré salutem

suam operentur (Phil., ii,

12), in laboribus, in vigiliis, in eleemosynis, in orationi bus et oblationibus, in jeju niis et castitate (II Cor., vi, 5-6). Formidare enim debent

scientes, quod in spem glo rise (cf. I Pet., i, 3) et nondum in gloria renati sunt, de

pugna, qua : superest cum

carne, cum mundo, cum dia bolo, in qua victores esse non possunt, nisi cum Dei gratia

Apostolo obtempèrent di centi : Debilores sumus non

carni, ut secundum carnem vi vamus. Si enim secundum

carnem vixeritis, moriemini.

Si autem Spirilu facta carnis

mortificaveritis, vivetis(Iom., vin, 12-13). Conc. Trid.,

p. 795 ; Denzinger-Bannw.,

n. 806 ; Cavallera, n. 886.

et placer l’espérance très

ferme dans le secours de

Dieu. Car Dieu, à moins que

les qustes) eux-mêmes soient

infidèles à sa grâce, achèvera l’œuvre de leur salut, comme

il l’a commencé, opérant le

vouloir et le faire, (.(peu

dant, que celui qui croit être debout prenne garde de tom ber, et que tous lia vaillent à leur salut avec crainte et

tremblement : dans les tra vaux, dans les veilles, par les aumônes, par les prières et

les offrandes, par les jeûnes

et dans la chasteté. Sachant

que leur renaissance (spiri tuelle) est faite dans l’espérance, mais non encore dans

la possession de la gloire, ils doivent toujours redouter

l’issue du combat qu’il leur

faut encore soutenir contre

la chair, contre le monde,

contre le diable, et dans

lequel ils ne peuvent être victorieux qu’en obéissant, avec

la grâce divine, à l’Apôtre

disant : « Nous ne sommes

point redevable à la chair

pour vivre selon la chair :

car, si vous vivez selon la

chair, vous mourrez ; mais si,

par l’Esprit, vous faites

mourir les œuvres de la chair

vous vivrez. »

L’intelligence de ce texte se rattache étroitement au chapitre précédent, xii, exhortant les fidèles à se garder d’une téméraire présomption au sujet de leur prédestination. Ce c. xii se terminait par ces mots expressifs : « Sans une révélation spéciale, on ne peut connaître ceux que Dieu a choisis. » Nous avons dit que, du côté de la cause suprême, la persévérance se rattachait à la prédestination, col. 1257. Il est donc logique d’admettre, avec le concile, que l’incertitude de notre prédestination rejaillit sur l’incertitude de notre persévérance. De là la formule du début du c. xiii : Similiter de perseverantiæ munere…

Ce n’est d’ailleurs que peu à peu, au cours des discussions préparatoires, que cette question de la certitude de la persévérance a été envisagée. On y trouve une allusion assez nette dans la première rédaction du décret, n. 18 : « Tant que nous vivons, dans cette vallée de larmes, où nous sommes entourés d’ennemis, il n’y a pour nous aucune sécurité… Il nous faut marcher entre l’espérance et la crainte et avoir présente à notre esprit la pensée non seulement de la divine miséricorde, ce qui serait présomption, mais encore de la divine justice, ce qui est vraie piété et religion… D’où il faut exclure cette erreur, qui prétend que les justes peuvent non seulement conjecturer, mais encore savoir avec certitude leur prédestination et leur état de grâce. » Conc. Trid., p. 390. Cette certitude de la persévérance est, dans les discussions du concile, étroitement mêlée à la certitude de la justification. Pour les discussions, on se reportera à l’article Justification, t. viii, col. 2186-2188. Dans la deuxième rédaction du décret, les déclarations doctrinales et les canons ont envisagé directement la question. Après avoir rappelé que les justes, même après avoir recouvré l’amitié divine, sont obligés, pour la conserver et l’accroître, d’observer les préceptes, le texte proposé ajoute que nul ne doit présumer des secrets décrets de la prédestination, pour s’affirmer, d’une façon certaine, au nombre des prédestinés, Dieu ayant voulu que cela demeurât dans l’inconnu, tant que nous sommes en cette vie mor telle. Et, rapprochant les deux points de vue, le texte ajoute : Du don de persévérance finale, qu’on ne peut obtenir que de celui qui a le pouvoir de soutenir qui est debout et de le maintenir ainsi, et de relever celui qui tombe, que personne également ne se promette rien de certain. > On le voit, c’est déjà presque le texte définitif. Le canon 8 réunissait sous le même anathème la double présomption quant à la certitude, et de la prédestination, et de la persévérance finale. Conc. Trid., p. 424, 427.

Dans la refonte du décret, opérée par Seripandi, il convient de noter une addition qui sera conservée dans le décret définitif. Après avoir énoncé l’incertitude de la persévérance finale, le général des ermites de Saint-Augustin ajoute cette raison : « Car Dieu, dans le secours duquel il faut placer toute espérance, comme il a commencé en eux (les élus) le vouloir, il le réalisera et l’achèvera selon sa volonté bienveillante. » N. (t, p. 513. Les autres considérations développées se retrouvent également dans le texte définitif. Mais, ici encore, la certitude de la persévérance, tout en demeurant en relation étroite avec celle de la prédestination, est abordée dans un paragraphe spécial. De même, le canon 8 du second projet est dédoublé et donne les canons Il et 12, le premier condamnant ceux qui obligent l’homme justifié à croire de foi divine qu’il est au nombre des prédestinés, le second anathématisant qui se flatte de posséder le don de persévérance finale (hormis le cas où une révélation spéciale l’en aurait assuré). P. 516. Dans la troisième rédaction du décret, est exposé, en trois chapitres distincts, ix, xii, xiii, l’enseignement catholique sur la certitude de la justification, de la prédestination, de la persévérance finale. P. 637-638. Les canons Il et 12 de Seripandi sont devenus les canons 12 et 13 du concile, p. 640, et seront maintenus dans la rédaction définitive, canons 15 et 16, avec quelques additions et précisions.

Notre chapitre sur la persévérance finale est rédigé d’une manière prudente. La doctrine de la persévérance finale, si intimement connexe à celle de la prédestination, ne reçoit aucune définition expresse. On rappelle la doctrine concernant le posse perseverare : l’obligation d’être vigilant dans la lutte qui s’impose avec la chair, le monde, le démon ; la nécessité de la grâce divine pour surmonter ces difficultés ; l’absence de certitude absolue d’y parvenir, quoiqu’il faille placer en Dieu, qui ne nous abandonnera pas, une très ferme espérance. Mais le fait de la persévérance actuelle à l’instant de la mort est à peine touché d’une brève allusion : il s’agit bien cependant ici de la persévérance finale, puisque le concile invoque Matth., x, 22 ; xxiv, 13, persévérance que Dieu seul peut accorder ; c’est lui, en effet, qui doit parfaire l’œuvre commencée.

Le canon 16 insiste sur ce caractère de don vraiment grand que possède la persévérance finale. L’expression, introduite par Seripandi, est très certainement empruntée à saint Augustin et, par conséquent, doit être normalement entendue au sens d’Augustin. Néanmoins, le concile n’a rien défini sur ce point et laisse la porte ouverte aux opinions d’écoles, qui s’efforcent de pénétrer « le mystère caché de la divine prédestination », cf. c.xii, Denz.-Bannw., n. 805 ; Cavall.. n. 885. Quant à la certitude de la persévérance finale, le dernier projet la condamnait en ces termes : Si quis magnum illud usque in finem perseverantiæ donum se certo habiturum præsumpseril nisi hoc ex speciali revelatione didicerit, A. S. La forme définitive du canon est plus précise, et avait été acquise à la séance du 15 décembre. Conc. Trid., p. 715.

Can. 16 : Si quis magnum Si quelqu’un dit qu’il est illud usque in finem persevecertain, d’une certitude abrantiæ donum se certo habisolue et infaillible, de posaé-