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PAULIN DE VENISE — PAVIE DE FOURQUEVAUX
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PECHAM. OUVRAGES DE SPIRITUALITÉ


attribué à —Jean Pecham. En i 196, l’ouvrage parut a Venise sous le titre De oculo morali et spirituali et comme l’œuvre d’un théologien du nom de Pierre Lacepiera, c’est-à-dire Pierre de Limoges. Sur la demande du célèbre prédicateur franciscain, Dominique de Ponzo, qui procura la précédente édition, Théophile Romanus de l’ordre des ermites de Saint-Augustin traduisit cet opuscule en italien, le publia la même année et dans la même ville, et l’attribua au même auteur. En 1641, Théophile Raynaud, S. J., le publia à Lyon avec le titre : De oculo mystico et l’attribua à Raymond Jordan Idiota. L. Wadding lui fit immédiatement remarquer que ce traité devait être considéré comme une œuvre du franciscain Jean de Galles († 1303). Vaincu par les raisons alléguées par l’illustre historien de l’ordre franciscain, Raynaud lui promit de restituer, dans une nouvelle et meilleure édition, l’œuvre à son véritable auteur. Il la réédita à Paris, en 1654, parmi les Opéra omnia de Raymond Jordan. Luc Wadding a donné successivement deux éditions du De oculo morali, l’une, à Rome, en 1655, l’autre, à Viterbe, en 1656, dans lesquelles il l’attribue à Jean de Galles. Cf. Sbaralea, op. cit., p. 86, et Féret, op. cit., t. ii, p. 374-475.

Au cours des siècles, ce traité a été attribué à différents auteurs : Jean Pecham, Robert Grosseteste, Pierre de Limoges (Lacepiera), Jean de Galles, Hugues de Saint— Victor, Thomas Bradwardin, Duns Scot, Raymond Jordan, Alphonse de Spina, Pic de la Mirandole, Roger Trochert. De tous les chroniqueurs et historiens de l’ordre franciscain, nous ne connaissons que Nicolas Glassberger qui, dans sa Chronique, composée en 1508, attribue le De oculo morali à Jean Pecham. Cf. Analecta franciscana, t. ii, Quaracchi, 1887, p. 182. Bien qu’un plus grand nombre de mss. attribuent ce traité à Jean Pecham qu’à Jean de Galles et que, de ce point de vue, l’archevêque de Cantorbéry l’emporte sur Jean de Galles, pour en revendiquer la paternité, il semble, d’après l’étude citée plus haut de J. Spettmann, p. 317-322, que le Liber de oculo morali ne peut être attribué ni à l’un, ni à l’autre, mais doit être considéré comme l’œuvre de Pierre de Seperia de Limoges († 1306). L’auteur de cet écrit ne peut pas être un franciscain, parce qu’il n’y parie jamais ni de saint François, ni de la pauvreté franciscaine, alors que dans plusieurs cas il aurait dû en parler. Le plus grand nombre des mss. sont favorables à Pierre de Seperia. Nous avouons cependant que les raisons alléguées par Spettmann ne nous paraissent point décisives pour attribuer définitivement ce traité à Pierre de Seperia.

17. Signalons encore un Spéculum animée en quinze chapitres, Inc. : Mirabilis est sibi anima mea et miror se mirantem cetera nonnulla sine admiratione decernentem, signalé par Wadding, op. cit., p. 147, et par Sbaralea, op. cit., p. 111 ; — De decem præceptis, Inc. : Duo sunt mandata Dei, signalé par Wadding, ibid., et par Féret, op. cit., p. 327 ; — un traité qui commence : Cum scientiæ quædam sint de rébus, contenu dans le cod. G, IV, 853 de la bibl. nat. de Florence et mentionnée par les éditeurs du De humanse cognitionis ratione anecdota quædam, p. xvi ; — Spéculum Ecclesise de missa, Inc. : Dicit apostolus, et contenu dans le cod. 155 du Corpus Christi Collège d’Oxford, qui, d’après les continuateurs de Sbaralea, op. cit., p. 114, doit être attribué à Hugues de Saint-Cher, O. P. (cf. Quétif-Echard, Scriptores ord. preedicatorum, t. i, p. 202) ; — De ratione diei dominicæ, Inc. : Ecce, charissime, singu-Hs festis, signalé par Wadding, op. cit., p. 147 et par Féret, op. cit., p. 327 ; — une Difjinicio theologiæ, commençant par : Pauca theologiie rudimenta, et conservée dans cod. Gg, IV, 32, fol. 10, de la bibl. univ. de Cambridge ; — Roboratio quædam ad articulos fidei, Inc. :

Humanæ sapienciæ prima ulilitus est, conservée dans le cod. 292, fol. 6, de Trinity Collège de Cambridge ; — La Jerarchie, une traduction française d’un résumé latin de la Hierarchiacwteslis de pseudo-Denis, faite par’frère Johan de Pecham a la requeste de la reine de Engletere Alienore, femme le roy Edward, contenue dans le cod. 2899, fol. 174-175, de la bibl. Sainte-Geneviève de Paris. Ces trois derniers écrits sont mentionnés par C. L. Kingsford et A. G. Little, op. cit., p. ô.

Ouvrages de spiritualité.

1. Tractatus pauperis

ou De perfectione evangelica, ou encore Apologia contra obloquentes mendicitali de perfectione evangelica, Inc. : Quis dabit capili meo aquam et oculis meis fonlem lacrimarum, conservé dans de nombreux mss., dont les principaux sont : Add. 36 984 du British Muséum à Londres ; 182 du Corpus Christi Collège à Oxford ; Vat. lat. 1013 et 1014 ; Borgh. 161 et 271 de la bibl. vaticane ; Plut. XXXI, sin. 3 et Plut. XXVI, dexlr. 12, de la bibl.Laurentienneà Florence ; 298 de la bibl. Classense à Ravenne ; V, D. 10 de la bibl. de l’université de Prague ; 550 de la bibl. de Wolfenbuttel ; lat. theol. fol. 225, de la bibl. de Berlin ; lat. 23 445 et 23 446 de la bibl. de Munich ; 140 de la bibl. de Brunswick ; 1677 de la bibl. royale de Bruxelles ; 897 de la bibl Mazarine à Paris. Cf. A. Van den Wyngært, O. F. M., Tractatus pauperis de fratre Johanne de Pecham, conscriptus, Paris, 1925, p. 1, n. 2 ; De humanæ cognitionis ratione anecdota quædam, p. xvii ; Féret, op. cit., t.i, p.327, n. 6. — Diverses parties du Tractatus pauperis ont été éditées. A. G. Little en a publié des fragments importants dans Fralris Johannis Pecham, quondam archiepiscopi Cantuariensis tractatus très de pauperlale cum bibliographia dans British Society of franciscan studies, t. ii, Aberdeen, 1910, p. 21-90. Le prologue, le c. x ou l’exposé de la règle des frères mineurs et le c. xvi (le dernier) y sont édités en entier, avec des extraits des autres chapitres. Le prologue et les six premiers chapitres ont été publiés par A. Van den Wyngært, O. F. M., op. cit., p. 5-86. Le c. xv a été édité par F. M. Delorme, O. F. M., dans Fr. Richardi de Mediavilla quæstio disputata De privilegio Martini papæ IV, Quaracchi, 1925, p. 79-88. Le P. F. Delorme, O.F. M., a commencé la publication des c. vii, viiietix dans les Studi francescani, t. xxix, 1932, p. 54-62. Le c. x, qui contient l’explication de la règle des frères mineurs, et que l’on rencontre souvent signalé par les auteurs et dans les mss. comme un traité spécial, intitulé : Expositio ou declaratio ou explicatio regulse fratum minorum, débutant : Sed quia régula fratrum minorum. .. a quibusdam temere pervertitur, a été publié d’abord dans les Firmamenla trium ordinum beatissimi Patris nostri Francisci, part. IV, fol. exii sq., Paris, 1512 ; ensuite dans Firmamentum trium ordinum, part. III, fol. 72 r°-76 v°, Venise, 1513 ; enfin par A. G Little, op. cit., p. 27-55. Le Tractatus pauperis a été cité et loué par Pierre Jean Olivi (cf. Arch. franc, hist., t. i, 1908, p. 622), par Ubertino de Casale (cf. J. Spettmann, Quellenkrilisches zur Biographie des J. Pecham, dans Franzisk. Studien, t. ii, 1915, p. 182 par Alvare Pelage, De planctu Ecclesiæ, fol. 300, Ulm, [1474], (ibid.), et très probablement par Ange de Clareno. Ibid., p. 182-184.

L. Oliger, Die theologische Quæstion des Johannes Pecham iiber die vollkommene Armut, dans Franzisk. Studien, t. iv, 1917, p. 134-136, a dûment prouvé que le Tractatus pauperis fut écrit contre le Contra adversarium perfectionis christianæ de Gérard d’Abbeville, qui y prend à partie l’auteur franciscain du Manus quæ contra Omnipotentem, et non contre le De perfectione et excellentia clericorum de Nicolas de Lisieux, comme quelques-uns le soutiennent. Le c. xvi cependant est dirigé contre les Collationes Scripturse sacræ de Guillaume de Saint-Amour et a probablement été