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en 1492. Il aurait composé ensuite Quasdam motiva medituliones ex S. Scriptural et scuictorum sentenciis compilatæ, contenues dans le même ras. Enfin, toujours d’après le même ms., l’ouvrage de Roderic de Zamora, intitulé Spéculum humunse vitee, est dit scriptus per manus fralris Joli. Perrini domus S. Trinitatis Metensis ministri. D’après ce dernier témoignage, il aurait été supérieur au couvent de la Sainte-Trinité de Metz, en 1496. D’après quelques auteurs, le P. Perrin serait l’auteur du Spéculum minorum ou du Firmamentum Irium ordinum.

J. L. Wadding, Scriptores ordinis minorum, Rome, 1900, p. 148 ; J. H. Sbaralea, Supplementum ad scriptores Irium ordinum S. Fr., t. II, Rome, 1921, p. 114-115 ; Catalogue général des manuscrits des bibliothèques publiques des déparlements, t. v, Paris, 1879, p. 64-65.

Am. Teetært.


PERRONE Jean (1794-1876), né à Chieri, près de Turin, le Il mars 1794, embrassa l’état ecclésiastique et fit ses études au grand séminaire de Turin, où il obtint le grade de docteur en théologie. La Compagnie de Jésus n’était guère rétablie par Pie VII que depuis un an, quand le jeune docteur demanda et obtint d’y être admis (10 novembre 1815). Dès l’année suivante, il est envoyé à Orvieto pour y enseigner la théologie. Lorsque Léon XII rappela les jésuites au Collège romain (17 mai 1824), le P. Jean Perrone fit partie du premier corps professoral et reçut la chaire de théologie dogmatique (2 novembre 1824). Sauf un court rectorat au collège de Ferrare (1830-1834), il conserva cet enseignement jusqu’en 1848. Il partit alors pour l’exil avec ses collègues et alla enseigner au scolasticat anglais de Benarth (Galles). En 1851, il put revenir au Collège romain. Il est fait recteur de cette maison de 1853 à 1855, et il remplit ensuite, pendant vingt-deux ans, la charge de préfet des études (1855-1876). Consulteur de plusieurs congrégations romaines, membre des commissions qui préparèrent d’abord la définition de l’immaculée conception et ensuite le concile du Vatican, il était très spécialement estimé de Pie IX, qui voulut même le créer cardinal. L’humble religieux réussit à écarter cette dignité. Il mourut à Rome, à Saint-André du Quirinal, le 28 août 1876, âgé de plus de quatre-vingt-deux ans.

Le P. Perrone est tenu, à juste titre, pour l’un des principaux restaurateurs des études ecclésiastiques au xixe siècle. A lire les jugements portés sur lui par ses contemporains, on constate combien son œuvre théologique apparaissait à tous opportune et adaptée aux besoins nouveaux de la controverse religieuse. Au souci d’écrire pour son temps, le zélé professeur romain alliait un vif sentiment de l’importance de la tradition. Moins brillant que Passaglia, moins solide que Franzelin, moins érudit que ces deux rénovateurs de la théologie positive, il prépara cependant les voies à l’un et à l’autre. Clair, méthodique, concis, il fit pénétrer beaucoup de lumière dans renseignement ecclésiastique. La plupart de ses nombreux ouvrages (Sommervogel en énumère 44) connurent un grand succès. Ses manuels ont eu une diffusion extraordinaire. Son œuvre principale est constituée par les Prælectiones theologicæ qui parurent en 9 volumes de 1835 à 1842. Cet ouvrage a eu 34 éditions (la 31e est donnée par l’auteur comme emendalissima, auctà) ; il a été en entier traduit en français (4e éd. en 1871), et pour certaines parties en diverses langues. Ces « leçons » sont complétées par divers traités : De virtutibus fidei, spei et caritatis, Ratisbonne, 1865 ; De virtute religionis, Paris, 1866 ; De immaculata B.M.V. conceplione, Rome 1855 ; un Compendium en deux volumes de cette œuvre a atteint la 47e édition. Les traités de Perrone, au dire de Hurter, ont conservé leur valeur à cause de l’immense érudition théologique dont ils témoignent. De même nature sont les trois volumes De malrimonio christ iano, Home, 1858. Les écrits de controverse qui méritent le plus d’être signalés regardent d’abord Hermès dont Perrone fut un redoutable adversaire : L’ermesianismo, Home, 1838-1839, etc. : puis les protestants : // protestantesimo e la regola di jede (1853), qui eut plus de dix éditions en diverses langues ; Calechismo intorno al protestantesimo, 1854, etc., enfin des erreurs diverses : De D.N.J. Christi divinitate, 3 vol. in-8°, Turin, 1870 ; De romani pontificis infallibililate, Turin, 1874, etc.

L’université greqoriana del Collegio romano nel primo secolo dalla restituzione (1553-1824-1924), p. 177 ; Sommervogel, Bibliothèque de la Compagnie de Jésus, t. VI, col. 558 sq. ; Hurter, Xomenclator, ’.ie édit., t. v 6, col. 1496 ; Annali délie scienze religiose, I sér., t. iv, v, vii, xiii, > :, xvi, etc. ; Le Correspondant, t. xx, p. Ô21-539 (G. Darboy i.

Ch. Boyeh.


PERSÉVÉRANCE. — « Le mot de persévérance, dit saint Thomas d’Aquin, s’emploie en trois sens différents. Parfois, il désigne une disposition de l’âme, par laquelle un homme demeure fermement attaché à la vertu, malgré les épreuves qui l’assaillent… Ou bien encore la persévérance est une disposition d’après laquelle quelqu’un a l’intention de persévérer jusqu’au bout dans le bien… Enfin, la persévérance, c’est la continuation effective du bien jusqu’au terme de la vie. » Sum. theol., I a -II ; l ?, q. cix, a. 10. Les deux premiers sens se rapportent à la vertu de persévérance, partie de la vertu cardinale de force. Le dernier sens, exprimant l’exercice actuel de la vertu de persévérance, pose le problème théologique de la grâce de la persévérance. D’où deux divisions dans cet article.
I. Persévérancevertu.
II. Persévérance-grâce.

I. PERSÉVÉRANCE-VERTU. -
1° La vertu ;
2° les vices opposés.

I. La vertu (saint Thomas. Il’-II-f, q. cxxxvii).

— 1° La persévérance est une vertu. —

Sans doute, la persévérance n’a pas pour objet un bien particulier ; mais son objet formel est distinct de celui des autres vertus. Il s’agit, en effet, de persister dans le bien longtemps et jusqu’au bout. Ainsi, la persévérance est une vertu spéciale qui a pour fonction de supporter, autant qu’il est nécessaue, la durée dans les œuvres des vertus précédentes et de toutes les autres ». S. Thomas, loc. cit., a. 1 ; cf. In III*™ Sent., dist. XXXIII, q. iii, a. 3, qu. 1, ad 4 ura.

C’est une partie de la vertu de force.


Elle pratique une fermeté analogue à celle que comporte la vertu de force. Mais cette fermeté ne s’affirme pas. comme dans la force, à l’égard même du danger de mort. Il s’agit, en effet, uniquement de supporter la difficulté qui vient de la durée de la vertu. La persévérance est donc une vertu annexe de la force. Saint Thomas, id., a. 2 ; cf. q. cxxviii, a. un. ; In 777um Sent., dist. XXXIII, q. iii, a. 3, qu. 1, 2. 4.

Elle ne doit pas être identifiée avec la constance.


Constance et persévérance ont la même fin : la fixité dans le bien. Mais la difficulté que chacune doit surmonter n’a pas la même cause ; celle qui fait l’objet de la persévérance vient de la durée même du bien ; celle qui fait l’objet de la constance vient de tout obstacle extérieur, quel qu’il soit. La persévérance se rapproche davantage de la force, parce que la difficulté provenant de la durée est plus essentielle à l’acte bon que celle qui vient du dehors. Saint Thomas, id., a. 3.

4° En tant que vertu infuse, elle exige le don de la grâce habituelle. —

Simple application particulière du principe général de la connexité des vertus infuses et de la grâce. Saint Thomas, id., a. 4.