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    1. PERFECTION CHRETIENNE##


PERFECTION CHRETIENNE. LES RELIGIEUX

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secundum quid titnium. Si vero totaux vitam suam valu Deo obligavit, ut in operibus perfectiouis ei deserviat. jam simpliciter condiiionem vel statuai perfeclionis assumpsit. De perj’., loc. cit.

Se vouer pour la vie ad ea qui ? sunt perfeclionis n’est pas nécessairement être parfait. Saint Thomas revient à plusieurs reprises sur ce point ; sans parler de ceux qui manquent à leurs engagements, conlingit quud aliqui se obligant ad id quod non servant, q. clxxxiv, a. 4, cf. De perf., c. xvii, on peut faire observer qu’embrasser l’état de perfection n’est pas faire profession d’être parfait, mais seulement de tendre à la perfection : homines statum perfedionis assumunt, non quasi profttentes seipsos perjectos esse, sed profilentes se ad per/eetioncm iendere. Q. clxxxiv, a. 5, ad 2um : cf. , q. clxxxvi, a. 2, corp. et ad lum.

2° Qu’il y a deux étals de perfection : celui des évêques et celui des religieux (IP-II’, q. clxxxiv, a. 5 ; De perfeetione, c. xviii et xx ; Quodl., I. a. 14, ad 2um ; Quodl., III, a. 17). — Saint Thomas emprunte cette idée à l’Aréopagite, qui, dit-il, attribuit per/eclion’eai episcopis tanquam per/cctioribus, et religiosis, quos vocal monachos, vel therapeutas, id est Deo familiarités, tanquam perjcctis. IP’-Ipf, loc. cit., Sed contra. Pour prouver la thèse, il faut montrer que religieux et évêques s’obligent à perpétuité ail ea qine sunt perfeclionis cum aligna solemnitate. Laissons de côté la solennité de ces engagements perpétuels, pour nous attacher à déterminer seulement à quelles œuvres de perfection s’obligent, selon saint Thomas, religieux et évêques.

D’après la Somme théologique, loc. cit., religiosi se voto uslringunt ad hoc quud a rébus ssecvdaribus se abslineant, quibus licite uli poterant, ad hoc quod liberius Dru vaceni ; la formule se précisera dans la suite : somme toute, le religieux s’oblige à observer les Mois conseils dits évangéliques, de pauvreté, chasteté et obéissance, qui constituent bien, en effet, des œuvres de perfection. Similiter etiam episcopi obligant se ad ea qu.se sunt perfedionis pastorale assumentes offlcium, ad quod perlinel ut animant suam ponat (pastor) pro ovibus suis ; donner sa vie pour ses ouailles serait donc l’œuvre de perfection à laquelle l’évêque s’engagerait ; celle formule va aussi se préciser dans le De per/ectione, c. xviii, et le Quodl., 1, a. 14, ad 2 U " qui vont nous présenter deux manières originales de distinguer ou même, si l’on veut, d’opposer les deux genres d’oeuvres de perfection auxquelles s’obligent respec tivement les religieux et les évêques.

Dans le De perfectione, la symétrie est complète : d’une part, la triple voie par laquelle on s’avance vers la perfection de l’amour de Dieu, scilicel abrenuntiando exterioribus bonis, relinquendo uxorem et alias cogita tiones carnales, et abnegando seipsum (c’est-à-dire propriam voluntatem), voilà les œuvres de perfection auxquelles s’oblige à perpétuité le religieux ; d’autre part, la perfection île l’amour du prochain, qui (par une sm trie un peu artificielle !) comprend aussi trois choses, ut scilicel inimici diligantur eisque servia tur. et ut aliquis animant suam pro fratribus ponat (cl ceci se réalise quand on se consacre entièrement et à perpétuité au service du prochain), et quod proximis spirltualia impendantur, telles sont les œuvres de perfection auxquelles s’oblige l’évêque,

Dans le Quodl., I. la distinction esi prise d’un autre point de ne : s<mi dits posséder l’étal de perfection, v est-il déclaré, qui solemniter obligantur ad aliquid perfectloni annexum ; mais quelque chose peut être annexum perfectloni an, uns. et il ne s’agit certainement que de l’amour de Dieu, de deux manières : uno modo stcui præambulum ri prseparatortum ad perfecttonem, ni paupertas, nisiiins ri hufusmodt, galbas hnmu retrahitur n curis sœcularlum rerum, ut liberius

Vacel lu ijii.i sunt Del, el tel est le loi des religieux ;

alio vero modo aliquid est annexum per/eelioni carilatis ut effeelus, ut scilicet aliquis curant animurum suscipiat ; est enim perfectse caritidis ut aliquis propter Dei amorem pnrtcrmillat dulcedinem contemplatives vitse, quam mugis amaret, et accipiat activavitæ occupationes ad procurandum proximorum salutem ; et c’est ce que font les évêques.

Mais comment peut-on assimiler l’étal épiscopal à un état de perfection, étant donné que les évêques ne renoncent pas aux biens de ce monde et que le Seigneur a fait de ce renoncement une condition nécessaire de la perfection" ? Potest aliquibus videri quod status pnvlationis non sit perfectus, quia divitias ris possidere licet, cum tamen Dominas dirai : Si vis perfectus esse, vende… De perferl.. c. xix. Il est longuement répondu à cette objection dans le chapitre suivant. Cf., q. clxxxiv, a. 7, ad lum. — D’autre part, si le fait d’assurer le ministère pastoral, d’avoir charge d’âmes, établi ! l’évêque dans un état de perfection, n’en doit-on pas dire autant des presbyteri curati et des archidiaconi ? II a -IIT, q. clxxxiv, a. li. Non, répond saint Thomas : l’autorité de l’Aréopagite s’y oppose (Sed contra) ; et la raison, c’est que non obligantur vincdlo perpelui voti ad hoc quod curam animarum retineant, tandis que l’évêque est lié à perpétuité à son diocèse ; on en peut donner aussi cette raison que cura episcopalis cum solemnitate consecrationis commillitur, cura autem archidiaconatus vel plebanutus cum simplici injunctione. Ibid., ad 2 uni. Cf. Quodl., III, a. 17.

Nous ne nous arrêterons pas à la question de la supériorité de l’étal épiscopal sur l’état religieux, cf. q. clxxxiv. a. 7 ; q. clxxxv, a. S ; Depcrfecl., c. xixxx ; ni, à plus forte raison, à la question de la supériorité de l’état religieux sur l’état des presbyteri curali el des archidiaconi, cf. q. clxxxiv, a. 8 ; De perfecl., c. xxii-xxvii ; Quodl. III. a.. 17. Nous ne nous occuperons plus désormais que de l’étal de perfection des religieux.

3° But de l’état de perfection des religieux. - Les formules que nous avons déjà rencontrées : quod a rébus sœcularibus se ubstiueaut. ad hoc quod liberius Deo vaceni, q. clxxxiv, a. 5 ; quibus homo retrahitur a curis sivrularium rerum, ut liberius vacet his quai sunt Dei, Quodl., i, a. M, ad 2 1 "", indiquent clairement que, pour saint Thomas, le but de l’état religieux, c’est d’établir l’homme dans ce troisième degré de perfection, qui n’est autre chose que la vie contemplative, imitation de la vie des bienheureux. Il s’agit de débarrasser l’homme de ces impedimenta qui l’empêchent d’être tout entier et continuellement occupé de Dieu : religionis status principaliter est institutus ml perfectionem adipiscendam per qussdam exercitia quibus tolluntur impedimenta prrfecltv carilatis, q. CLXXXVI, a. 1, ad lum ; c f. a, 2. ad : (’"" : Cont. genl., t. III, c. cxxxi.

La perfection que tend à réaliser l’état religieux, saint Thomas le remarque lui-même, est donc une perfection d’un genre particulier ; c’est une perfection qu’on peut appeler religieuse, comme nous l’avons dit au début de cet article, cf. col. 1221. à propos de la théorie plotinienne de la vertu, reprise par saint Thomas : perfectio ad quam pr. ulula (consilia) dtsponunt in vacatione mentis circa Deum consistit ; unde ri prsedtc lorum professores religiosi dlcuntur, quasi se Deo et sua in modum cujusdam sacriflcii dedteantes, et quantum ad res per paupertatem, el quantum ad corpus per continentiam, ri quantum ad voluntatem per obedientiam.

Cont, tient., ibid. L’état religieux n’a pas pour but de rendre L’homme parfait au sens moral du mol. mais.le

le rendre parfaitement religieux, c’est à dire consacre

tout entier au servie- île Dieu : religin est qua-dma l’irlus prr quam aliquis ad Dei srrvilium et cullum ah

qutd exhibel ; d ideo antonomastlce religiosi dlcuntur Uli qui m totaltler mam ipant dinmo servllto, quasi holocaus