Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 12.1.djvu/574

Cette page n’a pas encore été corrigée

1133

PÉNITENCE DANS L’EGLISE GRÉCO-RUSSE

générale est récitée sur tous les élèves. Cf. C. Korolevskii, L’administration du sacrement de pénitence dans le rite byzantin, dans la revue Stoudion, 1925, p. 36-45, 97-100, 129-136.

Au demeurant, l’usage de la confession fréquente est ignorée dans les Églises orientales dissidentes. On s’y confesse peu, surtout par manque de confesseurs suffisamment instruits ou inspirant estime et confiance. Le clergé marié est, sous ce rapport, dans une infériorité notoire par rapport au clergé célibataire de l’Église latine. La plupart du temps, du reste, le ministère de la confession est confié à des moines ou à des prêtres séculiers âgés, qu’on appelle pères spirituels, ol 7Tveuu.aTixol tiocxéçieç. Les fidèles pieux ont l’habitude de se confesser à la fin de chacun des quatre carêmes, qui se terminent par les fêtes de Pâques, des saints apôtres Pierre et Paul (le 29 juin), de l’Assomption de la sainte Vierge et de Noël. Dans certains pays orthodoxes, du moins avant la guerre, la confession et la communion pascales étaient obligatoires de par la loi civile. On avait malheureusement pris l’habitude, en certains endroits, de communier sans confession préalable. Il n’y a pas longtemps qu’un archiprêtre russe signalait cet usage comme une particularité de l’Église bulgare. Cf. la revue Tserkovngia Viédomosli (Les nouvelles ecclésiastiques), organe du Saint-Synode russe, 1930, n. 30, p. 1270. Plût au ciel que l’abus se limitât à l’Église bulgare !

Les Gréco-Russes ignorent l’usage des confessionaux. On se confesse habituellement à l’église, confesseur et pénitent étant assis, comme autrefois en Occident. Cf. pseudo-Alcuin, De diuinis officiis, cap. de jejunio. En certains endroits, le confesseur passe dans Chaque maison, au moment des grandes fêtes, reçoit les aveux de chaque membre de la famille et donne ensuite une absolution commune.

IV. De ministre.

Sur le ministre du sacrement de

pénitence dans l’Église grecque, du ive au xme siècle, N principal a déjà été dit à l’article Confession, t. m. col. 861 sq. L’auteur de l’article a cependant fait erreur en faisant vivre Syméon de Thessalonique au xiir siècle, el il a accordé un crédit exagéré à l’ouvrage de l’Allemand protestant K. Iloll. Enlhusiasitim und Bussgewalt beim griechischen Mônchlum, Leipzig, 1898, qui, de quelques faits sporadiques et de quelques cas isolés de confession faite à des moines dépourvus du Caractère sacerdotal, a voulu conclure aune pratique plus ou moins habituelle de l’Église grecque et remnn tant jusqu’aux origines du christianisme. En fait, cette pratique, qui a été réelle en certains endroits et à certaines époques, a toujours été considérée comme un abus par fis autorités ecclésiastiques, qui ont main tenu la nécessité du pouvoir d’ordre pour absoudre, et même la nécessité de la délégation épiscopale, c’esl à dire du pouvoir de juridiction.

Certains textes qu’on cite en faveur de la thèse opposée, par exemple celui de Jean IV l’Oxitc. patriarche d’Antioche t’' début du xire siècle), dans VQtaltO d’1 disciplina monastica et de monasteriis lairis ROH frotfendïs, P. G., t. < xxxii. col. 1 1 28, manquent de toute force prohante, parce que les moines confesseurs, dont n est question, peuvent avoir été revêtus du sacerdoce, rien dans le contexte n’excluant cette hypothèse, ou plutôt tout la supposant, comme c’esl le cas pour le patriarche d’Antioehc.lean IV. qui ne pouvait ignorer la doctrine officielle de l’Église byzantine, telle ((D’elle s’exprime sons la plume d’un de ses

senrs du xii’siècle sur le Siège d’An ! ioehe Sorrati monachi, ot iep<.) ! J.évoi |10VCqroZ, dit Théodore

rialiamoa, commentant le r>* canon de Carthage, mute faciunt confesxiones txcipiendo Une permitsione epis-COpi ; a fortiori WTO ii qui sacerdotrs non sunt. 7toX).<7> SE >>’.v ol P G., i cxxviii, col. 42. li ne

faudrait pas non plus exagérer le témoignage de l’empereur latin de Constantinople, Baudouin, écrivant dans sa lettre Ad omnes in loto orbe christianos : Hsec est gens, quæ omnes Latinos non hominum nomine dignatur, sed canum, quorum sanguinem efjundere pêne inter mérita repulatur, nec alla satisfactione salisfaciunt laici monachi, pênes quos, sacerdolibus submotis, tota ligandi atque solvendi consistit auctoritas. Cité par Le Quien, In Epistolam de ron/essione admonitio, P. G., t. xcv, col. 279. Aussi bien la qualité de l’auteur que le ton polémique de sa lettre nous invitent à quelque défiance, d’autant plus qu’un canoniste contemporain "de Baudouin, le chartophylax Nicéphore, qui fut peut-être le patriarche Nicéphore II (1260-1261), dans une de ses lettres publiée par Leunclavius, Jus greecoromanum, p. 541, P. G., t. c, col. 1061, dit en propres termes : Monachi qui sacerdotes non sunt et tamen aliquorum confessiones suscipiunt, ligantes et solventes, sciant se id contra canones facere. Dans un autre fragment, le même Nicéphore affirme clairement que le pouvoir de lier et de délier a été confié par Dieu aux évêques, P. G., t. c, col. 1065-1067. Cf. le canon 102 du concile in Trullo.

Une autre preuve de la doctrine commune de l’Église byzantine sur ce point se tire du consentement de l’ancienne Église russe, qui reçut la foi chrétienne des Byzantins et fut régie longtemps, c’est-à-dire jusqu’au début du xme siècle, par des métropolites envoyés de Constantinople. Au témoignage de S..1. Smirnov, l’ancienne Russie ne connut jamais de pères spirituels qui fussent de simples moines sans caractère sacerdotal. Cf. son article : Le père spirituel chez les anciens Russes, dans le Bogoslovskii Yiestnik, 1. 1, 1898. p. 163-194, et surtout son gros ouvrage sur le même sujet : Du père spirituel chez les anciens Russes arec des documents relatifs à l’histoire de la discipline penitentielle de la Russie ancienne, Moscou, 1914, Vt-290568 pages.

Contrairement à ce qu’affirme F. Kaltenbusch. Lehrbuch der vergleichenden Conf’essionskunde, t. i : Die orthodoxe anatolische Kirche, Tubingue, 1892. p. 432. n. 3, et après lui R. Janin, Les Églises orientales et les rites orientaux, 2e éd., Paris, 1926, p. 70. l’Église grecque a connu l’usage des cas réservés, au moins à partir de lustinicn. Cf. la novclle CXL1, du 15 mars 559, qui enjoint aux sodomites de Constantinople d’aller avouer leur crime au patriarche avant les fêtes pascales pour recevoir de lui guérison et salut (J. Pargoire, L’Église byzantine de SBf à 847, 3e éd., Paris, 1923. p. 94) ; VÉpanagogè de Basile le Macédonien (vers 68 I885), qui réserve au patriarche de Constantinople l’absolulion des convertis de l’hérésie : coo-aÛTcoç 8s KSti iieravolaç xai èTriarpoçr/Ç àrrô àjiapTY)|jt*T(ov x*i aîpi(TEmv aùrôç xai [sévoc xoetKaTotToci 61aiTT)T^Ç ~e xoti yvcùiitûv, B, Zachariac de I.igenthal, Jus gr ; vco romamim, pars IV. F.panagoge aucta. Leipzig. 1665, p. 164 ; Syméon de Thessalonique. Kcsponsum X 1 1 1 adGabrie-Irm Penlapolitanum, P. (i., t. c.i.v, col. 86 1 : ()ù8è iScrki ?. 7rperr6>Tepoiç etç redevra Staxpîveiv.’fiÇtnoitasj Ht ta ttjç àpvi, o-s<t)Ç oùx fojptaoOW ouTot Xûe’.v ei p.^) èrrlaxo 7TOI, OÙSè TV. TOÙ <p6vOU, CtC.

Pour ce qui regarde la confession dans les monas (ères, il faut reconnaître qu’il est souvent ditlieile de distinguer entre ce qui est la confession sacramentelle

proprement dite 61 l’ouverture « te conscience faite par

le moine à son higonmène. Cf. Pargoire. o/>. rit., p. 3 17.

V, 1)1 I I XI c.MMIM. I l" F.T 1)1. SI s I 1 I I IS.

Il faut distinguer l’excommunie al ion simple, priva tion temporaire de la Communion, que lis canons peni lenliels imposent pour la plupart des tantes graves.

de l’ex communication solennelle, peine canonique, dont l’évéque frappe quelqu’un de ses diocésains et qui le prive de la communion des ftrhHes et de l’usage