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PÉN1TKNCK DANS L’ÉGl.ISK GRÉCO-RUSSE


giens post-tridentins la nient. L’autorité de Billot a fait rebondir le problème. Cet auteur et ceux qui se rallient à son opinion admettent que l’effet du sacrement de pénitence peut être en quelque sorte suspendu et revivre ensuite, lors de la disparition de l’obstacle qui l’empêchait de se produire.

2. Reviviscence des bonnes œuvres mortifiées par le péché et des mérites. — Tous les théologiens l’admettent, en raison de la définition du concile de Trente qui implique cette vérité. Sess. vi, c. xvi, can. 32 et 26 ; Denz.-Bannw., n. 809, 842, 836. Mais tous ne l’admettent pas de la même façon.

Cette question, comme la précédente, sera traitée à Reviviscence (des sacrements, des bonnes œuvres, des mérites).

Ministre du sacrement.

- 1. La question des

ministres extraordinaires, non prêtres, diacres ou simples laïques, ne passionne personne et n’offre plus, aux théologiens modernes, qu’un intérêt rétrospectif. On s’en est occupé, t. i, col. 182-189 ; t. iii, col. 898901, et ici même, au cours de l’enquête historique chez les théologiens du Moyen Age.

2. Sur la juridiction requise et les problèmes que pose cette loi ecclésiastique, voir ce mot, t. viii, col. 1976 sq., et, en ce qui concerne plus particulièrement la confession, t. iii, col. 896-898. Voir aussi l’article Réserve. Les moralistes agitent à ce sujet la question de la validité de l’absolution conférée par un prêtre sans juridiction sur les péchés véniels. Voir les auteurs de théologie morale.

3. Le secret de ta confession a fait ici l’objet d’un article spécial. Confession (Science acquise en), t. iii, col. 960 sq. A la bibliographie, il faut ajouter : B. Kurtscheid, O. F. M., Das Beichtsiegel in seiner geschichtlichen Entwickelung, Fribourg-en-B., 1912 ; Léon Honoré, S. J., Le secret de la confession, étude historico-canonique, Bruges-Paris, 1924.

Sujet du sacrement.

 Les questions controversées

se rapportent aux actes du pénitent et ont donc été envisagées dans les paragraphes précédents.

A. Michel.

V. LA PÉNITENCE DANS L’ÉGLISE GRECQUE APRÈS LE SCH ISME. — Du sacrement de pénitence dans l’Église grecque dissidente et l’Église russe, il a déjà été dit quelque chose aux articles Absolution chez les Grecs, t. i, col. 201-203 ; Absolution chez les Russes, ibid., col. 203 ; Confession dans l’Église grecque du ive au xme siècle, t. iii, col. 861-874, où il est surtout question du ministre du sacrement. Le présent article a pour but de compléter et de rectifier sur certains points les articles précédents et d’ajouter ce qui manque pour une étude d’ensemble, la question de la satisfaction étant exclue, puisqu’elle doit être traitée dans un article spécial. C’est justement sur la question de la satisfaction que la théologie gréco-russe actuelle s’éloigne le plus de la doctrine catholique, comme il sera dit en son lieu. Sur le reste, il y a peu de chose à dire, la théologie dissidente ayant à peu près ignoré toute discussion scolastique sur le sujet et s’étant peu occupée de défendre le dogme contre les négations protestantes du xvi° siècle. Les indications dignes d’être mentionnées, que nous avons recueillies, se réfèrent aux points suivants : I. Existence du sacrement. If. Matière et forme (col. 1129). III. Nécessité et fréquentation du sacrement chez les Gréco-Russes (col. 1132). IV. Du ministre (col. 1133). V. De l’excommunication et de ses effets (col. 1134). VI. Du secret de la confession (col. 1135). VIL De la validité de l’absolution dans les Églises schismatiques d’Orient (col. 1136).

I. Existence du sacrement.

Dès le xine siècle,

l’Église byzantine a admis sans protestation le septénaire sacramentel proposé dans la Confession de foi

dite de Michel Paléologue solennellement approuvée au concile unioniste de Lyon (127 1). Denz.-Bannw., n. 165, Il y a eu cependant quelque flottement chez certains auteurs soit quant au nombre, soit quant a la désignation des rites sacrarnentaux. C’est ainsi que le moine Job le Pécheur, dans sa curieuse Explication et théorie des sept mystères de l’Église (xme -xive siècle) Tôiv stzzcc [x<ja-r/)pîwv ttjç’ExxXyjaîai ; èÇ7)YTj(jwprudj 9eci>p[<x xal 81, aa<xç7)ff(.< ;, dans le cod. 6 4 du Supplément des ms. grecs de la Bibliothèque nationale de Paris, fol. 239 sq., compte pour un seul sacrement l’euchelaion ou extrême-onction et la pénitence : xv.i eù/éXaiov, s680|i.ov, vj-ro’. r t [ASTàvoia, qu’il place au septième rang, alors qu’il accorde la sixième place au saint habit, to àyiov i/r^it., c’est-à-dire à l’habit monastique, dont il distingue comme trois degrés : 1° le microschème ou rasophore, to (.uxpôcrycrçu.ov r ( paaocpôpov ; 2° le saint habit parfait de la tonsure monacale, to ttjç xoupïç TÉXeoov ayiov <r/Jt[j. r I. ; 3° le mégaloschème ou habit angélique, tô àyyeX’.xôv -q fiiya a/ï)u.a.

Antérieurement à la Confession de foi de Michel Paléologue, un théologien du xiie siècle, Michel Glykas, semble identifier la pénitence avec l’habit monastique, qu’il qualifie de îepà teXett]. Il donne, en eflet, à son zixe chapitre théologique le titre suivant : Faut-il ajouter foi à ceux qui disent que celui qui revêt le saint habit des moines reçoit la pleine rémission de ses péchés, même s’il fait cela à la fin de sa vie ? Eîç txç a7topÎ7. ; t% 0daç rpaçrjç xscpâXa’.a, éd. S. Eustratiadès, t. i, Athènes, 1906, p. 225-239. Dans sa réponse, il assimile le saint habit à la pénitence et l’appelle un second baptême : Asùrspov (i.èv àX^Ocôç Y] [ASTavoia $5.7Z-’.ay.’j. xal àvaxaivicmxôv to0 7rpe ! >Tou, àXXà Sxxpucov /peîoc ttoX-Xcôv, p. 238. Il y a intérêt à rapprocher cette opinion de ce qui est dit par Gennade. Voir ci-dessus, col. 821. Un orateur grec du xvie siècle, le moine Damascène le Studite († 1577), retient encore comme sixième sacrement le seul mégaloschème, ttjv xaXoyepixrjv vjyo’jv tô (j.éya <3yyL’x, tandis qu’il passe la pénitence complètement sous silence : ©Tjaocopôç, Xôyoç y’eîç^à ayix 6eoçàveta, Venise, 1550, p. 43. Les éditions récentes du ©TjCTXupôç ont corrigé ce passage, mettant à la place du mégaloschème la pénitence : Ixtov, tj [xerdcvoia. Cf. l’édition d’Athènes, 1910, p. 35. Au xve siècle, un métropolite d’Éphèse du nom de Joasaph, probablement le prédécesseur immédiat de Marc d’Éphèse, donne une liste de dix sacrements. Le dixième est justement la pénitence ou sacrement de la confession, tô t% è^ojxoXoyriCTScùç ji.uaTr)piov.

Mais ce sont là des voix isolées. Les principaux théologiens grecs du xive et du xve siècle ne connaissent que sept sacrements, ceux du septénaire catholique.

Syméon de Thessalonique, en particulier († 1429), qui paraît bien avoir connu le traité du moine Job, puisqu’il énumère le septénaire dans le même ordre que lui, met comme sixième mystère, à la place du saint habit, la pénitence, t) u.eT(xvoia, et il concilie toutes choses en rapportant le saint habit, dont il démontre l’institution divine, P. G., t. clv, col. 197 A, 489-503, au sacrement de pénitence. Les religieux, en effet, font profession de pénitence, de sorte que le rapprochement n’est pas sans fondement. Il y a aussi une affinité certaine entre la pénitence et l’extrême-onction, celle-ci étant comme le complément de celle-là. Une autre raison explique la confusion du moine Job comptant ces deux sacrements pour un seul : les confesseurs grecs avaient l’habitude d’imposer comme satisfaction sacramentelle à leurs pénitents la réception de l’euchelaion, dont l’administration longue et assez compliquée ne pouvait guère être réservée qu’aux favoris de la fortune et devenait une source de revenus pour le clergé. De cet usage le pape Innocent IV fait explicitement mention dans son Epistola ad Ottonem cardi-