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PAULIN DE VENISE — PAVIE DE FOURQUEVAUX

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PAZMAN Y — PECHAM

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à Etienne Maggari, prédicant de Sârvâr sur les causes de la ruine de la Hongrie (Felelet az Maggari Islvanac), Tirnau, 1603, Œuvres, B, t. i, le premier écrit catholique en hongrois. — Deux ans plus tard, il fait paraître : Dix preuves patentes de la fausseté de la science moderne (Az mostan tamat vg tudomaniok hamissâgânak lùz nilvan valo bizonisâga), Graz, 1605. — Ces deux premiers ouvrages, où l’auteur attaquait vivement la personne et la doctrine de Luther et de Calvin, firent une vive impression. Enhardi. Pâzmâny continua ses répliques aux protestants : De la vénération des saints et de leur invocation (Ameghdùcsôùlt szentek tiszteletirùl), Graz, 1607. — Le credo du grand Jean Calvin (Az Nagi Calvinus lanosnac hiszeg-egg), sans nom d’auteur, Tirnau, 1609 ; le sous-titre en explique le sens : Credo in unum Deum, Joanni Calvino, explicatio hujus credo secundum mentem Calvini ex ipsis libris Calvini vere et fideliter collecta et ad œdificationem et solamen animarum calvinistarum lutheranarum. — Cinq belles lettres (Eot szep level), Presbourg (Pozsony), 1609 ; ces lettres, adressées au prédicant calviniste Alvinczi de Caschau, traitent, respectivement des sujets suivants : 1. De l’idolâtrie des papistes ; 2. Quelle liberté les papistes doivent-ils donner pour supprimer un vœu ? 3. Comment les papistes peuvent-ils enseigner qu’il vaut mieux pour un prêtre paillarder hors mariage que de se lier ? 4. Réponses à diverses questions frivoles. Cet ouvrage amena une réponse du ministre attaqué, à laquelle Pâzmâny dut naturellement répliquer : Examen des argumentations erronées de Pierre Alvinczi (Alvinczi Peternek… megh rostâlâsa), Presbourg, 1609. Ces quatre essais dans Œuvres, B, t. u. — Mais le plus important des ouvrages de controverse de Pâzmâny rédigés en hongrois, celui aussi qui provoqua, du côté protestant, les plus vives protestations, ce fut le gros traité intitulé : Le guide conduisant à la divine vérité (Isteni igazsagra vezerleo kalauz), Presbourg, 1613, plusieurs fois réédité avec divers appendices. Œuvres, B, t. m et iv. Cet ouvrage en quinze livres qui rappelle les Controverses de Bellarmin (que Pâzmâny avait pu connaître à Rome), a sur l’œuvre du grand théologien, l’avantage d’être écrit en une langue extrêmement vivante ; il ne touche pas seulement aux points essentiels sur lesquels il y a discussion entre catholiques et protestants, mais forme une apologie presque complète du christianisme catholique. Il a été l’occasion, dans les milieux protestants, tant de Hongrie que d’Allemagne d’un regain d’activité théologique ; voir dans Sommervogel, col. 410-411, l’énumération des principales réponses qui furent opposées à YHodégus, comme on ne tarda pas à appeler le livre, et aussi de quelques brèves répliques que dut rédiger Pâzmâny et qu’on trouvera dans Œuvres, B, t. v. Cette controverse qui dura plusieurs années est résumée, du point de vue protestant, dans l’art, de la Protest. Realencgklopâdie, p. 97 sq. — Il faut enfin signaler, parmi les œuvres hongroises de notre auteur, un volumineux recueil de Sermons pour les dimanches et les fêtes (Predikâcziôk), qu’il publia à Presbourg, en 1636, et qui contient 105 sermons ; plusieurs fois réimprimé, ce recueil est encore aujourd’hui en circulation. Œuvres, B, t. vi et vu.

La production latine de Pâzmâny est d’abord représentée par ses cours de philosophie et de théologie de Graz qui, longtemps conservés en manuscrit, viennent seulement de voir le jour. Œuvres, A, t. i-v, et le début du t. vi. Mais la polémique n’en est pas absente. — Le plus curieux de ces traités est intitulé : Peniculus papporum apologiæ Solnensis conciliabuli et hgperaspistes légitimée antilogiee ill ml card. Francisci Forgaèsde Ghimes, archiep. Strigoniensis, Presbourg, 1610, Œuvres, A, t. vi, paru sous le pseudonyme de Joannes Jemicius, parochus Senquicensis. En 1610, grâce à la

protection du palatin Georges Thurzô, les luthériens avaient pu réunir un synode a Sillein et donner à leurs Églises l’organisation ecclésiastique qui leur manquait encore. L’archevêque de Gran protesta contre ces décisions synodales dans une antilogia, à laquelle les luthériens opposèrent une apologia. Ce sont les « poussières « soulevées par cet écrit que veut balayer » le P. Pâzmâny dans l’écrit en question. — Le Peniculus attira, comme de juste, la réplique d’un ministre luthérien : Malleus peniculi papistici, Caschau, 1612, à laquelle Pâzmâny opposa une réponse : Logi alogi, quibus baptse calamosphactse Peniculum papporum… vellicant veritatis radiis adobruti, Presbourg, 1612. Ce pamphlet a été réimprimé à la suite de YHodégus, Œuvres, A, t. vi. — Les Vindiciæ ecclesiasticee, Vienne, 1620, sont relatives aux querelles de l’archevêque de Gran avec Bethlen, comme l’indique le sous-titre : quibus décréta principis Betlen in clerum Hungariæ édita divinis liumanisque legibus contraria ipso jure nulla esse demonslrantur. — Il y a aussi un travail d’ordre plus théologique, Dissertatio an unum aliquod ex omnibus lutheranis dogmatibus romanse Ecclesise adversantibus Scriplura sacra contineat, Presbourg, 1631. Ces deux traités dans Œuvres, A, t. vi. — L’archevêque a publié d’autre part les Acta et décréta sgnodi dicecesanæ Strigoniensis auctoritate Pétri Pazmang célébrâtes oclobri 1629, Tirnau, 1629, et un Rituale Strigoniense. — Plusieurs de ses consultations canoniques relatives au droit de patronage et aux nominations ecclésiastiques ont été publiées en divers recueils. Enfin il s’est conservé de Pâzmâny un bon nombre de Lettres dont la publication n’a été entreprise qu’au xix c siècle.

Il y a une biographie très complète de Pâzmâny : V. Fraknôi, Pâzmâny Peler es kora (Pierre Pâzmâny et son temps), 3 vol., Buda-Pest, 1868-1872 ; édition abrégée en 1886. C’est de là que dérivent : J. H. Schwicker, Peter Pâzmâny und seine Zeit, Cologne, 1888, et par intermédiaire les deux art. du Kirchenlexikon, 2e édit., t. ix, 1895, col. 17371743, etdelaProf..R< ? afenq/Mopâdie, t.xv, 1904, p. 96-101. — Notices bibliographiques, dans Sommervogel, Biblioth. de la Comp. de Jésus, t. vi, 1895, col. 404-412, qui ne dispense pas de recourir à De Backer, Bibl. des écrivains de la Comp. de Jésus, IV » série, Liège, 1858, p. 528-529. Cf. aussi Hurter, Nomenclator, 3e édit., t. iii, col. 756-757. Il y a une brève Vita cardinalis Pâzmâny en tête de l’édition des Œuvres A, 1. 1.

Le xix’siècle a vu la publication des lettres de Pâzmâny, J. F. de Miller, Epistola’quæ haberi poteranl card. P. Pâzmâny, 2 vol., Buda-Pest, 1822 ; l’académie de Budapest en a repris la publication en 1873. Eniin la faculté de théologie de Budapest a commencé en 1894 une édition complète des œuvres, sous les auspices de l’Académie hongroise. L’ensemble a paru de 1894 à 1. Il en trois séries : A. Série latine, 6 volumes ; B. Série hongroise, 7 volumes ; C. Lettres, 2 volumes, le t. i" contient 514 lettres de Pâzmâny datées de 1601-1628, et 24 lettres à lui adressées ; le t. ii, 1108 lettres, des années 1629-1637, avec 5 lettres d’autres personnes. Les œuvres philosophiques et théologiques de Pazmany sont aussi réparties : A, t. i, Logique ; t. ii, Physique (commentaire de la Physique d’Aristote) ; t. iii, Physique (comment, du De cxlo, De generatione et corruptione, De meteoris) ; t. iv. Théologie, In /ani./jse, De ultimo fine, de actibus humanis, de peccatis, de peccato originali, de proprietatibus peccatorum : In ZJam./jæ De fide, spe et carilate ; t. v, Théologie, De justitia et jure, de religione, de incarnatione Verbi, de sacramentis in génère, de baplismo ; t. vi, De confirmatione, de materia eucharisties.

É. Amann.
    1. PECHAM Jean##


PECHAM Jean, frère mineur († 1292), célèbre docteur parisien, maître du Sacré-Palais, premier franciscain élevé au siège archiépiscopal de Cantorbéry et à la primatie de l’Angleterre. Il a non seulement inauguré une époque glorieuse de l’histoire de l’Église en Grande-Bretagne, mais a aussi joué un rôle prépondérant dans les luttes aiguës qui, pendant la seconde moitié du xme siècle, divisaient le clergé