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PÉNITENCE. THÉOLOGIE SPÉCULATIVE


mologeis in Ecclesia catholica ex documenlis ecclesiasticis illustrons, Ellwangen, 1815. Il est à consulter avec précaution : l’auteur semble bien dénier à la confession une origine divine immédiate, pour n’en faire qu’une institution ecclésiastique. Puis : I. Kuik, Abhandlung liber die alleste sich vor/indende Urkunde von der Beicht, Vienne, 1818 ; A.-J. Binterim, Die vorzuglichsten Denkivïirdigkeiten der christkatholisehen Kirche, t. v, Mayence, 1829 ; Fr. Frank, Die Bussdisciplin der Kirche von den Aposteln bis zum Vil. Jahrhundert, Mayence, 1867. Mais tous ces ouvrages n’atteignent pas encore le but désirable. Dans la préface du livre de Frank, Hergenrôther écrivait : « Depuis longtemps déjà le besoin d’une histoire approfondie de la discipline pénitentielle dans l’Église primitive se faisait sentir. » L’ouvrage de Frank, dominé par le souci de l’apologétique contre les protestants, manquait encore des qualités d’objectivité nécessaire pour voir les faits sans parti pris.

C’est à ce point de vue plus objectif que se placent les auteurs postérieurs : Bickel, Die Bussdisciplin, dans Zeilschrifl fur kalholische Théologie, 1877, et, dans la même revue, 1887, Blôtzer, Die geheime Sùnden in der allchristlichen Bussdisciplin ; Kattenbusch, Lehrbuch der vergleichenden Confessionskunde, Fribourg-en-B., 1892 ; Schanz, Die Lehre des hl. Augustinus iiber das hl. Sakrament der Busse, dans Theologische Quartalschrifl, 1895.

2. La publication, en 1896, du livre de H. C. Lea, A historg of auricular confession and indulgences in the latin Church, 3 vol., Philadelphie et Londres, d’inspiration nettement anticatholique, a eu le très heureuxeffet de réveiller l’attention, dans nos milieux, sur les problèmes que soulève l’histoire de la pénitence. La plupart des travaux qui ont vu le jour de ce chef ont été mentionnés aux bibliographies des art. Absolution, Confession, et surtout ici, col. 843-845. On ne signalera donc à présent que les noms des auteurs renvoyant d’office le lecteur aux indications in extenso données ailleurs.

L’Amérique n’a guère réagi contre les conclusions de Lea que par les Notes on a historg of auricular confession du P. H. Casey, S. J., Philadelphie, 1899, et divers articles de revue.

C’est la France qui s’est d’abord le plus vivement intéressée à ces débats. A. Boudinhon donne le branle par sa lumineuse esquisse de 1897 ; puis viennent les recherches de E. Vacandard dans la Revue du clergé français, qui aboutissent, après les remaniements et les retouches nécessaires, aux travaux mentionnés col. 8 1 I. (elles de P. Batifîol et, un peu plus tard, de J. Tixeront. Plusieurs des conclusions de ces derniers auteurs sont contestées, il est vrai, par des catholiques. On s’en prend spécialement à leurs idées sur les péchés irrémissibles, sur l’absence de la pénitence privée « . Dr ces critiques quelque chose demeure encore dans les travaux de A. d’AIès. L’on peut dire néanmoins qu’une grande partie « le ces résultats demeure acquise ; on les voil passer dans l’art. Pénidu Dictionnaire apologétique, ou ils sont un p<’i |ués, a vrai dire, par l’allure schématique des loppements. Ils finissent par trouver leur place dans le traité latin du P. Galtier, et mieux encore dans son tout récent ouvrage français.

D’abord distancée par la France, l’Allemagne catho llque je remet avec ardeur a l’étude de ces questions passionnantes. L’initiateur avail été t. V Funk, dans un article inséré dans les Kirchengeschichtliche Abhandtungen, I >. 1897. Il est suivi par P. A. Kirsch. G. Rauschen côté de ces esquisses d’ensemble il faui riicr des travaux de détail, comme ceux de F. Hûnermann, plus récemment E. Gôller. Comme chez nond’ailleurs, on remarque une certaine

DICT. DE TIIÉOL. CATHOL.

hésitation, au sujet de la pénitence < privée » (A. Feder, H. Brewer). C’est sur cette question que le débat s’anime en ces dernières années entre K. Adam et B. Poschmann, tous deux préparés par de nombreux travaux antérieurs à mener à fond cette discussion ; K. Adam cherche à montrer, au moins à partir de saint Augustin, l’existence d’une « pénitence secrète. doublure de la pénitence canonique ; B. Poschmann ne voit, au contraire, paraître cette « pénitence privée sur le continent qu’après l’apparition des penitenticls insulaires.

La substance des divers travaux susmentionnés est passée finalement dans les deux premières parties de cet article.

En dehors de la France et de l’Allemagne, nous avons à signaler en Italie, Pignataro, De disciplina psenitentiali priorum Ecclesiæ seeculorum commentarivs. Borne, 1904 ; Di Dario, // sacramento délia penitenzu nei primi secoli, Naples, 1908 : la critique historique cède ici le pas aux préoccupations dogmatiques. En Espagne, le P. Z. Garcia a donné deux bons articles dans Razon y fe, mai et juin 1909, Elperdôn de los pet ados en la primitiva Iglesia, p. 35 ?q., 195 sq.

m. théologie spéculative. — Les théologiens de toute école, qui ont abordé, au point de vue principalement spéculatif, l’étude de la pénitence, sont innombrables. On ne fera ici que citer les ouvrages principaux qui, à l’heure actuelle, gardent encore une réelle valeur de consultation.

On doit tout d’abord distinguer deux courants, le courant dogmatique, qui est le principal et dans lequel sont agités les problèmes théologiques et scolastiques relatifs au sacrement lui-même ; puis, le courant moral, accessoire, dans lequel les moralistes et casuistes ont étudié surtout les conditions de l’administration et de la réception du sacrement. Des moralistes el casuistes, nous ne dirons rien : leurs innombrables traités se répètent fastidieusement et, en ce qui concerne les théologiens antérieurs au xix Il siècle, on pourra se référer, pour en trouver l’indication, à l’index des auteurs cités par S. Alphonse, Theologia m< rulis, édit. Gaudé, t. iv, Borne, 1912, p. 785 sq.

1° Au XVIe siècle. — 1. L’école jésuite a fourni d’illustres représentants de la théologie de la pénitence. Il faut tout d’abord mentionner ceux de ses membres qui ont pris une part effective au concile de Trente, notamment Salmeron, qui a fixé sa doctrine dans ses Commentaires sur les sacrements, Cologne. 1615 ; Tan ner, dans son Universa theologia, t. iv, Ingolstadt, 1627.

Outre ses commentaires sur la Somme, le cardinal Tolet a laissé une Distruclio sacerdotum ri peenitentium, Borne, 1611, qui a eu de multiples éditions, avec des annotations et développements d’André Victorelli cl de Martin l’ornari. Rome, 1667.

Mais trois noms doivent être suri ont retenus, dont l’activité déborde sur le début du xvir siècle. Grégoire de Valencia, François Suarez et Gabriel VasqueL

Grégoire de Valencia, dans ses Commentarii in ///"" part. Sum. theol, S. ThomtB, a consacré la disp. Y 1 1 au sacrement de pénitence. Ce traité, assez complet, ne se confine pas dans le dogme, mais il aborde l<’s questions morales et. dans les quatre dernières questions (XVIl). il étudie les manifestai ions Canonique ! du pouvoir des clefs (censures diverses et

Indulgences).

Le i raiic le plus complet « le la pénitence est. à coup

sur. celui de l-’r. SuarrI. qui comprend tout le t. XXII

des Œuom complètes (édit. Vives, Paris. 1856). Tous ispects dogmatiques, moraux, canoniques, sont

étudiés ai ucl de l’analysi h du détail, qui

caractérise la méthode du grand théologien jésuite. On notera plusieurs particularités : la controverse de la

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