Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 12.1.djvu/567

Cette page n’a pas encore été corrigée

I I i : i

    1. PENITENCE##


PENITENCE. THÉOLOGIE POSITIVE

1120

s’est relâchée progressivement, du xr à la fin du xiii siècle. Trois causes surtout y oui contribué : la diminution de sévérité en raison du relâchement des mœurs (c. xvi) ; les expéditions contre les infidèles (en Palestine et en Espagne) proposées en remplacement des pénitences pour les péchés commis ; enfin, la commutation des œuvres salisfactoires en autres œuvres relativement faciles.

Les appendices contiennent des extraits de pénitentiels occidentaux, orientaux (Jean le Jeûneur, Jean le Moine, disciple de Basile, un anonyme trouvé à la bibliothèque Barberini, Siméon de Thessalonique H Gabriel de Philadelphie) et juifs.

Cette analyse de l’ouvrage fait du moins comprendre comment Morin est un véritable initiateur. La voie de la théologie positive et historique a été, par lui, du premier coup, parfaitement tracée, quoi qu’il en soit des nombreuses modifications qu’il faut faire subir aux thèses de l’auteur.

Au nom de Morin, il faut joindre celui de Thoinassin (| 1695), qui a touché à plusieurs questions relatives à l’histoire de la pénitence, notamment à celle de la confession, dans son Ancienne et nouvelle discipline de l’Église (1678-1679), part. II, t. II, c. xi-xii ; édition André, t. i, Bar-le-Duc, 1864, p. 392-406.

2. Deux jésuites s’illustrèrent également dans ce renouveau des études historiques sur la pénitence.

Jacques Sirmond († 1651) a écrit Historia pœnitentiæ publicæ, Paris, 1651 ; Denis Petau († 1652) a publié sur l’eucharistie et la pénitence un traité De peenilentia publica et præparatione ad communionem (1644), en huit livres, qui est une réplique au traité d’Arnauld, De la fréquente communion. Petau aborde les deux questions en les rapprochant ; toutefois, la pénitence et surtout la pénitence publique de l’Église ancienne est étudiée principalement t. I, c. viii ; 1. II ; t. III, c. v ; t. V, c. viii ; t. VI, c. i-xi ; 1. VII. Le livre VIII est. une réponse aux objections d’Arnauld.

L’édition des œuvres complètes de Petau renferme encore deux autres études antérieures à celle-ci et d’ordre plus positif : 1. De pœnitentiæ vetere in Ecclesia ratione diatriba, ex epiphanianis Petavii animadversionibus ad Hær. Lix, quæ est novalianorum (1622) ; 2. De pœnilentia et reconciliatione veteris Ecclesiæ moribus recepta diatriba ex notis Dionusii Petavii in Sunesium (1633). Voir ci-dessus, col. 844.

Le traité de 1644 marque, sur les deux précédents, une modification assez profonde de la conception de Petau : l’auteur y atténue ses affirmations trop rigoureuses au sujet de la discipline pénitent ielle relative aux peccata capitalia. Voir l’art. Petau.

3. Deux sorbonnisles ont également publié des traités qui ne sont pas sans valeur :

Jacques Boileau, frère du poète, a écrit une Historia con/essionis auricularis ex an.tiqu.is Scripluræ, Patrum, pontificum et conciliorum monumentis contra Dallœum, Paris, 1683. — Jean Grandcolas, L’ancienne discipline de l’Église sur la confession et les pratiques les plus importantes de la pénitence, Paris, 1697 ; complété par L’ancien pénitentiel de l’Église, ou les pénitences que l’on imposait autrefois pour chaque péché et les devoirs de tous les états et professions prescrits par les saints Pères et par les conciles, Paris, 1698.

4. Il faut faire une place à part, en raison de l’objet de ses ouvrages, à Jean de Launoy, qui a su appliquer une méthode critique et impartiale à la discussion de plusieurs problèmes contemporains relatifs au sacrement de pénitence. Dans un premier ouvrage. Dr mente concilii Tridentini circa satisfactionem in sacramento pœnitentiæ disserlatio, Paris, 1644, l’auteur prouve, contre les thèses jansénistes, que, d’après le concile de Trente et la pratique de l’Église, l’absolution peut précéder la satisfaction. Un autre traité

aborde la controverse épineuse de l’altritionisme et du contrit ionisme. De mente concilii Tridentini circa contrit ionem et attritionem in sacramento pœnitentiæ liber. quo scilicet duplici theologorum de coniritione et attntione opinioni præjudicium nullum fecisse serf utrumqur scholee liberam reliquisse demonstratur, Paris, I’Toutefois, après avoir prouvé sa thèse par huit raisons, Launoy semble dire que l’opinion qui exige la contrition est la plus ancienne et la plus universelle. Dans une autre dissertation, Launoy prêche ouvertement la fréquentation des sacrements, De frequenli confessionis et eucharisties communionis usu alque utilitate liber, Paris, 1653. Enfin, on a de Launoy une étude intitulée : Explicata Ecclesiæ traditio circa canonem « Omnis ulriusque seras », avec un appendice de remarques, Paris, 1654.

2° Au xviw siècle. - -La plupart des théologiens qui ont, au xviir’siècle, laissé quelque traité de valeur sur la pénitence, ne se sont pas cantonnés dans la théologie spéculative et ont fait une place honorable à la théologie positive. Il convient cependant de citer plus particulièrement L. Berti, des ermites de Saint-Augustin, Theologia historico dogmalico-scholastica, seu libri de theologicis disciplinis, Rome, 1739-1 74."). Le livre XXXIV est consacré à la pénitence. C’est dans la IIe partie, c. ix et xiii principalement, que l’auteur a abordé l’étude historique du sacrement de pénitence.

Il faut en dire autant de l’oratoricn français G. Juenin, dans son Commentarius historiens et dogmaticus de sacramentis in génère et specie, Lyon, 1717, dont la disserlatio VI est consacrée au sacrement de pénitence. L’histoire de la confession est abordée à la q. v, ci, a. 2 ; et l’ancienne discipline pénitentielle est exposée à la q. VI, c. iv, a. 1-3.

Sur un terrain plus strictement historique, doivent être cités : E. Renaudot, Perpétuité de la foy de l’Église catholique sur les sacrements, t. v, Paris, 1713 : dom Chardon, Histoire des sacrements ou de la manière dont ils ont été célébrés et administrés dans l’Église et de l’usage qu’on en a fait depuis le temps des apôtres jusqu’à présent, Paris, 1745 (inséré dans Migne, Cursus théologiens, t. xx) ; P. Merlin, S. J., Traité historique et dogmatique sur les paroles ou les formes des sept sacrements de l’Église (dans Migne, Cursus théologiens. t. xxi) ; le cardinal Orsi, O. P., Disserlatio hislorica qun ostenditur catholicam Ecclesiam tribus prioribus sxculis capilalium criminum reis pæem et absolulionem neuliquam denegasse, Milan, 1730.

En langue allemande : F.-X. Boujart, W’as enlhalten die christichen Urkunden des Alterthums iiber die Ohrenbeichte. Vienne, 1784 ; I. Thonhauser, Unterrichl iïber die Ohrenbcichte, Augsbourg, 1784, et Wahre Zeugnissc des christlichen Alterthums ùber die Ohrenbeichte. Augsbourg, 1784 ; A. Sexteller, Ist die heulige Ohrenbeichte in der alten Kirchenbussc zu finden oder nichl ? Prague. 1785. Tous ces ouvrages sont plus ou moins diriges contre les thèses protestantes. Il leur faut joindre une œuvre plus importante de F. Hullingholï, écrite en latin, visant spécialement Eybel : Antiquilas confessionis privalse ex velustissimis cum lalinorum tum gra corum Patrum scriplis utriusque Ecclesiæ praxi, cuclu logiis atque conciliis, contra Ei/bclium aliosque ejusdem impugnalores, Munster, 1789.

3° Au XIXe siècle. — L’histoire et la théologie positive du sacrement de pénitence s’est dégagée de plus en plus de la controverse, pour se cantonner sur le terrain critique et historique. Sans doute, les études des auteurs catholiques ne négligent pas l’aspect apologétique de la question pénitentielle ; mais le meilleur moyen de combattre l’erreur n’est-il pas dans l’exposé de la vérité’?

1. L’opuscule de I >rey est le premier en date : Disscrtatio historico-theologica origincm et vicissitudinem exo-