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PAULIN DE VENISE — PAVIE DE FOURQUEVAUX
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I’YS-BAS — PAZ


caractère recueilli, a imprégné jadis l’Europe de sa force créatrice, elle se laisse maintenant conduire visiblement par d’autres peuples. Cependant, avec ses qualités moins prononcées ou, si l’on veut, plutôt négatives, le Hollandais se dispose à remplir un rôle mondial. Cosmopolite et polyglotte, il semble si propre à servir l’universalité du catholicisme que non seulement plusieurs généralats d’ordres religieux à Rome, mais encore de nombreuses organisations internationales profitent de son dévouement.

A coup sûr, la Hollande catholique ne fait pas la même impression que telle ville espagnole où quelqu’un « s’attendait à rencontrer d’un moment à l’autre un lion ou un saints. Pour ce qui est des saints, le peuple paraît trop discret pour aider à faire canoniser ses propres héros ; s’il en a jamais le courage, il revendiquera cet honneur plutôt pour les missionnaires des régions lointaines, tel le rédemptoriste Pierre Donders, que pour un apôtre social, un Alphonse Ariens, qui a passé sa vie au milieu des villes de Hollande à lutter contre l’alcoolisme, à servir de guide dans le mouvement ouvrier, à suggérer toutes sortes d’idées nouvelles. Et quant à rencontrer des lions, on peut être assuré de ne pas encore y courir ce danger.

Heureusement, les louanges que chantèrent différents pays, secourus après la grande guerre par la charité de la Hollande, ne lui ont pas ôté le don de critique salutaire de soi-même, qui a fait consacrer tout le congrès catholique de 1928 à un examen de conscience sur plusieurs points où l’on était toujours en défaut. Il s’ouvre certes devant nos yeux des perspectives bien larges, telles que la restauration de l’abbaye d’Egmond, entreprise qui, en rattachant l’époque contemporaine aux débuts de l’histoire nationale, promet de lier entre eux le xe et le xx c siècle. La fidélité à la foi se manifeste dans les forces de réserve existantes, d’une manière tellement féconde, que vraiment se réalise la parole de J.-K. Huysmans (à la fin de son livre Sainte Lydwine de Schiedam) : « un catholicisme simple, un catholicisme mâle. »

XII. Ouvrages de théologie. — Principaux ouvrages écrits par des Hollandais : J. Aertnys : Theologia moralis secundum doctrinam S. Alphonsi (11e éd., 1928) ; J. Beysens, Logica ; Criteriologie ; Algemeene Zielkunde ; Theodicee ; Cosmologie ; Ethiek (1902-1913) ; J. V. de Groot, O. P., Summa apologetica (3e éd., 1906) ; G. Van Noort, De vera religione ; De Ecclesia Christi ; De fontibus revelationis ; De Deo uno et trino ; De Deo creatore ; De Deo redemptore ; De gratia Christi ; De sacramentis (1901-1926) ; P. Potters, Verklaring van den Katechismus (1913-1918) ; Th. Vlaming, Prselectiones de jure matrimonii (3e éd., 1919) ; B. Lydsman, Introductio in Jus canonicum cum uberiori fontium studio (en cours de publication ; 2 tomes ont paru).

Parmi les thèses de l’université de Louvain, les suivantes ont été écrites par des Hollandais : H. J. Feye, De matrimoniis mixtis (1847) ; H. J. Brouwer, De fide divina (1880) ; C. Lucas, De naturali noslra cognitione Dei (1883) ; P. Mannens, Disquisitio in doctrinam S. Thomæ de voluntate Dei salvifica et prædestinalione (1883) ; J. Bauduin, De consuetudine in jure ecclesiastico (1888) ; H. A. Poels, Examen critique de l’histoire du sanctuaire de l’Arche (1897) ; Th. Van Oppenraay, La doctrine de la prédestination dans l’Église réformée des Pays-Bas (1906).

De même, parmi les thèses de Fribourg : L. Houtepen, De partibus gratise in actu fidei divinæ (1922) ; Jos. Keulers, Die eschatologische Lehre des vierten Esdrasbuches (1922) ; J. Kors, La justice primitive et le péché originel d’après saint Thomas (1922) ; Alph. Mulders, La vocation au sacerdoce (1925) ; H. Van Lieshout, La théorie plotinienne de la vertu (1926).

Devant l’Institut biblique à Rome ont été soutenues par des Hollandais deux thèses : J. Smit, De dœmoniacis in historia evangelica (1913) ; M. A. Van Den Oudenryn, De prophétise charismate in populo isrælitico.

Bientôt on verra apparaître les première thèses théologiques de l’université catholique de Nimègue.

G. Brom.

PAZ (Ange dei), frère mineur réformé (xvi e siècle). — Né à Perpignan en 1540, il émit ses vœux de religion au couvent des frères mineurs de l’observance de Barcelone. Religieux zélé, il fut bientôt un des chefs du mouvement de réforme qui, vers cette époque, avait envahi l’ordre entier des frères mineurs. En 1570, il fut mis à la tête de la nouvelle custodie des réformés de Catalogne, mais sous la juridiction du provincial des observants. En 1581, les réformés parvinrent à se séparer complètement des observants et à constituer la nouvelle province de Tarragone, dont le P. Ange fut le premier supérieur provincial. La vie de la jeune province fut toutefois de courte durée ; elle fut abolie l’année même de sa naissance par le nonce apostolique d’Espagne. Le P. Ange se rendit immédiatement à Rome pour y prendre la défense des réformés de l’Espagne devant Grégoire XIII. L’opposition acharnée du roi d’Espagne ne lui permit cependant pas d’obtenir la confirmation de la constitution, qui permettait aux réformés de constituer la province de Tarragone.

Le P. Ange ne retourna plus dans son pays, mais s’établit à Rome au couvent de Saint-Pierre-in-Montorio, où il s’adonna à la prédication et à l’étude de l’Écriture sainte, des saints Pères, des conciles, de l’histoire de l’Église et de la théologie scolastique. Malgré ses nombreuses occupations, soit comme prédicateur, soit comme conseiller des papes Grégoire XIII, Sixte-Quint, Grégoire XIV et Clément VIII, qui tous l’avaient en grande estime, il trouva encore le temps de composer d’innombrables ouvrages, se rattachant à toutes les branches de la théologie.

1° Ouvrages scripluraires. — 1. In Matthsei, Marci, Lucæ Evangelia et in tria priora capita Joannis copiosissima commentaria. L. Wadding a publié le commentaire de saint Marc, en un tome, à Rome, en 1623, et celui de saint Luc, en deux tomes, en 1625. Celui-ci fut réédité en 1642. Les deux autres commentaires sont restés inédits. Le P. Ange composa ces différents commentaires sur la demande et les instances de Sixte-Quint. — 2. Commentarium super « Missus est » et super « Magnificat », Madrid, 1648. — 3. Commentaria in Abdiam prophetam. — 4. In omnia evangelia de tempore et de sanctis brèves annolaliones.

Ouvrages théologiques.

1. In sgmbolum apostolorum

libri XIV en deux tomes, dont le premier, qui comprend les neuf premiers livres, fut publié à Rome, en 1596 ; le second, qui contient les cinq autres livres, en 1614. Cet ouvrage très rare constitue un exposé de toute la théologie, en prenant comme point de départ le texte du symbole des apôtres. — 2. Enchiridion divinæ scholaslicœque theologise, dislributum in duas parles, speculalivam et praclicam, Gènes, 1582. — 3. Enchiridii exposilio seu commentarius, divisé en six livres. — 4. De fabrica mundi, sive de rerum omnium prima creatione en deux livres débutant par les mots : Summa Dei bonilas fecil. — 5. De cullu sanctorum, oralione ad eosdem, eorumque pro nobis intercessione et de reliquiarum reverentia. Cet ouvrage qui commence : Assertio prima hæreticorum, fut composé en 1584 au couvent de Sainte-Marie à Gênes. — 6. De parentum et filiorum amore reciproco, en six livres dont le début est : Artifex rerum omnium.

Ouvrages ascétiques.

1. De divino amore captando.

— 2. De confidenlia hominis in Deum. —