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1069 PÉNITENCE. LE CONCILE DE TRENTE, PREMIERS TRAVAUX 1070

mesure, chez les anglicans, tout particulièrement chez les ritualistes, voir t. i, col. 227-228 ; t. iii, col. 931935, les luthériens l’ont, en fait, abolie. Il serait inexact cependant d’affirmer que la confession générale des péchés ne soit pas requise comme préparation immédiate à la cène. Voir t. iii, col. 938. Voici, à titre documentaire, un extrait de la Liturgie en usage dans l’Église de la confession d’Augsbourg (édition portative publiée par autorité du synode général, Nancy, 1887), p. 122-124.

Le ministre, après avoir rappelé l’exhortation de saint Paul au communiant, adjure les fidèles de demander à Dieu pardon de leurs péchés, afin d’être dignes de manger le pain et de boire à la coupe. Puis, il ajoute :

.Mes frères, nous devons savoir qu’aucun homme, parvenu à l’âge de raison, ne peut obtenir la rémission de ses péchés, à moins qu’il ne les reconnaisse, avec un cœur tou-Ché d’une sincère repentance, et qu’il ne croie que Dieu veut les lui pardonner, par sa grâce, pour l’amour de Jésus-Christ. Puis donc que vous demandez la rémission de vos péchés et la confirmation de votre foi, vous devez dire, du fond du cœur, avec moi, la confession publique, pour donner Ici, devant Dieu, des marques de votre contrition et de la sincérité de votre repentance : afin qu’ensuite vous soyez assurés, par l’absolution, de la rémission de vos péchés, au nom de Jésus-Christ.

Suivez donc de cœur mes paroles et dites (ici le ministre et toute l’assemblée se mettent à genoux) :

.le confesse ici devant Dieu, moi qui suis une pauvre Téalure pécheresse, que j’ai, hélas ! grandement offensé ce Dieu très saint, plusieurs fois, et en différentes manières ; non seulement par des péchés grossiers et manifestes ; par Impiété, profanation, jurement, mensonge, injustice, colère, in tempérance, sensualité ; mais encore par des péchés intérieurs et cachés ; par des pensées mauvaises et des désirs criminels ; par incrédulité, défiance, impatience, orgueil, avarice, envie, haine, et par un grand nombre d’autres vices secrets, dont je m’avoue coupable, et que mon Dieu connaît beaucoup mieux que moi-même. Je déteste tous ces péchés ; |e m’en repens ; j’ai un véritable regret de les avoir commis ; |e demande, de tout mon cœur, grâce et pardon à mon Dieu, pour l’amour de son Fils bien-aimé Jésus-Christ ; et, en promettant d’y renoncer, je prie le Seigneur de vouloir, pour cela, massister par son Saint-Esprit. Amen.

(Le ministre et l’assemblée se relèvent, elle ministre continue en ces termes) :

Mes frères, que tous ceux dont la repentance et la foi sont sincères reçoivent maintenant l’absolution de leurs péchés de la part du Seigneur.

Le bon Dieu tout-puissant a eu pitié de vous et vous pardonne tous vos péchés, par le mérite de la très sainte passion, de la mort et de la résurrection de son très saint Fils Jésus-Christ, notre Sauveur. Et moi, comme ministre ordonné de l’Église, je vous annonce, par le commandement de Jésus-Christ, ’la rémission de tous vos péchés, au nom de Dieu le l’ère, le Fils et le Saint-Esprit. Qu’il soit tait à chacun selon qu’il a cru ; et que le Dieu des niiséri-COrdet confirme et ratifie, dans son ciel, l’absolution qui rient d’être annoncée de sa part sur la terre. Amen.

III. L’œuvre doctrinale du concile de

Trente. - C’est dans la xiv session que le concile de Trente a défini la doctrine catholique relative au sacrement de pénitence. Ces Actes de cette session n’ayant pas encore été édités dans la collection de la Gorresgesellschaft, nous nous référerons aux Acta ftnuina de Theiner, t. i, p. 531 sq.

ITSAVAVi PRÉLIMINAIRES : CATALOGUE m.s BRREVRS PROTEH1 wii.s. pès le jeudi 15 octobre

1551, quelques jours â peine après la xiir session, Dr n. eucharistia, le légat, cardinal de Trente, proposait à l’examen des théologiens consulteun les articles suivants, extraits des ouvrages des modernes hérétiques . en vue de préparer la session suivante sur les sacrements de pénitence et d’extrême onction. <>n ne relèvera Ici que ce qui concerne la pénitence. Douze articles étaient proposés à l’examen des théologiens, an pldeltcet hærelici si ni et a nanrta tynodo damnandi

Nous allons donner la série de ces articles, en signalant, après chacun d’eux, les sources auxquelles ils ont été empruntés.

I. — Pamitentiam non esse proprie sacramentum ad reconciliationem pro relapsis post baptismum a Christo institutum ; nec recte a Patribus secundam tabulam post naufragium appellari, sed baptismum esse ipsum sacramentum pænitentiæ.

La pénitence n’est pas proprement un sacrement institué par le Christ pour la réconciliation de ceux qui sont tombés après le baptême ; l’appellation de planche de salut après le naufrage, qu’on trouve chez les Pères n’est pas exacte ; c’est le baptême qui est le sacrement même de pénitence.

Calvin, Institution, t. IV, c. xv, n. 4 ; c. xix, n. 17, dans Corp. reform.. t. xxxii, col. 914, 1097. — Cf. Mélanehthon, Loci communes, i a œtas, ibid., t. xxi, col. 215 ; 3* œtas, col. 470 ; Luther, Captiv. babyt., Werke, t. vi, p. 501, 528. — Zwingle, De numéro et usu særamentorum, Opéra, t. ii, Zurich, 1530, p. 198. — L’allusion à Mélanchthon viserait une opinion ancienne formulée dans l’édition des Loci communes de 1522 et rétractée depuis, sous l’influence de Luther. Cf. Cavallera, Le décret du concile de Trente sur la pénitence et l’extrême-onction, dans Bull, de litt. ceci., 1924, p. 57.

II. — Non esse très pænitentiae partes, contritionem, confessionem et satisfactionem, sed duas tantum, terrores scilicet incussos conscientiis, agnito peccato, et fidem conceptam ex evangelio, vel absolutione qua crédit quis sibi per Christum esse remissa peccata.

Il n’y a pas trois parties de la pénitence, la contrition, la confession et la satisfaction, mais deux seulement, savoir : les craintes dont la connaissance du péché frappe les consciences, et la foi que le pécheur conçoit de l’Évangile ou de l’absolution, et par laquelle chacun croit que ses péchés lui sont remis par le Christ.

Luther, Articles de Smalkalde, De psenilentia, dans J.T. Millier, Symbol. Bûcher, p. 313 ; Sermon sur l’indulgence et la grâce, 11’., t. I, p. 243 ; Adversus execrabilent Anlichristi bullam, W., t. VI, p. 610 ; Assertio omnium articulorum M. l.utheri ]ier bullam Leonis X damnatorum, IV., t. vii, p. 1 12. — Mélanchthon, Loci, 7° setas, C. ]{., t. xxi, col. 215 ; Conf. d’Augsbourg, a. 12, Millier, p. 41 : Apologia. a. 12, n. 44, ibid., p. 173-175. Calvin. Institution, III, iii, 8, C. B.. t. xxxii, col. 75. Sur l’identification de ces textes, voir Cavallera, art. cité. Bull, de litt. eccl., 1932, p. 73-74.

La contrition préparée par l’examen, le récolement et la détestât ion des péchés, ne dispose pas â la grâce divine et ne remet pas les pochés ; elle rend plutôt l’homme hypocrite et plus pécheur. Une telle contrition est d’ailleurs une douleur contrainte et non pas libre,

III. Contritionem, quaparatur per discussionem, collationem et detestationem peccatorum, non pra>parare ad gratiam Dei, nec remit tere peccata, sed potins facere hominem hypocritam et magis pecratorem ; eamque contritionem. dolorem esse coactum, et non llberum.

Luther, Serait) de psmttentia, ’.. I. i, p. 319 ; Assertio, n. (i. r., p. 113 ; n. 12. p. 120. Cf. Mélanchthon,

Inc. cil., supra, il. 2.

IV. Confessionem saLa confession sacramenrramentalem secretam juris telle secrète n’est pas do divini non esse, nec apud androit divin ; et, chez les antiquos Patres alite conciliiim riens Pores, avant le (IV'> l-atcranenso ejus fælam concile du I.atran, il n’en est fuisse mentionem, sed pubUpas fait mention ; il n’est fait c : e tantum pirnitent i ; e. mention que île la pénitence

publique.

Luther. Captif, babyl.. H. t. VI, p. 546 ; cf. < en

sures de la raculté de Parlai titre lii, n. 2, ci-dessus

Col, 1057. MclaiK hlhon. Apolof/m. a li. Dr confrs-