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PAULIN DE VENISE — PAVIE DE FOURQUEVAUX

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PAVILLON — PAYS-li S

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198, 209 ; Lancelot, Relation d’un voyage d’Alet, contenant des Mémoires pouvant servir àl’histoiredela vie de messire Nicolas Pavillon…, et Suite des mémoires, contenant la relation des traverses suscitées conlrelui, oii l’on voit paraître, de sa part, une fermeté vraiment épiscopale et une charité tendre et fraternelle pour ceux qui lui ont donné le plus de mécontentement ; Mémoires pour servir à la vie de M. Pavillon, 1733 ; ViedeM. Pavillon, 1739 ; Paris, Vie de M. Pavillon, 3 in-12, 1738 ; Besoigne, Vies des quatre évéques engagés dans la cause de Porl-Royul, in-12 (la vie de Pavillon csl au début du t. i) ; Le Févre de Saint-Marc et de la Chassaigne, Vie de M. Pavillon, évêque d’Alet, 3 in-12, Chartres, 1 7 : 53 ; Banal, Dictionnaire historique et critique, t. iii, p. 835838 ; Armagnac, Revue d’histoire et d’archéologie du Roussillon, 1902, p. 12-49, et 1903, p. 368-391 ; Torreilles, Revue du clergé français, I. xxxii, 1902, p. 247-262 ; Sainte-Beuve, Port-Royal, 4’édit., t. iv, p. 355-373 ; Gazier, Histoire générale du mouvement janséniste, t. i, p. 179-187 ; Etienne Déjean, Un prélat indépendant au XVIIe siècle, in-8°, Paris, 1909 ; Dubruel, Recherches de science religieuse, t. vii, 1917, p. 52-92, 255-288 ; t. viii, 1918, p. 78-101, 222-249, 379-394.

J. Carreyre.

    1. PAXILLUS Bernard##


PAXILLUS Bernard, chanoine régulier du Saint-Sépulcre, puis religieux dominicain. D’origine polonaise, il mourut en 1630, laissant un ouvrage monumental cpji concerne non seulement les anciennes controverses Irinitaircs, mais les controverses modernes, orientales, grecques et ruthènes : Monomachia pro de/ensione fidei SS. Trinilatis, 3 vol. in-fol., Cracovie, 1616 ; ouvrage très rare dont Quétif et Echard eux-mêmes n’avaient pu consulter que le premier tome.

Quétif-Echard, Scriptores ord. prxdic., t. ii, 1721, p. 465.

AI. —M. Gorce.

    1. PAYS-BAS##


PAYS-BAS. — I. Une Église ressuscitée. II. Ministère des âmes. III. Enseignement. IV. Politique. V. Presse. VI. Associations. VII. Une oasis industrielle. VIII. Apologie. IX. Missions. X. Culture intellectuelle. XI. Conclusion. XII. Ouvrages théologiques.

I. Une Église ressuscitée.

—Si la Hollande catholique nous apparaît aujourd’hui pleine de fraîcheur et de vitalité, c’est que son Église est jeune et qu’elle a puisé une nouvelle vie à l’école de la souffrance et de la lutte. La Réforme avait tout emporté : biens, droits, liberté. Ce fut une défaite honteuse que nos ancêtres souffrirent ; au xviie siècle, bien que la majeure partie de la nation ne fût pas encore protestante, les catholiques se virent néanmoins exclus de la vie publique, et les provinces catholiques de la Hollande méridionale traitées comme de véritables colonies. L’État fit fermer les églises, si bien qu’à l’époque du triomphe de la contre-réforme, le culte divin dut être célébré dans une sorte de catacombe. A Amsterdam on montre toujours, à l’étage supérieur d’une maison d’habitation ordinaire, la chapelle qui, jusqu’à 1887, représentait la plus ancienne paroisse de la capitale. Le peuple l’appelle dans son langage pittoresque « Notre-Seigneurau-grenier ». Mais la même patience que les Hollandais ont mise à construire les digues qui devaient repousser la mer, a aidé l’Église à regagner le terrain perdu ; et cela malgré le schisme des soi-disant anciens-catholiques d’Utrecht qui, en raison de l’importance très exagérée qu’on lui a accordée, a fait pendant longtemps suspecter à Rome les catholiques hollandais.

C’est la Révolution française qui, en supprimant l’Église nationale calviniste, a commencé à réparer ce que la Réforme avait détruit ; en effet, à partir de cette époque, la reconstruction commença. En 1853, Rome a rétabli la hiérarchie ecclésiastique en Hollande et érigé desévêchésàHaarlem, àBois-le-Duc, à Ruremonde et à Bréda ; Utrccht, ancien évêché de saint Willibrod, fut désigné comme siège métropolitain, « pour montrer, disait le souverain pontife, que les catholiques des Pays-Bas ne sont pas nés d’hier ». Ce n’est que depuis 1908 que la Hollande ne relève

plus, comme mission, de la Congrégation de la Propagande.

Aussi tout y respire la jeunesse : édifices, familles, associations. Le voyageur qui, de la place de la gare centrale d’Amsterdam, regarde du côté de la ville, a ses yeux attirés immédiatement par une église à coupole en style néo-baroque qui se mire dans l’eau du canal ; et plus loin, dans tous les nouveaux quartiers, il voit s’élever des sanctuaires de forme plutôt moderne, témoins d’une foi spontanée.

II. Ministère des âmes.

Ce qui fait la force du catholicisme hollandais, c’est la conception réelle et sincère de la vie religieuse. La charge d’âmes y consiste simplement dans l’exercice du ministère, et elle n’est guère encombrée de formes vides ou de pures apparences. Le dicton : « il est catholique, mais il ne pratique pas » était à peine connu jusque dans ces dernières années ; sur l’état actuel, voir ci-dessous, col. 81. La vie de famille et la vie de la paroisse se pénètrent mutuellement. Le dimanche on lit du haut de la chaire les intentions des messes de la semaine suivante avec les noms des fidèles pour qui elles seront dites, puis les noms des malades et des défunts pour lesquels on prie ensuite en commun ; et, après un mariage ou un enterrement, les invités se réunissent au presbytère pour ycélébreruneespèced’agape. Bref, la paroisse n’est qu’une grande famille et elle vit de cet esprit de cordialité et de communauté. Les chantres, les quêteurs et les servants de messes sont des volontaires qui remplissent leurs fonctions, d’ailkurs purement honorifiques, en tant que membres d’une confrérie dont le curé est le président.

On admet comme règle générale que la fréquentation des églises est en proportion directe avec les visites à domicile des prêtres de la paroisse. Pour autant qu’on peut alléguer une raison précise de cette pratique générale et régulière de la religion, il n’y en a pas d’autre que celle-ci : les pasteurs connaissent leurs brebis et les brebis leurs pasteurs. Quelque influence en effet que puissent exercer les sermons, les catéchismes et les congrégations, c’est la visite du prêtre à domicile — si importante chez un peuple qui a le goût de la vie de famille et où, peu à peu, les chapelles clandestines se sont transformées en églises — qui forme le secret du ministère et la clef des âmes. Les fidèles veulent voir le prêtre de leurs yeux, et ce sont ces relations personnelles qui soutiennent la vie de la paroisse, car les paroissiens eux-mêmes entretiennent de leurs deniers l’église, le presbytère, le culte, le cimetière, l’hôpital, et autrefois jusqu’aux écoles.

L’État ne s’occupe point du tout de l’exercice du ministère ni des nominations des prêtres ; il paie seulement aux curés des vieilles paroisses (et non pas des nouvelles) 500 florins, aux vicaires 100 florins paran. sans que cette aumône nuise à leur liberté.

C’est parce que la Hollande catholique est jeune, que la vie de son Église demande des soins directs et continuels. Les prêtres y vivent de dons, l’Église y mendie sa vie, les fidèles y contribuent à toutes les œuvres, si bien qu’ils se répètent souvent en souriant cette phrase passée à l’état de proverbe : "Notre religion est belle, mais elle est chère. » Ainsi cette foi leur devient toujours d’autant plus chère et plus précieuse qu’elle leur est foncièrement propre et qu’elle se propage grâce à leurs dons et à l’esprit de sacrifice que l’Apôtre recommandait tant à ses nouvelles Églises comme l’âme de l’éducation chrétienne. Le curé d’une paroisse qui venait d’être fondée dans un quartier ouvrier avait besoin d’une salle de réunion, et n’ayant pas le sou il s’avisa, — paradoxe d’une foi capable de transporter les montagnes, — — d’organiser une fête au profit des missions : les paroissiens.se dit-il, donneront pour les missions et en même temps apprendront à