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PAVIE DE FOURQUEVAUX — PAVILLON


dence de la Sorbonne et des études ecclésiastiques, abandonnées aux jésuites et aux sulpiciens », les convulsions. .. (Nouvelles ecclésiastiques du 7 février 1769, p. 21-22) ; A. Gazier fait un grand éloge de cet écrit de Fourquevaux (Histoire du mouvement janséniste, t. ii, p. 38-39). — Introduction abrégée à l’histoire des prophètes, par l’épître de saint Paul aux Romains, in-12, 1731. — Traité de la confiance chrétienne et de l’usage des vérités de la grâce, in-8°, 1728 ; cet écrit souleva de vives polémiques, même parmi les jansénistes, et Petitpied publia neuf lettres à ce sujet ; Fourquevaux dut intervenir pour préciser sa pensée, dans Exposition de la doctrine du Traité de la confiance. L’ouvrage fut traduit en italien, Vienne, 1751. — Principes propres à affermir dans les épreuves présentes. — Éclaircissements sur les difficultés qu’on oppose aux appelants. — Lettres (deux) à un ami sur les difficultés. — Essai sur la vérité et la sincérité, par rapport aux affaires présentes de l’Église. — A cette liste d’ouvrages, dont beaucoup sont anonymes, il faudrait ajouter de nombreux manuscrits. :

Michaud, Biographie universelle, art. Fourquevaux, t. xiv, p. 558 ; Fcller-Weiss, Biographie universelle t. v, p. 212 ; Nouvelles ecclésiastiques des 27 septembre et 4 octobre 1768, p. 153-157, et du 7 février 1769, p. 21-22 ; Dictionnaire des hérésies, dans V Encyclopédie théologique de Migne, t. xii, p. 501-504 ; Gazier, Histoire générale du mouvement janséniste depuis ses origines jusqu’à nos jours, t. ii, p. 38-39.,

J. Careeybe.

    1. PAVILLON Nicolas##


PAVILLON Nicolas, prélat français (15971677). — Il naquit à Paris, le 17 novembre 1597 ; il fit ses humanités au Collège de Navarre et son cours de théologie à la Sorbonne. Il suivit les conférences du mardi à Saint-Lazare et saint Vincent de Paul l’employa à l’œuvre alors naissante des missions. Il se donna tout entier à cette œuvre et c’est saint Vincent qui le désigna au choix du cardinal de Richelieu pour le diocèse d’Alet, en Languedoc. Pavillon, qui ne voulut recevoir le sacerdoce qu’à 30 ans, résista d’abord, mais il céda aux instances de son ami. Il arriva dans son pauvre diocèse, le 3 novembre 1639. Il entreprit aussitôt de le réformer par des mesures sévères, qui lui attirèrent une vive opposition. Il était déjà lié avec Arnauld et avec Port-Royal, mais il ne se déclara vraiment en faveur du jansénisme qu’après la mort de Vincent de Paul. Il fut un des quatre évêques qui refusèrent de signer le formulaire, et ce ne fut qu’avec peine qu’il se résigna à signer la lettre des quatre évoques, qui amena la paix de Clément IX. Voir art. Jansénisme, t. viii, col. 518 sq. Il mourut dans sa ville épiscopale, le 8 décembre 1677.

Tous les ouvrages de Pavillon furent composés au temps où il était plus ou moins favorable aux idées jansénistes, et aux doctrines sévères opposées à celles que défendaient les jésuites. Il faut citer : Censure de l’apologie des casuisles, 1658. — Lettres sur le formulaire, ù M. de Châlons, à V Assemblée du clergé, au roi et au curé de Saint— Nicolas-du-Chardonnet, 1661. — Réponse ù ta lettre du roi et lettre ù M. de Pire fixe, évêque de Rodez, 1662. — Avis sur le formulaire, 1663. — Lettre au roi, 1664, dont le but est de combattre la signature du formulaire. La lettre de Pavillon fut condamnée par un arrêt du Parlement du 12 décembre 1664, après un long et sévère réquisitoire de Talon, avocat général (Dictionnaire des livres jansénistes, t. ii, p. 492-495, et Sainte-Beuve, Port-Royal, édit. in-12, t. iv, p. 360362). — Mandement de M. l’évêque d’Alet, au sujet du nouveau formulaire, l « juin l*i(>. » >, ou il enseigne que « la soumission aux décisions de l’Église se renferme d ms les vérités révélées, car, lorsqu’il s’agit de propositionsou de sens hérétique, l’Église n’agit que par une lumière humaine, et, en cela, elle peut être surprise ;

par suite, dans ce cas, il suffit de lui témoigner son respect par le silence. » Le mandement de Pavillon fut adopté par l’évêque de Beauvais, Nicolas de Buzenval, 23 juin, par l’évêque d’Angers, Henri Arnauld, 8 juillet, et par l’évêque de Pamiers, Caulet, 31 juillet. Tous ces mandements furent condamnés par lepape, le 18janvier 1667, et supprimés par un arrêt du conseil du 20 juillet 1665 (Dictionnaire des livres jansénistes, t. iii, p. 1-6, et Sainte-Beuve, Port-Royal, t. iv, p. 362-364). Pavillon signa la lettre qui amena la paix de Clément IX (Sainte-Beuve, ibid., t. iv, p. 389-390). — Lettre à M. l’archevêque de Sens, avec un Mémoire au sujet de son mandement, 1665. — Résolution de plusieurs cas de conscience et autres espèces touchant le procès de M. Ragot, 1665 et 1666. — Rituel romain du pape Paul V, à l’usage du diocèse d’Alet, avec les instructions et les rubriques en français, in-4°, Paris, 1667, plus connu, sous le titre de Rituel d’Alet ou Instructions du Rituel d’Alet, 2e édit., Paris, 1670. Dupin attribue cet ouvrage à Antoine Arnauld. Le Rituel d’Alet fut condamné, le 9 août 1668, par un décret de Clément IX, comme contenant « des sentiments singuliers, des propositions fausses, erronées, dangereuses dans la pratique, contraires à la coutume reçue communément dans l’Église, capables de conduire insensiblement les fidèles à des erreurs déjà condamnées ». Malgré une lettre de soumission, qui est plutôt une apologie de son Rituel, Pavillon continua de le faire observer dans son diocèse. Le Rituel fut aussi condamné par une ordonnance de l’évêque de Toulon, 19 février 1678, et cette ordonnance fut l’occasion d’une polémique assez vive entre l’évêque de Toulon et l’évêque de Saint-Pons, M. de Mont gaillard. Les pièces de cette controverse ont été réunies dans un écrit intitulé Recueil de ce qui s’est fait entre MM. les évêques de Saint-Pons et de Toulon, au sujet du Rituel d’Alet. Plus tard, ce Rituel fut approuvé par 29 archevêques et évêques (dom Guéranger, Institutions liturgiques, t. ii, p. 61-66 ; Dubruel, dans Recherches de science religieuse de janvier-mars 1918, t. viii, p. 65-74).

Pavillon a laisse de rombieux manuscrits dispersés dans diverses bibliothèques, et particulièrement à la Bibliothèque nationale. Citons : fonds français n. n 091 : Petit traité de la grâce, en forme de demandes et de réponses ; n. // 112 : Théologie morale, qui a passé picsque tout entière d ; ms les Instructions du Rituel d’Alet (se trouve aussi à la bibliothèque municipale de Grenoble, ms. 388) ; n. /<~ 66 1 : Mélanges de jansénisme ; pièces diverses relatives à M. Pavillon, avec son testament imprimé ; n. 19 412-19 413 : Théologie morale, dictée dans le séminaire d’Alet, du temps de M. Pavillon ; n. 19 733 : Mandements, ordonnances imprimées, lettres de M. Pavillon ; lettres et diverses pièces le concernant (1640-1683) ; n. 19 734 : Lettres originales et copies, extraits de lettres de M. Pavillon, de la Mère Agnès… ; n. 22 917 : Traité de la science ecclésiastique, par demandes et par réponses, pour le diocèse d’Alet ; n. 22 904 : Conférences ecclésiastiques des diocèses d’Alet et de Pamiers, pièces imprimées et manuscrites relatives à ces diocèses et au jansénisme.

Ajoutons que dans les Œuvres d’Arnauld, t. xxxiii et xxxvii, on trouve de nombreux documents relatifs à Pavillon ; ce sont les plaidoyers d’Arnauld et d’autres jansénistes en faveur de l’évêque d’Alet et spécialement du Rituel d’Alet (t. xxxvi, préface, p. ii-xvi et xxi-xxix, p. 1-174, 283-473, 475-496 ; t. xxxvii, p. 1-32).

Michaud, Biographie universelle, t. xxii, p. 323 ; Hoefer,

NouotlU biographie universelle, t. kli, cul. 48I ; Secrologe

.I. l-ort-Hou’il, H juillel, et Supplément oiiXécrolngedePort Hogal, p. 464-467 ;..rv../n„, dt » plus célèbres— défenseur* et

cort de la Vérité du A l /Pmerle, p. 1 1.7-1 6’.i ;.t. Maclne,

<ic de l’histoire de I J orl-Boyal, éd. tin/ier, p. 142, 11