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PAULIN DE NOLE — PAULIN DE VENISE


archéologiques du plus puissant intérêt. Sur ce dernier aspect de l’œuvre de Paulin on trouvera également à prendre dans la lettre xxxii, P. L., col. 330 sq. ; Corp. Vind., t. xxix, p. 275 sq. Paulin y rassemble, à l’usage de Sulpice-Sévère, un certain nombre d’inscriptions métriques, destinées à expliquer les peintures qui ornent les murs d’une basilique.

La poésie de Paulin est du meilleur aloi ; âme délicate et tendre, le bon évêque de Noie, formé à l’école d’Ausone, a su trouver d : ins le double trésor de l’antiquité classique et de la nouvelle religion, l’expression très souvent adéquate des sentiments qui l’animaient. Il n’a pas la fougue de Prudence, mais il a plus que celui-ci la douceur et la pénétration. L’ensemble de son œuvre, si elle n’enrichit pas l’histoire de la théologie de remarquables découvertes, ne laisserait pas de présenter à qui voudrait l’étudier l’intérêt le plus vif et le plus soutenu.

Texte.

Sur les diverses éditions, voir la prélace de

l’édition Hartel, Corp. Vind., t. xxix, p. xxii ; t. xxx, p. xxxvii. L’édition princeps est celle de Josse Badius, Paris, 1516 ; en 1622, Fronton du Duc et Rosweyde, S. J., font paraître, à Anvers, une édition qui réalise de sensibles progrès (reproduite dans la Max. bibl. Palrum de Lyon, t. vi. p. 163) ; Chifïlet, Dijon, 1662, donne un Paulinus illustratus qui complète, sur divers points, le travail de ses confrères. L’édition de J.-B. Le Brun, Paris, 1685, 2 vol., apporte peu de nouveau (voir la prélace dans P. L., t. lxi, col. 13-16). Un progrès considérable est réalisé par l’édition de Muratori, Vérone, 1736 (reproduite avec des coupures dans P. L., t.Lxi) ; Hartel a publié dans le Corpus de Vienne, t. xxix (1894) et xxx (1895) l’édition qu’avait entreprise J. Zechmeister.

Travaux.

Voir d’abord les diverses histoires littéraires ;

parmi les anciennes : Tillemont, Mémoires, t. xiv, 1709, p. 1-146, 720, 737 ; dom Ceillier, Hist. des ailleurs eccl., t. x, 1742, p. 543-631 (2e édit., t. viii, col. 50-100), très complet et accordant une importance particulière aux doctrines ; Histoire littéraire de la France, t. ii, 1735, p. 179199 ; parmi les plus récentes : R. Pichon, Hist. de la lilt. lat., Paris, 1903 p. 889-896 ; O. Bardenhewer, Altkirchl. Lilerafur, t. iii, 1912, p. 569-582 ; M. Schanz, Gesch. der rom. Lit., t. iv a, 1914, § 876-885 ; P. de Labriolle, Hist. de la litt. lat. chrét., Paris, 1920, p. 431-444.

Les études de détail sont nombreuses, en voir l’énumération dans Bardenhewer, Schanz et dans U. Chevalier, Répertoire, Bio-bibliographie, t. ii, col. 3554. Les plus importantes sont : A. Buse, Paulin Bischof von Nola und seine Zeit (350-450), 2 vol., Ratisbonne, 1856, trad. franc, par L. Dancoisne, Paris-Tournai, 1858 ; Mgr Lagrange, Histoire de saint Paulin de Noie, Paris, 1877 ; 2e édit., 2 in-12, Paris, 1882 ; M. Lafon, Paulin de Noie (353-431). Essai sur sa vie et sa pensée, Montauban, 1885 (th. dethéol. protest.) ; André Baudrillart, Saint Paulin (coll. Les saints), Paris, 1905.

Sur la correspondance : M. Puech, De Paulini Nolani Ausoniique epistularum eommercio et communibus studiis, Paris, 1887 (thèse) ; P. Reinelt, Studien iiber die Briefe des h. Paulinus von Nola, Breslau, 1903 (dissert, inaug.) ; J. Brochet, La correspondance de S. Paulin de Noie et de Sulpice-Sévère, Paris, 1906 (thèse) ; E. Ch. Babut, Paulin de Noie, Sulpice-Sévère, saint Martin, recherches de chronologte, dans Annales du Midi, t. xx, 1908, p. 18 sq. ; du même, Paulin de Noie et Priscillien, dans Rev. d’hist. et de litt. rel., nouv. sér., t. i, 1910, p. 37 sq., 252 sq.

É. Amann.

4. PAULIN DE PELLA (ve siècle) est l’auteur d’une autobiographie en 616 hexamètres, précédée d’une courte préface en prose, et qui est intitulée Eucharisiicos Deo sub ephemeridis meæ iexiu. Arrivé à sa 84e année (ce devait être en 459), l’auteur jette un regard sur l’ensemble de sa vie qui fut très mouvementée et exprime à Dieu sa reconnaissance pour les bienfaits qui lui ont été accordés et spécialement pour la grâce d’une véritable conversion. Tableau intéressant d’une époque troublée, ce poème aide aussi à mieux comprendre ce qu’était la société chrétienne au déclin de l’empire d’Occident. A ce titre, cette composition poétique d’un petit-fils d’Ausone qui a connu de prodi gieuses variations de fortune mérite de retenir l’attention de l’historien des mœurs chrétiennes.

Le texte a été publié d’abord par Margarin de la Bigne, dans 1* Appendix à la Bibliolheca Patrum, Paris, 1579 ; Migne ne l’a pas recueilli dans la P. L. ; édition critique de W. Brandes dans le Corpus de Vienne, t. xvi, 1888, Poelæ christiani minores, pars I, p. 263-334 ; trad. franc, de Corpet dans les œuvres d’Ausone (coll. Panckoucke), t. i, p. 348 sq.

Notices dans les histoires littéraires : Kriiger dans Schanz, Gesch. der rom. Lileratur, t. iv b, 1920, g 1150 ; P. de Labriolle, Hist. de la lilt. lat. chrét., 1920, p. 626-629 ; O. Bardenhewer, Altkirchl. Literatur, t. iv, 1924, p. 647-649 ; J. Rocafort, De Paulini Pellmi vila et carminé, Bordeaux, 1890 (thèse) ; du même, Un type gallo-romain, Paulin de Pella (avec trad. franc, du poème), Paris, 1896.

É. Amann.

5. PAULIN DE PÉRIGUEUX i’v-— siècle), est, au témoignage des mss., l’auteur d’une Vie de saint Martin en vers, dont les cinq premiers livres sont une paraphrase poétique de la Vita Martini de Sulpice-Sévère (1. I-III) et des Dialogues du même auteur (1. IV-V). Le livre VI raconte les miracles qui s’opèrent sur le tombeau du grand thaumaturge ; il est, lui aussi, une transcription métrique d’un récit qui avait été envoyé à l’auteur par Perpétuus, évêque de Tours entre 461 et 491. A ce même Perpétuus, Paulin a dédié deux autres pièces de vers, beaucoup plus courtes. La première, jDeoran/i’6us, estune inscription pour la basilique de saint Martin ; la seconde, De visitalione nepotuli sui, raconte comment le petit-fils de Paulin a été guéri par l’imposition de la lettre même adressée à l’auteur par Perpétuus et contenant le récit des miracles de Martin. On a conjecturé que notre Paulin (qui a été d’ailleurs confondu de bonne heure avec l’évêque de Noie) était lui-même évêque ; il parle de « son diacre » Domnissimus. P.L., t. lxi, col. 1074 A. Rien n’est moins certain. Cf. Duchesne, Fastes épiscopaux de l’ancienne Gaule, t. ii, 2e éd., 1910, p. 87 sq. La date de composition se situe au mieux vers l’année 470.

Texte.

La P. L., t. lxi, col. 1009-1076, reproduit

l’édition de Fr. Juret, Paris, 1585 (laquelle reparut en 1589 dans la Bibl. Palrum de Margarin de la Bigne) ; l’édition M. Petschenig du Corpus de Vienne, t. xvi, 1888, Poetsa christiani minores, pars I, donne le prologue du 1. VI qui n’est pas dans P. L., et améliore sérieusement le texte courant. Trad. française par Corpet, 1852 (coll. Panckoucke).’2° Notices et travaux. — Voir les manuels d’histoire littéraire, surtout Kriiger dans Schanz, Gesch. der rom. Lit., t. iv b, 1920, § 1151 ; O. Bardenhewer, Allkircld. Lileratur, X. iv, 1924, p. 650-651. — J. M. Drevon, De Paulini Pclricordi&i vila et scriplis, quid ad litteras præsertim christianas contulerit legenda S. Martini, Toulouse— Agen, 1889 (thèse) ; A. Huber, Die poctischeBearbeitung der VitaS. Martini des Sulpicius Severus durch Paulinus von Périguenx, Kempten, 1901 (dissert, inaug.).

É. Amann.
    1. PAULIN DE VENISE##


6. PAULIN DE VENISE, frère mineur (xiii*xiv e siècle). — Né à Venise pendant la seconde moitié du xme siècle, il entra probablement jeune dans l’ordre franciscain. Il s’est distingué surtout comme historien de l’Église et comme un diplomate, auquel furent confiées les missions les plus délicates. En 1315-1316, il fut envoyé par la république de Venise comme ambassadeur près du roi Robert de Naples pour aplanir des difficultés. Un accord fut signé en 1316. Vers 1320 ou peut-être moine déjà avant cette date, Paulin remplissait à Avignon la charge dCpénitencier apostolique près du pape Jean XXII. La république de Venise le chargea, vers cette époque, d’une autre mission auprès du roi Robert, qui se trouvait alors à Aix en Provence Le frère mineur devait amener le roi Robert à insister auprès de la commune de Gênes pour qu’elle payât les dommages in fligés à quelques Vénitiens par des Génois près de Corfou. Jean XXII députa le P. Paulin à Venise comme nonce. Il retourna cependant