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PAULIN D’AQUILÉE — PAULIN DE NOLE

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Gesch. derràm. IM., Suppl., 1840, t. iii, p. 88-00, 365-369 ; A. Collovati, Inno a S. Paolino, pairiarc. d’Aquil., Udine, 1851 ; DummIer, Nê » csvrc/uu, t. iv, 1 878, p. 11 3-1 18 ; M. Biidinger, Osterrcich. Gesch., t.i, Leipzig, 1858, p.l41-147 ; Gios. Carducci, Dell’inno La Resurrezione di Aless. Manzonie di S. Paolino d’Aquileja, Rome, 1884 ; Ebert, Gesch. der Liter. des Mitlelalters, 1880, trad. française, HttL gén.de la lift, du Moi). Age en Occid., par Aymeric et Condamin, Paris, 1884, t. ii, p. 98-105 ; Giov. Foschia, S. Paolino, pairiarc. d’Aquil. ed il sno secolo, Udine, 1884 ; G. Giannoni, Paulinus II, patriarch von Aquil., Vienne, 1896, ouvrage capital ; G. Ellero, S. Paolino d’Aquil., Cividale, 1901 ; M. Manitius, Gesch. der lalein. Liter. des Mitlelalters, t. i, 1911, p. 368-370, notice littéraire intéressante, mais sans grand intérêt au point de vue théologique. Quelques autres références dans U. Chevalier, Réperl. aes sources hisl. du M. A., Bio-bibliographie, t. ii, 1907, col. 3552-3553.

J. Reviron.

    1. PAULIN DE MILAN##


2. PAULIN DE MILAN. —Clerc de l’Église de Milan, Paulin devint le familier et le secrétaire de saint Ambroise. On ne peut dire exactement quand il fut élevé au diaconat. Quelques années après la mort d’Ambroise (397), il fut envoyé en Afrique pour gérer les propriétés de l’Église de Milan. En 411, c’est lui qui dépose contre Célestius, compagnon de Pelage, l’accusation qui amena la première sentence du concile de Carthage contre la doctrine pélagienne. On le voit dès lors dans l’entourage de saint Augustin. Cité à comparaître à Rome en novembre 417, par le pape Zosime, d’abord favorable à la personne de Célestius, il s’excuse de ne pas obtempérer à la citation dans un Libellus adversus Cœlestium. « Des procès-verbaux de l’audience de Saint-Clément (où la cause de Célestius avait été une première fois ventilée), il lui semblait résulter que le pape était absolument du même avis que lui, et que, Célestius ayant laissé passer tant de temps depuis son appel, le procès ne regardait plus son contradicteur de 411. » L. Duchesne, Hist. anc. de l’Église, t. iii, p. 235. Texte du Libellus, dans la Colleclio Avellana, n. 47, et dans P. L., t. xx, col. 711-716.

Entre temps, Paulin recueillait, à la demande d’Augustin, les matériaux pour une vie d’Ambroise. Cette Vita Ambrosii, qui parut sans doute en 422 (date préférable à celle de 412 que l’on voit ordinairement signalée), est un récit hagiographique, conforme aux règles du genre, telles qu’elles avaient déjà été appliquées par saint Athanase et saint Jérôme dans leurs vies des ermites Antoine et Paul et surtout par Sulpice-Sévère dans la Vie de saint Martin et les Dialogues. Mais, s’il écrit d’abord un panégyrique, cela ne veut pas dire que Paulin ne rédige pas en même temps une œuvre d’histoire. Documenté de première main, tout au moins sur la carrière épiscopale d’Ambroise, il livre sur son héros une somme importante de renseignements exacts et ne sacrifie pas trop au désir d’éblouir le lecteur par l’accumulation du merveilleux. Au témoignage de son plus récent critique, « la Vita Ambrosii se classe hors de pair parmi les biographies chrétiennes qui l’ont précédée et, même imparfaite, elle peut compter comme une des sources valables de la vie du grand évêque de Milan » ( J. R. Palanque).

Un mot d’Isidore de Séville, Paulinus presbyter explicuit in benedictionibus patriarcharum triplici intellegentiæ librum satis succincta brevitale compositum, De vir. ill., 17, P. L., t. lxxxiii, col. 1 092, a fait attribuer ànotre Paulin un Libellus de benedictionibus patriarcharum que Mingarelli avait publié en 1751. Texte dans P. L., t. xx, col. % 715-732. Il s’agit d’une explication de la prophétie de Jacob mourant. Gen., xiix. Mais, à — l’estimation de dom Wilmart, Paulin de Milan n’aurait rien à voir avec ce texte qui se révélerait comme étant l’œuvre du moine Adrevald de Fleury-sur-Loire (|878). Isidore, qui n’en est pas à une confusion près, a dû attribuer à l’auteur de la Vita Ambrosii, qui n’a sans doute pas été prêtre, le traité De benedictionibus

patriarcharum, dédié par Rufin d’Aquilée ad Paulinum presbyterum. P. L., t. xxi, col. 295-336. Pour chacune des prophéties, le texte de Rufin distingue nettement le sens littéral, le sens mystique, le sens moral (triplex intelligenlia), alors que le texte attribué à Paulin ne parle que du sensus lilterarius et du sensus allegoricus.

Textes.

Le meilleur texte du Libellus ado. Cœlestum

est à chercher dans l’édition de la Collectio Avellana de Gunther, Corpus de Vienne, t. xxxv a, p. 108 sq. — I.a Vita Ambrosii est donnée par à peu près toutes les éditions des œuvres de saint Ambroise, cf. P. L., t. xiv (éd. de 1845), col. 27-46, et l’édit. plus récente de A.Ballerini, t. vi, p. 885906 ; A. Papadopoulos-Kérameus, en a publié une traduction grecque (vn « -ixe siècle), ’Avâ).exTo UpcaoXufUTtx ?, ; <rv*%jooy(aç, t. i, Saint-Pétersbourg, 1891, p. 27-88.

Notices et travaux.

P^rmi les notices littéraires,

les plus récentes sont celles de : M. Schanz, Gesch. der rôm. Liieratur, t. iv b, 1920, § 1185, n. 6, qui renverra aux plus anciennes ; O. Bardenhewer, AUkirchliche Literatur, t. iv, 1924, p. 543-545. Voir aussi E. Bouvy, Paulin de Milan, dans Revue augustinienne, t. i, 1902, p. 497-514.

Sur la Vifa Ambrosii : Fr. Kemper, De vitarum Cypriani, Martini Turonensis, Ambrosii, Auguslini rationibus, Greifswald, 1904, thèse (rapide et superficielle) ; G. Grutzmacher, dans Geschichtl. Studien A. Hauckzum 70. Geburlstag dargebracht, Leipzig, 1916, p. 77-84 ; J.-R. Palanque, La « Vita Ambrosii » de Paulin, dans Revue des sciences religieuses, t. iv, 1924, p. 26-42, 401-420.

Sur le De benedictionibus : A. Wilmart, Le commentaire des bénédictions de Jacob attribué à Paulin de Milan, dans Revue bénédictine, t. xxxii, 1920, p. 57-63.

É. Amann.

3. PAULIN DE NOLE (Saint) ainsi nommé de la ville de Noie en Campanie dont il fut vingt-deux ans évêque (353-431). — Né à Bordeaux, en 353, Pontius Méropius Paulinus appartenait à une des familles les plus riches et les plus distinguées de la Gaule romaine. Sous la direction d’Ausone, le plus brillant des rhéteurs de Bordeaux, il fit en cette ville d’excellentes études et se lia avec son maître d’une étroite amitié. Cette amitié, au moment où Ausone exerce à la cour de Valentinien II une grande influence, vaudra à Paul in de faire dans le cursus honorum de rapides progrès. Dès 378, il est consulaire (c’est-à-dire gouverneur) de Campanie (il n’y a pas de preuve certaine qu’il ait été « consul subrogé > pour la fin de cette année 378). Paulin renonça bientôt, d’ailleurs, à la vie publique et mena quelque temps une vie de luxueuse oisiveté. Mais, vers 389, il est touché par la grâce, et le baptême qu’il reçoit en 390 est pour lui le point de départ d’une totale conversion. D’accord avec sa femme Therasia, il se retire complètement du monde et commence la liquidation, au profit des églises et des pauvres, de son immense fortune. C’est à ce moment que se place la célèbre correspondance avec Ausone, qui unira désormais le souvenir de ces deux poètes, Ausone s’efïorçant, au nom de considérations qui n’étaient pas toutes sans valeur, de retenir son ancien élève dans le monde, où il pouvait jouer à tous égards un rôle considérable et bienfaisant, Paulin se retranchant derrière les impérieuses consignes qu’il lisait dans l’Évangile. Les trois lettres d’Ausone, xxii, xxiii, xxiv, dans P. L., t. xix, col. 931, 932, 934 ; réponses de Paulin, Carm., x et xi, P. L., t. lxi, col. 453, 461. En 393 (ou peut-être 395), lors d’un séjour que, pour des raisons d’affaires, il fait en Espagne, Paulin est ordonné prêtre à Barcelone, sur les instances de la population qui pense conserver par là quelque droit à l’héritage du nouvel élu. Mais celui-ci, en recevant, bien malgré lui, l’imposition des mains a spécifié qu’il n’entendait pas être attaché par cette cérémonie à l’Église de Barcelone. Aussi bien Therasia et lui avaient décidé, depuis quelque temps, de se retirer à Noie en Campanie, auprès du tombeau de saint Félix, un prêtre qui avait édifié cette ville, au cours du nr » siècle. La renommée naissante du saint