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PÉNITENCE-REPENTIR. LES PÈRES


créature raisonnable et libre qui a péché. Dès que se précise, dans l’Ancien Testament, la notion du salut personnel, l’idée de repentir intervient comme l’indispensable condition de ce salut. Dans la Nouvelle Alliance, qui met en un relief singulier la valeur de l’âme et de ses destinées, le repentir apparaît, à bien plus forte raison encore, comme absolument nécessaire pour quiconque a péché. Il doit être la première réaction de celui à qui est annoncé le message évangélique, et si, cette conversion accomplie, le péché ne laisse pas de pénétrer dans l’âme, le repentir est encore indispensable pour l’en expulser.

Ses effets ne se bornent pas à délivrer l’âme de la crainte des jugements divins ; à ceux qui ont largement ouvert leur âme aux sollicitations divines il apporte un sentiment de joie et de confiance, que les psaumes ont souligné et dont les échos se retrouvent en maintes pages du Nouveau Testament.

III. La pénitence d’après les Pères de l’Église.

— Habitués à chercher dans l’Écriture les thèmes de leur enseignement, les Pères de l’Église ne pourront manquer de mettre en évidence soit l’un, soit l’autre des multiples aspects de la pénitence qu’avaient présentés les saintes Lettres. Il est impossible ici, devant l’abondance de la matière, de tenter un essai d’analyse. Tout ce que l’on peut faire, c’est indiquer sommairement les endroits où l’on a chance de rencontrer des textes plus caractéristiques, d’essayer ensuite une synthèse rapide des enseignements qui s’y rencontrent. On notera d’ailleurs que beaucoup des passages allégués se rapportent aussi bien à la pénitence considérée comme sacrement, et seront dès lors ultérieurement signalés.

Répartition des textes.

1. Traités ex professo. —

Il faut mettre en premier lieu les traités ou fragments de traités qui s’occupent ex professo de la pénitence, cherchent à la définir et à en marquer les effets, soit de manière didactique, soit de façon oratoire.

Lu tête figure le Pasteur d’Hermas, capital pour l’étude de la pénitence. Reprenant le genre des anciens prophètes d’Israël, l’auteur se propose de porter remède aux multiples fautes qui défigurent déjà l’Église. Chaleureux message en faveur d’un repentir dont il ne se lasse pas de décrire les effets, le livre est beaucoup moins explicite sur la manière dont s’accomplit la pénitence. Nous aurons à y revenir à propos du sacrement.

Le De psenitentia de Tertullien, P. L., t. i (1860), col, 1333-1360, est la première en date des nombreuses exhortations adressées aux fidèles pour les engager au repentir. Il distingue nettement le repentir, sentiment général de retour sur nous-mêmes, avec ses heureuses conséquences, et la mise en œuvre de ce sentiment dans le baptême et la pénitence proprement dite.

Dans les Institutions <lii<incs, l. VI. c. xxiv. P. r… I VI, col. 722 (rapprocher Épitomé, c. i.xvii, col. 1081 i. Lactance a essayé une théorie philosophique du repentir. Il y met surtout l’accent sur la réforme de la vie se repentir, c’est d’abord reconnaître son erreur, urmander de sa folie, se mettre en garde contre des rechutes possibles. M ; iis l.aclance ne laisse p ; is de

mentionner le motif qui suggère ces sentiments : si secrets qu’aient été nos actes, ils oui eu pour témoin un Dieu qui in saurait se désintéresser des actions humaines, putemus nos momentis omnibus… desuper ipectari ul> m. qui et judbx et lestts idem futurus est, ’m rationem vita reposcenit, actus suos tnfletari non lieeblt, (.etic persuasion doit nous porter a lui ouvrir notre Ame, a réclamer son secours ; de lui seul, en effet, peut venii le remède < notre corruption. Pour l’exprimei en un langage très laïque et en se référant

e( lusivi nonl aux philosophes de l : i gentilité la dOC

trine de Lactance ne laisse pas de rejoindre les données scripturaires, que l’on sent à la base de son exposé.

A partir du iv c siècle, les traités sur la pénitence se multiplient. La propagande que fait à ce moment la secte novatienne doit y être pour quelque chose. Bien que celle-ci ne niât pas l’efficacité du repentir, voir ici, t. xi, col. 840, les auteurs catholiques, sans trop s’embarrasser de distinctions subtiles, la représentaient volontiers comme passant sous silence les textes consolants de l’Écriture qui promettent le pardon à la pénitence. On lui opposa donc, avec un grand luxe de commentaires, les passages miséricordieux des saintes Lettres. C’est le thème du De pienitentia de saint Ambroise, P. L., t. xvi (1800), col. 485540 (qu’il ne faut pas confondre avec un traité de même titre, lequel figure, lui aussi, parmi les œuvres d’Ambroise, mais qui serait peut-être d’un Africain du vie siècle, Victor de Cartenna, P. L., t. xvii, col. 1059-1094). Même esprit dans les lettres et la Parœnesis ad peenitentiam de Pacien, sur lesquelles nous aurons à revenir. Voir aussi, ci-dessus, t. xi, col. 1718. D’allure plus sereine, un long développement de saint Augustin dans YEnctiiridion, c. lxivlxxxiii, P. L., t. xl, col. 262-271, qui se donne comme une explication des mots du symbole : Credo remissionem peccatorum. C’est là qu’il faut chercher surtout l’exposé ex professo de la doctrine d’Augustin, tant sur la pénitence canonique organisée par l’Église pour la rémission des péchés graves, que sur le repentir en général qui est l’âme de celle-ci et qui suffît par ailleurs à purifier la conscience des fautes plus légères. En définitive, les trois ouvrages signalés ici mêlent continuellement dans leur exposé les considérations relatives à la pénitence-sacrement et à la pénitence-vertu.

Au contraire, plusieurs compositions oratoires grecques de même titre, de même date et de même inspiration restent davantage dans les généralités, développant surtout les idées relatives à la nécessité, à la nature, aux heureux effets du repentir. C’est le cas d’une homélie attribuée (faussement) à saint Basile, P. G., t. xxxi, col. 1475-1488, et dont l’argumentation vise surtout les novatiens, selon lesquels il n’y aurait pas de rémission des péchés commis après le baptême. On y trouvera rassemblés la plupart des passages scripturaires devenus classiques en la matière. — La IIe catéchèse de saint Cyrille de Jérusalem (qui existe sous une double forme. P. (i.. t. x.xxin, col. 381-408, et col. 409-424) s’adresse aux catéchumènes qui se préparent à la réception du baptême ; elle insiste sur le salut qu’apporte la pénitence. C’est une grave chose, dit-elle, que de ne pas avoir confiance en la vertu du repentir. » Tous nos péchés accu mules ne peuvent avoir raison de la multitude des miséricordes divines. Dans la bouche de l’orateur, les exemples scripturaires se multiplient qui laissent entrevoir au pécheur l’espérance du pardon. — Même note, mais combien plus éloquente, dans la série ries neuf homélies consacrées à la pénitence par saint

Jean Chrysostome. P. G., I xlix, col. 277-348. Voir

surtout, aux homélies n et iii, les diverses voies qui s’ofîrent au pécheur pour obtenir le pardon : aveu rie culpabilité en présence de Dieu, larmes du repentir, humilité sincère, aumône, prière. I >e ces divers moj eus

que l’on fasse usage après chaque chute (col. 297 bas. 337) ; Jean ne se lasse pas de revenir sur la facilité

avec laquelle s’obtient le pardon divin, ce qui ne l’empêche pas de faire remarquer qu’il serait dangereux rie lasser par nos retards la pal ience divine. Voir sur loui col. 302. A ces homélies authentiques, <>n pourra joindre une exhortation a la pénitence, t. i ix. col 7>7 766, d’origine riouleuse. mais dont la pointe est ecr

ta me me ni dirigé)’on ire le no atianisme. C’est li i