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PÉLAGIANISME. EN ORIENT


demande du pape, y combattit les hérétique ; et remit les Bretons dans la bonne voie, ainsi le raconte Prosper dans sa chronique à l’an 429 (Florentio et Dionysio coss.). P. L., t. li, col. 594-595.

Le prêtre Constance, qui composa à la fin du ve siècle une Vie de saint Germain, donne des détails plus abondants sur cette expédition. Voir cette vie dans Mon. Germ. hist., Script, rer. merov., t. vii, p. 225-283. D’après lui, une légation bretonne serait venue informer du danger pélagien les évêques de Gaule. Sur quoi un nombreux concile se réunit et décida d’envoyer en Bretagne les deux évêques Germain d’Auxerre et Loup de Troyes. C.xii, p. 259. Constance s’étend longuement sur les miracles qui marquèrent l’expédition et raconte la conférence contradictoire où les deux évêques orthodoxes eurent raison des pélagiens. C. xiv, p. 261. Rentré en Gaule, Germain fut peu après sollicité d’entreprendre une nouvelle campagne dans l’île, où l’hérésie avait relevé la tête. Il s’adjoignit cette fois l’évêque (de Trêves) Sévère ; à la suite de sa prédication, les auteurs des troubles furent expulsés de l’île et envoyés sur le continent, sacerdotibus addicuntur ad medilerranea defercndi. C. xxvii, p. 270. C’est de Constance que Bède a emprunté tous ces détails. Il n’est pas facile de discerner en tout ceci la vérité de la légende. Voir les remarques critiques de Lcvison, l’éditeur de la Vie, toc. cit., p. 227 sq.

Reste-t-il d’autres indices d’un regain de vitalité du pélagianisme en Bretagne et, en particulier, peut-on retrouver quelques écrits relatifs à cette controverse, originaires del’île ? C’est ce qui paraît certain à la suite de découvertes et de discussions récentes. On en trouvera le résultat à l’art. Fastidius. Fastidius, un évêque breton, dont parle Gennade, De vir. Ht., 57, paraît bien être l’auteur tant du De vita christiana (si malencontreusement attribué à saint Augustin, cf. P. L., t. xl, col. 1031-1016) que des six opuscules redécouverts par C. Caspari et publiés par lui en 1890. On remarquera seulement que l’attribution à Fastidius de l’ouvrage pseudo-augustinien est désormais admise par dom G. Morin lui-même, qui avait jadis penché pour l’opinion qui en fait une œuvre de Pelage. Sur les diverses étapes de cette controverse voir O. Bardenhewer, Altkirchliche Lileratur, t. iv, 1924, p. 518520 ; G. Kruger dans Schanz, Gesch. der rôm. Lit., t. iv b. 1920, § 1201.

III. IXTKHVRNTION DE NESTOR/ US.— NestOHUS, dis ciple de Théodore de Mopsueste, ayant été élu évêque deConstantinople (avril 428), les pélagiens comptèrent aussitôt bénéficier de sa protection. Ce n’est pas que N’estorius fût favorable à leur doctrine, mais peut-être ne lui déplaisait il pas d’attirer à lui quelques évêques occidentaux. De fait, l’empereur Théodose le Jeune évita de nommerlespélagiensdans la loi portée contre les hérétiques, le 30 mai 428, et dont Nestorius semble bien avoir été l’inspirateur.

1° Attitude de Nestorius dans l’affaire des pélagiens. - Nestorius n’admettait pas pour autant la doctrine pélagienne ; il le montra dans une série de sermons que nous a conservés Marins Mercator et dont le premier doil avoir été prêché.< Noël de 428 ou à l’Epiphanie de 129 Voir 1’texte dans M. Mercator, qui fait remarquer dans son introduction que, sur ce point, Nestorius recte unttebat ri, L. i Garnier, P. /… t. xlviii,

COl 183-205 ; recourir de préférence aux éditions de P. Loofs, Se$toriana, < 322-328, 342-344, 345-346, ou’! i. Schwartz, Conell. Bphes., vol. v, j, |

Mais, i il professait en ta matière une doctrine cor

. Nestorius semble bien n’avoir eu aucune acrl

monle contre les défenseurs de la doctrine pélagienne

El DOUS allons le oir s’empressi-r auprès du p..

faveur de Julien et de ses amis. Il est remarquable d’ailleurs qu’il ait fait une situation privilégiée, dans le groupe pélagien, à Célestius. Celui-ci, nous l’avons déjà vii, savait dissimuler à propos ; il parlait beaucoup du manichéisme dont il se disait grand adversaire. Or, Nestorius, de son côté, croyait retrouver dans certaines conceptions christologiques qu’il combattait des doctrines manichéennes ; on comprend assez qu’une alliance ait pu se conclure entre lui et Célestius. Au témoignage d’un mémoire confié par Cyrille à Posidonius lors de son départ pour Rome, Nestorius, exaspéré de l’opposition menée contre lui par les moines Eutychès et Basile et par le prêtre Philippe de Side, aurait décidé Célestius à déposer contre ce Phi lippe un acte d’accusation, sous prétexte de manichéisme. Au dernier moment, Célestius, se sentant incapable de soutenir ses dires, aurait fait défaut et c’est sur d’autres points que Philippe aurait été jugé par le synode permanent. Voir le texte grec du mémoire dans Schwartz, op. cit., vol. i, pars 7 a, p. 171.

On comprend que, dans ces conditions, Nestorius ait été assez disposé à plaider, auprès du pape Célestin. la cause de Julien et de ses amis. C’est ce qu’il fit dans une lettre qui doit être du début de 429. « Les nommés Julien, Florus, Oronce et Fabius, qui se disent évêques d’Occident (on remarquera que Célestius n’est pas mentionné) se sont souvent adressés à l’empereur et lui ont exposé leur cause avec larmes, se plaignant de ce que, étant orthodoxes, ils ont souffert persécution sous des princes orthodoxes… Nous leur avons répondu comme il convenait de répondre, ne sachant pas leur affaire ; mais, comme il est nécessaire que nous en soyons mieux instruits, de peur qu’ils n’importunent encore souvent l’empereur sur ce sujet et que l’ignorance de cette cause ne nous fasse prendre là-dessus un autre parti que vous, daignez nous instruire, afin qu’une mauvaise compassion ne trompe point ceux qui ignorent la justice et la vérité et qu’ils n’attribuent pas à d’autres motifs la sévérité canonique que Votre Sainteté n’a peut-être employée que contre des sectes qui troublaient la religion. » Texte dans Loofs, Ncstoriana, p. 165 ; Schwartz. op. cit., vol. ii, p. 12 = Coll. Veronensis, n. 3.

Célestin ne daignant pas répondre, Nestorius écrivit une seconde fois : « On ne sait à quoi s’en tenir. Car quelques-uns soutiennent qu’ils sont hérétiques et qu’ils ont été chassés d’Occident pour hérésie, mais eux jurent qu’ils ont été calomniés. Nous sommes fà chés de ne savoir là-dessus ce que nous devons croire, car c’est un crime d’avoir pour eux de la compassion s’ils sont hérétiques. » Loofs, ibid., p. 170 ; Schwartz. ibid., p. 14 = Coll. Veron., n. 4.

Réponse du pape.

Sur ces entrefaites, Posidonius,

diacre de saint Cyrille d’Alexandrie, arrive à Rome instruire le pape tant des erreurs christologiques de Nestorius que de la protection qu’il accorde aux pélagiens. Alors Célestin réunit un concile (début d’août 430) et répond avec une juste sévérité (Il août).

i ne sentence équitable a chassé de leurs sièges les hérétiques à propos desquels vous nous avez consultes, comme si vous ignoriez ce qui s’est passé. Nous ne sommes pas surpris qu’ils aient trouvé la sécurité auprès de vous. Les sentiments impies qu’on y enseigne les ont rassurés, et leur ont pu faire croire qu’en com paraison de cette doctrine, la leur est innocente. Nous ne pouvons nous taire ici sur ce qui fait le sujet de notre étonnement. Nous lisons que vous avei des sen

limenls orthodoxes sur le péché originel, que VOUS

n. onnaissez (a nature chargée d’une dette que les en fants du débiteur doivent paver. O 1 "’font donc avec

VOUS rvu qui ont été condamnes pour avoir nie ces Vérité* ? On ne peut s empêcher de former des sonp i mis quand on VOli ceux qui mit des sentiments con