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PÉLAGIANISME. ORIGINES


Chartula purgationis, apportée par le diacre Carus après le synode de Diospolis (415), attestée par saint Augustin : « Dans son mémoire de défense, qu’il m’a envoyé par un nommé Carus, citoyen d’Hippone, mais attaché comme diacre à l’Église d’Orient, il ne se met pas d’accord avec les Actes épiscopaux. Le contenu des Actes est meilleur, plus ferme, plus en harmonie avec la vérité catholique, contre cette hérésie pestilentielle. En lisant son mémoire avant que les Actes du procès me fussent parvenus, j’ignorais qu’il eût prononcé certaines paroles dont il s’est servi devant le tribunal. » De gestis Pelagii, xxxii, 57, P. L., t. xliv, col. 352. Texte donnépar Garnier, P.L., t. xlviii, col. 606.

e) Epistola ad amicum quemdam presbylerum, écrite après le concile de Diospolis (415) ; elle dit : « Quatorze évêqucs ont approuvé nos écrits où nous disons que l’homme peut être sans péché et observer facilement les commandements de Dieu, s’il le veut. Cette sentence a couvert de honte nos accusateurs et les a dispersés comme un troupeau de conspirateurs dangereux », citée par Augustin, De gestis Pelag., xxx, 54, P. L., t. xliv, col. 350.

/) Epistola ad Innocentium (417), envoyée au pape avec le symbole de foi ci-dessus. Cf. Garnier, P. L., t. xlviii, col. 610-611 ; saint Augustin, De gratia Christi, xxx, 32, P. L., t. xliv, col. 376.

g) De libero arbitrio libri quatuor, auxquels Pelage fait allusion dans sa lettre à Innocent I er ; fragments dans saint Augustin, De gratia Christi, iv, vii, x, xviii, xxviii, xxix, xxxix, rassemblés par Garnier, P. L., t. xlviii, col. 611-613. Dans cet ouvrage, Pelage reconnaît différentes sortes de grâces nécessaires à l’homme pour faire le bien ; mais il donne le nom de grâce à ce que nous appelons dons naturels, tels que l’existence, le libre arbitre, l’intelligence, ou aux seeours extérieurs, tels que la loi qui nous dirige, la révélation qui nous instruit, l’exemple qui nous anime et nous soutient. Il reconnaît même des grâces intérieures, mais non absolument nécessaires pour pratiquer l’Évangile. La découverte récente de quelques nouveaux fragments de cette œuvre perdue a confirmé l’hypothèse de Garnier : le De libero arbitrio est bien une riposte de Pelage aux attaques de saint Jérôme dans la Lettre à CAésiphon et les Dialogues contre les pélagiens.

.1. Ouvrages entièrement perdus. — a) Libri 1res de Trinitate, écrits avant les Commentaires sur saint Paul, d’après Gennade, De viris illustribus, c. xlii, P. L., t i.viii, col. 1083 ; cf. Garnier, P. L., t. xlviii, col. 587.

b) Éptlre à Paulin de Noie (405). — Saint Augustin y f.iit allusion dans sa lettre evi à saint Paulin et dans le De gratin Christi : « Qu’on lise, dit Pelage, la lettre que j’ai écrite, il y a douze ans, au saint évêque Paulin. Dans les trois cents lignes environ qu’elle contient, je n’y recommande et n’y prêche que la grftce il le si-cours de Dieu, sans lequel je confesse que non, ne pouvons rien faire de bien. »  » J’ai In cette lettre, continue Augustin, et j’ai trouvé que, dans presque tout ce qu’il dit, il n’insiste que sur la faculté el le pouvoir que nous tenons de la nature et que c’est .i peu près en cela seul qu’il fait consister la grftce

divine Mais, pour ce qui est de la grftce chrétienne, ’e* ! a peine s’il en prononce même le nom, et cela

avec tant de brièveté qu’il paraît seulement craindre qu’on ne lui reproche de n’en avoir pas parlé, lait il consister cette grftce dans la rémission de péchi I,

ou dons la doctrine de Jésus Christ et dans les divins

exemples que le Sauveur nous a donnes, comme il l’a f.ul dur. quelques endroits de ses autres ouvrages, ou

bien croit Il que, pour nous porter au bien, il y a quelque

ors qui vient en aide a la nature et i la doctrine.

par l’inspiration de cette charité qui éclaire et qui embrase les cœurs ? C’est ce qu’il m’est impossible de voir et de démêler dans sa lettre. » De grat. Christi, I. xxxv, 38, P. L., t. xliv, col. 378.

c) Épître à l’évêque Constance, évêque inconnu (406). mentionnée par saint Augustin, De gratia Christi. I, xxxvi, 39, qui cite Pelage : « Qu’on lise aussi, disait celui-ci, ma lettre à l’évêque Constance ; j’y confesse, quoiqu’en peu de mots, mais bien clairement, que le libre arbitre de l’homme doit toujours être accompagné de la grâce et du secours de Dieu. » Saint Augustin avoue n’avoir pas lu cette lettre.

d) Lettre à saint Augustin écrite par courtoisie avant de quitter l’Afrique. Le saint y fait allusion, De gestis Pelagii, c. xxxvii : « dans la lettre qu’il m’avait écrite, il m’adressait des louanges avec une bienveillance excessive. »

e) De induratione cordis pharaonis, traité découvert par dom G. Morin, cf. Revue bénédictine, t. xxvi, 1009. p. 163-188 et qu’il a promis de publier dans les Anecdota Maredsolana. Il était attribué faussement à saint Jérôme. Connu au ixe siècle, il avait joué un certain rôle dans la controverse prédestinatienne, puis il avait de nouveau disparu. Il est indubitablement de doctrine pélagienne, par son insistance à proclamer l’efficacité du bonum naturse et du libre arbitre, la force persuasive de la Loi et des exemples moraux, la non-gratuité de la grâce et la subordination de la prédestination divine aux mérites futurs de chaque individu. Certaines particularités stylistiques ont amené dom Morin à l’attribuer à Pelage qui l’aurait écrit vers l’an 408. Avant de se prononcer, il convient d’attendre la publication intégrale du texte.

m. cêlestivs. — 1° La personne. — L’ensemble de son curriculum vitæ est donné par Marius Mercator. dans le Commonitorium super nomine Cœlestii, qui. malheureusement reste très imprécis au point de vue chronologique. Originaire d’Italie, et de noble naissance, il était avocat à Rome, auditorialis scholasticiis (Noris interprète à tort que Célestius aurait étudié à une école que Pelage aurait tenue à Rome). Il n’y a aucune raison de penser qu’il ait été moine. Ayant fait. dans la capitale, la connaissance de Pelage, il se constituera le propagateur des idées du maître et en fera l’exposition systématique, avec plus de zèle que de "prudence. Marius Mercator signale son incroyable loquacité et saint Augustin institue entre les deux complices ce savoureux parallèle : Ille (Célestius) aperlior, iste (Pelage) occultior fuit, ille pertinacior, iste mendacior vel ccrle ille liberior, hic astulior. De grat. Christi, II, xii, 13, P. L., t. xliv, col. 391.

Exercé aux chicanes de la philosophie, Célestius écrit avec la précision d’un dialecticien subtil. Ses écrits étaient courts et serrés, pleins de dilemmes et de captieux syllogismes. Il ne faut voir qu’un sarcasmi dans ce que dit de lui saint.Jérôme : « il se promène dans ses discours sur les épines non des syllogismes, comme le disent ses disciples, mais des soléclsmes. Eptst., cxxxiii, 5, P. L., t. xxii, col. 1154.

Les ouvrages.

1. Gennade a connu de Célestius

unv epistola in modum librlli écrite par Célestius aide ricurcment a sa rencontre avec Pelage. Cet opuscule traitait De monnstrrin (de la vie monastique) et (.en nade le déclare très utile à ceux qui cherchent Dieu. hr nr. ill.. 1 I. /". /, .. |. i.vin, col. 1084.

2. Liber advenus peccalum originale. - Ce traité. en tant que tel. n’est attesté que parle PrtedestinatUS, n. 88. P. /, .. I. i m. col. 618 C : encore le renseignement

n’est il guère précis, « ’.'est a lui que Pelage aurait

emprunté la négal ion du péché originel de son commentaire sur l’épître aux Romains. On : i conjecturé que’était dani ce livre qu’étaient prises les propositions qui furent condamnées au I" concile de (.ail liage.