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PELAGE 1er _ PELAGE II


évêques, il est impossible de revenir en arrière… istud canones nulli permittunt post universalem synodum et post judicium, quod tamquam uno ore prope quattuor milia episcopi tum in metropolitanis suis, quam singulares Constanlinopoli protulerunt, iterum contentiones ad médium revocare. Jaffé, n. 1018.

Le 3 mars 561, Pelage rendait son âme à Dieu. Son épitaphe redit ce que fut son pontificat, quels soucis l’animèrent : l’attachement à la tradition, la préoccupation de ramener les égarés au sein de l’Église, la charité pour les infortunes de la guerre, la pitié pour les pauvres. Liber pontificalis, p. 304.

…Rector apostolicse fidei veneranda retexit dogmata quæ clari constituere patres. Eloquio curans errorum scismate lapsos ut vera teneant corda pacata fidem. …captivos redimens, miseris succurrere promptus pauperibus nunquam parte negare sibi.

Bibliographie. — Les lignes qu’on vient de lire sont le résumé d’un travail, paru récemment dans les Studie tesli de la bibliothèque vaticane, fasc. 57, Pelagii diaconi Ecclesite Bomanta in de/ensione Trium Capitulorum. Qu’il suffise d’indiquer, ici, les sources principales auxquelles on a eu recours.

En première ligne vient le mémoire de Pelage dont on a présenté une analyse ; il faut nommer ensuite les lettres du même (Jane, n. 938-1038), puis la notice du Liber pontiflralis, édit. Duchesne, t. i, p. 303.

Le mémoire de Duchesne, Vigile et Pelage. Étude sur l’histoire de l’Église romaine au milieu du VIe siècle, dans la liante des questions historiques, t. xxx i, 1884, p. 369-440 cl sa réplique aux objections de D.Chamard, ibid., t. xxxvii, 1885, p. 579-593, ont conservé leur valeur ; on lira, du même auteur, le c. vi de son Église au VIe siècle, Paris, 1925, p. 225-238, consacré au pontificat de Pelage. Bonne chronique des événements dans Grisar, Histoire de Rome et des papes au Moyen Age, Paris, 1906, n. 322, 327-330, 371-379.

R. Devreesse.

PELAGE II, pape du 26 novembre 579 à fin janvier 590. - - Pelage, sur les antécédents de qui nous n’avons point de renseignements, a dû être élu au mois d’août 579, pour remplacer Benoît I er, mort le 31 juillet. Le Liber ponti/icalis signale qu’il fut consacré avant que le basileus eût donné l’autorisation de procéder à la cérémonie, parce que les Lombards tenaient Rome assiégée. Il y eut pourtant quelque intervalle entre la mort de Benoît et l’ordination de Pelage laquelle dut avoir lieu le dimanche 26 novembre 579 (selon la conjecture de L. Duchesne).

La situation de plus en plus précaire de l’Italie byzantine devait durer pendant tout le pontificat. Aux progrès continua des Lombards, maîtres du nord de la péninsule depuis 572, et qui continuaient, vers le Sud, leur marche conquérante, Constant] nople ne pouvait opposer qu’une faible résistance. Byzance comme.i Rome, on songea a faire appel aux Francs, et il reste une lettre de Pelage II, datée du 5 octobre 580, adressée a Aunarius. évêque d’Auxerrc, pour lui demander d’intervenir eu ce sens auprès des rois orthodoxes des Francs », qui étaient pour lors Gontran en Bourgogne. Chilpéric l

Neustrie, Childebert II en Austrasie..lallé. Hegrstii, n. 1018. Quatre ans plus tard. Pelage écrit encore a son apocrisialre de Constantinople, le diacre Gré yoirc (son futur successeur), pour le presser de demander du secours au basileus, i faute de quoi les derniers territoires de la République risquent d’être emportés par l’armée de la nation maudite

.lallé. n. 1052.

Pourtant, une accalmie semble s’être produite dans

les années 585 589, 1.’exarque Smaragde < -(inclut

avec les Lombards une paix telle quelle, et il fut possible au pape d’entre) en rapport avec le nord de l’Italie dont l’accès était Jusque-là Interdit a son action, n en profita pour essayei d< mettre Bn au

schisme qui, depuis trente ans déjà, séparait de Rome les ressortissants d’Aquilée : évêques de la Vénétie, du Trentin, de l’Istrie et de tout l’arrière pays. Voir art. Pelage I er, col. 668. Bien que, l’autorité du basileus s’exerçât encore dans une partie de ces régions, il avait été impossible de contraindre les « patriarches » d’Aquilée à reconnaître les papes qui s’étaient succédé depuis Pelage I er, « et qui avaient prévariqué en abandonnant Chalcédoine ». Milan était revenue, depuis 572, à la communion romaine mais Aquilée, ou plutôt Grado, demeurait intraitable. Le 3 novembre 579, à l’occasion de la consécration de la cathédrale de Grado, bâtie en l’honneur de sainte Euphémie, la sainte de Chalcédoine, le patriarche Élie avait réuni en synode une vingtaine de ses suffragants et maintenu la position intransigeante adoptée dès l’origine. Voir les noms des évêques présents dans le Chronicon Gradense, P. L., t. cxxxix, col. 950.

Ce fut Pelage II qui, avec une douceur méritoire et une humilité que rien ne pourra rebuter, fit les premières avances dans une lettre adressée à. Élie et aux autres évêques d’Istrie. Jafî’é, n. 1054. (Voir le texte de cette lettre et des deux suivantes, dans P. L.. t. lxxii, col. 706-738, et mieux dans l’édition critique de Ed. Schwartz, Acta conciliorum œcuinenicorum, t. iv, vol. 2, p. 105-132.) Fort de la mission confiée à Pierre par le Christ, le pape faisait appel au sens chrétien des schismatiques et leur demandait de ne pas rester plus longtemps en dehors de l’unité. En toute simplicité, il leur exposait sa profession de foi : il recevait les quatre conciles de Nicée, de Constantinople, d’Éphèse et de Chalcédoine, celui-ci dans le sens même où son prédécesseur, saint Léon, l’avait reçu ; il prenait comme règle d’orthodoxie le tome de ce même Léon (le Ve concile est prudemment passé sous silence). Il ne voyait donc pas quelles raisons de doctrine pouvaient séparer du Siège apostolique des gens qui n’avaient à la bouche que le concile de Chalcédoine.

Les schismatiques ne se laissèrent pas toucher. Sans doute, ils expédièrent à Rome une mission ; mais leurs envoyés avaient pour consigne de se dérober à toute tentative de discussion. Ils signifieraient tout simplement au pape que l’Eglise d’Aquilée restait sur ses positions ; un mémorandum qu’ils remirent en même temps contenait un certain nombre de documents qui justifiaient l’intransigeance où l’on entendail bien se cantonner. Les délégués d’Aquilée ne purent néanmoins se soustraire à un échange d’idées. Les archives de la chancellerie pontificale avaient été mises à contribution ; on leur lut diverses pièces qui molliraient à l’évidence que les textes allégués par eux n’avaient pas la portée qu’on leur donnait a Aquilée. C’est l’idée que développe Pelage dans une seconde lettre adressée aux menus desli nataires que la précédente..lallé, n. 1055. En même temps, il leur soumettait un certain nombre de textes empruntés a saint Augustin et surtout au De unitatr Ecclesiæ de saint Cyprien, bien propres à leur faire abandonner leur intransigeante attitude. S’il leur restait encore, après lecture du procès-verbal de la

Conférence tenue avec leurs légats, des explications

complémentaires a demander, le pape se prêterait volontiers a un nouvel échange de vues. Et même, si Rome leur paraissait trop éloignée, qui empêcherait le [aire se rencontrer a Ravenne les représentants d’Aquilée et ceux <u sic-jje apostolique ? roui cela était dii sur le ion de la plus grande douceur, une condescendance de bon alol et une simplicité

évailgélique, dignes d’un meilleur SUCO

Cette fol I’- pape en lui pour ses li.n I 1rs

envoyés d’Aquilée revinrent < Rome ; mais l’écrit