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ginel : saint Paul et saint Augustin. Le Christ rédempteur, au surplus, provoque à la plus haute perfection l’âme déchue qui se confie à lui : « Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait. » Il lui inspire la plus grande confiance en ses forces restaurées : « Je puis tout en celui qui me fortifie », dit saint Paul. Il lui permet, avec l’aide divine, de réaliser l’espérance qu’Adam avait voulu réaliser par lui-même ; être comme Dieu. « Ce que nous serons un jour n’a pas encore été manifesté, mais lorsque cela sera réalisé, dit saint Jean, nous lui serons semblables, parce que nous le verrons tel qu’il est. » I Joa., iii, 2.

Le dogme du péché originel vu dans la perspective de la croix autorise toujours l’attitude confiante de saint Paul : « Là où a abondé la faute, a surabondé la rédemption », celle de l’Église dans sa liturgie : O bienheureuse faute qui nous a valu un si grand et si bon Rédempteur.

Le croyant, conscient de la valeur vitale de sa foi, y trouve un stimulant à l’effort constant vers une vie plus haute ; puisse l’incroyant puiser, dans l’étude de l’enseignement de l’Église, un sens exact de ce mystère et ne point sous-estimer la cohérence rationnelle et la valeur de vie d’une idée qu’il ne peut partager.

Les sources ont été citées, en général, au début de chaque division importante, de même qu’un certain nombre de travaux. On ne signalera donc ici que les ouvrages les plus représentatifs. Se reporter également aux articles Adam, Augustin, Ève, Justice originelle, Pélagianisme, etc., et à la bibliographie qui y est donnée.

I. Écriture. — 1° Catholiques. — Les divers commentaires de la Genèse, de l’Ecclésiastique, de la Sagesse, de l’épître aux Romains et spécialement : M.-J. Lagrange, L’innocence et le péché, dans Revue biblique, 1897, p. 341-379 ; du même, La méthode historique, Paris, 1904 ; du même, Saint Paul. Épître aux Romains, Paris, 1916 ; F. Prat, La théologie de saint Paul, 2 vol., 1908-1912 (13e éd., 1926) ; Joh. Göttsberger, Adam und Eva, dans Biblische Zeitfragen, t. iii, fasc. 11, Munster-en-W., 1911 ; J. Peldmann, Paradies und Sundenfall, dans Alttestam. Abhandlungen, n. iv, Munster-en-W., 1913 ; J. Nikel, Die biblische Urgeschichte, 4e éd., Munster, 1921 ; J. Freundorfer, Erbsünde und Erbtod beim Apostel Paulus, Munster, 1927.

Non catholique. H. Gunkel, Genesis, 3e éd., Gœttingue, 1910.

II. Tradition patristique. 1° Catholiques. — Isaac Habert, Theologiæ græcorum Patrum Vindicatæ circa universam materiam gratiæ libri tres, Paris, 1647, Wurzbourg, 1863, est encore, maigre sou âge, d’un intérêt considérable ; J. Schwane, Dogmengeschichte, 2 éd., Fribourg-en-B., 1892-1895, trad. franc, par A. Dégert, Paris. 1903 ; J. Tixeront, Histoire des dogmes dans l’antiquité chrétienne, 7e et 8e éd., Paris, 1915-1924.

A. Slomkowski, L’état primitif de l’homme dans la tradition de l’Église avant saint Augustin, Paris-Strasbourg, 1928 ; dom Rottmanner, Der Augustinismus, Munich, 1892 ; L. Kolb, Menschliche Freiheit und göttliches Vorherwissen nach Augustinus, Fribourg-en-B., 1908 ; J. Mausbach, Die Ethik des heil. Augustinus, 2 vol., Fribourg, 1909 ; T. Salgureiro, La doctrine de saint Augustin sur la grâce d’après le Traité à Simplicien, Strasbourg-Coïmbre, 1925 ; F. Donau, La pensée de saint Augustin sur la nature du péché originel, dans Revue apologétique, 1922, p. 414-425, 485-495 ; J. de Blie. Le péché originel selon saint Augustin, dans Recherches de science religieuse, 1926, p, 97-111 ; G. Philips, La raison d’être du mal d’après saint Augustin, dans Museum Lessianum, Louvain, r.127 ; Et. Gilson, Introduction à l’étude de saint Augustin, Paris, 1929 ; C. Boyer, Dieu pouvait-il créer l’homme dans l’état d’ignorance et de difficulté ? Étude de quelques textes augustiniens, dans Gregorianum, t. xi, fasc. 1, Rome, 1930 ; N. Merlin, Saint Augustin et les dogmes du péché originel et de grâce, Paris, 1931.

R. Draguet, Julien d’Halicarnasse et sa controverse avec Sévère d’Antioche sur l’incorruptibilité du corps du Christ, Louvain, 1924 ; M. Jugie, Julien d’Halicarnasse et Sévère d’Antioche, extrait des Échos d’Orient, Paris, 1925.

Non catholiques.

Les histoires des dogmes  de A. Hanack, F. Loofs, R. Seeberg ; F. R. Tennant, The sources of the doctrine of the fall and original sin, Cambridge, 1903 ;

J. Turmel, Histoire du dogme du péché originel, Mâcon, 1904 ; du même, Histoire des dogmes. I. Le péché originel, la rédemption, Paris, 1931, tous deux à l’Index.

III. La scolastique. — R. Martin, La controverse sur le péché originel au début du XIVe siècle. Textes inédits, dans Spicilegium Lovaniense, fasc. 10, Louvain, 1930 ; J. N. Espenberger, Die Elemente der Erbsünde nach Augustin und der Frühscholastik, dans Forschungen zur christlichen Literatur-und Dogmengeschichte, t. i, Mayence, 1905 ; J.-B. Kors, La justice primitive et le péché originel d’après saint Thomas, dans Bibliothèque thomiste, t. ii, Kain, 1922 ; Ét. Hurault, La théologie de Guillaume de Champeaux, 1908 ; Ét. Gilson, L’esprit de la philosophie médiévale, Paris, 1932.

Parmi les non catholiques, voir surtout R. Seeberg, Lehrbuch der Dogmengeschichte, t. iii, 4e éd., Leipzig, 1930, qui donnera de très nombreuses références.

IV. La théologie moderne. — 1° Sur la controverse baïaniste. — Voir l’art. Baius et de plus F. X. Jansen, Baïus et le balanisme, dans Museum Lessianum, Louvain-Paris, 1927.

Théologiens de l’époque classique. — Outre les auteurs cités et étudiés dans l’article, Bellarmin, Suarez, Petau, Noris, Billuart, Gonet, Contenson, les Salmanticenses, voir aussi De Rubeis (B. M. de Rossi), De peccato originali, Venise, 1757, réimpression à Wurzbourg, 1857.

Théologiens de l’époque contemporaine.

Aperçu général dans J. Bellamy, La théologie catholique au XIXe siècle, Paris, 1904.

J. A. Möhler, Symbolik oder Darstellung der dogmatischen Gegensätze der Katholiken und Protestanten, Mayence, 1832, 8e et 9e éd., Batisbonne, 1913 ; Scheeben, Handbuch der katholischen Dogmatik, 3 vol., Fribourg-en-B., 1873-1887, trad. franc, dans la Bibliothèque de théologie du XIXe siècle, 1881 ; H. Hurler, Theologiæ dogmaticæ compendium, Inspruck, 1876-1878 ; D. Palmieri, De Deo creante et elevante. Rome, 1878 ; du même, De peccato originali et de immaculato B. V. Deiparatæ conceptu, Rome, 1904 ; Chr. Pesch, Prælectiones dogmaticæ, t. iii, Fribourg-en-B., 1894 ; X. Le Bachelet, Le péché originel, dans Adam et ses descendants, dans la collect. Science et religion, Paris, 1909 ; L. Billot, De peccato originali, Rome, 1910 ; J.-V. Bainvel, Nature et surnaturel, Paris, 1903, 5e éd., 1920 ; L. Labauche, Leçons de théologie dogmatique, t. ii, L’homme, Paris, 1908, 4° éd., 1921 ; Ad. Tanquerey, Synopsis theologiæ dogmaticæ, 3 vol., Paris, 1896 sq., nombreuses éditions ultérieures ; Ed. Hugon, O. P., Tractatus dogmatici, 3 vol., Paris, 5e éd., 1927, dans t. 11, p. 1-43 ; Jannsens, De hominis elevatione et lapsu, Rome, 1919 ; P. Minges, O. F. M., Compendium theologiæ dogmaticæ specialis, 2 vol., Ratisbonne, 1922, représente le point de vue scotiste, voir t. i, p. 234-254 ; B. Bartmann, Lehrbuch der Dogmatik, 2 vol., Fribourg-en-B., cf. t. i, p. 289-305 ; J. M. Hervé, Manuale theologiæ dogmaticæ, t. ii, Paris, 1925.

Parmi les travaux destinés au grand public : L. Billot, La providence de Dieu et le nombre infini d’hommes en dehors de la voie normale du salut, série d’articles parus dans les Études, à partir du 20 octobre 1919 ; l’art, du 20 janvier 1920, p. 129-152, traite tout spécialement du péché originel ; A. D. Sertillanges, Catéchisme des incroyants, 2 vol., t. i, Paris, 1930, p. 171-221.

Voir aussi les articles des diverses encyclopédies : art. Péché originel, dans Dictionn. de la Bible (H. Lesêtre) ; Dictionn. apologétique (X. Le Bachelet) ; Dictionn. prat. des conn. relig. (J. Riviére) ; art. Adam et la Bible dans Suppl. au Dictionn. de la Bible (L. Pirot).

A. Gaudel.

X. péché originel dans l’église grecque après saint Jean Damascène.

I. Doctrine des théologiens de l’époque byzantine.
II. Doctrine des Grecs modernes à partir du XVIe siècle (col. 611).
III. Doctrine des théologiens russes (col. 615).
IV. Sort des enfants morts sans baptême, d’après les théologiens gréco-russes (col. 622).

I. Doctrine des théologiens de l’époque byzantine. — Après saint Jean Damascène, la théologie du péché originel dans l’Église grecque ne connaît aucun progrès notable, ne subit aucune modification importante pendant toute la période byzantine, aucune controverse ne vient la stimuler, et elle reste a peu près en l’état où elle se trouvait dans la période précédente C’est dire qu’il n’y faut point chercher les