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PAUL DE PEROUSE

PAUL DE SAMOSATE

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19.PAULDEPÉROUSE, théologiencarmedu xive siècle, fit ses études à Paris, où il acquit le baccalauréat, car le chapitre général de Limoges, en 1339, le désigna comme troisième remplaçant pour la lecture des Sentences à Paris dans le cas où Bernard de Petra ne pourrait le faire ; puis le chapitre général de Lyon, 1342, le désigna pour la troisième année. Il mourut en 1344, au témoignage de Jean Grossi et de Bostius, après avoir lu les Sentences, mais avant d’avoir acquis le doctorat. Par la suite, il y eut nombre de confusions au sujet de Paul de Pérouse. D’abord il faut le distinguer de son homonyme, Paul de Pérouse, humaniste et bibliothécaire du roi de Sicile, mort en 1348. Certains auteurs, tels Biscareti, Lezana, etc., le disent de la noble famille Buontempi (Bontemps), parce que le nom de « Bontemps » se trouve sur le ras. de sa Lecture sur les Sentences, conservé d’abord à la bibliothèque des carmes de Sainte-iNIarie-Transpontine et actuellement à la bibliothèque Chigi, au Vatican, B. vi, 97. Or, ce nom fut ajouté au ras. tout au plus à la fin du xvie siècle. Par le fait même, il faut rejeter l’hypothèse de J.-B. Archetti, d’après laquelle notre auteur serait du côté paternel parent du cardinal André-Martin Buontempi, évêque de Pérouse, mort en 1390. Cosme de Villiers le désigne sous le nom de Paul de Ubaldis, d’où certains auteurs modernes confondent Paul de Pérouse avec Baldo de Ubaldis et Pierre de Ubaldis, deux frères célèbres de Pérouse.

Doué d’une intelligence claire et pénétrante. Paul de Pérouse écrivit une Leclura in quatuor libros Senientiarum. Deux mss. du XIVe siècle en sont conservés de nos jours, à la bibliothèque communale archigymnasiale de Bologne, ms. A. 941, et à la bibliothèque Chigi, au Vatican (ci-dessus). Il est à noter que le ms. Chigi contient outre cette Lecture : 1. des conclusions sur ces mêmes Sentences, c’est-à-dire un exposé du texte ; 2, une table alphabétique des Sentences ; 3. une liste d’une vingtaine d’opinions de Pierre Lombard qui sont rejetées communément par les docteurs ; cette liste est plus brève et plus concise que celle de Duplessis d’Argentré ; 4. une liste de citations erronées des Sentences : 13 au t. I, 5 au t. II, 10 au 1. III et 2 au 1. IV. Le chapitre général de 1620 décréta la publication de cette Lecture ; mais l’ordre ne fut point exécuté. Certains auteurs, après Jean Trithème, attribuent à Paul de Pérouse un livre de Quodlibelu, que d’autres, tel Pierre Lucius, désignent sous le nom de Qumsiiones variæ. Il semble qu’il faille comprendre par ceci les Qumsiiones pro principits, qui servent de préface à la I. cet lire sur les Sentences. Jacques Lelong, se basant sur un témoignage de Louis Jacob, attribue en outre à l’aul de Pérouse des (.ommentarii in lolam sacrum Scripturaux. Ceci ne paraît guère probable, vu la mort prématurée de l’auteur.

Tean Grossi, Virtdartum, part. II, dans Daniel de la v. M., Spéculum, t. r, Vnvers, 1680, r>. 143, a. 626 ; Arnold

Bostius, Dr Muslribus Dtrts ()…, Carm., <l<i<l., t. II, I’n. 3018 ; Jean Trithème, De scriptoribut ecclestasttcts, Opcra historien, t. i, Francfort, 1601, ». 318 ; Iran Posserin, Apparatiisstieer, t. iii, Venise, 1606, p. 27 ; A. Miscureli, J’ulrniles vbumCarmeli, ms. de 1638 conservé au collège Saint— Albert i Rome, fol. 185 v° ; J.-B. de Lezana, Annales, t. iv, l’.ome, 1645-1656, p. 57°, n. 1 ; V. Oldoinus, Alhenmum Auguslum In quo l’i riisiniirurn tcripla publia exponuntur, Pérouse, 1678, p. 268-269 ; Daniel de la. Marie, Spéculum carmelitannm, t. ii, Anvers, 1680, p. 1069, n. : <717 ;.1. Lelong, Btbltotheca

  • < ; <t<i, i. ii, Paris, 172J. p. 645’> ; Cosme de illiers,

Btbllolheca carmelilana, t. ii, Orléans, 17. « >2, col. 536, n. 2° > ; J.-B. Vermigltoli, Biografia deglt tcrltlori Peruglnl, I. ii, Pérouse, 1828-1829, p. 215 b-216’> ; Benedld Zinunerman, Monumenln historien rarmelitana, Lérin », 1907, Aeta Capiiulorum gêner. ord. Carm., Rome, 1912, p. 36-37 ; Barthélémy F. M, Xiberta, P< Paulo Perugùio, dans Analeeiu ont. Carm., I. v, p. 425-479.

1’. Anasiasi. m. Saint-Pai i

20. PAUL DE LA PORTIONCULE, frère

mineur de la régulière observance (xvie —xviie siècle), Portugais de naissance et —auteur des ouvrages suivants : 1. Tractalus de Trinitate, de incarnatione divini Verbi et de peccaiis ; 2. Concio de S. Joanne Evangelista, Coïmbre, 1632.

.1. H. Sbaralea, Siipplementum, 2e édit., t. ii, p. 314 ; D. Barbosa Machado, Bibliotheca Lusitana, t. iii, Lisbonne, 1752, p. 530.

Am. Teetært.

21. PAUL DE SAMOSATE, évêque d’Antioche et hérétique, au iiie siècle. — Les faits essentiels de l’histoire de Paul de Samosate nous sont assez bien connus, grâce au soin qu’a pris Eusèbe d’insérer dans son Histoire ecclésiastique la partie la plus intéressante de la lettre synodale rédigée par les évêques assemblés à Antioche pour le juger.

I. Vie.

Né à Samosate, Paul devint évêque d’Antioche en 260 ; il succédait ainsi à Démétrianus, qui avait été fait prisonnier et emmené en captivité parles Perses. Nous ne savons rien de son éducation ni de sa vie antérieurement à son épiscopat. Le fait que son élection coïncide avec la défaite de Valérien et l’agrandissement de l’empire palmyrénien, les témoignages anciens qui le mettent en rapports avec la souveraine de Palmyre, Zénobie, rendent vraisemblable l’hypothèse que les raisons politiques ne furent pas entièrement étrangères à son accession au siège épiscopal d’Antioche ; il est en tout cas remarquable que, même évêque, il ait continué (ou commencé ?) à exercer des fonctions civiles ; il portait le titre de ducénaire et en remplissait l’emploi.

La lettre synodale, citée par Eusèbe, nous trace de Paul un portrait peu flatteur : « Il est arrivé, disent les évêques, à une fortune excessive par des injustices et des vols sacrilèges, réclamant et sollicitant des frères ; pratiquant la concussion à l’égard de ceux qui ont commis des injustices et promettant, moyennant salaire, de les secourir ; puis les trompant eux aussi ; tirant de vains prolits de la facilité avec laquelle donnent ceux qui ont des affaires pour être délivrés de ceux qui les tracassent. Il est orgueilleux et superbe ; il se revêt de dignités séculières et préfère être appelé ducénaire plutôt qu’éveque ; il s’avance fièrement sur les places publiques, y lisant ses lettres et y répondant ; il marche, escorté de gardes qui le précèdent et qui le suivent en grand nombre, si bien que la foi devient un objet de haine et d’envie a cause de son faste et de la morgue de son cœur. » Eusèbe, II. /-’.. VII, xxx, 7-8, P. G., t. xx, col. 712. On peut croire qu’il y a ici quelques exagérations ; mais, dans l’ensemble, la descrip tion doit être exacte : les fautes reprochées à Paul sont de l’ordre public ; elles ne sauraient avoir été inventées de toutes pièces.

Ce ne fut pourtant pas sa conduite qui attira sur l’aul L’attention des évêques msins. mais bien son enseignement. Celui-ci. nous le verrons, et ait franche ment hérétique. Dès 261. l’épiscopal fut alerte ; un concile s’assembla a Antioche, dont les membres les plus distingues étaient, au dire d Eusèbe, Firmilien de rée en Cappadoce, Grégoire de Néocésarée et Athénodore son frère, Hélénus de Tarse, Nlcomas d’iconiimi, ilymencc de Jérusalem, Théotecne d( I i sane, Maxime de Bostra. Eusèbe, II. L’., VII, sxvin, 1, P. G., t. xx, col. 711.">. Denys d’Alexandrie, qui avait été invité, l’excusa vu son grand âge, mais écrivit a l’Église d’Antioche une lettre dans laquelle il donnai ! son avis sui la question.

Le prenne i c —oui de u’aboutit a a in un résultat I i de questions sur M doctrine, Paul discuta, louvoya, et finit par donner le change a ses juges ; tout au moins

promit-il qu’il se corrigerait. Les évêques durent u séparer sans conclure.