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PAUL DIACRE


logique à l’âge suivant. Nous ne dirons qu’un mot de ses travaux de grammairien : 1. Abrégé du traité De verborum significatione de Sextus Pompeius Festus (lui-même abréviateur d’un grammairien de l’époque d’Auguste, Verrius Flaccus), édité par G. O. Millier, .9. Pompei Festi de verborum significatione quæ supersunt cum Pauli epitome, Leipzig, 1839. — 2. Ars Donati quam Paulus diaconus exposuil, qui n’est qu’une grammaire latine à l’usage des écoles, édit. Ambr. Amelli. De même inspiration, bien qu’écrit en vers, le De speciebus prseteriti perfecli, texte dans Diimmler, Mon. Germ. hist., Poet. lat., 1. 1, p. 625-628. — 3. Les poèmes de Paul sont pour la plupart d’ordre profane, si l’on excepte deux pièces en l’honneur de saint Benoît : Ordiar unde tuos et Fratres alacri pectore, quelques vers sur le Christ, dont l’attribution à Paul n’est pas certaine : Filius illeDei. L’hymne si fameuse en l’honneur de saint Jean-Baptiste : Ut queant Iaxis resonare fibris, et celle qui célèbre l’assomption de Marie, bien qu’elles aient été attribuées à Paul, doivent être rayées de son recueil authentique. Texte des poèmes dans P. L., t. xcv, col. 1591-1604 ; E. Diimmler, dans Mon. Germ. hist., Poet. lat., t. i, p. 27-86 ; K. Neff, Die Gedichte des Paulus Diaconus, Munich, 1908, dans Quellen und Unters. zur lat. Philologie des M.-A., t. iii, fasc. 4.

Historien, Paul a composé deux œuvres importantes et qui eurent un grand succès : 4. L’Histoire romaine, édit. Droysen, dans Mon. Germ. hist., Auct. antiq., t. ii, et petite édition des Scriplores rerum german. in usum scholarum ; édit. Am. Crivellucci, Rome, 1914, par les soins de V Islituto storico ilaliano ; l’édition de P. L., t. xcv, col. 739-1144, risque de donner une idée fausse de l’ouvrage. Pour instruire Adelperge de l’histoire romaine, Paul lui avait mis en main le Bréviaire d’Eutrope ; la princesse, s’étant plainte que ce travail fût trop concis et surtout trop peu chrétien, pria son maître de le compléter. C’est ce que fit Paul dans cette Hisloria romana ; les dix premiers livres, jusqu’au règne de Valens, prennent comme base le texte d’Eutrope, romplété par de courtes additions empruntées à la Chronique de saint Jérôme, à Paul Orose, à Jordanès, à l’Epitome d’Aurélius Victor et à quelques autres travaux anciens : les livres XI-XYI ont été composés par Paul lui-même à l’aide d’abord des auteurs ci-dessus, puis avec des matériaux qu’il n’est pas toujours possible d’identifier, mais qui sont en général de bon aloi ; le récit de Paul s’arrête au milieu du règne de Justinien. Deux siècles plus tard Landolfus Sagax l’a continué jusqu’au début du ix c siècle, donnant ainsi naissance à la compilation qui est ordinairement appelée Hisloria miscella. — 5. L’Histoire des Lombards, éd. de Muratori reproduite dans P. L., t. xcv, col. 433-672 ; éd. Waitz, dans Mon. Germ. hist., Script, rer. langobard., et petite édit. des Script, rer. germ. Cette œuvre, beaucoup plus personnelle que la précédente, a une tout autre portée et constitue une source extrêmement précieuse pour l’histoire civile et religieuse des Lombards, depuis les origines jusqu’en 71 1. — 6. Durant son séjour à Metz, Paul avait été prié, par l’archevêque Angilramne, de composer un Libel Ilus de nrdinr episcoporum Meterutum, texte dans Mon. Germ. hist., Scrt/tt., t. iii, p. 261-268, reproduit dans I’. /… t. xcv, col. 699-710 ; les premières pages relatent les origines apostoliques » de l’Eglise de Metz, la seconde partie s’étend avec complaisance sur saint Arnoul, l’un des ancêtres de la dynastie carolingienne. Le poème sur les évéques « le Metz. Qui sacra vivaci, P. L., col. 721, est regardé par K. Neff, comme l’œuvre d’Angiliamne. In, . cil., p. 186 sq. — 7. Dans {’Histoire des Lombards, t. III, c. xxiv, l’anl fait allusion a une Vie de Grégoire le Grand, composée par lui antérieurement. I.e texte qui figure d’ordinaire en tête dl I édl

tions de saint Grégoire, cf. P. L., t. lxxv, col. 41-59, est certainement interpolé. Le P. H. Grisar en a donné un texte critique, notablement plus court, dans Zeitschr. jùr kathol. Theol., t. xi, 1887, p. 162-173. Ici encore Paul Diacre se montre très dépendant de sa source, le vénérable Bède. — Joignons, à ces œuvres historiques, un commentaire de la règle de saint Benoît, qui a été publié dans la Bibliotheca Casinensis, t. iv, 2e partie (= Florilegium Casinense), p. 1-173, et qu’il y aurait lieu d’étudier au point de vue des doctrines ascétiques.

De même conviendrait-il de se faire une idée de la théologie de Paul Diacre par son Homiliarium, composé au Mont-Cassin, après que l’auteur était revenu de France. Il en entreprit la compilation sur l’ordre même de Charlemagne. Il s’agissait de fournir pour les lectures de l’office de nuit un choix de textes empruntés aux Pères de l’Église. Comme l’a montré Ach. Ratti (aujourd’hui S. S. Pie XI) l’idée n’était pas nouvelle : au milieu du viiie siècle, le moine Alain de Farfa avait déjà compilé une collection d’homélies. Voir L’omeliario detto di Carlo Magno, e l’omeliario di Alano di Farfa, dans Rendiconli del reale istituto lombardo di scienzee lettere, sér. II, t. xxxiii, Milan, 1900, p. 481-489. La collection faite par Paul est d’ailleurs indépendante de celle-ci. On s’est demandé si l’homiliaire de Paul était seulement destiné à fournir les leçons de matines ou s’il n’avait pas été composé pour être une sorte de manuel de prédication, auquel pourrait recourir le clergé paroissial. Voir sur ce point Hauck, Kirchengesch. Deutschlands, 3e édit., t. ii, p. 258 sq. ; et aussi F. Wiegand, Das Homiliarium Karls des Grossen, dans Sludien zur Gesch. der Theol. und Kirche, t. i, fasc. 2, Leipzig, 1897. Ce dernier auteur a essayé de restituer le texte de l’homiliaire tel qu’il était sorti de la plume de Paul. Il faut, en attendant une édition critique, se référer à ces indications avant d’utiliser le texte publié dans P. L., t. xcv, col. 1159-1566. L’usage de l’homiliaire compilé par Paul fut prescrit par Charlemagne dans un’capitulaire rendu entre 786 et 800. En dehors de ce recueil, il s’est conservé quelques homélies de Paul lui-même, P. L., ibid., col. 1565-1580 ; la première, sur l’assomption de Marie, présente quelque intérêt au point de vue théologique.

I. Textes.

Nous avons indiqué, en énonçant les différentes œuvres, l’état actuel des éditions. Chacune d’elle donnera l’histoire des éditions antérieures. Dans l’ensemble la réimpression de Aligne ne peut être utilisée qu’avec précaution.

II. Travaux.

lis sont extrêmement nombreux ; voir l’aperçu que donne t’. Chevalier, Répertoire, Bio-bibliographie, t. ii, col. 3548-3550. — En ce qui concerne la vie de Paul, on peut négliger entièrement les initiées antérieures a Mabillon. Celui-ci a, le premier, écarte les sources légendaires et donné une idée exacte de la vie de notre auteur Annales O.S.B., t. XXIV, 73 ; XXV, 65, 67, 72 ; XXT, 62-’. 86 ; Vet. Analecta, édit. de ln7.">, t. i, p. 319. les idées de Mabillon sont reprises par Oudin, Script, ceci., t. i, 1722, col. 1923-1933 ; par l’Histoire lin. de la France, t. iv, 1738, passlm ; par dom Celllier, t. xviii, 17."> : >, p. 2 : i (.>-2P> ; Fabricius, II, lu. loi. Malin : Mlatis, t. v, 1736, p. 820-634, 645, classe d’une manière diligente les matériaux connus à son époque ; Le Bœuf, Dissertât, sur l’histoire de Parts, t. i, 1739, p, 370, apporte des textes nouveaux qui confirment les uc émises par Maliillon. Mais le tri des différentes pièces connu. , n’est tait cpie par liellimann, Paulus Diaconus Iœben und Schri/lcii. dans. trc/iii> der Gesell. fur altère deutsche

Geichtcli.tMkunde, t.. 1849, p. 246-334 ; F, Dahn, / « ngobardischt stniiien, t. i, Paulus Diaconus, Leipzig, tS7ti, fait

preuve de trop de scepticisme a l’endroit des résultats établis par Helhmann. Voir aussi le* préfaces aux éditions des différents textes dans les Monumtnla Cermaniss historien et ailleurs ; Hauck, Kirchengesch. DeuitcMoiUfS, <" (dit.. t. m. 1912, p 168-169 ; Traube, dans les Abhandlungtn de l’Académie de Munich, t. tu, La célébration > < i idale en