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    1. PÉCHÉ ORIGINEL##


PÉCHÉ ORIGINEL. LE CONCILE DE TRENTE

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baptizatis peccati originalis maleriale, formait sublalo, p. 197. La maintenir, c’eût été se conformer, sur un point, au langage des scolastiques, d’après lesquels c’est la partie matérielle et non formelle du péché originel qui reste après le baptême. Or, on ne voulait point, pas plus ici qu’ailleurs, faire intervenir l’Église en une question d’opinion ; on préférait formuler les décisions nouvelles avec les expressions mêmes des anciens Pères, p. 205, et l’on pensait que c’était plutôt aux scolastiques à se conformer à l’esprit et au langage de l’Église catholique qu’aux Pères du concile à enfermer la vérité traditionnelle dans un langage d’école.

b) La condamnation des erreurs. — - Le 9 juin, l’assemblée abordait la dernière partie de sa tâche immédiate : les erreurs sur le péché originel.

On y lut un catalogue de treize erreurs tant anciennes que nouvelles : Pelage, comme de juste, venait en tête, puis Valentin, les manichéens et les priscillianistes. En 3e lieu, on signalait les pélagiens, quem etiam secutus est Erasmus, Paulum ad Rom., V, hujus peccati originalis nullam prorsus facere mentionem (dicentes). La 4e erreur, que paraît suivre Pighius, affirme que le péché originel n’est rien en nous, mais consiste dans la prévarication même d’Adam, quie res vera nobis non insit, sed soli Adx. La 5e et la Ce consistent à dire, avec Martin Luther, que la concupiscence qui reste dans le baptisé est le péché originel. La 7° est de Pelage qui ne voit, dans le péché originel, que l’imitation de la prévarication d’Adam. La 8e est de Pelage que suit Martin Luther : elle consiste à dire que le baptême n’est pas nécessaire aux enfants pour expier le péché d’origine. La 9e est encore du même ; Martin Luther s’en approche ; d’après elle, les enfants morts sans baptême ne sont pas damnés, mais sauvés. La 10e a été proposée par les psalliani, les euchites, les messaliens (ces trois noms désignent les mêmes sectaires) et les manichéens lorsqu’ils disaient que le baptême ne sert de rien aux enfants. Les anabaptistes la renouvellent. La 11e est celle des mêmes anabaptistes qui prétendent que l’on doit rebaptiser les enfants. La 12e prétend que les actes des entants sont des péchés, que c’est là le péché originel et qu’ils n’ont besoin du baptême que pour expier ces péchés. La 13* consiste à dire qu’il y a plusieurs péchés originels. Chacune de ces erreurs, disait-on, trouve des défenseurs aujourd’hui. P. 212-213.

Ce catalogue d’erreurs fut distribué aux trente-deux théologiens mineurs, ainsi que le décret qui avait été discuté en congrégation générale le 8 juin. Ceux-ci discutèrent ces documents les 10 et Il juin.

Les conclusions proposées par eux sont, dans l’ensemble, les mêmes que celles des Pères, et celles qui en diffèrent ne sont point importantes. P. 217-218.

1. Adoption des projets. Le 14 juin, lundi de la Pentecôte, une dernière rédaction du décret, avec les corrections demandées, était communiquée en congre gation générale. Après avoir donné connaissance decette rédaction, le cardinal l’oie y ajouta lecture des changements qui avait été apportés au premier texte présenté le 8 juin. Puis il exhorta les Pères « à considérer attentivement l’importance du décret, à ne pas se confier en leurs propres lumières, mais à prier Dieu d’éclairer les âmes pour connaître la vérité, car il s’agit d’un mystère révélé dont nous ne pouvons autrement avoir l’intelligence parfaite, puis il essaya de faire ressortir les effel s et les rem ides du péché originel pour l’instruction de I i P. 220.

Après cette exhortât ion, les Pèr< incn du nouveau déi rel. Ii s discussions portèrent surtout sur la question de l’immaculée conception et sur le sens à donner au texte in renatis nihil odit Deiu.

Pacheco proposa, au lieu de l’ai t icle inséré au dé » rel sur la conception de la Vierge, une phrase qui aflir

mait une exception en faveur de Marie. P. 220. Il entraîna vingt-quatre Pères qui votèrent dans ce sens ; par contre, le dominicain Casella apporta, en faveur de la thèse négative, chère à son ordre, une série d’autorités, s’échelonnant de saint Augustin au concile de Florence. P. 224-226. Mais on n’était pas réuni pour définir une question qui n’était pas mûre. Cervini exhorta les Pères dans ce sens. « Aussi, quand vinrent les placel, Pacheco n’eut que neuf voix pour sa requête : trente-sept Pères se prononçaient pour le maintien du texte présenté. » P. Richard, op. cit., p. 296 ; Conc. Trid., p. 223.

Le mercredi 16 juin, le décret fut confirmé par 38 Pères sur 63 votants. Il y avait en plus 8 placet avec quelques modifications ; 17 suivaient le cardinal Pacheco, qui tenait toujours à présenter son décret sur l’immaculée conception. Celui-ci, malgré la demande du premier légat, maintint son instance. P. 236.

Le jeudi après la Pentecôte, 17 juin, le concile de Trente tint sa v c session où fut donnée lecture du décret sur le péché originel. Ce décret contenait un prologue, cinq canons touchant la chute originelle et ses suites, les conséquences de cette chute pour les descendants d’Adam, la transmission du péché, la nécessité du baptême, le degré d’efficacité de ce sacrement qui produit la régénération et enlève tout péché sans détruire la concupiscence ; enfin, une conclusion touchant le cas privilégié de la vierge Marie.

Douze Pères seulement, sur les soixante-trois présents, firent des réserves avec Pacheco, parce qu’ils trouvaient insuffisante la conclusion touchant l’exemption de la sainte Vierge par rapport au péché originel.

2° Texte et analyse theologique du décret (texte dans Denz.-Bannw., n. 787-792). — 1. Prologue :

Ut fides nostra catholica, A l’effet de maintenir sine qua impossibile est planotre foi catholique, sans lacère Deo (Heb., XI, 6) purquelle il est impossible de gâta errorilms in sua sinceplaire à Dieu, intègre et imritate intégra et illibata permaculée dans sa pureté, débamaneat, et ne populus chrisrassée de toute erreur, et tianus omni vento doctrinal pour que le peuple chrétien circumferatur (Iipli., iv, 11), ne soit point emporté à tout cum serpens ille antiqmis, vent de doctrine au moment Imniani generis perpctuus où le serpent antique, perhostis, inter plurima mala, pétuel ennemi du genre huqulbus Ecclesia Dei his nosmain, au milieu de tant de tris temporibus perturbamaux qui troublent l’Église tur, etiam de peccato origien notre temps, vient encore nali ejusque rcmedio non sosusciter, même au sujet du lum nova, sed vetera dissidia péché originel et de son reexcitaverit : Sacrosancta mède, non seulement de creumenica et generalis Trinouvelles, mais de vieilles denlina Synodus in Spiritu dissensions, le sacro-saint Sancto légitime congregala, concile œcuménique et : prssldentibus in ea eisdem rat de Trente, légitimement tribus apostolicæ Sedis Iegaréuni dans l’Esprit-Saint, tis, jani ad revocandos erransous la présidence des trois tes et nutantes confirmaslégats du Siège apostolique, dos acccdcre volens, sacravoulant travailler désormais rum Scripturarum et sancto- à ramener ceux qui errent, et juin i’atrum ac probatissi- à confirmer ceux qui hesimnriim conciliorum lestimotent, ce saint concile, s’apnia et ipsius Eccleshe judipuyanl sm le témoignage cium et consensum secuta, des saintes Écritures, des tUBC de ipso peccal" original ! saints Pères, des conciles très statuit, fatetur et déclarât : approuvés, sur le jugement et le consentement de l’Egli se elle-même, décide, con fesse <t proclame les choses

suivantes au sujet du péché

originel :

Ce prologue rappelle, en une période majestueuse.

chargée, de sens, l’occasion, le but et l’objet de Ce décret

L’occasion, ce sont ces dissentiments nouveaux et anciens à la fois, qui viennent d’éclatei au sujet du

|.< < hé originel et de son icnn dl