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PAUL II

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en même temps le héros albanais Scanderbeg, qui vint à Rome en décembre 1466 et y reçut au moins des subsides ; ils lui permirent de faire, en 1467, une campagne heureuse contre les Turcs. Mais Scanderbeg meurt le 17 janvier 1468 ; l’Albanie n’allait pas tarder à connaître les plus durs moments. Puis, soudain, au printemps de 1470, on apprend que Mahomet II dirige une formidable expédition contre l’île de Négrepont (Eubée), dernière position importante des Vénitiens en Orient. Le 12 juillet, la ville de Négrepont est prise. Le pape essaie de réveiller les puissances chrétiennes, diverses circulaires (25 août, 18 septembre ) convoquent en congrès les représentants des états italiens. Le 22 décembre, ces mêmes états se lient par un pacte d’alliance défensive contre les Turcs. Le cardinal Piccolomini est envoyé, au printemps de 1471, à Ratisbonne, où se réunit la diète impériale. Tous ces efforts furent à peu près inutiles. La diplomatie de Paul II fut plus heureuse en Orient ; elle aboutit à un traité d’alliance avec Ouzour-Hassan, prince des Turcomans, qui promit sa coopération contre le Turc, ennemi commun des Tartares et des chrétiens. L’activité de ce souverain détournera de l’Europe pendant quelque temps les menaces de Mahomet IL Mais, en réalité, il n’y avait plus de chrétienté ; défiantes à l’égard les unes des autres, plus défiantes encore à l’endroit de la papauté, les puissances occidentales étaient incapables de s’unir. La France, depuis l’échec du concile de Bàle et les affaires de la Pragmatique (voir cet article), se maintenait dans une attitude extrêmement réservée à l’endroit du Saint-Siège. Louis XI prétendait que le serment d’obédience fait à Pie II en 1462 et qui abolissait la Pragmatique ne l’engageait qu’avec ce pape et non avec ses successeurs. Il fallut des négociations assez longues pour l’amener à prêter serment d’obédience à Paul II (octobre 1466) ; encore le roi mettait-il comme condition qu’on lui accorderait le droit de nomination à 25 évêchés. Paul II parvint à écarter cette demande, mais il dut promettre le chapeau rouge à l’évêque d’Évreux, Jean de la Balue (évêque d’Angers en juin 1467), pour lors fort avancé dans la faveur du roi. Dans ces conditions, et après la promotion de la Balue au cardinalat (18 septembre 1467), la Pragmatique fut de nouveau retirée. Mais les efforts du roi et de son ministre se heurtèrent en pratique à la résistance de l’université de Paris, dont le recteur appela des lettres pontificales à un futur concile, et du Parlement où la déclaration royale ne fut pas enregist rée. En somme, rien, de ce côté, n’était terminé. En 1 169, la disgrâce soudaine de la Balue, convaincu de haute trahison, amenait de nouvelles difficultés avec la curie ; les procédés dilatoires de Paul. Il sauvèrent tout au moins le cardinal de la peine capitale ; mais il fut enfermé dans la célèbre cage de Loches, d’où il ne sortira qu’en 1480 sur l’intervention de Si vie IV. travers les divers* fions de Louis xi avec Paul II on voit sans cesse percer la menace de la convocation du concile général ;

lit l’arme par excellence contre les atermoiements de la curie.

li Bohême Inquiétait bien davantage encore, car

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tude raide du roi de Bohême qui n’envoie point à Rome d’ambassadeur, Paul II se ravise. Podiébrad est sommé de comparaître à Rome. Dès février 1466, on est décidé, à la curie, à pousser les choses à l’extrême. Voir la lettre de Paul II au duc Louis de Bavière, 6 février 1466, dans Scriptores rerum Silesiacarum, t. ix, Breslau, 1874, p. 156-164 ; elle résume parfaitement le point de vue de la curie et les griefs que l’on avait contre Podiébrad. Le roi, de son côté, faisait appel aux services de Grégoire de Heimbourg, le jurisconsulte de Nurenberg, déjà excommunié par Pie IL C’est Grégoire qui rédige le manifeste du 28 juillet 1466, où Podiébrad, s’adressant au roi de Hongrie, Matthias Corvin, critique les procédés de la curie romaine à son endroit. Texte dans Script, rer. Sites., ibid., p. 181-190. Lui encore qui compose, à l’automne de la même année, une seconde apologie pour le roi, plus violente encore dans ses attaques contre le Saint-Siège et contre Paul IL Texte dans Palacky, Urkundliche Beitriïge, etc., p. 647-660 (il y aurait discussion sur la date et même l’auteur de ce deuxième factum, cf. Pastor, p. 403, n. 1). Rome alors n’hésite plus. Le 23 décembre 1466, Paul II déclare Georges Podiébrad déchu de ses titres de roi, de margrave et de prince, privé du domaine de tous ses biens, prononce l’inhabileté de ses descendants à lui succéder en ses titres et ses droits, délie tous les ayants-cause des liens qui l’attacheraient à lui et de toute obligation qu’ils auraient pu contracter à son endroit. Texte dans Script, rer. Sites., ibid., p. 201-213. A cette sentence Podiébrad riposte, le 14 avril 1467, par un appel au concile général : nos ad universale concilium ex ordine in magna synodo Constantiensi prsefinitum et de decennio in decennium perpetuis futuris tetnporibus celebrandum provocamus et appellamus. Texte dans Palacky, Urk. Beitr., p. 454-458. Ce n’était pas d’ailleurs, de sa part, une simple formalité et, dans les mois qui suivirent, il essaya de gagner à l’idée du concile la France et d’autres puissances. Louis XI ne l’appuya qu’assez mollement ; toutefois, il refusera de laisser publier en France la bulle du jeudi saint 1468 (14 avril) qui renouvelait contre Podiébrad les sentences portées l’année précédente. Script, rer. Sites., p. 264.

La ligue catholique de Bohême n’avait pas attendu ce moment pour agiter le pays et mettre à exécution la sentence de Paul II. Bien vite on songea, à cette fin, au roi de Hongrie, Matthias Corvin. Le 31 mars 1 168, celui-ci déclarait la guerre à Georges Podiébrad. Dans son manifeste du 8 avril, il protestait ne prendre les armes que pour la défense des catholiques opprimés et sous la pression du pape. Ibid., p. 262-263. Les premiers événement s lui furent d’abord favorables mais les revers commencèrent bientôt. A la (in de février 1 Kilt. Matthias était obligé de signer une trêve et s’engageait à agir auprès du pape pour que Georges fut reconnu et les Compactait ! de Bàle maintenus. Mais la diplomatie de Paul II parvint a faire rompre cet le trêve. En mai 1469, Matthias se faisait proclamer roi de Bohême ; les hostilités reprenaient et devaient durer, sans résuliai décisif d’ailleurs, jusqu’à l’année suivante. Le péril turc devenait, d’autre part, de plus en plus pressant, ce n’était guère le moment pour les chrétiens de s’entre déchirer. Des ouvertures de paix furent laites officieusement a Podiébrad, qui y répondit par <ii"— assurances sat isfaisantes : il y reconnaissait la primauté de l’Église romaine, et saluait dans le

pape Paul II le ieane île JésUS Christ et le pin dispensateur des sacrement ! de l’Église ; il ne pensait ailleurs aie loi et (’lait prël

a envoyer a Rome « les ambassadeurs pour Irai !.

divi, lans Palacky, Urk. Beitr.,

ite incertaine). Mais Podiébrad mourait, le

22 mais 1171. ( Hier