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ORDRE. RITE DES EGLISES ORIENTALES


c) L’ordination de l'évêque se réduit, après quelques cérémonies préliminaires, à l’imposition de l'évangéliaire sur la tête de l'élu, l’imposition des mains faite par le patriarche, avec l’oraison Deus qui universam, etc., et Deus deorum et dominus dominorum, etc. On revêt ensuite le nouveau consacré de la tunique, du phainon blanc : on lui impose la tiare, on l’installe sur le trône, et on lui rend les honneurs ; cf. Denzinger, t. ii, p. 66 sq.

4. Église maronite ; cf. t. x, col. 1. — Voir J. Morin, op. cit., p. 379 sq. : J.-A. Assémani, Codex lilurgicus Eeclesiee universæ, Rome, 1749-1766, t. VIII, part. II et III, t. ix et x ; Denzinger, op. cit., t. ii, p. 108 sq.

Les Syriens maronites ont des rites d’ordination sensiblement identiques à ceux des jacobites. Mais les cérémonies sont bien plus longues. L’ordination du diacre comporte cinq impositions des mains, avec diverses oraisons fort prolixes. L’ordination du prêtre comporte trois impositions ; les mains reçoivent des onctions : les vêtements sont remis avec des formules assez semblables aux formules latines. L’ordination de l'évêque comporte trois impositions, avec onction de la tête et des mains. Mais aucune tradition d’instruments et aucune imposition avec la formule Accipe Spiritum ïanclum. Denzinger, t. ii, p. 108 sq.

5. Église nestcrienne, voir t. xi, col. 311-312. — Les rites nestoriens ont été publiés d’une façon incorrecte par Morin, op. cit., part. II, p. 442 ; d’une façon plus correcte, mais incomplète, pai J. -Simon Assémani, dans Biblioth. orientalis, t. m b, p. 791-856 ; intégralement, par Joseph-A. Assémani, dans son Codex liturgicus Ecclesia' universa-, t. VIII, paît. VI, t. xiii ; cf. Petcy Badger, The i estorians and their rituals, Londres, 1852 ; Denzinger suit Assémani le Jeune (Joseph -A loys), t. ii, p. 226 sq.

a) Dans l’ordination du diacre, l'évêque fait une première imposition de la main droite sur la tête de î'ordinand en récitant la piière Deus noster bone et, après avoir signé le front, il impose de nouveau la main en récitant une oraison, Domine Leus (ortis. Après de nouveaux signes de croix, il impose l’orariuin. Ensuite, prenant des mains de l’archidiacre le livre des épîtres, il le remet à chacun des ordinands, les signant au front, et disant : // est séparé, il est tanctifié. On remarquera la porrection du livre qui cependant n’est accompagnée d’aucune forme sacramentelle.

b) L’f rdination du prêtre, après un certain nombre de cérémonies et de prières préparatoires, comporte une première imposition de la main droite, accompagnée de la récitation de la prière Deus noster bone. Après un signe de cioix sur la tête, nouvelle imposition de la main avec l’oraison Domine Deus forlis. Nouveau signe de croix, suivi de la remise du pallium et de Vorarium autour du cou. Puis, tradition du livre des évangiles à celui qui a reçu l’imposition des mains. L'évêque le marque de nouveau du signe de la croix, disant : Il est séparé, il est sanctifié, comme ci-dessus

c) Dans Y ordination de l'évêque, tous les évêques présents imposent à l'élu les mains, pendant que celui-ci est incliné sous le livre des évangiles placé sur sa tête. Le pontife officiant récite la prière Graiia Domini noslri Jesu-Christi, etc. Puis, il impose la main droite sut la tête de I’ordinand et étend la gauche en signe de prière pendant la récitation de l’oraison Leus noster bone et benefactor. Il l’entoure ensuite de la rraaphra (chape), le coiffe de la biruna (mitre) et lui remet dans la main droite le bâton pastoral. Denzinger, t. ii, p. 266 sq.

On remarquera, dans l’ordination du prêtre, la tradition du livre, mais, comme dans celle du diacre, sans aucune formule sacramentaire.

6. Église copte, voir t. x, col. 2288-2289. — Les

rites coptes ont été publiés incomplètement par Athanase Kircher, S. J., Rituale Ecclesiæ a’guptiacæ.

a) L’ordination du diacre, après plusieurs cérémonies préliminaires, comporte l’imposition de la main droite de l'évêque sur la tête de I’ordinand, avec récitation de l'épiclèse Dominator Lvmine Deus. Après trois signes de croix tracés sur le visage de I’ordinand, l'évêque lui impose l'étole sur l'épaule gauche, le nouveau diacre baise l’autel, l'évêque et les assistants, et, après la bénédiction épiscopale, participe au mystère sacré.

b) L’ordination du prêtre comporte, au milieu de cérémonies diverses, une seule imposition de la main droite, avec récitation de la formule Dominator Domine Deus. L'évêque signe le front de I’ordinand avec son pouce, le déclare prêtre, fait derechef trois signes de croix à son front, lui impose l'étole, etc.

c) Dans l’ordination de l'évêque, après de nombreuses cérémonies et prières, le patriarche pose sa main droite sur la tête de l'élu, les évêques assistants touchant ses épaules, et récite l’oraison de l’ordination (xEipoTovia) Dominator Domine Deus. Après d’autres oraisons, l'élu est revêtu de l'étole, de la tunique, de la cuculle et du pallium. L'évangéliaire ne lui est donné qu’après, non sur la tête, mais sur la poitrine.

On remarquera que le rite copte ne comporte aucune tradition d’instrument, aucune formule impérative dans le genre des formules romaines.

La comparaison des divers rites orientaux nous fait voir que la formule d’ordination ne saurait consister dans la seule prière Divina gratia, laquelle, dans le rite syriaque, est récitée non par le prélat ordinant, mais par l’archidiacre, et dai s d’autres rites, se trouve totalement absente. Il faudrait donc, sur ce point rectifier l’opinion d’Arcudius, op. cit, c. viii, p. 527-528 ; de Goar, op. cit., p. 215, n. 13 ; 216, n. 15 ; d’IsaacHabert, 'Apyiepfyux&v, Paiis, 1643, p. 115 sq. ; François Hallier, Z)e sacris elect. et ordinat., Paris, 1636, p. 133 ; et de la traduction giecque du catéchisme de Bellarmin, par Léonard Philara, édit.3, Rome, 1637, t. i, p. 347-348. (Voir, dans ce dictionnaire, t. x, col. 2289.) De nos jours, plusieurs auteurs ont exprimé un sentiment différent, reportant la forme du sacrement à l’oraison suivante Dieu, sans commencement ni fin (Gaspa’ri, De sacra ordinalione, t. ii, p. 241-242 ; S. Many, Prælecliones de sacra ordinatione, Paris, 1905, p. 500-503) ou à la deuxième oraison : O Dieu puissant (van Rossum, De essentia sacramenti ordinis, Fribourg-en-B., 1914, p. 98, n. 1). Récemment le P. J. M. Hanssens a repris de fond en comble cette question si débattue, La (orme sacramentelle dans les ordinations sacerdotales de rit grec (lisez : de rit oriental), dans Gregorianum, 1924. p. 208-277 ; 1925, p. 41-80. Cet auteur admet volontiers que la prière Que la divine grâce, n’exigeant pas l’accompagnement de l’imposition des mains, ne peut pas être forme, unique, mais elle est une forme secondaire. Il admet aussi que cette forme secondaire peut n'être point récitée par l'évêque, mais îécitée en son nom. Pour lui, la forme, dans les rites orientaux, n’est pas attachée strictement à une formule unique ; elle réside dans tout l’ensemble des prières et n’est pas nécessairement indicative, comme chez les Latins. Enfin, la forme du sacrement n’est pas nécessairement attachée à tels mots déterminés : une formule textuellement différente, mais équivalente quant au sens, peut avoir la même efficacité sacramentelle. Ce qui explique les divergences de formules entre différents rites orientaux. Voir surtout la conclusion de l'étude. Cette solution adoucit singulièrement la réponse de J. Morin, qui ne voit dans la prière Divina gratia qu’une proclamation préparatoire sans aucune effîca-