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PARISIÈRE

PARISOT

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On lui attribue, mais à tort, ce semble, l’allégorie intitulée Le bonheur et l’imagination, insérée dans les Œuvres de M. Bernard.

Michaud, Biographie universelle, t. xxxil, p. 147 ; Hoefer, Nouvelle biographie universelle, t. xxxix, col. 217 ; Feller-Weiss, Biographie universelle, t. vi, p. 374 ; Richard et Giraud, Bibliothèque sacrée, t.xix, p. 21 ; Desessarts, Les siècles littéraires, t. v, p. 91-92 ; Léon Ménard, Histoire des évêques de Nîmes, 2 in-12, La Haye, 1737, t. ii, p. 181-184 ; Léon Ménard, Histoire civile, ecclésiastique et littéraire de Nîmes, 7 in-4°, Paris, 1750-1758, t. vi, p. 443, 445-447, 454-455, 466-467, 478, 510-511, 520-523, 528-530, 540, 550-553 ; A. Germain, Histoire de l’Église de Nîmes, 2 in-12, Paris, 1842, t. ii, p. 442-450 ; Gallia christiana, t. vi, col. 464465 ; Dictionnaire biographique et bibliographique des prédicateurs français, p. 195-196 ; Dreux-Duradier, Histoire littéraire du Poitou, t. ii, p. 297-309 et Bibliothèque historique el critique du Poitou, t. IV, p. 463.

J. Carreyre.

PAR ISIS Pierre-Louis, évêque français, Orléans, 12 août 1795-Arras, 5 mars 1866. — Connu pour son éloquence, appelé à donner en 1827 le panégyrique de Jeanne d’Arc, alors qu’il était simple vicaire à Saint-Paul d’Orléans, il fut nommé en 1828 curé de Gien et, le 28 août 1834, évêque de Langres. Il demeura à Langres dix-sept ans. Durant ces années, il fut un des personnages les plusen vue, sinon le personnage le plus en vue, de l’épiscopat français. L’Église de France combattait alors pour la conquête de ses libertés indispensables et, en premier lieu, pour la liberté d’enseignement. Elle était appelée au combat par Montalembert ; l’épiscopat hésitaità suivre, soit par crainte d’un échec qui l’eût déconsidéré, soit parce qu’il lui répugnait de suivre un laïque et de se placer sur le terrain où l’appelait celui-ci. Ce fut Parisis qui l’entraîna par sa fameuse lettre du 20 août 1844 : Lettre de M. l’évêque de Langres à M. le comte de Montalembert sur la part que doivent prendre aujourd’hui les laïques dans les questions relatives aux libertés de l’Église, où l’avaient amené ses entretiens avec l’évêque de Liège, van Bommel. A partir de ce moment, il est au premier rang des combattants ; il multiplie les brochures pour revendiquer la liberté de l’enseignement. Il a été question, à l’article Libéralisme, t. ix, col. 573-574, de son fameux Cas de conscience à propos des libertés exercées ou réclamées par les catholiques, 1847, où il réfute l’objection des libéraux anticléricaux qu’un catholique ne peut être libéral. Il professe alors, a-t-il été dit, « le libéralisme de Lamennais, mais soigneusement limité, précisé et surtout nettement pratique ».

En 1848, après l’élection de Pie IX et avec la révolution de février, il crut ouverte l’ère définitive de la liberté et de l’entente entre la liberté et l’Église. Mais ce chef « de la petite armée des catholiques avant tout, républicain, presque socialiste », comme écrit Debidour, Histoire des rapports de l’Église et de l’État en France, 1. 1, p. 486, s’il sert sincèrement la liberté, c’est qu’il en attend le bien de l’Église. A l’Assemblée constituante, où il a été élu par le Morbihan, il siège au comité des cultes, chargé de mettre l’organisation ecclésiastique en harmonie avec la France nouvelle, et à la commission désignée pour chercher des remèdes aux plaies sociales. A la Législative, où il figure aussi, il est l’un des quatorze de la commission nommée pour examiner le projet Falloux sur l’enseignement. Là, son attitude déroute Montalembert dont il commence à se séparer. Le projet Falloux est un compromis ; autour de ce projet les évêques se divisent. Or, Parisis, qui a tant lutté pour la liberté de l’enseignement, est loin de l’approuver dans sa brochure, La vérité sur la loi de l’enseignement, 1850 ; au moment du scrutin, il s’abstiendra, parce que, dira-t-il ensuite, il ne voulait pas paraître blâmer indirectement ses collègues opposants. Il sera cependant un des premiers à profiter de la loi.

Nommé le 12 août 1851 évêque d’Arras, il prend possession de son siège le 21 octobre ; dès lors, il se consacre uniquement à ses devoirs épiscopaux et, s’il se mêle encore aux affaires publiques, c’est quand ces devoirs mêmes l’exigent : il est alors effacé par Pie et Dupanloup. Puis, on ne le trouve plus aux côtés de Montalembert et dans les rangs des libéraux catholiques ; ces libéraux prennent quelque peu figure de gallicans et il est resté fidèle àl’ultramontanisme du début. II est donc dans le camp des ultramontains avecl’Univers dont il prend plusieurs fois la défense contre les évêques qui le condamnent. D’autre part, il avait favorisé la candidature de Louis-Napoléon à la présidence de la République, puis après avoir affecté un dédain amer pour la vie publique et privée du prince (Lecanuet, Montalembert, t. iii, p. 7), il accepta le coup d’État et exalta l’empereur à la grande indignation de Montalembert qui, ayant cru un moment aux promesses impériales, revint vite à la liberté. Il fallut les événements d’Italie pour désenchanter Mgr Parisis : dès lors, il protesta’soit par ses discours, soit par des brochures contre toute atteinte au pouvoir temporel et aux droits souverains du pape. Ainsi l’écrit intitulé : L’évêque d’Arras à l’auteur de la brochure, « Le pape et le Congrès », 1860. En 1865, après le Syllabus, par un nouveau Cas de conscience sur les libertés publiques, il tenta d’adapter aux principes de l’acte pontifical son Cas de conscience de 1847.

Robitaille, Vie de Mgr Parisis, Arras, 1866 ; L. Follioley, Montalembert et Mgr Parisis, Paris, 1901 ; L’épiscopat français au X/Xe siècle, Paris, 1900 ; Ch.Gufllemand, PierreLouis Parisis, 3 vol., Paris, 1916-1921 ; cf. la bibliographie des articles Libéralisme, deuxième et troisième périodes, et Montalembert.

C. Constantin.

    1. PARISOT Pierre Curel##


PARISOT Pierre Curel, plus connu sous le nom de Père NORBERT et aussi de l’abbé PLATEL (1697-1769). — Il naquit à Bar-le-Duc en 1697 d’une famille d’artisans, fit chez les jésuites de sa ville natale des études soignées, puis entra chez les capucins de Saint-Mihiel, où il fit profession en avril 1716, sous le nom de Norbert. Il exerça le ministère à Toul, à Saint-Dié, à Pont-à-Mousson où il eut avec les jésuites de l’université ses premiers conflits. En 1734, il accompagne, à Rome son provincial et, s’étant fait remarquer pour son entregent, il est nommé en 1736 procureur général des missions étrangères de France. Peu après, il part pour Pondichéry, où il devait prendre une part considérable aux discussions entre jésuites et capucins relatives aux rites malabares. Voir art. Malabares (Rites), t. ix, col. 1719, 1730 sq. Ces discussions se compliquèrent d’un contlit de juridiction se rapportant au couvent des ursulines françaises qui venait d’être établi à Pondichéry. C’est pour exposer au Saint-Siège les griefs de ses confrères qu’en février 1740 le P. Norbert s’embarque à Pondichéry, à destination de l’Europe. ( Il est impossible de trouver place pour un voyage en Amérique où le capucin, au dire du pamphlétaire Chevrier, aurait été expédié, comme indésirable, par les ordres du conseil souverain de la colonie.) Arrivé à Lorient en septembre 1740, il est à Rome à Pâques de 1741, et semble avoir reçu d’abord de Benoît XIV un accueil très favorable.

Préoccupé de briser les dernières résistances que le Saint-Siège rencontrait encore dans la question des rites malabares et chinois, le pape agréa avec plaisir l’hommage que le P. Norbert lui fit, en 1742, de deux ouvrages qu’il venait de faire imprimer en Avignon, d’une part, les Mémoires contenant différentes relations au sujet des disputes entre les missionnaires, d’autre part, l’Oraison funèbre de M’, de Visdelou, évêque de Claudiopolis, vicaire apostolique en Chine, que le P. Norbert avait prononcée à Pondichéry, le Il décem-