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PARIS (JACQUES DE ; — PARIS (MATHIEU)


pour être élu par ses confrères, dès 1590, à la dignité de définiteur. De 1610 à 1620, il fut successivement supérieur des couvents de Beauvais, d’Auxerre, d’Étampes, de Pontoise et de Monfort-l’Amaury. Après cette date, il ne s’occupa plus que de la préparation et de la publication de ses ouvrages. 1. Commentaria in librum Job en deux parties dont la première, dédiée au cardinal Henri de Gondi, qui comprend les 21 premiers chapitres, fut publiée à Paris, en 1619, dépourvue de toute explication du sens tropologique. La seconde partie, quoique déjà prête en 1621, à cause de nombreuses difficultés que sa publication rencontra, ne fut éditée qu’en 1637, à Paris, en même temps que la première partie. Cette édition en 2 volumes in-fol. est pourvue d’une ample explication du sens tropologique. Bernard de Bologne se trompe donc en plaçant la publication de la première partie en 1631, ainsi que le P. Apollinaire qui donne 1619 comme la date à laquelle parut la première édition de ce commentaire en deux volumes. Dans cet ouvrage, le P. Jacques donne d’abord une traduction du texte hébreu, puis une paraphrase ; il col latidnne les diverses éditions et traductions en les comparant avec la Vulgate et discute avec soins les divers idiotismes. Dans la lettre d’introduction du premier volume de l’édition de 1637 ; adressée au cardinal François de la Rochefoucauld, le P. Jacques se dit fere octogenarius. Il est donc inexact de dire, avec Bernard de Bologne, qu’il mourut à l’âge de 75 ans. 2. Exposilio in epistolam fi. Judse aposloli, in qua similia secundiv B. Pétri Apostoli verba puriter expenduntur, in-4°, Paris, 1620, (non 1630, comme le dit Bernard de Bologne). En 1630, cependant, le même exposé fut publié en même temps que l’ouvrage suivant. 3. De Ecclesia anle legem libri Ires, in quibus demonstratur guis a mundi principio usque ad Moysen fuerit ordo Ecclesiæ quæ /esta, quæ templa, quæ sarri/icia, qui ritus et ceeremonise et alia mulla arcana ex fontibus præserlim sacri sermonis exhausla, in-4°, Lyon, 1626 ; Paris, 1630. 4. De Ecclesia posl legem liber unus analogicus in quo nslenditur quanta sit similitudo inter legem naturalem et legem evangelicam, in-4°, Paris, 1630. 5. De orgio christiano libri très : in quibus declarantur antiquissima et sacrosancta eucharisliie lypica mysleria, quæ in jrumento ab Adam instilula, deinde a Noc additione vint illustrata perque totum orbem pie celebrata. sensim apud Genliles in orgiorum vocabulo mendam, in ritibus horrendas fœditates contraxeranl, in-4°, Lyon, 1640. Ce livre, dont le titre est donné d’une façon défectueuse par L. Wadding et Bernard de Bologne, est cité par des antiquaires parmi les ouvrages rares. De la fusion des différentes œuvres du P. Jacques et de celles du Père Marc d’Aniane, un capucin espagnol anonyme de la province de Castille a composé un ouvrage compact intitulé : Harmonia del bien y del mal. Duo sonoro, in-16, Madrid, 1682.

Le P. Jacques Bolduc mourut à Paris le 8 septembre 1646 et non pas 1650 comme le disent plusieurs auteurs, à la suite de Bernard de Bologne.

Bernard de Bologne, Bibl. script. O. M. Cap., p. 12 ; L. Wadding, Scriptores O. M., Rome, 1900, p. 123 ; J.-H. Sbaralea, Supplementum, 2e édit., t. ii, p. 6 ; Le Long, Bibliotheca sacra, t. ii, Paris, 1723, p., ">40 ; J.-A. Ramirez Pinti, S..1., In cantica canticorum, I. II, c. i, 6 ; P. Apollinaire, Bolduc Jacques, dans le Iticl. tic la Bible, t. i, col. 1843-1844.

Am. Teetært.

10. PARIS Mathieu, historien anglais (1200 ?1259). - Malgré les lumières qu’ont jetées sur ce personnage des travaux récents, Mathieu Paris est encore loin d’être parfaitement connu. Du fait qu’il a pris l’habit bénédictin au monastère de Saint-Albans (Hertfortshire ) le 21 janvier 1217, on a conclu, non sans

vraisemblance, qu’il était né aux environs de 1200. Son nom qu’il écrit lui-même Mathieus Parisiensis ou de Parisius ne paraît pas donner d’indication sur son origine et il ne semble pas qu’il faille le mettre en relation avec la ville de Paris. Ce nom était, prétend-on, assez courant en Angleterre. Le seul événement saillant de la vie monastique de Mathieu Paris, c’est un voyage qu’il lit en Norvège en 1248, ayant été chargé par le pape Innocent IV de visiter et de réformer l’abbaye de Munkholm, près de Trondjem, à laquelle il avait déjà rendu des services financiers l’année précédente. La vie de Paris se passa, en somme, dans le tranquille scriptorium de Saint-Albans, où il a travaillé d’abord sous la direction de Roger de Wendover, et dont il eut ensuite l’administration après la mort de celui-ci en 1236. Ce séjour à l’abbaye n’exclut pas d’ailleurs un certain nombre de voyages en Angleterre et peut-être même en France, voyages durant lesquels Paris cherchait à se documenter. Mais c’est peut-être à Saint-Albans même qu’il s’est procuré les matériaux les plus importants pour les. grands travaux qu’il avait sur le chantier. Outre les ouvrages que lui fournissait la riche bibliothèque du monastère, outre les pièces qu’il réussit à y faire venir de divers côtés, il put y recueillir, de la bouche même de nombreux témoins, des renseignements précieux. Saint-Albans était un lieu de passage extrêmement fréquenté, et la cour du roi Henri III y fit, entre 1244 et 1258, de nombreux séjours. Paris nous parle des conversations qu’il eut à plusieurs reprises avec le souverain lui-même. C’est à Saint-Albans que notre auteur mourut en 1259, ou très peu après.

Mathieu Paris est exclusivement un historien et nous n’aurions pas ici à insister autrement sur son œuvre, si elle n’avait été exploitée, à l’époque de la Réforme, dans des intentions confessionnelles. Perdue de vue après ce moment, elle n’a été sérieusement étudiée, et pour elle-même, que dans la seconde moitié du xixe siècle, où la critique historique a reconnu ses incontestables mérites. Elle comporte les numéros suivants : 1° Chronica majora, très volumineuse chronique, rédigée suivant la méthode analytique (où l’auteur se sent quelquefois un peu gêné) et allant de la création du monde jusqu’à 1259. L’histoire littéraire de cette compilation a été bien débrouillée par H.-R. Luard. dans son édition de cet ouvrage. Jusqu’en 1235, Mathieu Paris ne fait guère que reproduire la chronique de Roger de Wendover (laquelle reposait elle-même, en grande partie, sur un travail antérieur dû, sans doute, à l’abbé Jean de la Celle, t 1214). A cette chronique, Mathieu se contente de faire les modifications, additions, suppressions qu’il croit nécessaires, en renvoyant parfois à des « pièces justificatives », Liber addilamentorum, qu’il réunit en même temps. A partir de 1235, la rédaction est exclusivement de Mathieu. A elle seule, d’ailleurs, cette partie qui couvre les années 1235 à 1259 est aussi volumineuse que tout le reste. Aussi bien, la période racontée’est-elle d’une extrême importance : en particulier la dernière phase de la lutte du Sacerdoce et de l’Empire attire spécialement l’attention de l’auteur ; mais tous les événements du monde connu de lui, ceux de la Terre sainte en particulier, sollicitent également son regard. Il s’arrête d’abord en 1250, et donne une conclusion, s’occupe d’autres travaux, puis reprend son œuvre qui s’interrompt brusquement en mai 1259. — 2° Hisloria Anglorum, tel est le nom donné par le plus récent éditeur, F. Madden, à un ouvrage de Paris, appelé souvent autrefois Chronica minora, ou Historia minor. Composé après 1250, ce travail a été fait en extrayant de la Grande chronique, avec les additions et les modifications convenables, ce qui se rapportait plus spécialement à l’histoire de l’Angleterre, depuis la conquête